• Devenu Maréchal de France sous François 1er, Jacques II de Chabannes, marquis de La Palice, s'illustre au cours de plusieurs batailles dont celle de Pavie où il trouve la mort, le 24 Février 1525. Pour lui rendre hommage, ses soldats entonnent une chanson un peu maladroite où figurent des affirmations tellement évidentes qu'elles en deviennent ridicules. Par exemple : « Il mourut le Vendredi, le dernier jour de son âge, s'il fût mort le Samedi, il eut vécu davantage ».

    Cette chanson est reprise au XVIII° siècle par Monnoye qui en fera 51 couplets en tournant en ridicule ce pauvre La Palice comme s'il avait été l'auteur de ces truismes que l'on appelle aujourd'hui, postérité oblige, des « lapalissades ». L'orthographe vient de la ville de Lapalisse, dans l'Allier, qui abrite le château historique de Jacques de La Palice. Le plus répandu de ces bons mots est : «  Un quart d'heure avant sa mort, il était encore en vie ». En réalité, ce dernier vers vient d'une strophe déformée qui disait : «  Hélas, La Palice est mort; Est mort devant Pavie; Hélas s'il n'était pas mort; il ferait encore envie ». Or, l'ancien français a deux graphies du S dont l'une est un S long qui ressemble au F. C'est ce qui a fait dire Serait au lieu de Ferait et, par cohérence logique, en  vie ( en deux mots au lieu d'un ). On trouve aussi dans cette chanson des perles comme : «  C'était un homme de cœur; Insatiable de gloire; Lorsqu'il était le vainqueur; Il remportait la victoire » ou encore : «  Il épousa, se dit-on; Une vertueuse dame; S'il avait vécu garçon; Il n'aurait pas eu de femme. ».

    De nos jours, les lapalissades fleurissent encore dans tous les milieux, notamment dans ce qu'on nomme le Showbiz voire en politique. Comment ne pas évoquer le fameux «  Le passé est révolu » de Georges W. Bush ou la très célèbre réponse de Johnny Halliday, à l'arrivée du Paris Dakar : «  Si on n'avait pas perdu une heure et quart, on serait là depuis une heure et quart. ».

    Bon, je m'arrête puisque j'arrive à la fin de mon article ! ( Lapalissade ? ).

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  • Dans son atelier de Strasbourg, Gutenberg, né à Mainz en Allemagne, réussit, le 23 Février 1440, la première impression d'une page lisible, à l'aide d'une presse et de caractères mobiles en plomb, réutilisables à l'infini. C'est une révolution dans l'imprimerie qui utilisait, jusqu'alors, le travail long, minutieux et individuel de copistes et enlumineurs.

    Johannes ( Jean ) Gutenberg fait d'abord son apprentissage pour devenir orfèvre, utilisant à cet effet la maîtrise d'alliages, bases de l'imprimerie traditionnelle. Plusieurs années de recherche, tenues dans le plus grand secret, lui permettent de donner naissance, en 1454, à une Bible en latin de 1282 pages et en 180 exemplaires. La production des livres de masse par juxtaposition de lettres de plomb et d'étain, sur une table pressée des milliers de fois sans altération de qualité, est un événement majeur de la Renaissance. Le savoir n'est plus réservé aux clercs.

    Pourtant Gutenberg connaîtra une existence difficile et sera même ruiné à la suite d'un procès que lui intentera son commanditaire, Johann Fust, celui qui lui avait prêté l'argent nécessaire à la création de sa presse moderne mais qui lui confisquera celle-ci en dédommagement des sommes que Gutemberg ne peut rembourser du fait que les livres suivants, calendriers notamment, ne se vendent pas. Fust, aidé de Schoeffer, poursuivra l'impression pour son propre compte et s'expatriera à Paris, lançant ainsi les premiers pas de l'imprimerie française.

    Sans ressources, Johannes Gutenberg aura la chance, sur la fin de sa vie, de bénéficier du soutien de l'archevêque de Mainz ( Mayence ) qui lui octroie une rente. Il meurt en 1468, largement méconnu par ses contemporains et sera enterré à Mainz dans un cimetière, détruit depuis. Qu'est devenue sa tombe ? Mystère. Heureusement, son invention reste et avec elle, notre plaisir de la lecture.

    On entend aujourd'hui des détracteurs qui prétendent que l'imprimerie xylographique à caractères mobiles était déjà connue en Asie bien avant lui. Peut-être, mais Gutenberg est celui qui aura amélioré la technique de typographie avec des alliages sans déformation, des matrices en négatif, une casse de composition, une encre qui ne « poche » pas et, surtout, une presse révolutionnaire dont il eut l'idée, selon la légende, en voyant fonctionner un pressoir à vin.

    Comme quoi, les plaisirs de la table peuvent rejoindre ceux de l'esprit.

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  • Pour protester contre l'interdiction d'un banquet républicain, les libéraux, emmenés par Barrot, Louis Blanc, Michelet et Lamartine, organisent une grande manifestation de la Madeleine au Palais Bourbon, le 22 Février 1848, contre le roi Louis-Philippe. Les bourgeois, les étudiants et les ouvriers seront rejoints, le lendemain, par la Garde nationale. Bien qu'ayant renvoyé son Premier ministre, le triste et impopulaire Guizot, pour calmer le jeu, Louis-Philippe est contraint d'abdiquer en faveur de son petit-fils, le Comte de Paris. L'insurrection se poursuivra pendant deux jours avec barricades et coups de feu. On relèvera une vingtaine de morts. Le 24 Février 1848, les insurgés entrent dans le Palais Bourbon et, dans la nuit, Lamartine, Arago et Ledru-Rollin proclament la II° République. Deux jours plus tard, Lamartine convainc les républicains d'adopter le drapeau tricolore et fait, par ailleurs, abolir la peine de mort pour les délits politiques. Le 2 Mars, le suffrage universel est institué pour les hommes de plus de 21 ans.

    Louis-Philippe, que la révolution des « Trois Glorieuses » des 26, 27 et 28 Juillet 1830, avait porté au pouvoir, est renversé par ...une autre révolution. C'est la fin de la «  Monarchie de Juillet  ».

    La révolution parisienne aura un énorme retentissement dans les élites européennes. Devant la contagion révolutionnaire, les monarques concèdent des Constitutions à Berlin, Munich, Vienne, Turin ...C'est le « Printemps des peuples ». Un an plus tard, en présidant le Congrès international de la paix, Victor Hugo lancera : «  Un jour viendra où vous France, vous Russie, vous Italie, vous Angleterre, vous Allemagne, vous toutes, nations du continent, sans perdre vos qualités distinctes et votre glorieuse individualité, vous vous fondrez étroitement dans une unité supérieure et vous constituerez la fraternité européenne ... ». On ne peut pas être plus prophétique.

    Mais la Deuxième République échouera sur la question sociale, ouvrant la voie au Second Empire.

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  • Ayant toujours prôné la non-intégration de la communauté noire aux Etats-Unis, le leader noir américain Malcolm Little, alias Malcolm X est assassiné, lors d'un meeting à Harlem, le 21 Février 1965 par un Black Muslim, membre de Nation  Of  Islam, organisation partisane d'un état noir indépendant aux Etats-Unis dont il était lui-même un fervent défenseur.
    Né dans une famille nombreuse d'une mère vraisemblablement violée par un blanc ( d'où son teint clair et ses cheveux roux ), Malcolm s'était fait réformer pour échapper à l'enrôlement militaire. Son père, qui refusait déjà l'intégration des noirs à la nation américaine, avait été accusé par le Ku Klux Klan d'avoir mis le feu à une maison de blancs et avait, mystérieusement, fini ses jours sous les roues d'un train.
    Après de bonnes études et la frustration de ne pas pouvoir aspirer à devenir avocat, ce qui « n'était pas du tout réaliste pour un nègre » lui dira son professeur, Malcolm accumule les petits boulots puis se laisse tenter par le trafic de drogue et les cambriolages, méfaits pour lesquels il goûtera de la prison. C'est en prison qu'il renforce sa haine pour la race blanche, découvre Nation of Islam ( NOI ) et milite pour un état noir indépendant. A sa sortie, en 1952, il change son nom de famille en X, expliquant qu'il ne voulait plus porter un nom d'esclave.
    C'était un orateur convaincant qui fut remarqué lors d'une interview à la télévision en 1959 consacrée à NOI, ce qui fera la publicité de l'organisation. Il jouera un rôle important dans la conversion du boxeur Cassius Clay, en 1964, lequel deviendra Mohammad Ali, et rencontrera Fidel Castro en 1960 à New York. Son aura et sa médiatisation croissantes entraîneront sa rupture avec le leader de NOI, Elijah Muhammad en 1964, voire sa perte.
    C'est peu de temps après son retour d'un pèlerinage à La Mecque, suite à sa conversion à l'Islam sunnite sous le nom de El Hadj Malik el Sabaaz, que Malcom X, qui avait fondé « l'organisation pour l'unité afro-américaine », est tenu pour responsable de l'embrasement des ghettos. Son assassinat, signé par le NOI dont il avait divergé, sera même un temps imputé au FBI.

    Que de chemin parcouru aux USA jusqu'à Barack Obama qui pourrait devenir le prochain Président des Etats-Unis.


     

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  • Possession française depuis 1649, l'île Bourbon devait son nom aux rois de France, Bourbons depuis Henri IV via Louis XIV jusqu'à Louis-Philippe. Le 20 Février 1794, donc en pleine révolution française, la Convention la rebaptise en « île de la Réunion » en hommage aux fédérés marseillais ( d'où le chant de la Marseillaise ) et aux gardes nationaux parisiens qui se sont réunis le 10 août 1792 pour prendre d'assaut le palais des Tuileries et suspendre les pouvoirs du roi Louis XVI. Ce sera la chute de la royauté et bientôt de la tête du roi lui-même.

    C'est au XVI° siècle que le navigateur portugais Pedro de Mascarenhas découvre l'archipel composé des îles Maurice ( île de France ), Rodrigues et de la Réunion. On le nommera donc Archipel des Mascareignes. Nommée aussi Mascarin par le premier capitaine français qui y accoste en 1638, l'île de la Réunion fut baptisée île Bourbon lors de son rattachement officiel au trône de France en 1649.

    Le premier résident volontaire de l'île fut un Marnais, Louis Payen, qui s'installa en 1663 avec 10 serviteurs malgaches dont trois femmes, à l'origine des réunionnais d'aujourd'hui. Colbert y envoie un « Gouverneur de Bourbon » et les premiers colons officiels qui s'établissent à Saint Paul. En 1715, des plans de café Moka du Yémen sont introduits, nécessitant beaucoup de main-d'œuvre, d'où l'apparition de l'esclavage. Puis, en 1810, les Anglais s'emparent de cette île volcanique qui avait pris entre temps le nom de Bonaparte, y plantent de la canne à sucre mais, la jugeant sans intérêt, la restituent en 1815. L'île Bourbon devient un grenier à café, canne à sucre et vanille malgré les cyclones et le choléra.

    La IIe République lui rendra définitivement le nom d'île de la Réunion en 1848 et abolira l'esclavage.

    C'est en 1946 que la Réunion devient un DOM ( département d'outre-mer ) avec les départements des Antilles puis une région à part entière en 1982. «  J'ai senti battre ici le cœur de la France » dira le Général de Gaulle lors de sa visite en 1959. Michel Debré en sera le député en 1962.

    Aujourd'hui, on ne parle guère de la Réunion, située il est vrai à 10 heures de vol de la métropole, que lorsque le piton de la Fournaise se réveille comme en 1998, offrant un superbe spectacle pendant 196 jours ou lorsque l'épidémie de chikungunya se répand comme en 2005.

    Elle vaut mieux que ça, je vous assure !

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