• Pour protester contre l'interdiction d'un banquet républicain, les libéraux, emmenés par Barrot, Louis Blanc, Michelet et Lamartine, organisent une grande manifestation de la Madeleine au Palais Bourbon, le 22 Février 1848, contre le roi Louis-Philippe. Les bourgeois, les étudiants et les ouvriers seront rejoints, le lendemain, par la Garde nationale. Bien qu'ayant renvoyé son Premier ministre, le triste et impopulaire Guizot, pour calmer le jeu, Louis-Philippe est contraint d'abdiquer en faveur de son petit-fils, le Comte de Paris. L'insurrection se poursuivra pendant deux jours avec barricades et coups de feu. On relèvera une vingtaine de morts. Le 24 Février 1848, les insurgés entrent dans le Palais Bourbon et, dans la nuit, Lamartine, Arago et Ledru-Rollin proclament la II° République. Deux jours plus tard, Lamartine convainc les républicains d'adopter le drapeau tricolore et fait, par ailleurs, abolir la peine de mort pour les délits politiques. Le 2 Mars, le suffrage universel est institué pour les hommes de plus de 21 ans.

    Louis-Philippe, que la révolution des « Trois Glorieuses » des 26, 27 et 28 Juillet 1830, avait porté au pouvoir, est renversé par ...une autre révolution. C'est la fin de la «  Monarchie de Juillet  ».

    La révolution parisienne aura un énorme retentissement dans les élites européennes. Devant la contagion révolutionnaire, les monarques concèdent des Constitutions à Berlin, Munich, Vienne, Turin ...C'est le « Printemps des peuples ». Un an plus tard, en présidant le Congrès international de la paix, Victor Hugo lancera : «  Un jour viendra où vous France, vous Russie, vous Italie, vous Angleterre, vous Allemagne, vous toutes, nations du continent, sans perdre vos qualités distinctes et votre glorieuse individualité, vous vous fondrez étroitement dans une unité supérieure et vous constituerez la fraternité européenne ... ». On ne peut pas être plus prophétique.

    Mais la Deuxième République échouera sur la question sociale, ouvrant la voie au Second Empire.

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  • Ayant toujours prôné la non-intégration de la communauté noire aux Etats-Unis, le leader noir américain Malcolm Little, alias Malcolm X est assassiné, lors d'un meeting à Harlem, le 21 Février 1965 par un Black Muslim, membre de Nation  Of  Islam, organisation partisane d'un état noir indépendant aux Etats-Unis dont il était lui-même un fervent défenseur.
    Né dans une famille nombreuse d'une mère vraisemblablement violée par un blanc ( d'où son teint clair et ses cheveux roux ), Malcolm s'était fait réformer pour échapper à l'enrôlement militaire. Son père, qui refusait déjà l'intégration des noirs à la nation américaine, avait été accusé par le Ku Klux Klan d'avoir mis le feu à une maison de blancs et avait, mystérieusement, fini ses jours sous les roues d'un train.
    Après de bonnes études et la frustration de ne pas pouvoir aspirer à devenir avocat, ce qui « n'était pas du tout réaliste pour un nègre » lui dira son professeur, Malcolm accumule les petits boulots puis se laisse tenter par le trafic de drogue et les cambriolages, méfaits pour lesquels il goûtera de la prison. C'est en prison qu'il renforce sa haine pour la race blanche, découvre Nation of Islam ( NOI ) et milite pour un état noir indépendant. A sa sortie, en 1952, il change son nom de famille en X, expliquant qu'il ne voulait plus porter un nom d'esclave.
    C'était un orateur convaincant qui fut remarqué lors d'une interview à la télévision en 1959 consacrée à NOI, ce qui fera la publicité de l'organisation. Il jouera un rôle important dans la conversion du boxeur Cassius Clay, en 1964, lequel deviendra Mohammad Ali, et rencontrera Fidel Castro en 1960 à New York. Son aura et sa médiatisation croissantes entraîneront sa rupture avec le leader de NOI, Elijah Muhammad en 1964, voire sa perte.
    C'est peu de temps après son retour d'un pèlerinage à La Mecque, suite à sa conversion à l'Islam sunnite sous le nom de El Hadj Malik el Sabaaz, que Malcom X, qui avait fondé « l'organisation pour l'unité afro-américaine », est tenu pour responsable de l'embrasement des ghettos. Son assassinat, signé par le NOI dont il avait divergé, sera même un temps imputé au FBI.

    Que de chemin parcouru aux USA jusqu'à Barack Obama qui pourrait devenir le prochain Président des Etats-Unis.


     

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  • Ayant laissé progressivement le pouvoir depuis les années 1980 du fait de sa maladie de Parkinson, Deng Xiaoping  meurt le 19 Février 1997 en laissant une Chine puissante et conquérante. On se souvient récemment de lui comme le dirigeant qui a ordonné le massacre de la place Tien An Men en Juin 1989.

    Né en 1904 dans une famille de propriétaires fonciers du Sichuan, Deng Xixian ( son vrai nom jusqu'en 1927 ) fait des études en France comme bien d'autres futurs dirigeants chinois ( Zhou Enlai notamment qui l'initie au communisme ). Il participera à la longue marche de Mao Zedong en  1934/35 et occupera diverses responsabilités jusqu'en 1959, année où la politique désastreuse du Grand bond en avant de Mao le pousse au pouvoir avec Liu Shaoqi. Mais la révolution culturelle l'écartera pour un temps. Victime des purges, il se fera discret jusqu'à son retour en grâce en 1973.

    A la mort de Mao en 1976, Deng use de formules démagogues pour s'attirer le soutien du peuple et du parti. En 1978, il devient le Chef suprême de la République Populaire de Chine et met tout de suite en marche un chantier de réformes pour moderniser la Chine de manière prudente ( traverser la rivière en tâtant les pierres ) mais résolue . Ce chantier de réformes touchait à la fois le système juridique, politique, économique, social et les relations de la chine avec ses voisins et le reste du monde. En affirmant que le communisme ne signifie pas partager la pauvreté, il fait de l'économie une priorité nationale. Ce fut l'économie de marché socialiste ( ou le capitalisme à la chinoise ) dont les réformes étaient d'abord testées à l'échelon local avant d'être généralisées. Grande réussite dans le domaine de l'agriculture et de l'industrie légère mais échec dans ses tentatives de réformer le secteur industriel d'Etat dans les principales villes intérieures. De plus, corruption et inflation accompagnèrent les changements dans les années 1980

    Dix ans après la mort de Deng Xiaoping, l'héritage du père des réformes chinoises est visible à chaque coin du pays, devenu, après la rétrocession de Hong Kong, la quatrième puissance économique mondiale. C'est la Chine qui a remplacé les anciennes puissances coloniales en Afrique, par exemple. Les milliers de journalistes qui vont déferler sur Pékin à l'occasion des Jeux Olympiques en Juin 2008 vont pouvoir s'en faire une idée plus précise.

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  • Après le débarquement en 1945, les Alliés décident de pilonner les grandes villes allemandes, signifiant ainsi clairement au peuple allemand sa défaite et annihilant tout reste de confiance dans le régime hitlérien. La magnifique ville de Dresde, appelée "la Florence de l'Elbe", paiera l'un des plus lourds tributs à cette politique de destruction réalisée par le « bomber command » de Winston Churchill. Dans la nuit du 13 au 14 Février 1945, les avions Lancaster de la Royal Air Force britannique déversent 7 000 tonnes de bombes incendiaires, sans interruption durant une quinzaine d'heures, sur l'ancienne capitale du royaume de Saxe, rasant 800 ans d'histoire et faisant au bas mot 35 000 victimes écrasées, brûlées vives ou asphyxiées.

    Au moment de l'attaque, Dresde est totalement bondée et sans défense, tous ses canons anti-aériens ( la Flak ) ont été envoyés sur le front et la chasse ne pourra être avertie à temps. En plus des 700.000 habitants, 500.000 réfugiés venus de l'Est de l'Allemagne peuplent la ville qui n'avait qu'un intérêt artistique et architectural et non pas stratégique, hormis le nœud de communications. Beaucoup de victimes disparaissent en fumée sous l'effet d'une température souvent supérieure à 1000°C, la moitié des habitations est détruite, réduites en cendres et le quart des zones industrielles est atteint. Les dernières vagues d'assaut n'ont aucun mal à se repérer du fait du brasier visible à distance. Ce sont les B-17 de l'US.Air Force qui achèveront le travail sur une ville déjà en ruines.

    Mais plus de 60 ans après, Dresde se dresse à nouveau, plus belle que jamais, comme un pied de nez à la guerre. La ville renaît de ses cendres et ses trésors, mis à l'abri des bombardements, sont aujourd'hui exposés au château de Versailles.

    Conçue pour faire plier la volonté de résistance adverse et accélérer la capitulation, cette opération radicale nous rappelle les deux bombes d'Hiroshima et de Nagasaki, encore plus meurtrières. Faut-il vraiment en arriver jusque là ?

    Quelle imbécillité, la Guerre !

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  • Dans la soirée du dimanche 13 Février 1820, le duc de Berry quitte l'Opéra et raccompagne sa femme jusqu'à la voiture. C'est alors qu'un ouvrier sellier, Louis-Pierre Louvel, bonapartiste isolé et fanatique, se précipite sur lui avec un poignard qu'il lui enfonce brutalement dans la poitrine. Le duc aura la force d'arracher la lame puis tombera en syncope avant de mourir à 06 heures du matin après une longue agonie au cours de laquelle il demandera grâce pour son bourreau et révèlera que son épouse, Marie-Caroline de Bourbon-Sicile est enceinte.

    Charles-Ferdinand d'Artois, le duc de Berry est effectivement la dernière personne susceptible de donner un héritier Bourbon à la famille royale. Neveu du vieux roi Louis XVIII et second fils du futur Charles X, il est le dernier descendant mâle. Louvel est donc persuadé « d'éteindre la race » comme il dira. Son geste aura pourtant été inutile puisque la duchesse de Berry donnera naissance, le 29 Septembre suivant, au duc de Bordeaux, Comte de Chambort, qu'on prénommera Henri en souvenir du premier des Bourbons, le « bon roi Henri IV » et Dieudonné, « donné par Dieu ». La ferveur populaire parlera de « l'enfant du miracle », suivant l'expression d'Alphonse de Lamartine.

    Louvel a raté son coup. Condamné à mort, il marchera courageusement au supplice et sera décapité en place de Grève ( l'Hôtel de ville actuel ) le 08 Juin 1820, après avoir assuré jusqu'au bout qu'il n'avait pas eu de complice. Pourtant, certains soutiennent encore aujourd'hui qu'il était probablement Louis XVII, transféré du temple par Robespierre.

    Lorsque Charles X abdique après l'insurrection des trois glorieuses en Juillet 1830, Henri-Dieudonné de Bourbon, comte de Chambort, pense, lui, monter sur le trône sous le nom de Henri V, mais l'Assemblée Nationale lui préfère une monarchie parlementaire qu'accepte Louis-Philippe 1er. d'Orléans. Puis, après 40 ans d'exil et la chute du second Empire lors de la défaite de Sedan, son intransigeance pour imposer le drapeau blanc d'Henri IV lui fera perdre encore l'occasion de restaurer la monarchie. Il meurt en Autriche, sans descendance, le 24 Août 1883 et avec lui la Maison de Bourbon. La branche aînée semble décidément frappée de malédiction.

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