• <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p>

    Alors que les opérations s'enlisent dans la guerre du Vietnam, les Etats-Unis organisent un coup d'Etat au Cambodge, en Mars 1970, pour renverser le roi Norodom Sihanouk, accusé de ne pas lutter contre les Viêt-Cong utilisant son territoire comme refuge.

    La guerre civile qui s'en suivra profitera à une bande de révolutionnaires communistes dont Pol-Pot, l'un des plus sanguinaires et brutaux tyrans du siècle.

    Plus que le Bouddhisme qu'on lui apprend dans sa jeunesse, c'est la politique qui passionne le futur Pol-Pot. Engagé dans le mouvement anti-français de Hô-Chi-Minh (Vietnam) au cours de la seconde guerre mondiale, il devient membre du Parti Communiste Indochinois en 1949. De son séjour à la Sorbonne en France, entre 1949 et 1953, où il étudiera peu et n'obtiendra aucun diplôme, il retiendra l'idéologie marxiste et fréquentera Yeng Sary et Khieu Samphan, les futurs rebelles qui seront ses lieutenants dans le génocide. C'est au départ des Français d'Indochine, en 1954, qu'il entre au Parti révolutionnaire du Kampuchéa, appelé « Khmer rouge ». Il en gravira rapidement les échelons.

    Dans les années 1970, aidé de la Chine qui craint l'extension du communisme soviétique, le maoïste Pol-Pot luttera dans le maquis contre le régime de SAR Sihanouk et profitera de la guerre civile sévissant au Cambodge, à la suite de l'intrusion des forces vietnamiennes et du coup d'Etat du maréchal Lon Nol, pour entrer en force dans Phnom Penh, la capitale, le 17 Avril 1975, à la tête de ses fidèles khmers rouges, rebelles du FUNK ( Front Uni National du Kampuchéa ).

    Commence alors un régime totalitaire avec éliminations et déportations massives d'une grande partie de la population. Sous le nom de « Kampuchéa démocratique », cette dictature particulièrement dure s'appuie sur une organisation policière quasi-mystique, l'Angkar, dirigée par une poignée de révolutionnaires fanatiques, dont fera partie Pol-Pot ( c'est son nom de guerre ), secrétaire général du Parti Communiste Kampuchéen depuis 1963. L'épuration de la population, qu'il conduit avec méthode contre les habitants non pur khmers et les vietnamiens, procède de sa vision raciste et simpliste. Les citadins sont envoyés dans les rizières pour y travailler, les intellectuels et religieux sont torturés et les opposants, appelés « réactionnaires » sont abattus. C'est simple et expéditif comme un nettoyage ethnique.

    En 4 ans et 5 grandes purges, les Khmers rouges vont former des enfants pour torturer, vont exécuter directement 300.000 personnes et éliminer 2 millions d'individus par privations, maladies ou sévices, soit près d'un tiers de la population cambodgienne. La terreur cessera lorsque le Vietnam, avec l'aide de l'URSS en 1979, envahira le pays, entraînant la fuite de Pol-Pot dans la jungle où il tentera de reconstruire une guérilla pour revenir aux « affaires ». Condamné à mort par contumace, il trouvera une retraite dorée en Thaïlande où il sera finalement retrouvé mais s'éteindra en 1998, à 73 ans, avant d'avoir pu être jugé pour ses crimes. Sa comparution devant le tribunal international n'aurait, de toute façon, pas pu avoir lieu car son corps ( mais est-ce bien lui ? ) fut rapidement incinéré.

    De mon point de vue, ce surnom de Pol-Pot qui lui fut donné par les autorités chinoises ( abréviation de POLitique POTentielle ) ne lui va pas aussi bien que celui que forment les quatre premières lettres de son vrai nom, SALOth Sar. Lui se faisait appeler « Frère n°1 », .... frère du Diable, sans doute.

    <o:p> </o:p>

    votre commentaire
  • <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p>Désolé pour ceux qui pensaient, grâce au titre « Le chemin des Dames », visionner de jolies créatures, cet article retrace, bien au contraire, une phase douloureuse de notre passé, j'allais dire militaire mais c'est trop réducteur, de notre passé historique commun lors des combats de la guerre mondiale de 1914 / 1918.
    Le 16 Avril 1917, sur ordre du général Robert Nivelle, les Français lancent une nouvelle grande offensive entre Soissons et Reims, dès 06 heures, sur la crête du « Chemin des Dames » pour rompre le front allemand. Avant que Nivelle ne remplace le général Joseph Joffre, c'est ce dernier qui avait conçu, en liaison avec les troupes anglaises, une attaque conjointe, Français face au Nord vers Laon et Anglais face à l'Est, entre Vimy et Soissons. Mais les Allemands, sentant le vent, s'étaient retirés, fin Mars 1917, sur la Ligne Hindenburg. Les Alliés mettent 3 semaines pour s'en apercevoir. Le plan est caduc mais Nivelle persiste, croyant peut-être que la victoire de Napoléon 1er sur Blücher, un siècle plus tôt, au même endroit à Craonne, lui portera chance. Il attaquera seul, sans les Anglais.
    Plus qu'une simple crête, le Chemin des Dames est un plateau calcaire, observatoire Est-Ouest, séparant l'Aisne au Sud, de l'Ailette au Nord et que les Allemands qui le dominent par des nids de mitrailleuses, ont eu le temps d'aménager en forteresse dont les boyaux enterrés et bétonnés relient les carrières souterraines, comme la Caverne du Dragon.
    Malgré un bombardement massif par l'artillerie et l'engagement d'une quarantaine de chars d'assaut, de type Schneider ou Saint-Chamont, nouveauté sur le terrain, l'échec des fantassins lancés, nus face à une crête fortement tenue, fera 29.000 morts de plus en une semaine. Le roulement des tirs d'artillerie, plus de 500 obus par minute, qui devait avancer de 100 mètres toutes les 3 minutes devant la progression des fantassins, sera trop rapide pour des soldats trop lourdement harnachés et devant gravir des pentes boueuses, ravinées par les trous d'obus. En effet, surtout pour monter à l'assaut, les bidons d'eau, pelles, couverture, grenades, vivres, masque à gaz et munitions plombent les mollets des hommes qui ne peuvent donc pas rester sous la protection des chars. Ceux-ci, d'ailleurs, sont trop dispersés pour avoir un réel effet de percussion. De plus, les conditions météo sont exécrables, les Tirailleurs Sénégalais sont transis de froid.
    L'offensive Nivelle qui devait durer 48 heures maximum, se poursuit en fait durant des semaines. Les pertes, environ 134.000 hommes, sont considérables. Le général Mangin est relevé de son commandement.
    La désillusion est immense chez les poilus qui ne supportent plus les sacrifices inutiles et les exhortations de l'Etat-major. Des centaines de mutineries et de refus de monter à l'assaut, éclatent alors ça et là, en Mai et en Juin. Cela influe sur les offensives dont certaines doivent être suspendues. Philippe Pétain, qui a remplacé Nivelle, les mate en faisant fusiller une cinquantaine de mutins. Ces véritables grèves de poilus seront illustrées par la Chanson de Craonne qui passera de tranchée en tranchée. Maxime Leforestier la chantera et on peut la retrouver dans le film « Un long dimanche de fiançailles ».
    Les Allemands n'abandonneront le Chemin des Dames qu'en Octobre 1917, après d'autres batailles dont celle du fort de la Malmaison.
    Difficile d'imaginer, aujourd'hui, une telle boucherie pour quelques arpents de terre. Quelle folie, la guerre !
    <o:p> </o:p>

    1 commentaire
  • <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p>

    Né Ougandais nubien dans la région de Kampala, non loin du lac Victoria, le jeune Idi Amin Dada est gardien de chèvres avant d'intégrer, en 1946, comme aide cuisinier, le régiment des King's African Rifles de l'Armée impériale britannique, stationné à proximité. Son physique impressionnant (1m91, plus de 100kg) le prédispose pour être soldat plutôt que cuisinier. Il se fait ainsi remarquer par sa cruauté envers les Mau-Mau du Kenya qu'il est chargé de combattre au sein de son bataillon. Caporal puis sergent en 1953, bien qu'analphabète, il est fait effendi, plus haut grade pour un noir dans l'armée coloniale. Responsable d'un véritable massacre contre des nomades, en 1962, dans plusieurs villages, il ne sera pas inquiété du fait que l'indépendance est proche et qu'il faut garder des liens avec ces soldats du cru. Amin aura traversé cette période militaire en étant, en outre, consacré champion de natation et de boxe.

    Après l'indépendance, en 1962, le premier ministre ougandais, Milton Obote, originaire d'une ethnie du Nord comme lui, récompense Idi Amin de son soutien en le nommant commandant adjoint de la jeune armée, puis Général chef d'état-major. Obote, lui-même, se proclame Président en destituant son prédécesseur Mutesa. Mais, après avoir appris qu'Obote planifiait de l'arrêter pour détournement de millions de dollars des fonds de l'armée, Amin Dada profite d'un voyage d'Obote à Singapour pour prendre le pouvoir par un coup d'Etat, le 25 Janvier 1971.

    Dès lors, le pays va vivre une période d'atrocités et d'éliminations brutales sans précédent. Les escadrons de la mort du State Research Bureau pourchassent et assassinent, parfois à la dynamite, tous ceux qui ne soutiennent pas le coup d'état. Une tentative de reprise de pouvoir d'Obote depuis la Tanzanie se solde par une sanglante répression.

    En même temps que le régime se militarise, l'économie se dégrade : En Août 1972, à la suite d'un rêve, Amin donne 90 jours aux 50.000 Indo-pakistanais pour quitter le pays. Or, ce sont eux qui détenaient les principaux commerces et entreprises d'Ouganda. Au fur et à mesure que la vraie nature d'Amin se révèle, les pays étrangers se détournent de lui, ferment leurs ambassades et refusent de lui vendre de nouvelles armes. Idi Amin se tourne alors vers Kadhafi et les mouvements de libération palestiniens. C'est ainsi qu'il autorise, en 1976, un airbus détourné de Tel-Aviv vers la Libye, à se poser à Entebbe, au Sud de Kampala. Les otages, qui devaient être échangés contre des prisonniers de la Fraction armée rouge, sont finalement libérés par un commando israélien. Le succès de l'opération va contribuer largement à la chute du dictateur.

    Amin, depuis son coup d'état, s'était autoproclamé Maréchal et Président à vie. Il s'était accordé, en tant que « dernier roi d'Ecosse », un nombre impressionnant de médailles, dont la Victoria Cross et la Military Cross, au titre de campagnes militaires en Birmanie qu'il s'était inventées. Il voyait la présidence de la future réunion de l'OUA, en 1975, comme son apothéose : Election d'une « miss OUA », rallye automobile auquel le maréchal participa au volant de sa Citroën-Maserati, démonstration militaire sur les rives du lac Victoria, tout fut bon pour lui donner de l'éclat.

    En 1979, en proie à des révoltes civiles et des mutineries militaires, Amin croit sauver son régime aux abois en envahissant la Tanzanie, mais la contre-attaque qui pousse jusqu'à Kampala, sa capitale, l'oblige, le 11 Avril, à s'exiler en Arabie Saoudite où il décédera, seul, en 2003, à 80 ans supposés, sans jamais avoir été inquiété pour les 300.000 victimes et le pays en ruine laissés derrière lui.

    Finalement, à la longue, les « bouffonneries » de Big Daddy n'amusaient plus personne.

    <o:p> </o:p>

    2 commentaires
  • <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p>

    La fin du XIX° siècle voit une multiplication des heurts et des différends territoriaux entre la France et l'Angleterre, principales puissances coloniales. En Afrique, notamment, les ambitions du Royaume-Uni d'un axe Nord Sud du Caire jusqu'au Cap se heurtent au souhait français d'un axe Est Ouest de Djibouti à Dakar. La question la plus épineuse concerne l'Egypte où les deux nations ont des prétentions. On se souvient de Bonaparte aux pieds des pyramides.

    Accaparés à Londres par la guerre des Boers et à Paris par l'affaire Dreyfus, l'Alsace-Lorraine et la laïcité, les politiques des deux côtés de la Manche ne se parlent pas et l'incident de Fachoda, en Haute Egypte ( aujourd'hui Soudan ), où l'expédition du français Marchand rencontre, en 1898, la petite armée de Lord Kitchener, est à deux doigts d'entraîner un conflit entre les deux nations. Finalement, la France cédera sa place à la « perfide Albion ».

    Cependant, la montée du nationalisme allemand et le développement d'une marine de guerre, capable de menacer la suprématie navale britannique entraînent un rapprochement des ennemis héréditaires, jamais totalement réconciliés depuis la fin de la guerre de cent ans.

    Le 08 Avril 1904, le ministre français des Affaires Etrangères Théophile Delcassé et le représentant du Roi Edouard VII signent à Londres trois textes d'accords sur leurs prétentions coloniales respectives ( Egypte, Maroc, Afrique centrale, Madagascar mais aussi Terre-Neuve, Siam et Nouvelles-Hébrides ) qui constituent ce qu'on appelle « l'Entente cordiale ».

    Cet accord franco-britannique, entre deux nations qui ne s'étaient jamais épargné, fait l'effet d'une bombe sur la scène internationale de l'époque. Le texte s'ouvre par ces mots qui en disent long : « Le Président de la République française et Sa Majesté le Roi du Royaume-Uni de la Grande-Bretagne et d'Irlande et des Territoires britanniques au-delà des Mers, Empereur des Indes, ayant résolu de mettre fin, par un arrangement amiable, aux difficultés survenues à Terre-Neuve ... »

    L'Entente cordiale, consolidée par une alliance avec la Russie constitua un contrepoids puissant à la « Triple Alliance » rassemblant, grâce à Bismarck, l'Allemagne impériale, l'Autriche-Hongrie et l'Italie.

    Depuis, le soutien anglais lors des crises graves de la France sur le continent ne s'est jamais démenti. Engagement total pendant les conflits de 1914 et 1940 mais aussi participations commerciales au Concorde ou au Queen Mary II construit à Nantes par exemple. Le tunnel sous la Manche a fini de relier à jamais deux sensibilités fortes. La Reine Elisabeth II, elle-même, a observé avec humour que « s'il est vrai que nous ne conduisons pas du même côté de la route, il est tout aussi vrai que nous avançons dans la même direction ».

    Alors, oublions Hastings, Waterloo et Trafalgar et conjuguons nos efforts pour une grande Europe. Et pour venger Jeanne d'Arc, il nous reste les victoires potentielles au grand chelem de rugby !

    <o:p> </o:p>

    2 commentaires
  • <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p>

    A 9.000 mètres d'altitude, dans le ciel espagnol d'Almeria, ce 17 Janvier 1966, se joue le début de ce qui aurait pu être une catastrophe mondiale sans précédent. Un avion ravitailleur KC-135 de l'US Air Force entre en collision avec un bombardier B-52 qu'il devait approcher en douceur pour renouveler sa cargaison de carburant. Or, ce B-52 américain, qui porte le nom de code TEA 16, est un bombardier « stratofortress » armé de bombes H ( pour hydrogène ) nucléaires. Les deux avions explosent et huit des onze hommes d'équipage meurent.

    Parmi les 4 bombes H de type B-28 au plutonium que transportait le bombardier TEA 16, l'une atterrit intacte dans une rivière, deux autres s'enfoncent dans le sol près de Palomarès, sans exploser, grâce aux dispositifs de sécurité mais en contaminant le sol au plutonium, et la dernière s'abîme dans la mer Méditerranée. Pendant 81 jours, ce furent 38 navires et sous-marins qui se mirent à sa recherche. Enfin, le 07 Avril 1966, des moyens océanographiques importants purent localiser et remonter la bombe, immergée à 869 mètres de profondeur. L'un des chercheurs aura ce mot étonnant, devant le vice-amiral Guest, commandant la Task Force 65 : « La bombe H perdue à Palomarès a été retrouvée grâce à la combinaison de 10% d'engineering avec 90% de chance insolente ».

    L'US Strategic Air Command voulut maintenir un black-out sur cette affaire mais il fut impossible de dissimuler l'accident et des mesures furent prises, au sol, pour limiter la contamination. Le programme de surveillance d'irradiation de la zone continua apparemment jusqu'en 1986 mais aucun suivi médical sérieux ne fut mis en œuvre au profit de la population locale.

    Malheureusement, cet accident n'est pas le seul de l'histoire de la conquête du nucléaire. D'autres bombes H furent perdues, comme en 1962 et 1965 dans le Pacifique puis à Thulé, au Groenland en 1968. On cite aussi le cas, en 1961, de ce B-52 qui explosa en vol, en Caroline du Nord, avec 2 bombes H de 24 mégatonnes. L'une fut amortie par son parachute automatique mais l'autre percuta un champ et on découvrit qu'un seul commutateur ( sur les 6 dispositifs de sécurité ) avait empêché l'explosion de cette bombe thermonucléaire, 1.200 fois plus puissante que celle d'Hiroshima.

    Aujourd'hui, la non prolifération est le sujet le plus brûlant ( traité TNP ). En faisant exploser sa première bombe H, le 24 Août 1968, au dessus de l'atoll de Fangatofa dans le Pacifique, la France devient la 5° puissance nucléaire, après les Etats-Unis (1952), l'URSS (1953), la Grande-Bretagne (1957) et la Chine (1967). Elles seront suivies par l'Inde et le Pakistan (1998) puis par Israël et la Corée du Nord. On souhaite que cette liste s'arrête là mais de nombreux pays émergeants voudraient faire entendre leur voix au Conseil de sécurité de l'ONU.

    Veillons bien à ce que les aspirations légitimes à l'énergie nucléaire civile ne cachent pas la volonté cachée de se doter d'un armement létal autrement plus dangereux.

    <o:p> </o:p>

    1 commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique