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Le 26 Janvier 1986, Coluche, l'humoriste à la salopette, anime une émission sur TF1 qui va rapporter 26 millions de francs au profit de l'association des « Restos de Cœur » qu'il a créée quatre mois auparavant. C'est l'histoire d'un mec provocateur mais humain. Comédien complètement débridé et iconoclaste, grand pourfendeur d'uniformes ayant dépeint avec acuité la bêtise humaine mais aussi sa fragilité, Michel Colucci avait aussi un grand cœur et l'inaction des autorités envers la pauvreté l'insupportait.
Entre deux blagues graveleuses qui ont fait rire la France entière, il lance l'idée suivante, le 26 Septembre 1985 sur les antennes d'Europe 1 : « J'ai une petite idée comme ça. Si des fois y a des marques qui sont intéressées par sponsoriser une cantine gratuite qu'on pourrait commencer par faire à Paris et puis qu'on étalerait dans les grandes villes de France, nous on est prêts à aider une entreprise comme ça qui ferait un resto qui aurait comme ambition, au départ, de distribuer 2000 à 3000 couverts par jour ». Les restaurants du cœur étaient nés et plus de 5000 bénévoles distribuèrent cet hiver-là 8,5 millions de repas. Pour promouvoir ce projet, Coluche rassemble une bande d'amis et chanteurs qu'il appellera les Enfoirés. Dès le départ, l'initiative est soutenue par une chanson composée par Jean-Jacques Goldman qui sera reprise tous les ans avec des artistes différents chaque année :
« Moi, je file un rancard à ceux qui n'ont plus rien, sans idéologie, discours ou baratin. On vous promettra pas les toujours du grand soir mais juste pour l'hiver à manger et à boire... »
Et depuis, chaque année, le concert des Enfoirés rassemble et encourage les bénévoles des Restos et en faisant don du bénéfice des concerts. La deuxième campagne commence sans Coluche, disparu en Juin 1986 dans un accident de moto près de Grasse contre un « putain de camion » comme dira Renaud, et la CEE ouvre ses stocks et surplus alimentaires, comme il l'avait réclamé au Parlement Européen. Cette année-là, 6000 bénévoles distribuent 11,5 millions de repas.
10 ans plus tard, en 2006, ils sont 48.000 bénévoles qui ont accueilli 670.000 personnes et servi 75 millions de repas dans 1900 centres.
Si c'est un succès pour cette opération, on pourrait aussi dire que c'est l'échec de la prise en compte des plus démunis, au niveau national et institutionnel, malgré l'apparition du Revenu Minimum d'Insertion. Ce qui devait pallier provisoirement une défaillance momentanée du fonctionnement de la société s'est érigé comme un besoin incontournable, remplaçant l'action politique. Pourtant, la loi Coluche, votée en 1988, innove en permettant aux petits donateurs ( les plus nombreux ) de bénéficier d'avantages fiscaux.
La grande idée généreuse de Coluche est, malheureusement, toujours d'actualité. « On compte sur vous » dit aujourd'hui le slogan.
Allez, Ciao Pantin !
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Le 25 Janvier 1947, à 48 ans, le plus grand gangster américain d'origine italienne, Alfonso Caponi, dit Al Capone meurt dans sa propriété de Miami, rongé par la syphilis. Il avait régné en maître incontesté, tel un parrain mafieux, sur le monde de la prostitution, des jeux et des bars clandestins de Chicago pendant 10 années ( 1921 / 1931 ). C'est en fournissant de l'alcool aux bars clandestins à l'époque de la prohibition ( interdiction totale du commerce d'alcool ) qu'il avait acquis sa réputation et sa fortune, après avoir appris le métier auprès du truand Frankie Yale et en étant le bras droit de Johnny Torrio, le patron de la pègre.
Surnommé Scarface ( le balafré ) depuis qu'il avait eu le visage tailladé lors d'une rixe avec le client d'un bar auquel il disputait sa femme, Al Capone était craint de tous, malfrats comme bourgeois, car s'opposer à lui équivalait à un arrêt de mort. Ni les meurtres qu'il a directement ou indirectement effectués, ni les trafics d'alcool, ni ses rackets ne purent aboutir à une condamnation du fait que tous les témoins perdaient subitement la mémoire. C'est donc pour une banale fraude fiscale qu'il fut arrêté en 1931 par Eliot Ness, agent du Bureau de la Prohibition, secondé de ses fameux incorruptibles. Inculpé, il passa 8 ans en prison, dans l'Atlanta puis à Alcatraz, sans avoir pu corrompre, cette fois, les jurés. Son capital de sympathie bienveillante de la part de la population ( qu'il fournissait en alcool de contrebande ) s'était en effet sérieusement érodé après le massacre de la Saint Valentin qui vit la sauvage exécution des 7 membres d'un gang rival, celui des Irlandais, le 14 Février 1929.
C'est à Chicago qu'il est enterré, dans cette ville où il a régné en maître incontesté du syndicat du crime. Sa légende a inspiré nombre de livres, de séries à la télévision et des films nombreux où il fut interprété par Robert de Niro notamment.
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Le 24 Janvier 661, le cousin de Mahomet, le calife Ali est assassiné par des musulmans dissidents devant la mosquée de Koufa en Mésopotamie. C'est le début de la scission entre musulmans sunnites et chiites que l'on commente régulièrement aujourd'hui.
Mahomet, prophète de l'Islam, est né vers 570 à La Mecque, ville sainte construite autour de la Kaaba et de sa pierre noire et décédé en 632. Orphelin à six ans, il est élevé par son grand-père, chef du clan Hachémite, et par son oncle, père de son futur gendre, Ali.
C'est en épousant, à 25 ans, une riche veuve que Mahomet devient un notable et qu'il peut organiser des caravanes et faire du commerce dans tout le Moyen-Orient, rencontrant même des juifs et des chrétiens. En 610, donc vers 40 ans, alors qu'il se recueille dans une grotte près du Mont Hira, il reçoit une révélation de l'ange Jebrail ( Gabriel en arabe ) qui lui souffle « récite » à l'oreille. A son retour à La Mecque, Mahomet commence à annoncer la parole d'Allah ( Dieu en arabe ) et se présente comme son envoyé. « Allah est le Dieu unique et Mahomet, son prophète ! Les riches marchants distribueront leur fortune aux pauvres, les révélations seront consignées dans le Coran ». Mais face à l'hostilité des notables, il doit fuir jusqu'à Médine, c'est l'Hégire.
Le premier disciple de Mahomet sera Ali, son cousin et gendre puisqu'ayant épousé l'une de ses filles, Fatima. Ali est aussi celui que le prophète a adopté car il n'avait eu que des filles ( quatre ) avec sa riche et vieille femme Khadidja. En bon disciple, Ali succède alors à Othman et devient le quatrième calife ( remplaçant du prophète Mahomet ). Avec ses partisans ( chiites en arabe ), Ali prône une grande rigueur dans la mise en pratique de l'Islam et l'hérédité pour le califat ( il aura lui des garçons ). Il s'oppose ainsi aux adeptes d'une application plus souple de la doctrine musulmane ( la sunna ). On les appellera les sunnites. Une autre dissidence, les kharidjiites, menera l'opposition à Ali jusqu'à son assassinat en 661.
Dès lors, les partisans chiites d'Ali vont se heurter directement aux sunnites, les affrontant à Kerbela en 680, bataille au cours de laquelle le fils cadet d'Ali, Al-Hussein, est tué.
La rupture entre sunnites ( aujourd'hui majoritaires ) et chiites ( environ 10% ) est consommée et, à leurs yeux, définitive. C'est par Ali seul que Mahomet a eu des descendants. Les chiites maintiennent donc que seuls les descendants directs d'Ali peuvent être califes, c'est-à-dire les successeurs de Mahomet et les dirigeants de la communauté islamique internationale, alors que selon les sunnites, n'importe qui peut le devenir du moment qu'il en est jugé digne et qu'il est régulièrement élu. Telle est la grande pomme de discorde entre Sunnites et Chiites. Les différents groupes chiites pleurent aujourd'hui encore l'assassinat du calife Ali et de son fils l'Imam Hussein. Ce deuil permanent explique sans doute pourquoi les femmes chiites sont vêtues de noir de la tête aux pieds.
Espérons qu'Allah versera une cuillère de miel sur les deux camps rivaux pour que la réconciliation soit proche. Après tout, il a fallu plusieurs générations pour que les Chrétiens, eux-mêmes, acceptent que Catholiques, Protestants et Orthodoxes puissent adorer le même Dieu sans s'entredéchirer.
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Se voyant contester son invention, l'inventeur du télégraphe optique Claude Chappe se suicide à Paris le 23 Janvier 1805. Avant l'arrivée du téléphone et bien sûr d'Internet, il fallait à une diligence quatre jours pour porter un message de Paris à Strasbourg. Grâce à Chappe, en 1799, il suffit de ... deux heures.
Le principe de son télégraphe (du grec τηλε têlé, loin et γραφειν graphein, écrire) était assez simple. Sur des poteaux surélevés, visibles de colline en colline, tous les 20 km environ, il avait placé des pièces articulées, semblables à des "bras mécaniques" que l'on pouvait orienter à souhait grâce à un système de poulies. Chacune des positions correspondait à une lettre ou à un mot. La composition de l'ensemble offrait 196 positions différentes. A l'abri dans son espèce de phare, en dessous, l'opérateur surveillait, au travers de deux lunettes situées de façon opposée, la tour précédente et la suivante. Ainsi, il observait les signaux émis par le relais précédent et les retransmettait au suivant.
La première ligne de stations relais sémaphores fut construite en 1791 entre Paris et Lille pour retransmettre les informations de la guerre révolutionnaire aux frontières. Les Armées s'en serviront encore pendant la guerre de Crimée vers 1850.
Le télégraphe Chappe, qu'utilisera Napoléon, a permis une transmission plus rapide de l'information que celle du cheval et il est à l'époque très admiré et copié en Europe et en Afrique du Nord. Un réseau de 50.000 km en étoile autour de Paris reliera 29 villes à son apogée. Mais efficace par beau temps, il ne l'est plus, malheureusement, par brouillard et de nuit.
L'ancien abbé, né le jour de Noël, ne survivra pas aux soupçons de plagiat de son invention qui reste remarquable d'ingénuité.
Depuis longtemps, le télégraphe optique a été détrôné par le télescripteur puis par le téléphone et le fax et enfin par Internet. Pourtant, l'aéronautique et la marine, le monde sous-marin surtout, ont encore recours aux signaux visuels dans certaines conditions extrêmes. Je suis sûr que vous penserez à Chappe la prochaine fois que vous verrez le chef de gare agiter son claquoir en direction du conducteur du train.
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C'est le 22 Janvier 1980 qu'Andrei Sakharov est arrêté et déporté à Gorki ( Nijni-Novgorod ) avec son épouse Elena Bonner. Docteur en physique, il avait été un des contributeurs du programme de recherche aboutissant à la première bombe thermonucléaire (H) soviétique en 1953. Parallèlement à ses recherches, et de plus en plus fortement, il affirme son intérêt pour les droits de l'homme et le contrôle des armes nucléaires (il participe notamment à l'élaboration du traité de Moscou de 1963 interdisant les essais atmosphériques). Ses prises de position en faveur des Droits de l'homme en URSS, contre les tentatives de réhabilitation de Staline et contre la répression qui s'abat sur les dissidents sous Brejnev lui valent l'estime du monde entier, pas du KGB.
Dans le bloc soviétique, sous Staline et Brejnev, la société est encadrée, embrigadée et la répression s'abat sur tous ceux qui ne se conforment pas au modèle, notamment les intellectuels. Passé au premier plan de l'opposition au régime, avec l'écrivain Alexandre Soljenitsyne, Sakharov dénonce les internements arbitraires, les camps de travail, les multiples violations des libertés fondamentales. En 1975, les autorités refusent de lui délivrer un visa pour se rendre à Oslo, pour recevoir le prix Nobel de la Paix qu'il vient de recevoir. A partir de 1980, il est assigné à résidence et ne pourra retrouver sa liberté de mouvement qu'avec l'arrivée au pouvoir de Gorbatchev.
Et dire qu'il est encore des régimes qui croient qu'on peut embrigader la pensée humaine et museler l'opposition. Le monde n'avance que par la contestation tout comme les peuples n'accèdent à la liberté que grâce à l'éducation.
Curieux et paradoxal, quand même, d'avoir attribué le Prix Nobel de la Paix à un des inventeurs de la bombe atomique qu'on appellerait aujourd'hui de destruction massive.
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