• L'apôtre de la non violence, le Mahatma Gandhi, est assassiné par un extrémiste hindou le 30 janvier 1948. Il lui est reproché de n'avoir pas conservé l'intégrité territoriale de l'Inde lors de l'accession à l'indépendance. L'impossible entente religieuse entre musulmans et hindous a en effet entraîné une partition entre Inde et Pakistan et un exode massif de populations.

    Mohandas Karamchand Gandhi est né dans le Gujerat en 1869 d'un père appartenant à la caste intermédiaire des marchands ( gandhi signifie épicier ) qui l'élève dans la tolérance de l'Islam mais c'est surtout l'influence du Jaïnisme qui va inspirer le jeune Mohandas. Cette religion prône, en effet, la non violence radicale, l'ahimsa, envers les hommes et les animaux. Marié à 14 ans, il fait ses études à Londres où il sera avocat puis il part en Afrique du Sud pendant 20 ans avant de revenir aux Indes en 1914 pour mettre un terme à l'exploitation coloniale de son pays, sans répandre une goutte de sang. Il y parvient en 1947 grâce à un programme de non-coopération, de boycotts et de manifestations silencieuses, telles que la marche du sel en Mars 1930 où il parcourt, avec ses disciples, 350 km jusqu'à la mer pour ramasser symboliquement une poignée de sel frappé par une taxe imposée par le pouvoir britannique. Il est bien sûr arrêté et mis en prison comme il le sera souvent.

    Lors de la seconde guerre mondiale, « Bapu ( père ) » comme on le surnommait, lance le slogan anti-anglais «  Quit India as masters » et pousse à l'insurrection. Il retourne en prison, avec de nombreux membres du Congrès, sa femme Kasturbai y meurt. Churchill le fait libérer en 1944 puis les travaillistes accélèrent le processus de décolonisation car la Grande-Bretagne est plus préoccupée de son redressement économique et social que du sort de son lointain Empire. La partition du pays est effective en Août 1947 avec Lord Mountbatten malgré le jeûne protestataire du Mahatma ( qui signifie : « Grande Ame » ).

    C'est parmi ses frères les plus proches, les hindous, qu'un extrémiste le tuera de trois balles lors d'une prière publique, le 30 Janvier 1948. Jawaharlal Nehru a depuis, comme Premier Ministre, repris à sa manière le combat du Père de la Nation indienne. Même le problème douloureux des castes qu'il a combattu sera allégé.

    La vie ascétique et l'enseignement de Gandhi inspirèrent Martin Luther King, Nelson Mandela et Ang San Su Kyi, ainsi que le cinéma : On se souvient de la remarquable interprétation de Ben Kingsley en 1982.

    Pour ma part, j'aime à me souvenir d'une de ses maximes : «  Colère et intolérance sont les ennemis d'une bonne compréhension ». Voilà de la sagesse !

    ( Photo : Nehru et Gandhi )

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  • La Chine vivait tranquillement en quasi autarcie quand les Européens et notamment les Britanniques vinrent, au XVIII siècle, les obliger à commercer avec eux en leur fournissant du thé puis de l'opium ( suc de pavot utilisé comme médicament depuis Homère ) que les Anglais tiraient en abondance de leur colonie indienne, en particulier du Bengale. Le port de Canton avait été désigné par l'Empereur chinois comme le seul port où les étrangers pouvaient accoster, ceux-ci ne devant, en outre, traiter qu'avec les représentants de la Co-Hong, puissante compagnie de marchands. Pour accroître leur commerce, les Anglais avaient inondé la Chine avec les ballots d'opium qu'ils savaient addictif et que le peuple chinois finit par utiliser comme une drogue. 12 millions en sont consommateurs déjà en 1820.

    Cela préoccupait l'Empereur qui se décida à l'interdire purement et simplement mais, comme le commerce continuait clandestinement, il ferma le port de Canton aux étrangers dès le 29 Janvier 1841, déclenchant, par la même, la première guerre de l'opium. Les Anglais répliquèrent par le blocus de la ville. Leur armement nettement supérieur n'eut pas de mal à vaincre les jonques asiatiques et, en 1842, le Traité de Nankin leur ouvrit l'accès libre aux 5 autres ports, sans passer par la Co-Hong et, surtout, leur offrit la concession de l'archipel de Hong Kong où ils établirent leur base commerciale, en créant une véritable colonie britannique pour plus de 150 ans. L'Empire Qing ne digérera pas cet affront, d'autant qu'il avait déjà du rembourser en millions de dollars les 1300 tonnes d'opium détruites préalablement. Hong Kong ne sera rétrocédée à la Chine qu'en 1997, à la fin du bail.

    Une guerre semblable reprendra de 1856 à 1860, avec l'aide des Français cette fois, pour protéger les commerçants occidentaux, en fait pour renforcer encore la pénétration européenne en Chine et briser les dernières résistances de l'Empire du Milieu. Le commerce n'a pas d'odeur. Les Russes même profiteront de la faiblesse des chinois défaits pour avancer leurs pions au Nord sur l'Oussouri et l'Amour.

    Il est curieux de noter que ce sont les produits les plus dangereux, aujourd'hui l'héroïne, qui procurent les plus gros bénéfices à leurs vendeurs, d'où l'attrait des mafias pour ces commerces. Le problème n'est pas simple à éradiquer car supprimer les cultures de pavot, par exemple, ruine des milliers de petits paysans.

    Bon, allez, on s'en fume une petite ?

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  • Dans son Palais de Westminster, le Roi d'Angleterre Henri VIII meurt, le 28 Janvier 1547, après 38 ans de règne et 6 mariages tumultueux marqués par des répudiations, exécutions ou décès suspects. Il n'en fallait pas plus pour en faire un des modèles du « Barbe-Bleue » de Charles Perrault paru en 1697. Il faut dire qu'il avait quand même fait décapiter deux de ses épouses, Anne Boleyn et Catherine Howard pour adultère, que les autres divorcèrent ou moururent étrangement. La répudiation de sa première femme, Catherine d'Aragon, entraîna un schisme avec Rome et le début de l'Anglicisme dont il devint le chef suprême.
    Le conte de Perrault, qui s'inspire sûrement d'Henri VIII, relate un riche et vieux gentilhomme dont la barbe bleue faisait fuir toutes les femmes qu'il voulait séduire. Après une fête gigantesque pour amadouer les filles d'une brave voisine, l'une d'entre-elles accepte de l'épouser. Au moment de partir en voyage, le sire donne à sa jeune femme les clefs du château en lui interdisant, toutefois, d'utiliser celle qui ouvre le petit cabinet au fond du couloir mais la curiosité de la belle la dirige droit vers cette pièce où elle découvre les corps pendus des anciennes épouses du maître. D'effroi, elle laisse tomber la clef du cabinet dans une flaque de sang. Au retour du seigneur, elle n'est toujours pas parvenue à enlever le sang car la clef est magique. Le maître entre alors dans une grande colère et la menace d'être la prochaine victime. La jeune femme, prétextant des prières avant de mourir, monte appeler sa sœur en haut de la tour voisine et lui demande de quérir ses frères pour la sauver. « Anne, ma sœur Anne, ne vois-tu rien venir ? » et l'autre de répondre : « Je ne vois que le soleil qui poudroie et l'herbe qui verdoie. ». Finalement, les frères arriveront à temps pour la sauver et le méchant sera tué, la belle profitera de son château et de ses richesses.
    Ce personnage est une représentation de l'ogre de notre enfance qui a parcouru les siècles sous différentes formes depuis Cronos et Médée dans la mythologie grecque jusqu'à Henri-Désiré Landru, en passant par Gilles de Rais, le compagnon criminel de Jeanne d'Arc.

    En psychanalyse, on a écrit que la clef tâchée de sang indélébile est le symbole de la défloraison. Ce conte apparaît dès lors comme une mise en garde à l'encontre de l'adultère qui pourrait tenter certaines femmes.
    Ah bon, pas toutes ?


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  • A 78 ans, le dernier Maréchal de France, Alphonse Juin, s'éteint au Val de Grâce le 27 Janvier 1967. Pied-noir né à Bône et fils de gendarme, cet élève doué sort major de la Promotion Fez de Saint-Cyr en 1912, celle du Général de Gaulle. Homme de terrain et fin stratège, il se bat au Maroc, avec ses Tabors et ses Goumiers, pendant la première guerre mondiale puis sur le front champenois en 1915 où il perd l'usage de son bras droit, ce qui en fera le seul officier à saluer de la main gauche.

    Après un stage à l'école de guerre, il est affecté en Tunisie puis au 7ème régiment de tirailleurs algériens de Constantine où il se mariera et enfin à nouveau au Maroc. Pénétré de la doctrine propre à Lyautey, il se révèle, au poste de chef de cabinet militaire du résident général du Maroc aussi bon stratège qu'organisateur avisé et fin diplomate en étant associé à la mise en œuvre de la politique de pacification entamée par Lyautey.

    Elevé en 1938 au rang de Général de Brigade à l'âge de cinquante ans, il va bientôt vivre sa deuxième guerre mondiale à la tête de la 15ème Division d'Infanterie Motorisée. Il tiendra tête à l'avancée allemande à Valenciennes mais, ne voulant pas reculer, sera fait prisonnier et interné à la forteresse de Königstein. Rapatrié sur la demande du Maréchal Pétain, il est nommé commandant en chef pour l'Afrique du Nord en 1941, en remplacement de Weygand. Lors du débarquement allié en Afrique, en 1942, Juin pousse Darlan à proclamer le cessez-le-feu et favorise le ralliement à Giraud. Il passe des accords avec le commandement américain, ordonne la mobilisation et déclenche les hostilités sur le front tunisien face à l'Africacorps du Général Rommel. Nommé Général d'Armée en 1942, il commande en 43 et 44 le corps expéditionnaire français qui va se couvrir de gloire en Italie. Vainqueur au Garigliano sur le belvédère du Monte Cassino en privilégiant une attaque en souplesse par les flancs ( grâce aux mulets de sa « Royal Brêle Force » de Spahis marocains, selon le mot moqueur des Anglo-saxons ) plutôt qu'un affrontement direct, il offre aux Américains une voie triomphale vers Rome et Sienne, en Juin 1944.

    Rappelé à Alger comme chef d'état-major de la Défense nationale, il transmet son commandement au Général de Lattre de Tassigny, le 23 Juillet 1944. Il assumera ensuite la haute fonction de Résident Général au Maroc.

    Alphonse Juin sera un rare français à avoir exercé, de 1952 à 1956, la charge de commandant interallié des Forces Atlantiques terrestres du secteur Centre-Europe de l'OTAN, sous les ordres directs du Général Eisenhower, futur Président américain.

    C'est en 1952 aussi qu'il est élevé, le 08 Mai, à la dignité de Maréchal de France et, comme le veut la tradition, élu à l'Académie Française, en Novembre, accueilli par le discours de Maurice Genevoix. Cependant, Juin verra les dernières années de sa vie assombries par la guerre d'Algérie. Il se montrera hostile à la politique algérienne du Général de Gaulle mais refusera néanmoins de soutenir le putsch des généraux en 1961.

    Il est, bien sûr, inhumé aux Invalides.


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  • La mission Apollo 1 devait être la première mission habitée du programme Apollo, et devait être lancée le 21 février 1967 pour durer 14 jours. La NASA avait choisi un équipage trié sur le volet : Gus Grissom, Ed White et Roger Chaffee. Le test prévu ce 27 Janvier 1967 se faisait au sol, le vaisseau perché en haut du lanceur Saturn mais en ayant débranché toutes les connections ( Plug-out simulation ) avec le pas de tir situé à quelques kilomètres. Ne subsistaient que les liaisons radio.
    Dès le début, les astronautes remarquèrent une odeur acre inhabituelle mais les tests se poursuivirent jusqu'à ce qu'un court-circuit, dans un nœud de fils sous le siège de Grissom, ne produise un début d'incendie. A cause de l'oxygène pur sous pression, la cabine s'embrasa rapidement. Malheureusement, le système d'ouverture de la capsule n'était pas du type boulons explosifs comme sur les trappes des capsules Mercury et les astronautes bataillèrent en vain pour manœuvrer la porte d'évacuation, par ailleurs comprimée par la surpression des gaz due à l'incendie. Ils moururent en quelques secondes d'asphyxie et de brûlures graves.
    L'enquête montra de nombreuses erreurs dues à l'empressement de la NASA pour arriver sur la Lune avant les Soviétiques. On y remédia durant 21 mois en épluchant le couple Saturn-Apollo de fond en comble et en prenant en compte tous les risques. C'est ce qui sauva sûrement la vie aux successeurs du programme. Malheureusement, le risque zéro n'existe pas et l'Amérique devra subir encore le traumatisme de la perte, observée en direct à la télévision, des 7 astronautes de la navette Challenger qui explosera en plein vol en Janvier 1986.
    Le programme Apollo, lancé par J.F.Kennedy en Mai 1961, devait permettre à l'homme de poser le pied sur la lune et d'en revenir, si possible avant les Soviétiques. Ce n'est qu'avec Apollo 11 en 1969 que Neil Armstrong et Edwin Buzz Aldrin effectuèrent «  un petit pas pour l'homme mais un grand pas pour l'humanité ».
    Moi, j'ai de la chance, j'y suis plus souvent qu'à mon tour dans la lune !!!

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