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    L'avidité avec laquelle j'ai lu les nouvelles de Guy de Maupassant quand j'étais adolescent est telle que je ne pouvais pas laisser passer sa date de naissance sans la marquer de cette évocation rapide. Sa naissance est déjà un sujet de récit féerique car on hésite encore à le voir naître, le 05 Août 1850, soit au château de Miromesnil ( au Sud de Dieppe ), soit à Fécamp. Enfant insouciant sur la plage d'Etretat puis lycéen passionné de littérature, Guy trouve une oreille attentive en Louis Bouilhet, conservateur poète de la bibliothèque de Rouen qui accueille favorablement ses premiers vers laborieux.

    Après une expérience malheureuse de soldat dans l'Intendance, lors de la débâcle en 1870-1871, qui lui inspirera quand même « Boule de suif », « Mademoiselle Fifi », « La Mère sauvage », « Le Père Milon » ou « Deux amis », Maupassant monte à Paris gagner sa vie au Ministère de la Marine puis à celui de l'Instruction Publique.

    Ses premiers écrits, dès 1875, élaborés le soir en rentrant de son bureau de rond-de-cuir administratif, paraissent sous un pseudonyme, comme Joseph Prunier ou Guy de Valmont, puis il essaye les contes et nouvelles sous son vrai nom, à raison de quelques écrits par an. Mais c'est en 1880 que le foisonnement littéraire, mu par le succès de son premier long récit et encouragé par son mentor Gustave Flaubert, va s'épanouir.

    Flaubert, l'ami de sa mère, une femme cultivée, l'a en effet pris sous sa protection et a guidé ses premiers pas d'écrivain. Il l'emmène avec lui aux « Soirées de Médan » de l'école naturaliste où Maupassant rencontrera Zola et Tourgueniev. On inclut même son roman « Boule de suif, 1880 » dans l'œuvre collective du groupe littéraire. C'est un succès immédiat qui lui permet, dorénavant, de délaisser les couloirs des ministères, où il s'est ennuyé pendant 10 ans, pour se consacrer pleinement à l'écriture. Avec le succès, vient le temps des contrats. Il peut signer de nombreux articles, contes, feuilletons et reportages dans des journaux à grand tirage, Le Figaro, Le Gaulois, L'écho de Paris ou La République des Lettres. Diffusés au compte-goutte chaque jour, ses récits sont ensuite regroupés dans des recueils dont « La maison Tellier, 1881 », les « Contes de la bécasse, 1883 » ou encore les « Contes du jour et de la nuit, 1885 ». Autant c'est un bon chroniqueur, autant il sait gérer ses finances, si bien que ses droits d'auteur lui permettent d'acheter une maison à Etretat et un bateau sur lequel il navigue de Chatou aux guinguettes de l'île du Pecq, chères aux Impressionnistes.

    Pendant cette décennie hyper féconde, de 1880 à 1890, Maupassant publie 6 romans, plus de 300 nouvelles et quelques récits de voyage ou pièces de théâtre. Trois de ses romans ont marqué ses lecteurs, « Une vie, 1883 », « Bel ami, 1885 » et « Pierre et Jean, 1888 ». De nombreux contes aussi, comme « Le Horla, 1887 » ou « L'histoire d'une fille de ferme » et « Le Père Amable » qui ont fait l'objet d'une adaptation à la télévision par Claude Santelli. Mais après 1885, la production décline et les ennuis de santé vont prendre le dessus. Au Maupassant conteur, écrivain du souffle court, rongé de phantasmes, succède le Maupassant romancier, adversaire du maniérisme et du symbolisme de « Fort comme la mort, 1888 » et « Notre cœur, 1890 » qui laissera deux autres romans inachevés lorsque, après la mort de son jeune frère, la maladie, que ne soignent pas des séjours en cure, le mènera à la folie paranoïaque, à la tentative de suicide et finalement à la mort, en Juillet 1893, dans la clinique où fut soigné Gérard de Nerval.

    Ses thèmes principaux sont la femme ( il en a connu beaucoup et en mourra, via la syphilis ), la paternité ( son père quitte la famille quand il a 10 ans et lui-même ne reconnaît pas ses enfants ), l'eau ( qu'il adorait en Normandie ou sur la Seine ), la folie ( dans laquelle il sombrera lui-même, après son jeune frère ) et la mort ( qu'il a croisée de près lors de la guerre contre les Prussiens ). Ajoutons une touche de fantastique et de mystère, parfois de pessimisme mais toujours une grande humanité dans les peintures de personnages. Tel était Guy de Maupassant, grand noceur, grand voyageur, immense écrivain par le style, le juste coup de griffe pour ciseler les défauts du genre humain. Traduit dans le monde entier, il mérite la renommée qu'on lui a faite.

    Je ne peux que répéter les paroles de Jules Renard (1893) : « J'aime Maupassant parce qu'il me semble écrire pour moi, non pour lui ».

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    Je ne vous apprends rien en vous disant que ce vin pétillant, célèbre dans le monde entier, le « Champagne », est associé au luxe, aux fêtes et aux succès de tous ordres, privés, sportifs ou professionnels. Selon la légende, c'est un moine bénédictin de l'abbaye Saint-Pierre de Hautvillers, dans la Marne, qui aurait découvert la méthode particulière de fabrication de ce vin effervescent qui régale nos palais. Dom Pérignon est né Pierre, en 1639, à Sainte-Menehould ( lire Menou ), dans l'Argonne de Louis XIV.

    Procureur ( c'est-à-dire intendant ) et cellérier de l'abbaye, le bon moine se comporte comme un vrai œnologue avant l'heure, en apportant un soin tout particulier aux vendanges et au choix des raisins, ne laissant à personne d'autre la permission de les goûter. Sa première innovation consiste à assortir systématiquement, avant même de les pressurer, les raisins de diverses origines, apportés par la dîme, soigneusement choisis pour améliorer la qualité de l'assemblage.

    Pour boucher plus hermétiquement les bouteilles de « vin tranquille » ( non effervescent ) que l'abbaye produisait, il eut ensuite l'idée, le 04 Août 1693, de verser de la cire d'abeille dans le goulot. Quelques semaines plus tard, les bouteilles explosèrent, révélant que le sucre contenu dans la cire avait provoqué, en tombant dans le vin, une seconde fermentation qui avait soumis les bouteilles à une pression trop forte. La méthode champenoise, par fermentation dans la bouteille, venait de naître. On dit aussi que Dom Pérignon aurait découvert le procédé en visitant une autre abbaye bénédictine, à Saint-Hilaire, où un moine avait déjà apprivoisé le phénomène, depuis 1531, dans sa production de vin à bulles qu'il nomma la « Blanquette de Limoux ». Il aurait ainsi importé la méthode dans la région d'Epernay et expérimenté de manière empirique la conservation de ce « vin du diable » ou « saute-bouchon ».

    On prête aussi à Dom Pérignon l'emploi du bouchon de liège maintenu à la bouteille par une ficelle de chanvre imprégnée d'huile, ce qui permet au vin de garder sa fraîcheur et sa mousse. Aujourd'hui, les bouchons ont cette célèbre forme de champignon et sont entrés par compression forcée dans le goulot avant d'être maintenus, sous le col du goulot, par un « muselet » en fer torsadé qui empêche le bouchon de sauter tout seul, sous l'effet du gaz emprisonné dans le vin. Une plaque ronde en fer blanc, appelée couramment capsule, empêche le fil de fer de s'enfoncer dans le bouchon. Les collectionneurs, dit placomusophiliens, en raffolent.

    Le champagne ne se boit pas dans un vulgaire verre mais dans une flûte ( genre de soliflore allongé ) ou mieux, dans une coupe dont la forme arrondie, dit-on, serait le résultat du moulage d'un sein de Marie-Antoinette, la femme de Louis XVI. D'ailleurs, on ne vous invitera pas à boire du champagne mais à le « sabler ». Ce qui ne veut pas dire qu'on y ajoute du sucre pour le boire au dessert mais qu'on l'avale d'un coup, en faisant « cul sec ». Du moins était-ce là l'acception ancienne remplacée par le sens moderne de boire en abondance, lors d'une fête.

    Avant de le sabler ( avec un L ), un invité sensible à la tradition, qui date des hussards de Napoléon, voudra-t-il « sabrer » ( avec un R ) la bouteille pour en faire jaillir la mousse avec panache. Dans ce cas, il prendra un sabre ( ou toute autre lame lourde de cuisine ) pour le faire glisser, d'un geste vif et ample, le long du goulot et faire sauter le bouchon, encore serti de sa bague de verre, avec un bruit caractéristique mêlé aux applaudissements.

    L'église abbatiale de Hautvillers est aujourd'hui la propriété de la maison de Champagne Moët & Chandon, appartenant à Bernard Arnault, première fortune de France. 25 millions de bouteilles, dont le Dom Pérignon, la cuvée des rois et des prélats, sont produites tous les ans, depuis 1743. Il existe 284 maisons de négoce en vin de Champagne dont 12 grands groupes ayant chacun leur château.

    En 1961, pour le lancement de son millésime 1955, Madame Bollinger répondit à un journaliste du London Daily Mail, qui l'interrogeait sur sa consommation : « Je le bois lorsque je suis joyeuse et lorsque je suis triste. Parfois, je le prends quand je suis seule. Je le considère obligatoire quand j'ai de la compagnie. Sinon, je n'y touche jamais, à moins que je n'aie soif ».

    Dom Pérignon, lui, a rejoint Dyonisos et Bacchus en 1715, en même temps que Louis XIV, le roi soleil. Tous deux avaient fait briller leur art ou leur siècle à leur manière. A ta santé, Pierre !

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    Quels sont ces symboles et ces drôles de figures rondes, nommées « agroglyphes » qui surgissent, en une nuit, au beau milieu de champs de maïs ou de blé et qu'on ne peut bien observer que d'avion ? Pourquoi les épis sont-ils seulement aplatis et tournés circulairement au sol, sans être coupés ? Pourquoi les plaisantins, si ce sont eux, ne laissent-ils aucune trace ? Sont-ce des messages d'extraterrestres qui veulent « parler » avec nous, nous donner une preuve de leur existence ? Les questions demeurent.

    De simples cercles à l'origine (1978), les « Crop circles » (de crop = récolte et couper ras) se sont améliorés au fil des années, devenant des pictogrammes (1990) puis de véritables dessins figuratifs (2000). Comme si les petits hommes verts étaient subitement devenus plus intelligents (sinon, pourquoi ne pas avoir fait les dessins sophistiqués d'emblée ?) ou comme si des hommes avaient simplement perfectionné leur art de la farce. Je le dis tout net, je penche pour la deuxième solution, tant pis pour le suspens.

    Bien sûr, on pourra m'objecter que les observateurs, qui scrutent les zones « probables » à la jumelle toute la nuit n'ont jamais vu personne, que d'autres ont vu des boules de feu stationner à la verticale des lieux où ils se produisent, vérifiant au matin que les blés avaient été brûlés, qu'aucune trace de pas ou de machine n'a été décelée en 30 ans d'apparition de ces phénomènes, que des scientifiques se sont même penchés sur le problème sans pouvoir l'expliquer. Il est impossible de reproduire ces cercles avec seulement une corde et un bâton, j'en conviens.

    Dans les films de fiction américains, les météorites ou catastrophes naturelles de grande ampleur menacent toujours, bizarrement, Los Angeles ou Washington, jamais Kuala Lumpur ou Djakarta ou le Congo. De même, les crop circles sont abondants dans les îles britanniques, aux abords des lieux celtes antiques du type Stonehenge, comme un réveil des ancêtres, mais ne sont jamais visibles en Mongolie ou au Brésil où les surfaces ne manquent pas. Mais les plaisantins, si ! On me dira qu'on trouve ces agroglyphes aujourd'hui partout dans le monde mais rien de plus naturel avec le mimétisme engendré par Internet.

    Ces figures, comme les « fractales » sont étonnamment bien réalisées et leur contour est hyper précis. Les figures géométriques sont complexes, symétriques à l'origine, de plus en plus élaborées aujourd'hui et leur réalisation difficilement imaginable par la main de l'homme. Pourtant, quoi de plus facile, avec des algorithmes créés sur ordinateur et l'aide d'un GPS, de copier-coller le dessin sur écran en un vaste graffiti moderne dans le champ du père Longhill, si possible près d'un radar météo associé à un centre de recherches, lui-même à deux pas de Stonehenge, pour stimuler l'imagination.

    Pour crédibiliser le phénomène, vous trouverez une « preuve » d'une apparition ancienne, datant de 1678, où un champ de blé avait été complètement fauché dans la nuit. Mais les voleurs de récoltes ne datent pas d'hier. Manifestation de vortex, perturbation de champ magnétique, traces d'atterrissages d'extraterrestres, message laissé par une intelligence supérieure, en réponse à celui que les scientifiques ont émis vers l'espace lointain, à tout hasard, en 1974 puis 1999, toutes les explications ont été données au commun des mortels. Aucune ne cadre.

    Je penche plutôt pour un défi de fin de cycle d'études d'étudiants en mathématiques, voire en recherche agronomique et pourquoi pas, au vu du secret de fabrication qui entoure ces crop circles, pour l'apothéose initiatique de groupes d'officiers en formation à Sandhurst ou ailleurs.

    Le succès est tel que des entreprises « commandent » leur agroglyphe publicitaire et le diffusent largement sur la toile. On a même vu « London 2012 » réalisé dans un champ de céréales ... en France. Tout le monde a donc intérêt à ce que le secret soit bien conservé. Le mystère fait vendre. Un site Internet propose d'ailleurs de vous aider à réaliser votre propre logo.

    Vraiment, les petits hommes verts, sur leur Ovni, sont à des années-lumière de me convaincre. Mais que c'est beau ! Chapeau les gars !

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    A la fin du XIXème siècle, les Boers d'Afrique du Sud, descendants de colons néerlandais et français, futurs Afrikaners, s'étaient organisés en petites républiques libres, regroupées au Transvaal par les Britanniques. Croyant les annexer facilement, les Anglais se heurtèrent à une farouche résistance de ces colons paysans qui réussirent quelques sièges de villes tenues par les Britanniques. Ce fut le cas de Mafikeng (ou Mafeking) où s'est illustré un certain Robert Baden-Powell.

    Le britannique Robert Stephenson Smyth Baden-Powell ( dit BP, prononcez BiPi ), fils de pasteur, est le colonel qui tient la petite garnison de Mafeking face à l'encerclement des soldats Boers, en 1899. Alors que toutes les autres places fortes s'effondrent, BP résistera 217 jours, en utilisant des jeunes « éclaireurs » (scouts in English) comme agents de liaison. De cet épisode, il rapportera la gloire et surtout la conviction que la jeunesse peut être sainement encadrée dans un but noble, pour peu qu'on lui fasse confiance. Il publie ses observations, au retour de cette mission, dans un fascicule appelé « Aids to scouting ».

    Le 29 Juillet 1907, à 50 ans déjà, il organise un camp de 15 jours avec une vingtaine de garçons, sur l'île de Brownsea ( non loin de celle Wight, au Sud de l'Angleterre ). Il y teste ses idées ( scouting for boys ) d'éducation par le jeu, l'indépendance et la confiance. Puis il affine les 5 buts initiaux du scoutisme par les 10 articles de la « loi scoute » et définit la « promesse » qui n'imposent aucune interdiction mais proposent une hygiène de vie axée sur le « faire de son mieux ». Trois classes d'âge sont différenciées : Louveteaux, Eclaireurs et Routiers. Aujourd'hui, on entend aussi les termes de Jeannette, Pionniers, Compagnons, Aînés, etc ... mais l'esprit reste le même. En 1909, sa soeur Agnès organise les premières compagnies de « Guides », les scouts filles, en fonction des principes que BP publie dans la revue « Girl guiding edition ». Puis viennent les scouts marins « Sea scouts ».

    En 1910, Baden-Powell démissionne de l'Armée pour prendre la tête du mouvement qui a pris de l'ampleur au niveau mondial. Son épouse Olave deviendra Chef-guide mondiale, en remplacement de sa sœur. Le « Jamboree », rassemblement selon BP, de 1920 réunit des scouts de 21 pays. En 1927, Robert est anobli par le roi George V et devient Lord Baden-Powell of Gilwell. Il continuera, avec son épouse, à parcourir le monde pour soutenir de nouvelles créations du mouvement scout. Du Kenya, où il se retire à la fin de sa vie, il fait parvenir son dernier message : « Ceci est juste un petit mot d'adieu, pour vous rappeler, quand j'aurais disparu, que vous devez tâcher, dans la vie, d'être heureux et de rendre les autres heureux.... Contentez vous de ce que vous avez et faites-en le meilleur usage possible.... Essayez de laisser ce monde un peu meilleur qu'il ne l'était quand vous y êtes venus.... Soyez fidèles à votre promesse, même quand vous serez adultes. »

    Aujourd'hui, les scouts sont plus de 28 millions répartis dans plus de 216 pays du monde entier, soutenus par plusieurs religions. Rien qu'en France, quelques 80 groupements se réclament du scoutisme ( record mondial ) en étant, pour certains, soit trop militaires, soit trop religieux, ce qui entraîne, malheureusement, des dérives observées notamment au cours des séances d'attribution du « Totem », l'animal fétiche à chacun. Il n'est pas toujours facile, pour les parents, de choisir la bonne troupe. La plupart est fondée sur des bases confessionnelles, catholiques comme « Scouts et guides de France », protestantes comme les « Eclaireurs unionistes de France » ou musulmanes mais les « Eclaireurs de France », par exemple, sont laïcs. Le plus grand groupe se nomme simplement « Scouts de France » et le second est l'association française des « Guides et Scouts d'Europe ». Une dizaine seulement est reconnue par le ministère mais tous ces rassemblements ne sont représentés que par un seul organisme, devant les instances internationales, c'est la « Fédération du scoutisme français ». Chaque troupe affiche une tenue spécifique mais tient à conserver le foulard traditionnel et la fleur de lys (ou le trèfle, parfois la croix).

    Finalement, le scoutisme et ses valeurs humaines préparent les adolescents à se forger un caractère, à devenir des adultes responsables, d'eux-mêmes d'abord, de leur entourage ensuite. Quel bel objectif, Robert, tu as défini pour les jeunes de ce monde. Face aux difficultés de la vie, toutes les « patrouilles » s'écrient en chœur « Scout toujours,  prêt ! ».

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    Au moment où la carte territoriale des nouvelles implantations militaires vient d'être dévoilée par le Premier ministre, le plan Vigipirate, lui, n'est pas remis en cause. On s'est habitué à ces patrouilles mais nul ne saurait dire quelle part leur présence a joué dans le fait que notre pays semble épargné par les attentats terroristes, à l'inverse des Etats-Unis, de l'Angleterre ou de l'Espagne.

    Pourtant, la terreur a déjà envahi la capitale française il y a un peu plus de 10 ans, liée sans doute à la politique extérieure de la France. Une vague d'attentats va frapper le pays en 1995 où, chaque fois, on trouvera la trace d'un jeune Algérien, dont la famille s'était installée à Vaulx-en-Velin et qui est manipulé par le GIA, Groupe Islamique Armé, lié au FIS frustré après des élections gagnées. La branche djazariste du GIA veut remplacer le gouvernement algérien par un Etat islamiste mais la branche salafiste, qui approche Khaled Kelkal, notre homme, veut organiser une révolution islamique mondiale.

    Après des études sans problème à Lyon, Khaled sombre dans la délinquance, est arrêté pour vols et braquages et fait son éducation au radicalisme arabe auprès de religieux islamiques, qui meublent ses journées de prison. A sa sortie, en 1992, il est aussitôt intégré dans des réseaux de livraison d'armes en Algérie. Il ne fut sans doute pas difficile de le convaincre d'effectuer des attentats en France.

    L'été 1995 sera son point d'orgue. XVIIIème arrondissement, le 11 Juillet, il assassine l'imam Sahraoui dans une mosquée. Lyon Bron, le 15 Juillet, il participe à une fusillade contre des gendarmes. RER B, station Saint Michel, le 25 Juillet, son plus gros coup, il est impliqué avec Boualem Bensaïd, dans l'explosion d'une bombonne de gaz remplie de clous, faisant 4 morts et 117 blessés. Place de l'Etoile, le 17 Août, il est encore là pour l'attentat à la bombe qui blesse 17 personnes. Le 26 Août, il est toujours impliqué dans l'attentat contre la ligne TGV Paris-Lyon. Mais, cette fois, la bombe n'explose pas et ses empreintes digitales sont relevées. Dès lors, il est reconnu, placardé sur tous les murs de police et recherché comme « l'ennemi public numéro 1 ». Malgré la traque dont il fait l'objet, Kelkal réussit à commettre encore deux autres attentats avant d'être abattu. Le 03 Septembre, une bombe dans un square parisien, boulevard Richard Lenoir, fait 4 blessés et le 07 Septembre, une autre explose dans une voiture devant l'école juive de Villeurbanne, faisant 14 blessés.

    Ces attentats, et en particulier celui du RER à Saint Michel, ont été revendiqués par le GIA. On cite le nom de Rachid Ramda, protégé de l'émir du GIA, Djamel Zitouni, quand on évoque le cerveau et le financier de ces actions, orchestrées depuis Londres. Mais le terreau des banlieues difficiles, aux abords des grandes villes françaises, leur a fourni la main d'œuvre. Des bandes de petits trafiquants passent ainsi insensiblement de la délinquance classique au djihad, reportant dans leur pays d'adoption l'exacerbation des foules fanatisées du Moyen Orient qu'ils observent à la télévision. Ramda et Bensaïd seront condamnés à perpétuité.

    Des ramasseurs de champignons dans la forêt de Marval, le 27 Septembre 1995, signalent aux gendarmes « deux campeurs sauvages » que ceux-ci ont tôt fait de retrouver. Ils sont accueillis par des tirs de fusil Winchester à pompe. Kelkal peut s'enfuir mais deux jours après, il est repéré à un abri de bus par une patrouille de l'EPIGN. Blessé à la jambe, il brandit son pistolet 7,65 mais ne peut s'en servir avant la riposte des gendarmes. Il est tué sur le coup.

    Le GIA sera à peine touché par cette perte et, tel le phoenix, renaîtra pour enlever et exécuter, en 1996, les 07 moines trappistes français de Tibhirine en Algérie, encore que cette responsabilité soit aujourd'hui contestée. La France reste vigilante face à cette menace diffuse qui peut frapper aveuglément n'importe quand. On se souvient de l'arraisonnement de l'avion d'Air France, en 1994, sur l'aéroport de Marseille où le GIGN put anéantir les velléités du commando qui voulait projeter l'avion bourré de carburant sur la Tour Eiffel.

    Toute parole de nos dirigeants, inappropriée ou perçue comme un outrage par certains fanatiques, peut immédiatement trouver son prolongement dans une action suicide meurtrière pour une foule d'innocents, action qui, aux yeux des auteurs, lave leur honneur et leur ouvre les portes du paradis. On espère que les chefs qui nous gouvernent ont bien cette pensée en tête dans leurs discours diplomatiques.

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