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    La Révolution française de 1789 ne fut pas la période de liberté et d'euphorie générale qu'on nous dépeint parfois. Après le départ de Danton et son remplacement par Robespierre à la Convention, c'est la terreur qui règne à Paris et la guillotine est plus souvent employée que la grâce pour les malheureux convaincus d'immoralité ou d'ennemis du peuple.

    Avec la multiplication des journaux, c'est aussi la découverte de la politique pour les français dont les plus audacieux improvisent des discours virulents à la tribune. Georges Jacques Danton, qui a fait des études pour être avocat, est de ceux-là. Un visage cicatrisé et enlaidi par la vérole sur un corps de catcheur et surtout une voix de stentor en font un orateur qui ne passe pas inaperçu. Il en joue, usant de formules percutantes comme ce fameux «  de l'audace, encore de l'audace, toujours de l'audace » qui répond à la question de savoir s'il faut quitter Paris devant la menace prussienne en 1792.

    Au printemps 1793, c'est lui qui dirige le Comité de Salut Public, organe exécutif, alors qu'une coalition européenne menace aux frontières et qu'une guerre civile fait rage en Vendée. On attend beaucoup de lui mais il échoue sur ces deux fronts. Il démissionne, perd sa place dominante au Club des Cordeliers et rejoint sa ville d'Arcis sur Aube. Mais l'inaction n'est pas son fort et il réapparaît au moment où Robespierre écarte, par le fer, les plus radicaux et les plus modérés du pouvoir.

    Alors qu'il en avait été l'un des artisans, en votant même pour la mort du roi Louis XVI, Danton déploie alors tous ses talents d'orateur pour faire cesser la terreur et les affreux convois vers la guillotine, s'opposant ainsi à un Robespierre plus intransigeant. Mais trop de choses lui sont reprochées, comme de ne pas s'être opposé aux contre-révolutionnaires, de ne pas avoir su prévenir la trahison de Dumouriez en Avril 1793, d'être un trop bon vivant enclin à s'enrichir sur le dos des petites gens. Ses amis Girondins, eux-mêmes, l'attaquent sur l'emploi des 200.000 livres mises à sa disposition pour des dépenses secrètes. En ces temps de jugement expéditif, le verbe qu'il manie avec dextérité ne suffit plus pour le sauver.

    Le 30 Mars 1794, Robespierre, dit l'Incorruptible, obtient du Comité de Salut Public, que Danton soit arrêté avec Camille Desmoulins et Fabre d'Eglantine, sous le prétexte d'être un ennemi de la République et un révolutionnaire trop timoré. Jugé pour trahison et malversation par le tribunal révolutionnaire, à partir d'un acte d'accusation préparé par Saint-Just, il se défend une dernière fois, avec des éclats de voix si éloquents, emportant l'adhésion des jurés, que Robespierre doit extorquer à la Convention un ultime décret, assez lâche, qui l'exclut des débats. Il est ainsi condamné à mort, hors de sa présence et sera guillotiné le 05 Avril 1794 en compagnie de Camille Desmoulins.

    Il aura cette suprême bravade, face au bourreau : « N'oublie pas de montrer ma tête au peuple : elle en vaut la peine ! ». Effectivement.

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    Au lendemain de la seconde guerre mondiale, 7 pays arabes créent au Caire, le 22 Mars 1945, une organisation commune : la Ligue des Etats Arabes (جامعة الدول العربية) couramment appelée Ligue Arabe qui reprend dans ses grandes lignes le Protocole d'Alexandrie de 1944. Ce sont l'Egypte, l'Arabie Saoudite, le Liban, la Syrie, l'Irak, le Yémen du Nord et la Jordanie ( Transjordanie ). L'association veut affirmer l'union de la Nation arabe et l'indépendance de chacun de ses membres, notamment contre l'ingérence des puissances coloniales de l'époque, France et Angleterre. Au fur et à mesure de leur accession à l'indépendance, les autres Etats du monde arabe vont adhérer à cette organisation qui compte aujourd'hui 22 pays , 200 millions d'habitants et a un statut d'observateur auprès de l'ONU. Il y a donc deux sortes de membres, les 7 premiers qui ont adhéré à la charte initiale et les nouveaux qui doivent satisfaire à certaines conditions, de langue, foi et culture notamment.

    La Ligue accueillera, en 1964, l'OLP ( Organisation de libération de la Palestine qui deviendra membre en 1976 ) et elle s'opposera ouvertement à la création de l'Etat d'Israël. Après la signature des accords de Camp David par l'Egypte, les ministres de la ligue arabe se réunissent à Bagdad, en 1979, pour décider des sanctions à infliger à l'Egypte qui avait osé signer un accord avec Israël. C'est ainsi que la ligue perd sa nation la plus puissante et que le siège passe du Caire à Tunis. Il reviendra au Caire en 1990. Depuis 1946, on compte 29 sommets de la Ligue et 6 secrétaires généraux. L'usage de la force est interdit pour régler un différend entre les membres.

    Parmi les causes les plus importantes qui ont retenu son attention, figurent, bien sûr, la cause palestinienne et le conflit arabo-israélien au sujet desquels les Etats arabes ont pris nombre d'initiatives dont l'initiative de paix arabe décidée par le sommet de Beyrouth en 2002 mais aussi le dialogue des civilisations, la création d'une grande zone de libre échange et le projet de création, au Moyen-Orient, d'une zone d'où seraient bannies les armes de destruction massive.

    Cependant des divergences ont opposé les membres à de nombreuses reprises, comme lors du conflit Iran-Irak ( conduisant à l'ajournement du sommet de Riyad de Novembre 1983 ), ou en 1990-91 lorsque l'Irak a envahi le Koweït, la Ligue arabe, impuissante, s'en remettant à la communauté internationale pour régler la crise. On ne peut pas en vouloir à chaque pays de nourrir ses propres arrières pensées.

    Même si la Ligue n'a pas complètement atteint son objectif d'unité de la Nation arabe, il est important qu'elle reste un interlocuteur unique, en particulier pour la Communauté Européenne. Parler d'une seule voix, c'est justement ce qui manque à l'Europe.

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    Devenu Premier Consul, Napoléon Bonaparte s'emploie à réformer le pays. Il crée les préfectures, la Banque de France et surtout le Code Civil dont il dira pendant son exil à Sainte-Hélène : «  Ma vraie gloire n'est pas d'avoir gagné quarante batailles; Waterloo effacera le souvenir de tant de victoires; ce que rien n'effacera, ce qui vivra éternellement, c'est mon Code Civil ».

    C'est le 21 Mars 1804 ( 30 Ventôse an XII ) qu'est promulgué le « Code Civil des Français », l'une des contributions les plus remarquables de la Révolution française ( premier projet rédigé en 1793 par Cambacérès ) à l'organisation du monde car il sera, bien sûr, beaucoup copié. Le Code Civil des Français va inspirer, en effet, nombre de législateurs en Europe et dans le monde. L'essentiel de son contenu est encore en vigueur aujourd'hui en France, avec les adaptations nécessaires à la société moderne ( sauf à Mayotte, Wallis et Futuna et en Nouvelle Calédonie qui ont un statut civil coutumier ). L'expression « Code Napoléon » désigne aujourd'hui ce qui, dans notre code, n'a pas été modifié depuis l'adoption de ce code en 1804.

    En fait, cette juridiction se compose de différents registres, code de procédure civile (1806), code du commerce (1807), code d'instruction criminelle (1808) et code pénal (1810). Le Premier Consul avait chargé, dès 1800, une commission de trois éminents juristes ( dont Etienne Portalis ) de rédiger un projet, auquel il participa lui-même, fondé sur l'égalité des citoyens devant la loi sans distinction de religion. Il fallait qu'il fût clair afin que nul ne l'ignore. On allait enfin mettre un terme à la mosaïque juridique des différentes sources de droit, coutumier, canonique, romain ou royal.

    Le terme « code » vient du titre des recueils de décisions écrits par deux juristes du IIIème siècle qui utilisèrent la forme du livre ( et non plus le rouleau, appelé volumen, qui a donné le terme volume ). Dès lors, code fut associé à juridique.

    Décrié pour sa mégalomanie mais copié pour sa vision de codificateur, Napoléon a donc réussi, presque deux siècles avant le Traité de Rome ( CEE en 1957 ) et le Traité de Maastricht ( UE en 1992 ), ce que Victor Hugo suggérait en parlant des « Etats-Unis d'Europe ». Bonaparte avait aussi remarqué, suivant son ambition personnelle, que les princes restaurateurs d'empires avaient été des princes législateurs : Auguste, Justinien, Charlemagne. C'est en cela, en effet, qu'il est grand et nous aura été le plus utile.

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    Dès son arrivée à la tête du gouvernement en France, en 1954, Pierre Mendès-France se concentre sur le dossier indochinois puis sur celui de la Tunisie liée à la métropole par le protectorat signé au Bardo en 1881 car il veut éviter la contagion des attentats perpétrés par les fellaghas d'Algérie. On est, en effet, au début de la guerre d'Algérie ( appelée « les événements » à l'époque ) et Mendès vient rencontrer le Bey de Tunis alors que les leaders pro-indépendantistes sont arrêtés comme Habib Bourguiba, chef du Néo-Destour qui sera même exilé sur l'île de Galite au Nord de Bizerte.

    Le 20 Mars 1956, reprenant les termes du discours de Mendès-France à Carthage en 1954 qui parlait d'autonomie interne, la France reconnaît l'Indépendance de la Tunisie, 18 jours seulement après avoir reconnu celle du Maroc. L'émancipation du Maghreb est en marche. La Tunisie est officiellement reconnue membre des Nations Unies en Novembre.

    Les négociations tuniso-françaises avaient pourtant été rudes ; deux colons français assassinés et la reprise des attentats en témoignent. En France, les violentes critiques de la droite colonialiste avaient même provoqué la chute de Mendès qui dut céder son fauteuil de Président du Conseil à Edgar Faure en Février 1955. De même, en Tunisie, les accords sur l'autonomie interne avaient opposé, au sein même du parti Néo-Destour, les partisans d'une partition rapide, avec Salah Ben Youssef et ceux qui acceptaient un échelonnement des mesures de transfert d'autorité, avec Habib Bourguiba.

    Ce dernier, rentré triomphalement à Tunis après 3 ans d'emprisonnement, l'emporta au congrès de Sfax contre l'avis de Ben Youssef qui était prêt à employer la manière forte, comme en 1952 où des bombes avaient été lancées contre les édifices représentant le protectorat. L'Assemblée, chargée de rédiger une constitution, élit Bourguiba à sa présidence, le propulse ensuite à la tête de la nouvelle République qui est proclamée en 1957 et abolit la monarchie beylicale. Lamine Bey est déposé en douceur. Dans tout le pays, les caïdats et khalifats sont remplacés par des gouvernorats. Les Français évacuent leurs bases à l'exception de Bizerte que le Général de Gaulle ne rendra qu'en 1963, après de brefs combats et en étant sûr de récupérer, à la place, la base algérienne de Mers el Kébir.

    En 1975, après avoir amendé la Constitution, Habib Bourguiba se fera proclamer Président à vie mais, suite à sa maladie, le premier ministre Ben Ali lui succédera en 1987.

    Pont entre les deux rives de la Méditerranée pour les Romains, Arabes, Ottomans, Français, la Tunisie n'a pas toujours été conquise : Au temps de la gloire de Carthage, même les valeureux Romains craignaient cette civilisation marchande qui envoya les éléphants d'Hannibal, au travers des Alpes, les menacer jusqu'aux portes de Rome.

    Encourageons ce beau pays qu'est la Tunisie.

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    Après avoir battu les troupes françaises à Sedan en 1870 et fait prisonnier l'empereur Napoléon III, les Prussiens ont battu les armées que Léon Gambetta avait réunies en province et assiégé la capitale. Les parisiens ruminent leur humiliation et recouvrent les statues d'un voile noir sur le passage des troupes allemandes qui défilent dans un Paris en deuil. Adolphe Thiers, le nouveau chef de l'exécutif, est contraint à l'armistice en Janvier 1871, que signera Jules Favre avec Bismarck à Bordeaux où s'est réfugié le gouvernement.

    Le 18 Mars 1871, une émeute éclate à Paris, sur la butte Montmartre où Georges Clemenceau, maire du 18° arrondissement attise les ressentiments de la population. Thiers renonce à la réprimer et s'enfuit à Versailles où le gouvernement le rejoint. C'est l'amorce de la « Commune » qui fera 20.000 victimes en 2 mois.

    La suppression de l'indemnité due à la Garde nationale, après un dur hiver de famine et de siège, avait fait monter la tension. Or, la garde rassemble 180.000 hommes issus de la petite bourgeoisie et du monde ouvrier qui se sont portés volontaires pour défendre la capitale contre l'ennemi et ont gardé leurs armes. Lorsque Thiers envoie une colonne de soldats récupérer les 227 canons mis à l'abri des Prussiens sur les buttes de Montmartre et Belleville par la Garde, la foule s'assemble, sonne le tocsin et disperse les soldats dont certains se rallient. Le peuple craint de se voir flouer à nouveau des bénéfices de sa résistance, comme en 1830 ou en 1848 lorsque les classes aisées avaient confisqué le pouvoir. Les généraux Lecomte et Clément-Thomas sont lynchés à mort sur les boulevards. Pour éviter un bain de sang, soldats contre gardes et ouvriers, Thiers demande à l'Armée et aux corps constitués de quitter la capitale. Ils seront suivis par nombre de familles aisées.

    De ce fait, les révolutionnaires sont livrés à eux-mêmes et réunissent un Comité central populaire à l'hôtel de ville qui donnera naissance à une dizaine de Commissions diverses, lesquelles décrèteront de nombreuses mesures sociales. Le 28 Mars, la Commune ( nom faisant référence à la Commune insurrectionnelle qui mit bas la royauté le 10 Août 1792 ) est proclamée, suite à des élections. Paris suggère aux autres communes de France une association fédérale mais la province bougera à peine. On se méfie des parisiens.

    Dès lors localisée à la capitale, l'insurrection doit faire face à un deuxième siège, par l'armée française, cette fois, qui entoure Paris avec la complicité des Prussiens. Les communards, brandissant le drapeau rouge, vont se protéger derrière les fortifications massives enserrant la capitale et dont Thiers avait lui-même ordonné la construction trente ans plus tôt. Commencés par de petites escarmouches, les affrontements des Communards contre les « Versaillais » aidés des canons prussiens, se termineront par une semaine sanglante ( 21 au 28 Mai 1871 ) et des exécutions sommaires. Les bâtiments publics, à l'image de la destruction de la colonne Vendôme, vont aussi beaucoup souffrir.

    Premier pouvoir révolutionnaire prolétarien, la Commune de Paris a depuis été prise en exemple par de nombreux mouvements d'extrême gauche ou des révolutionnaires étrangers, comme Lénine.

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