• Dans la soirée du dimanche 13 Février 1820, le duc de Berry quitte l'Opéra et raccompagne sa femme jusqu'à la voiture. C'est alors qu'un ouvrier sellier, Louis-Pierre Louvel, bonapartiste isolé et fanatique, se précipite sur lui avec un poignard qu'il lui enfonce brutalement dans la poitrine. Le duc aura la force d'arracher la lame puis tombera en syncope avant de mourir à 06 heures du matin après une longue agonie au cours de laquelle il demandera grâce pour son bourreau et révèlera que son épouse, Marie-Caroline de Bourbon-Sicile est enceinte.

    Charles-Ferdinand d'Artois, le duc de Berry est effectivement la dernière personne susceptible de donner un héritier Bourbon à la famille royale. Neveu du vieux roi Louis XVIII et second fils du futur Charles X, il est le dernier descendant mâle. Louvel est donc persuadé « d'éteindre la race » comme il dira. Son geste aura pourtant été inutile puisque la duchesse de Berry donnera naissance, le 29 Septembre suivant, au duc de Bordeaux, Comte de Chambort, qu'on prénommera Henri en souvenir du premier des Bourbons, le « bon roi Henri IV » et Dieudonné, « donné par Dieu ». La ferveur populaire parlera de « l'enfant du miracle », suivant l'expression d'Alphonse de Lamartine.

    Louvel a raté son coup. Condamné à mort, il marchera courageusement au supplice et sera décapité en place de Grève ( l'Hôtel de ville actuel ) le 08 Juin 1820, après avoir assuré jusqu'au bout qu'il n'avait pas eu de complice. Pourtant, certains soutiennent encore aujourd'hui qu'il était probablement Louis XVII, transféré du temple par Robespierre.

    Lorsque Charles X abdique après l'insurrection des trois glorieuses en Juillet 1830, Henri-Dieudonné de Bourbon, comte de Chambort, pense, lui, monter sur le trône sous le nom de Henri V, mais l'Assemblée Nationale lui préfère une monarchie parlementaire qu'accepte Louis-Philippe 1er. d'Orléans. Puis, après 40 ans d'exil et la chute du second Empire lors de la défaite de Sedan, son intransigeance pour imposer le drapeau blanc d'Henri IV lui fera perdre encore l'occasion de restaurer la monarchie. Il meurt en Autriche, sans descendance, le 24 Août 1883 et avec lui la Maison de Bourbon. La branche aînée semble décidément frappée de malédiction.

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  • L'archipel des Kerguelen fut découvert par le navigateur français Yves Joseph de Kerguelen de Trémarec le 12 Février 1772. Sans fortune, embarqué à 16 ans comme garde-marine dans la Marine royale, Kerguelen passera sa vie sur les flots. En 1761, il prend le commandement de son premier navire pour mener une campagne aux Antilles. De ses successions de campagnes dans l'Atlantique Nord, Islande, Groenland, il retire une grande expérience des mers froides. En Février 1772, il rencontre le jeune Lapérouse lors d'une escale à l'île de France. Il y remplace son gros vaisseau contre deux navires plus légers, une flûte et une gabarre, mieux adaptés à sa mission vers les mers antarctiques.

    Lorsqu'il aperçoit une terre dans le Sud de l'océan indien, il croit voir le continent austral et lui donne le nom de France australe. Il s'agit des îles Kerguelen que James Cook appellera plus tard « îles de la désolation » avant qu'elles ne prennent le nom du grand navigateur. Mais Kerguelen ne les explore pas et rentre à Brest, sans le second navire perdu dans la tempête, pour faire au roi une description optimiste des ressources de ces terres qu'il envisage de découvrir plus amplement lors d'une seconde expédition.

    Reparti rapidement avec un vaisseau et une frégate armés de canons, il a la mauvaise idée d'admettre à bord une jeune fille clandestine de 14 ans, Louise Seguin, qui sera l'objet d'une rivalité préjudiciable à la concorde de l'équipage. Le scorbut se met de la partie et c'est démoralisés que les matelots découvrent, en plein mois de Décembre, un paysage désertique, sans flore ni faune.

    De retour en France, les officiers du bord font valoir leurs griefs, soit l'interruption de la première mission, l'embarquement de Louise, un trafic de pacotille et surtout la peinture idyllique d'une terre inhospitalière. Kerguelen est traduit en Conseil de guerre, condamné à six ans de forteresse et emprisonné à Saumur. Il en sortira pour se rallier à la révolution de 1789. Il mourra contre-amiral en 1797 à 63 ans.

    Depuis 1955, les îles Kerguelen constituent l'un des quatre districts des TAAF ( Terres australes et antarctiques françaises ) et sont administrées depuis la Réunion, sans faire partie de ce département d'outre-mer. Hormis quelques manchots, albatros ou otaries, cette réserve naturelle, classée en Zone économique exclusive, n'est habitée que par des scientifiques et ingénieurs du CNES. Pas de quoi y passer ses vacances !

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  • Guide spirituel de la révolution chiite, l'ayatollah Khomeyni  arrive au pouvoir en Iran, le 11 Février 1979, après avoir renversé le Shah, Mohammad Reza Pahlavi. Une dictature de fanatiques religieux en remplace une autre d'inspiration occidentale.

    Rouhollah Mousavi Khomeyni possédait les titres d'Ayatollah ( « signe de Dieu » en arabe ) et de Sayyed ( « seigneur, descendant du prophète » ). Né en 1902 dans une famille très croyante, où figurent déjà des Ayatollahs, il devient professeur de théologie à Qom puis se lance dans l'opposition aux réformes de modernisation du Shah. Ces réformes, appelées « révolution blanche » incluaient notamment le droit de vote des femmes, inacceptable. Arrêté en 1963 à la suite d'émeutes puis condamné à mort, il est rapidement gracié par le Shah pour ne pas être perçu comme un martyr.

    Forcé alors à l'exil en Turquie puis en Irak, il radicalise son discours au point d'indisposer ses hôtes et part pour Neauphle-le-Château, en France, sans même demander l'asile politique. C'est de là qu'il galvanise, à distance, ses fidèles pour l'établissement d'une révolution islamique, prônant le pouvoir absolu du religieux. De retour dans son pays, il prend le pouvoir le 11 Février 1979 et devient le « Chef spirituel suprême » par qui toute décision doit passer, y compris l'approbation de l'élection du premier Président de la république islamique d'Iran, Bani Sadr. Le régime s'appuie alors sur un véritable culte de la personnalité et une régression des droits acquis dans la période précédente. Les droits de l'homme, en particulier, seront amplement bafoués et toute référence occidentale interdite. C'est ainsi que des étudiants acquis à sa cause retiendront en otage 52 citoyens américains pendant 445 jours, entre 1979 et 1981, dans l'ambassade des Etats-Unis. L'opération héliportée, lancée par Jimmy Carter, pour les libérer tournera à la catastrophe. C'est ainsi également que Salman Rushdie sera condamné à mort par une fatwa pour avoir blasphémé le Prophète dans son livre «  les versets sataniques ».

    Craignant l'expansion d'une révolution chiite au-delà des frontières d'Iran, le Président Irakien Saddam Hussein ( qui lorgnait aussi sur le pétrole ) envahit l'Iran en Septembre 1980, entraînant de ce fait les deux pays dans une guerre de huit ans qui les ruinera démographiquement. Après la guerre, Khomeyni ordonnera l'exécution de 30.000 prisonniers politiques.

    L'Ayatollah Khomeyni sera finalement terrassé par une hémorragie interne le 03 Juin 1989. Une foule d'un million d'Iraniens accompagnera ses obsèques.

    Plusieurs guides suprêmes lui succéderont et plusieurs présidents tenteront d'améliorer l'économie d'un pays pourtant gros exportateur de pétrole mais aucun ne relâchera la bride sur une population opprimée et muselée. 

    Qu'est donc la Perse devenue ?

     


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  • Suite à une observation assidue du ciel, Galilée s'était rallié en 1610 au système dit héliocentrisme de Nicolas Copernic qui place le Soleil, et non plus la Terre, au centre de l'univers. Bien sûr, cela lui avait valu les foudres de l'Inquisition et la traduction devant un tribunal pour hérésie. Le 10 Février 1634, après 20 jours de procès, il abjure sa doctrine face à l'église pour sauver sa vie. Il a alors 70 ans et passera encore neuf ans en résidence surveillée jusqu'à sa mort.

    Le système de Copernic comportait en germe une idée aux conséquences immenses : si la terre tournait autour du soleil de la même façon que les autres planètes, cela signifiait que la terre était un objet banal, sans originalité ni privilège qui la distinguât des autres objets du ciel. La terre, spécialement moulée par Dieu pour héberger ses créatures, n'était donc en réalité qu'un caillou errant dans le ciel et n'avait donc rien de divin. Sacrilège pour les Chrétiens d'alors ! Même Platon et Ptolémée étaient désavoués.

    En 1609, Galilée utilisera sa lunette astronomique ( il s'était construit son propre télescope de grossissement 20 ) pour observer les cratères de la lune, Vénus, découvrir le ballet des 4 petits satellites tournant autour de Jupiter donc non liés à la Terre, laquelle n'était donc pas au centre de tous les mouvements. Grand mathématicien à la cour de Florence, fondateur de la science expérimentale, il construisit le sextant, le thermomètre, découvrit les lois de l'inertie et de l'accélération, les trajectoires paraboliques et montra qu'Aristote se trompait en supposant que la vitesse de chute d'un corps était proportionnelle à son poids. Mais il avait raison trop tôt. Ses travaux seront cependant repris par Isaac Newton pour élaborer la loi de l'attraction universelle.

    C'est affaibli, affecté par la mort de sa fille Virginia, âgée de 33 ans et atteint de cécité totale que Galileo Galilei décédera en Janvier 1642. L'Eglise continuera à penser que ses théories étaient blasphématoires pour la Bible.

    Songez qu'il ne sera réhabilité qu'en ...1992, soit 359 ans après avoir murmuré : «  Et pourtant, elle tourne ! ».

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  • L'imprudence d'un ouvrier occupé à découper au chalumeau les supports métalliques des lampadaires de première classe met le feu au Normandie, fleuron des paquebots français, le 09 Février 1941 sur le pier ( quai portuaire ) 88 de la French Line à New York. En fait, le plus grand et le plus rapide bateau de croisière du monde à l'époque avait changé de nom et s'appelait La Fayette depuis que les américains l'avaient racheté pour en faire un navire de transport de troupes. Nous étions en effet en période de deuxième guerre mondiale.
    Sorti des Chantiers de Saint-Nazaire en 1935, le Normandie rivalisait avec le Queen Mary construit à la même époque. Long de 314 mètres, propulsé par 4 hélices et 4 moteurs turboélectriques développant 160.000 chevaux, c'était un bijou qui filait à 30 nœuds.
    Avec ses boutiques et sa bibliothèque de 4.000 volumes, le Normandie ne se refuse aucun luxe, allant jusqu'à imprimer son propre quotidien, grâce aux informations reçues par TSF. La salle à manger de 86 mètres de long (11 de plus que la Galerie des Glaces de Versailles) accueille 700 convives et propose jusqu'à 70 plats. La piscine de 22,50 m était revêtue de carreaux en grès émaillé blanc bleuté de la Manufacture de Sèvres.
    Capable de traverser l'Atlantique en 4 jours seulement, et après avoir transporté 133.000 passagers, il n'effectuera jamais sa 140ème traversée de l'Atlantique Nord. En 1941, il est confié à l'US Navy et doit être militarisé. Le feu et les trombes d'eau déversées par les pompiers auront raison de lui : il chavire dans la nuit et l'épave ne pourra jamais être renflouée sans dommages. En compensation, la Compagnie Générale Transatlantique se verra attribuer le paquebot allemand Europa qui sera transformé et remis en service en 1950 sous le nom de Liberté.
    Comme le Titanic avant lui, le Normandie aura eu un destin de légende et une fin tragique, finissant dans les mains d'un ferrailleur en 1946. Cela ne vous rappelle rien ? ...Le paquebot France, devenu Norway et qui ère sur les eaux indiennes, sous le nom de Blue Lady, à la recherche d'un démolisseur.
    Triste fin pour des ambassadeurs du savoir faire de nos chantiers navals. Dommage, vogue la Galère !
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