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Qui n'a jamais entendu, dans son entourage, l'expression « Arrête de travailler, t'es Stakha ou quoi ? ». Il est fait référence, ici, au grand principe économique appelé « Stakhanovisme » qui a vu, en Union Soviétique, l'apologie des travailleurs acharnés, cherchant à hisser la nation au plus haut niveau de production industrielle. De nos jours, selon le langage courant, on est Stakha quand on veut en faire plus que ce qui est demandé.
Alexeï Stakhanov est un mineur de la région du Donbass qui travaille dans une mine ukrainienne de charbon, à Irmino le long de la rivière Donets. Mais l'ambiance est morose car les chefs subissent des remontrances quotidiennes de la part d'un Parti qui voit que le Plan quinquennal est en panne, que les ouvriers ne succombent pas à « l'émulation socialiste » mais, au contraire, s'amusent de l'adage « Ils font semblant de nous payer, nous faisons semblant de travailler ».
En 1935, un Komsomol (groupe de jeunes communistes actifs), voulant se faire bien voir, lance un concours destiné à élire l'ouvrier qui extraira le plus gros volume de charbon. Stakhanov est, dans son équipe, celui qui tient le perforateur, sorte de marteau-piqueur portatif. Il réussit, le 31 Août 1935, à amasser 105 tonnes de minerai, en moins de 06 heures de travail, alors que la norme journalière est de 07 tonnes, soit 15 fois plus. Un exploit, vite salué par l'entourage puis par la tête du Parti qui voit aussitôt le bénéfice que l'on peut tirer de cet événement. Tous les médias soviétiques célèbrent l'exploit, Stakhanov est élevé au faite de la morale prolétarienne et montré en exemple dans toutes les usines.
Quinze fois la norme, c'est énorme, c'est même impossible, mais on est prêt à croire au miracle dans cette Russie qui attendait l'événement symbole de la réussite d'une politique mais qui a du mal à transformer ses paysans en ouvrier d'usines. Soyons tous des Stakhanov. Malheureusement, comme il fallait s'y attendre, Stakhanov a triché en rapportant son exploit et c'est la Komsomolskaya Pravda, elle-même, qui le dit en publiant, en 1988, les mémoires de l'organisateur du fameux record, un certain Constantin Petrov. Le mineur héros s'était fait aider par au moins deux de ses camarades, sinon par toute son équipe. Cela ramène l'exploit à de justes proportions. Qu'importe, la propagande a fonctionné pendant suffisamment longtemps et des milliers d'ouvriers se sont essoufflé à essayer de lui ressembler, pour le bien de la glorieuse URSS.
A Pékin en Août 2008, les formidables exploits des jeunes sportifs chinois sont sans doute le dernier exemple vivant de la théorie du Stakhanovisme au service de l'Etat. Des gamines et de très jeunes enfants ont été entraînés durement, pendant de longues heures, dans des usines à champions qui ont été ouvertes dès l'annonce de l'attribution des Jeux Olympiques à la Chine en 2001. Le but était, là aussi, politique : prouver indirectement le bien fondé du régime communiste.
Aujourd'hui, on ne croit plus guère à ces doctrines économiques éprouvées. Fini les Marx, les Taylor, les Keynes, les Attali. Mais on cherche toujours la solution au bonheur des peuples. Le slogan « Remettre la France au travail » et l'antienne « Travailler plus pour gagner plus » sonnent curieusement, comme un retour au Stakhanovisme d'Etat, à nos oreilles accoutumées au libre choix de chacun.
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<?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p>Fidèle second de César avec qui il passe le Rubicon, Marc Antoine commande l'aile droite de l'armée qui défait Pompée à la bataille de Pharsale. Il sera bientôt le « maître de cavalerie » du dictateur et son fils adoptif. Au lendemain de la mort de César, pendant les ides de Mars, en 44 av JC, Antoine s'affiche comme l'homme fort du pouvoir à Rome et pourchasse les assassins de l'empereur. Sa rencontre avec Lépide et Octave génère le « second Triumvirat », dès 43, qui neutralise provisoirement les ambitions de chacun des trois. Pour sceller l'entente, Antoine épouse la jeune sœur d'Octave et part dans ses terres d'Orient et de Grèce, fruit de la scission de l'Empire romain entre les trois triumvirs.
Après avoir été la compagne de César, à qui elle laissera un fils, Césarion, la dernière reine de la dynastie macédonienne des Ptolémées, Cléopâtre, avait complètement envoûté Marc Antoine lorsqu'il avait convoqué cette prétendue reine d'Egypte à Tarse (en Turquie actuelle) au point qu'il abandonnera tout ce qu'il possédait à Rome pour vivre avec elle. Il en aura même trois enfants, dont deux jumeaux, à qui il confiera plus tard ses territoires d'Orient.
La liaison entre Antoine et Cléopâtre qui s'éternise au-delà des mers, n'est pas du goût des romains qui le font savoir. Octave, qui aspire à gouverner seul, profite de l'accusation de trahison envers son rival, qui renie Rome et ses Dieux, pour déclarer qu'il lui fera la guerre si le Sénat le mandate.
En 31 av JC, le long des côtes grecques, à Actium, Octave provoque Antoine lors d'une grande bataille navale, sachant que celui-ci est plus puissant sur la terre ferme. Cléopâtre offre alors ses navires égyptiens à Antoine mais, au cours de la bataille confuse, ceux-ci rebroussent chemin. La flotte d'Octave, commandée par Agrippa, plus mobile, défait la lourde flotte des galères d'Antoine et celui-ci pense que Cléopâtre l'a trahi. Il s'enfuit lui aussi, laissant ses marins seuls, et rejoint Alexandrie pour s'expliquer avec son amante.
Malheur, un émissaire lui fait dire qu'elle s'est suicidée de honte. Fou de douleur et honteux de sa défaite, il demande à son serviteur Eros de le tuer avec son épée. Le fidèle Eros libère sa lame du fourreau mais, au lieu de tuer Antoine, il se transperce lui-même. Antoine se saisit ensuite du glaive et se l'enfonce dans la poitrine mais insuffisamment et il survit. Or, voici qu'un serviteur apporte la nouvelle que Cléopâtre est vivante. On transporte le corps blessé jusqu'au Mausolée où la reine se languissait et c'est dans les bras de sa princesse que Marc Antoine agonise.
En grand vainqueur, Octave, le futur Auguste, se présente à Alexandrie et propose un accord à Cléopâtre qui se méfie. Refusant de figurer au triomphe d'Octave, elle préfère rejoindre Antoine dans la mort et se suicide, le 30 Août 30 av JC, pour échapper à cette infamie. La légende, rapportée par Plutarque, veut qu'elle se soit fait porter un panier de figues dans lequel se trouvait un serpent aspic mortel. Sans doute, a-t-elle pris du poison, plus efficace.
La beauté de ces deux amants, entretenue par les vers de Shakespeare et les films récents (Elisabeth Taylor) n'est là que pure légende, car le portrait qui est fait de l'un comme de l'autre, sur des pièces de monnaie datées de 32 ac JC, est bien loin d'être avantageux. Blaise Pascal plaisantera même sur le nez de l'Egyptienne qui, « s'il avait été plus court, en aurait changé la face du monde ».
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C'est l'histoire d'un peuple fier qui était tranquillement en train de régler la guerre de succession de son empereur décédé, en 1527, par l'affrontement entre ses deux fils, à l'Ouest de la chaîne de montagnes des Andes, lorsque des étrangers blancs et barbus, montés sur des chevaux, s'invitent à cette guerre civile. L'empereur Inca Huayna Capac avait réussi à étendre son empire (capitale Cuzco, Machu Pichu) sur un vaste territoire de l'Amérique du Sud, quasiment de Santiago du Chili au Sud jusqu'aux abords de la Colombie au Nord. Mais ses deux fils Huascar et Atahualpa se disputent la succession et le lieu de la future capitale.
Dans le même temps, des conquistadors espagnols, alléchés par les premières conquêtes d'Hernan Cortés qui a soumis le royaume Aztèque au Mexique, se lancent à la recherche d'un nouvel Eldorado. Le capitaine Francisco Pizarro, frustre et inculte quinquagénaire, débarque en 1532 au Nord du Pérou, à la tête d'une petite armée que l'empereur Charles Quint lui a concédée, au vu de ses récits enflammés. Ayant compris la rivalité entre les deux frères, prétendants au trône Inca, il s'allie avec l'un pour piéger l'autre. C'est Huascar, le perdant du moment, qui mène Pizarro jusqu'à Cajamarca (Pérou actuel) en Novembre 1532. De là, le conquistador invite Atahualpa, le frère vainqueur, à une grande fête à laquelle celui-ci se rend avec toute sa cour et son armée triomphante. « Sans armes » précise Pizarro qui s'empresse de refermer les portes du village derrière la troupe d'indiens désarmés. En présentant une Bible à l'empereur Inca et en lui demandant de se convertir au Dieu des Chrétiens, l'Espagnol sait d'avance que son hôte va refuser. Lorsque Atahualpa repousse le livre saint avec dédain, Pizarro donne le signal à ses combattants cachés de se saisir de lui, pendant que ses accompagnateurs sont abattus ou s'enfuient, effrayés par les chevaux et les chiens. Les Espagnols les pourchassent jusqu'à la nuit tombée et laissent des milliers de morts sur le terrain dont toute l'aristocratie indienne qui avait accompagné le « Sapa Inca ».
Pour sa libération, Atahualpa devra s'acquitter d'une montagne de métaux précieux et de bijoux que ses sujets rassemblent en dépouillant, pendant des mois, tous les temples de l'Empire. Tant que la pièce où il est détenu n'est pas remplie d'or et d'argent, le « fils du Soleil » reste prisonnier. Ses généraux lui apportent des nouvelles de son frère Huascar, prince de Cuzco, qui est fait prisonnier et enfermé dans la forteresse de Sacsahuaman. Les Espagnols lui laissent croire qu'ils vont libérer Huascar, alors Atahualpa, qui n'a toujours pas compris la perfidie de ses geôliers, fait exécuter son rival.
Alors qu'il pense pouvoir être libéré, au vu des trésors amassés, l'empereur péruvien doit subir un simulacre de jugement qui le condamne au bûcher. Magnanime, Pizarro lui offre une mort moins pénible s'il accepte de se laisser baptiser. Atahualpa sera finalement étranglé, le 29 Août 1533, avec la corde qui le maintient au poteau où il est attaché.
Fort de ses armements modernes, Francisco Pizarro poursuit la conquête du pays et fonde la ville de Lima mais son caractère belliqueux l'amène à se disputer avec ses compagnons. Il fait exécuter son lieutenant Almagro, entraînant ainsi la vengeance des amis de ce dernier. Il meurt sous les coups de poignards de ceux-ci, le 26 Juin 1541.
Il est sidérant de constater qu'à toutes les époques, donc aujourd'hui encore, s'emparer des biens d'autrui par la force est une constante et que des peuples qui se prétendent supérieurs à d'autres s'efforcent de plier sous le joug de vieilles civilisations aux coutumes qui les dérangent. Heureusement, leur tour viendra aussi de fléchir le genou.
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Si, en 2008, Barack Obama, noir de peau, peut raisonnablement espérer avoir des chances d'être élu Président des Etats-Unis d'Amérique, c'est peut-être à un autre noir américain qu'il le doit.
Martin Luther King, métis d'un père Kenyan et d'une mère américaine, devient pasteur, comme son père, après avoir fait des études de sociologie et de théologie à Atlanta. Il officie, pour commencer, à Montgomery dans l'Alabama. Pas facile de prêcher quand on est noir dans ces Etats du Sud ségrégationnistes, comme la Georgie, l'Alabama, le Mississipi ou les Carolines. C'est à Montgomery, justement, qu'une autre femme noire se rebellera, elle aussi, le 1er Décembre 1955. Assise à l'avant d'un bus, elle refuse ce jour-là de se lever pour laisser sa place à un passager blanc. « No » dit Rosa Lee Parks. « Get up », « No ». Scandale, arrestation, commissariat de police, amende ! Le jeune Martin Luther King, 26 ans, organise alors un vaste mouvement de solidarité : pendant 380 jours, les autobus de la ville sont boycottés par les noirs, occasionnant des difficultés à l'entreprise. Ce mouvement aura un fort retentissement, particulièrement dans la communauté noire qui prend conscience qu'elle peut agir. En somme, Rosa Parks « s'est assise pour que nous puissions nous lever » résumera le révérend Jesse Jackson au New York Times.
Ce mouvement, non-violent, sera suivi par d'autres avec toujours plus de sympathisants. Le pasteur King en devient le chef naturel, après ce premier succès. Son charisme et son élégance ajoutent à la force de ses discours qu'il prononce devant des foules d'Afro-américains de plus en plus nombreuses. La législation locale commence alors à changer, puis au niveau fédéral, en 1956, la Cour suprême déclare la ségrégation raciale « anticonstitutionnelle ». Première victoire. Mais sur le papier seulement car les moeurs n'évoluent pas au même rythme.
La réputation de King franchit les frontières et il incarne partout un véritable espoir pour les noirs muselés. Aux Etats-Unis, cependant, certains préféreraient une solution plus radicale que la non-violence. Le 28 Août 1963, le pasteur organise une grande marche de la liberté qui s'achève devant la statue de Lincoln, à Washington DC. C'est là que, devant 250.000 personnes, à 90% noires bien sûr, il prononce ce fameux discours qui s'achève par cette phrase : « I have a dream ... ». Son rêve est de voir ce pays réconcilié, blancs et noirs côte à côte, sans distinction, que les fils d'esclaves et leurs maîtres puissent s'asseoir à la même table, que ses 4 enfants puissent être jugés un jour, non pas sur la couleur de leur peau mais pour le contenu de leur personne. « I have a dream that ... in Alabama, little black boys and blacks girls will be able to join hands with little white boys and white girls as sisters and brothers ». Exhortation, rêve ou prémonition ? . « I have a dream that one day this nation will rise up ... ».
Peu de temps avant l'assassinat de celui-ci, en 1963, il rencontre John F. Kennedy qui lui apporte un grand soutien dans sa lutte contre la ségrégation raciale. En 1964, il devient le plus jeune lauréat du prix Nobel de la Paix pour sa lutte non-violente. Son discours d'acceptation, en Décembre 1964, fera date. Ce qui n'empêche pas les radicaux blancs de le surveiller de près, voire de le diffamer. Ce qui n'empêche pas, non plus, le mouvement Black Panthers et Black Power, beaucoup plus radical, de le déborder par un appui plus grand dans les ghettos noirs notamment. Aux jeux olympiques de Mexico, en Octobre 1968, peu de temps après la fusillade sur la place des Trois-Cultures, qui fera 250 morts, deux athlètes sur les marches du podium, Tommie Smith et John Carlos, oseront lever leur poing fermé et recouvert d'un gant noir. Blasphème d'une cérémonie lisse et harmonieuse mais courage et détermination d'une population qui ne veut plus se laisser faire. Le triplé noir US sur 400 mètres quelques jours plus tard, montera sur le podium avec un béret noir sur la tête pour manifester également contre l'injustice dans leur pays.
« I have a dream ». Malheureusement, Martin Luther King ne le verra pas se réaliser car il sera abattu sur le perron de sa chambre d'hôtel à Menphis, le 04 Avril 1968, par un illuminé. L'apôtre de la non-violence, qui croyait dur comme fer en l'égalité entre les races, passera en une journée du statut de fauteur de troubles à celui d'icône de la réconciliation. L'héritage de Luther King reste omniprésent dans l'histoire de son pays.
Aujourd'hui, bien que ses frères de peau ne le trouvent pas assez noir à leur goût, il se pourrait bien que Barack Obama réalise, dans quelques semaines, le rêve du pasteur d'Atlanta.
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Quand elle prit fin, après 4 années d'horreur, on ne s'imagine pas ce que fut le traumatisme de la première Guerre mondiale qui vit les plus jeunes générations de l'Europe se faire massacrer par vagues successives. Pour les survivants et les familles, ce fut comme un lent tsunami ou un 11 Septembre qui s'éternise. « Plus jamais ça ». Dans ces conditions, il n'est pas étonnant de rencontrer un homme politique, dans les années 1920-1930, qui se donne pour idéal de restaurer la paix entre toutes les nations, jadis ennemies. Ce fut le cas de l'avocat devenu 11 fois ministre et Président du Conseil, notamment pendant la terrible bataille de Verdun, j'ai nommé Aristide Briand.
Passant des Affaires étrangères à l'Intérieur, de la Justice à l'Education nationale, Briand montrera son immense talent de conciliateur et de persuasion, manquant de peu d'obtenir l'abolition de la peine de mort. Engagé nettement à gauche, orateur redouté, ce militant socialiste n'eut de cesse d'arrondir les angles et de rechercher les compromis, si bien que ses amis politiques le qualifient de traitre lorsqu'il brise une importante grève de cheminots et défend, avec Emile Combes, la loi de séparation de l'Eglise et de l'Etat, en Décembre 1905, alors qu'il est ministre de l'Instruction publique et des Cultes.
Lorsqu'en 1924, pour l'éloigner du pouvoir, il est envoyé à la SDN, Société des Nations, il rencontre une scène à sa mesure. Il se fait alors le champion de la paix et s'attaque au difficile dossier des « réparations », non encore résolu. Sa politique de réconciliation avec l'Allemagne lui sera, bien sûr, reprochée mais il persiste et obtient la signature du Pacte de Locarno sur la sécurité de l'Europe, en 1925, grâce à des conversations directes avec le ministre des AE allemand Stresemann. L'Allemagne est admise à la SDN. « Pacifiste bêlant » pour ses adversaires, Aristide Briand reçoit le Prix Nobel de la Paix en 1926.
Pour pallier l'absence des Etats-Unis et de l'URSS au sein de la SDN et réintroduire ces deux pays dans le système de sécurité collective européenne, Aristide Briand profite du 10ième anniversaire, le 06 Avril 1927, de l'entrée des Américains dans la première Guerre mondiale, pour proposer, dans un discours à son homologue américain, le Secrétaire d'Etat Frank B. Kellogg, un pacte bilatéral par lequel les deux pays s'engageraient à renoncer mutuellement à la guerre comme moyen politique. Le sénateur républicain approuve et propose même que ce traité devienne universel et soit étendu aux autres Etats qui s'engagent à le respecter.
C'est ainsi que le 27 Août 1928, dans le salon de l'Horloge du ministère des AE à Paris, les représentants de 15 nations, sous la présidence de Briand, Kellogg et Gustav Stresemann, signent le « Pacte Briand-Kellogg » par lequel ils renoncent solennellement à la guerre. 48 autres nations les suivront bientôt.
Renoncer à la guerre, déclarer la guerre « hors-la-loi », quel bel objectif mais quelle utopie aussi. C'est comme si on votait une loi contre la pluie ou les orages. On peut signer un pacte et déclarer la guerre aussitôt après, en invoquant des circonstances extraordinaires. Le Krach de Wall Street en 1929 et la crise économique, tout autant que la montée en puissance des idées revanchardes, vont anéantir les efforts et les vœux pieux de la SDN, pas encore surnommée le « machin » par dérision. Paralysée par la règle de l'unanimité et impuissante par manque de glaive propre, la Société des Nations ne pourra pas répondre à l'agressivité des Etats fascisants, Allemagne, Italie, Japon, voire Espagne qui foulèrent de leurs bottes sanglantes ce parchemin idyllique.
Mais qu'il est beau et courageux cet élan contre la guerre. Nous avons réentendu Briand en Février 2003, lorsque Dominique de Villepin, devant le Conseil de sécurité des Nations Unies, a bravé les Etats-Unis pressés d'en découdre avec l'Irak. « La guerre est toujours le constat d'un échec » a-t-il précisé. C'est encore vrai aujourd'hui, et pas seulement en Irak, malheureusement.
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