• Une année comporte 52 semaines et 365 jours, tout le monde le sait. Eh bien non, pas toujours car pour faire une révolution complète autour du soleil, la Terre a besoin de 365 jours ...et 6 heures. Donc, au bout de 4 ans, cela fait 24 heures de décalage qu'on a choisi de rattraper tous les 4 ans en rajoutant un jour au calendrier. Bien sûr, on a choisi le mois de Février qui est le plus court et cela donne un 29 Février de temps en temps. L'année devient alors «  bissextile » du latin bis-sextilis qui signifie « deux fois ( bis ) sixième ( sextus ) » car on doublait, à l'époque, le sixième jour avant les calendes de Mars, soit le 24 Février.

    Depuis l'époque romaine, le calendrier Julien, qui avait cours avant le calendrier actuel, programmait une année bissextile tous les 4 ans, sans exception. Ce qui donnait une moyenne régulière de 365,25 jours pour un cycle annuel terrestre autour du soleil, au lieu des 365,2422 jours nécessaires à une révolution. On a donc accumulé une dizaine de jours de retard en quinze siècles. C'est ce qui a conduit le Pape Grégoire XIII à instaurer, en 1582, le calendrier Grégorien ( actuel ) qui a pu rattraper le retard en supprimant carrément 10 jours et qui permet toujours de ralentir le rythme en supprimant 3 années bissextiles tous les 400 ans. On arrive alors à une année moyenne de 365,2425 jours, ce qui est encore un peu trop long mais n'engendre qu'une erreur de 3 jours en ... 10.000 ans.

    Les années bissextiles ne sont, cependant, pas décidées au hasard. La formule ( compliquée,  je l'avoue ) veut que soient bissextiles les années divisibles par 4 mais non divisibles par 100 ( 1ère règle ) ou encore divisibles par 400 ( 2ème règle ). Par exemple, 2008 est bissextile, comme 2004, car divisible par 4 mais pas par 100. A l'inverse, 1900 est divisible par 100 mais ne l'est pas par 400. 1900 n'est donc pas bissextile alors que 2000 l'est ( divisible par 400 ).

    Les Romains, déjà, avaient l'habitude d'ajouter une journée intercalaire afin de rattraper le retard pris par l'année civile sur l'année solaire. Le premier 29 Février instauré fut celui de l'année 1584. La Commission Européenne en fait, désormais, la «  journée européenne contre les maladies rares ». Beau geste.

    Curieusement, depuis 1980, un petit groupe d'amis journalistes édite un journal humoristique, appelé «  La Bougie du Sapeur » qui ne parait que les 29 Février, donc une fois tous les 4 ans, en hommage au créateur du Sapeur Camember, né un 29 Février, lui aussi. 200.000 exemplaires sont quand même tirés de ce qui n'était, au départ, qu'un gag. On attend le numéro 8 pour cette année.

    Je plains quand même les personnes nées un 29 Février, comme Michèle Morgan, pour qui l'anniversaire se fait si rare. En même temps, elles sont 4 fois plus jeunes que nous, non ?

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  • Après la Révolution d'Octobre ( Novembre 1917 ) en Russie, les Bolcheviques instaurent, avec Lénine, un communisme d'état strictement encadré. Le Tsar Nicolas II a abdiqué, les armées «  blanches » ont été vaincues à Sébastopol, le Bolchevisme peut régner sans partage. Ce n'est pas du goût des marins révolutionnaires de Kronstadt qui revendiquent un pouvoir à des Soviets ( conseils de délégués des ouvriers, soldats et paysans ) libres de déterminer le déroulement de la révolution et non plus au parti léniniste seul. « Tout le pouvoir aux soviets » montre bien l'espoir d'une démocratie socialiste réelle. Elle sera écrasée.

    Le 28 Février 1921, l'équipage du cuirassé Petropavlosk, amarré dans cette ville de garnison qu'est Kronstadt, sur une petite île à 30 kilomètres à l'Ouest de Saint-Pétersbourg ( Petrograd à l'époque puis Léningrad ), s'insurge contre la dictature du parti communisme et réclame la réélection des soviets, la liberté de réunions, le travail libre pour les ouvriers et les paysans. Le cuirassé Sébastopol puis toute la ville les suivront car on ne supporte plus les méfaits des bolcheviques qui multiplient les exécutions sommaires, bien que la guerre civile soit terminée, réquisitionnent les récoltes et réduisent les prolétaires à la famine. Mais Zinoviev et surtout Trotski, commissaire à la guerre, craignent qu'une contre-révolution ne s'étende au reste du pays, voire à l'Europe et décident d'écraser cette rébellion, sans même écouter les revendications de ces protestataires qui osent clamer : « Il est clair que le parti communiste russe n'est pas le défenseur des travailleurs qu'il prétend être ...s'étant emparé du pouvoir, il n'a plus qu'une seule crainte : le perdre. »

    Au bout de seize jours, les soldats de l'Armée Rouge, commandés par le futur maréchal Toukhachevski, s'emparent de Kronstadt et de sa citadelle en progressant sur la surface gelée du golfe de Finlande. 900 marins sont exécutés tandis que 8.000 parviennent à fuir vers la Finlande, des milliers d'autres seront déportés en Sibérie ou au Caucase. La répression de la tchéka se poursuivra pendant des semaines par l'élimination des prisonniers dans un bain de sang.

    Lénine tire très vite les enseignements de la révolte. Dès le 12 Mars 1921, il annonce devant le Congrès du parti la mise en œuvre d'une Nouvelle politique économique ( NEP ) destinée à relancer l'initiative paysanne. Dans le même temps, il liquide les derniers partis politiques à l'exception du parti communiste.

    Il a eu très peur qu'à l'instar du cuirassé Potemkine, en 1905, la révolte d'un autre cuirassé ne lui conteste la mainmise sur l'appareil communiste qu'il venait de conquérir. Ouf, il peut rétablir la « dictature du prolétariat » qui, bien sûr, ne signifie rien moins que la dictature du Parti.


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  • Henri de Navarre, premier souverain français de la branche dite de « Bourbon », est sacré Roi de France en l'église de Chartres par l'archevêque de Bourges, le 27 Février 1594. Il prend alors le nom de Henri IV. La cérémonie n'a pas pu se dérouler à Reims, comme les anciens Capétiens l'avaient fait avant lui, car la ville appartient aux Guise, opposés aux Bourbons.

    Originaire du Béarn, né au château de Pau, Henri IV est huguenot ( protestant calviniste ). Succédant à sa mère, Henri devient d'abord roi de Navarre en 1572 puis se marie à Marguerite de Valois, sœur de Charles IX dite la « reine Margot » mais qui est catholique. Cette dualité de religions à la tête du royaume entraînera le massacre de la « Saint Barthélémy » déclenchée, le 24 Août 1572, par la reine-mère Catherine de Médicis qui veut éviter la guerre avec la catholique Espagne et pousse à l'élimination des chefs protestants, dont l'amiral Gaspard de Coligny, qui en étaient partisans. Plus de 5.000 victimes seront dénombrées sur tout le territoire en quelques semaines d'un exorcisme collectif que personne ne put arrêter. Epargné par les massacres, Henri IV est contraint de se convertir au catholicisme. Il aura cette phrase célèbre, en abjurant sa foi : « Paris vaut bien une messe ».

    Après ce énième épisode des guerres de religions de cette époque, un traité de paix sera signé par Henri IV lui-même, le 13 Avril 1598, c'est « l'Edit de Nantes » autorisant, dans certaines limites, la liberté de culte pour les protestants. Après plusieurs décennies de guerres civiles, la France connaît enfin la paix. Vient alors une période de gouvernance assagie, avec des ministres compétents tels que le Duc de Sully. En 1600, après avoir fait annuler son mariage avec la reine Margot, le « Bon Roy Henry » épouse Marie de Médicis dont il aura six enfants.

    Dix ans plus tard, avec une armée complètement réorganisée, Henri IV s'apprête à repartir en guerre contre les Habsbourg lorsqu'il est assassiné à Paris par Ravaillac, un catholique fanatisé, le 14 Mai 1610.

    D'Henri IV, on se souvient, comme des images d'Epinal, de la «  Poule au pot » qu'il souhaite voir cuire dans chaque marmite, de l'Edit de Nantes qui met fin à des années d'affrontement religieux et permet de s'occuper enfin de « labourage et pâturage qui sont les deux mamelles de la France ». On oublie les atrocités et les guerres pour sourire doucement à l'évocation de ses 13 enfants illégitimes et de ses innombrables maîtresses.

    Ne disait-on pas qu'il était le « Vert Galant » ? De nos jours, cela ne se fait plus, n'est-ce pas ?

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  • A l'automne 1933, Hitler demande à l'ingénieur Ferdinand Porsche de concevoir une voiture simple, économe et pouvant emporter 4 personnes à 100 km/h sur les autoroutes allemandes en construction. «  A n'importe quel prix, Docteur Porsche ... en dessous de 1000 marks ». 1000 reichmarks, une gageure ! Le dictateur rêve, en fait, de concurrencer la Ford T et veut montrer au monde que l'Allemagne est capable d'offrir une voiture à tous ses citoyens.
    Porsche, alors technicien chez Mercedes, s'inspire des chaînes de montage des usines Packard, Ford et General Motors qu'il arpente aux Etats-Unis et c'est ainsi que, le 26 Février 1936, Adolf Hitler inaugure une nouvelle usine à Fallersleben en Basse-Saxe d'où vont sortir , en série, les fameuses «  Coccinelles » de la marque Volkswagen.
    Les prototypes de ce véhicule, appelé provisoirement KdF-Wagen ( pour : Kraft durch Freude, la Force par la Joie ) sont d'abord assemblés à Stuttgart et ont déjà la forme ronde spécifique et le « tout à l'arrière » : moteur 4 temps et 4 cylindres, boite et pont. Mais les bombardements alliés de 1943 et 1944 détruiront l'usine principale de Wolfsburg ( ancien KdF-Stadt ) qui avait pourtant produit 65.000 versions militaires et 1.100 KdF, version «  voiture du peuple ». C'est cette appellation, VolksWagen ( de Volk = peuple et Wagen = voiture ) qui va s'imposer dorénavant.
    Après la guerre, la production va reprendre, d'abord avec un officier britannique chargé de son administration qui peignit les véhicules en vert puis en 1949 avec Heinz Nordhoff, le nouveau directeur de l'usine de Wolfsburg qui relance la VW, selon un modèle unique, connue en France sous le nom de Coccinelle du fait de sa forme, baptisé Käfer ( scarabée) en Allemagne et Beetle en Angleterre et aux USA. En France, Citroën entamait la production de la 2CV avec un design similaire et, en Italie, apparaissait la Fiat 500. Pendant les années 1960 et 70, malgré l'obsolescence grandissante du modèle, la réputation autant que la publicité vont booster la production de la VW 1200 type 1 au travers du monde entier, jusqu'à effacer le record de la Ford T de 15 millions d'unités pour atteindre plus de 20 millions d'exemplaires produits.
    Si la production cessa en Allemagne, le 18 Janvier 1978, elle se poursuivit au Brésil et au Mexique jusqu'en 2003. Le record absolu des ventes tient toujours.
    Aujourd'hui, c'est le constructeur Indien Tata, avec sa voiture «  Nano » à 1.800 euros et 5 litres aux cent, qui fait un tabac sur le marché mondial de l'automobile. Souhaitons lui le même succès que la « Cox ».
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  • Autorisé par le roi à créer une pièce de son choix pour la Comédie Française, le jeune auteur Victor Hugo choisit un drame historique se déroulant en Espagne qui va déclencher une véritable bataille d'artistes. Lors de la première de son « Hernani », le 25 Février 1830, en effet, les «  Jeune France » conduits par Théophile Gautier et Gérard de Nerval font un triomphe à l'auteur alors que les partisans du courant littéraire traditionnel, les « Classiques » censurent par leurs cris toute atteinte à la monarchie et aux règles admises du théâtre que ce jeune provocateur se permet de transgresser.

    La pièce Hernani raconte l'histoire des amours tumultueuses d'un proscrit par le roi d'Espagne, amoureux de la jeune infante Dona Sol, elle-même courtisée par le vieux Don Ruy Gomez et le roi Don Carlos, futur Charles Quint. Victor Hugo innove en brisant les trois règles du théâtre de Boileau, « unités de lieu, de temps et d'action », mêlant lyrisme et trivialité et prenant des libertés avec le vocabulaire habituellement utilisé sur les planches. C'est le début du «  romantisme ».

    Durant les répétitions, les acteurs, eux-mêmes, étaient déroutés par le jeu et les textes qu'on leur imposait et proposaient des modifications. Mademoiselle Mars, par exemple, ne put pas se résoudre à déclamer le vers suivant : «  Vous êtes mon lion superbe et généreux ». Victor Hugo tenait bon à chaque représentation, malgré les critiques de la presse et les attaques répétées de jour en jour par les anciens en perruques et les classiques. Il faut dire que ses amis, venus du «  cénacle », tels que Honoré de Balzac, Hector Berlioz, Vigny, Musset, Alexandre Dumas étaient toujours plus nombreux et plus bruyants si bien qu'il fut de bon ton, dans les salons mondains et littéraires, de dire qu'on allait «  rire à Hernani ».

    Grâce à ces affrontements de courants opposés, le succès fut assuré, le romantisme à la Française lancé. Ainsi Sainte-Beuve, porte-parole du romantisme bien que dénigreur de l'art hugolien, a noté : «  La question romantique est portée, par le seul fait d'Hernani, de cent lieues en avant et toutes les théories des contradicteurs sont bouleversées ».

    Hernani ne fut pourtant pas la pièce la plus jouée puisque devancée par Ruy Blas, On ne badine pas avec l'amour ou Lorenzaccio.

    L'année d'Hernani ( 1830 ) est aussi celle de la « Symphonie fantastique » de Berlioz et du « Rouge et le Noir » de Stendhal. Quelle ébullition  artistique !

     


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