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Pause.
<o:p> </o:p>Chers amis, je dois faire une pause dans l'émission de mes bulletins journaliers.
Mais cette parenthèse sera courte.
Alors, patience et merci pour votre fidélité.
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Ancienne colonie britannique, le Nigeria est l'un des plus grands et plus riches pays d'Afrique qui a obtenu, comme beaucoup de ses voisins, son indépendance en 1960. Les paysans de l'ethnie Ibos s'étaient convertis en masse au christianisme et avaient soif de culture. C'est pourquoi les Britanniques les avaient placés aux postes de responsabilités. Comme toujours, en Afrique, les autres ethnies, notamment les Haoussas, musulmans du Nord, les jalousèrent et les massacrèrent en 1966, obligeant les survivants à se replier dans leur région du Sud-Est. En 1967, des tensions renaissent entre les communautés musulmane, chrétienne et animiste et les Ibos du Sud-Est, conscients désormais des richesses pétrolières que les grandes compagnies occidentales exploitent sur leurs terres, décident de se gérer seuls.
Après avoir fait sécession le 30 Mai 1967, le colonel Emeka Ojukwu, licencié d'histoire à Oxford, proclame l'indépendance de la région de l'Est du Nigeria qui prend le nom de République du Biafra, avec Enugu pour capitale. L'état d'urgence déclaré dans le pays ne permet pas de reprendre le contrôle de cette province et les deux parties font appel à leurs alliés. Sollicitée par le Gabon, la Côte d'Ivoire, la Tanzanie et la Zambie, la France va alors s'engager. Tout en affichant officiellement un embargo aux deux parties, le Général de Gaulle demande à Jacques Foccart, son conseiller Afrique, de pousser discrètement à la scission de ce gigantesque pays, jusqu'alors sous domination anglaise. Foccart va s'appuyer sur des mercenaires, tels que Bob Denard et Roger Faulques, ou encore Rolf Steiner, légionnaire allemand. L'embargo fonctionne mais pour aider la population enclavée à l'Est, une aide humanitaire est organisée entre Paris et le Biafra, avec des avions chargés de caisses dont le poids dépasse largement celui de sacs de riz ou de médicaments. En fait, des armes accompagnent chaque livraison humanitaire, en provenance de Libreville, plaque tournante. De leur côté, le Royaume-Uni et l'URSS, soucieuse d'avancer ses pions en Afrique, soutiennent le gouvernement fédéral et lui fournissent également des armes.
Ce conflit lointain intéresse peu de monde en occident jusqu'au jour où des photos d'enfants décharnés et au ventre gonflé par la famine arrivent en Europe, à la mi 1968. Un grand mouvement de compassion éclate envers ce coin du monde et des médecins, les « french doctors » dont Bernard Kouchner, Pascal Grellety-Bosviel et Max Récamier fondent l'esprit de « Médecins sans frontières », fait d'ingérence humanitaire, pour sauver ces milliers de civils du « génocide ». Le mot génocide est employé pour la première fois, en diplomatie ( soufflé, soit par les services spéciaux du SDECE, pas mécontents que les livraisons humanitaires fassent écran aux convoyages d'armement, soit par la propagande biafraise pour éveiller les consciences internationales, puis repris par Kouchner ).
Malgré son armée de 100.000 hommes et l'aide de la Légion noire de Rolf Steiner et de Caritas, Ojukwu ne peut défendre un territoire si vaste et doit reculer devant les forces gouvernementales, lâchant même ses champs pétrolifères de Port Harcourt et son accès à l'océan, fin 1968. Le Biafra se réduit comme une peau de chagrin et la famine sévit toujours sur une population coincée entre deux feux. Le pont aérien s'intensifie et les Nigériens, persuadés qu'il y a plus d'armes que de médicaments dans ces vols répétés, abattent un avion de la Croix Rouge en plein vol.
Le conflit, qui avait tout d'une guerre civile, prendra fin en Décembre 1969, seulement, quand 4 offensives nigérianes auront raison de la résistance biafraise. Ojukwu s'enfuit en Côte d'Ivoire et le cessez-le-feu est signé, par son premier ministre, le 12 Janvier 1970. Le Biafra réintègre le Nigeria mais au prix, dans le peuple Ibo, de deux millions de morts ( dues à la famine et aux maladies et non au génocide, tant brandi comme argument ). Etrangement, l'ONU se voilera la face pendant les 3 ans de guerre. En fait, l'aide trop timide de la France n'a fait que prolonger l'agonie de tout un peuple.
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Une finale de coupe d'Europe de football déchaîne toujours les passions. Mais de là à entraîner la mort de dizaines de spectateurs, il y a un pas qui fut, malheureusement, franchi, le 29 Mai 1985, lors de la rencontre entre l'équipe des Reds de Liverpool et la Juventus de Turin, finale de la coupe des clubs champions.
Le match doit avoir lieu sur le stade du Heysel à Bruxelles dans moins d'une heure mais les gradins sont déjà pleins de spectateurs confinés, chantant et agitant des drapeaux. Comme toujours, les supporters anglais sont séparés des supporters italiens par une clôture de grillage, haute de 3 mètres et un étroit no-mans-land. Ce n'est pas suffisant pour arrêter les jurons et surtout les boites de boissons et autres projectiles qui arrivent sur les spectateurs italiens et les forces de l'ordre. L'excitation monte à mesure que le début du match approche. Liverpool, la meilleure équipe du moment, avait déjà gagné la coupe, la saison précédente contre, déjà, une équipe italienne, la Roma mais ses supporters furent tabassés sur le chemin retour vers les hôtels. Ils ont une revanche à prendre sur ces Italiens arrogants.
Plus de 60.000 personnes se sont entassées dans les tribunes et, en raison de failles dans le système de sécurité, plusieurs milliers de fans ont pu entrer sans billet, transformant l'enceinte en boîte à sardines. Vers 19 h 15, quelques hooligans de Liverpool réussissent à abattre le grillage et à traverser le couloir de séparation vers la zone italienne. Les quelques gendarmes belges postés dans le couloir voient ensuite, impuissants, des centaines de fans anglais se précipiter dans la brèche. Surpris, les Italiens reculent puis la panique les pousse vers les grilles du bas des tribunes où, malheureusement les portes sont fermées et où, sans comprendre le piège qui les attend, d'autres gendarmes les refoulent. Compressées contre les grilles, plusieurs personnes meurent étouffées quand soudain, sous la pression de la foule, un muret et un grillage s'effondrent, entraînant un nouveau basculement brutal de foule. Des dizaines de supporters sont piétinés par la masse qui déferle. La confusion est totale. On relèvera 39 morts et 454 blessés.
Pendant ce temps, ayant vu le drame, les organisateurs et l'Union Européenne de Football (UEFA) délibèrent sur la décision à prendre de reporter ou de faire jouer le match. Ils estiment que le supprimer augmenterait encore la violence. Et l'on verra cette situation surréaliste d'un arbitre qui donne le coup d'envoi d'un match sur un stade où sont alignés des dizaines de cadavres et où les ambulances embarquent les blessés sans ménagement. Le match fut équilibré jusqu'au penalty douteux accordé aux Italiens. Michel Platini le tire et marque le but. Résultat : 1 à 0 pour la Juventus, 39 morts au centre et Zéro pour le Sport !
La gendarmerie belge, ainsi que l'UEFA furent condamnées par la justice belge, suite à leur incompétence dans cette affaire. Il faut dire aussi qu'à l'époque, on entassait volontiers les spectateurs, pour gonfler les recettes et que le contrôle des hooligans n'était pas correctement organisé comme c'est dorénavant le cas en Grande Bretagne, laquelle a pris des mesures radicales pour éradiquer, avec succès, le phénomène apparu dans les années 1970.
On pourrait penser que la motivation des hooligans est de faire pression sur le match, les arbitres et même les joueurs pour peser sur le sort et le résultat d'une rencontre. Mais ce serait les assimiler à de simples supporters, violents certes, mais déterminés à fêter la victoire de leur équipe. En fait, ils se moquent bien du résultat et il s'agit plutôt d'un phénomène d'affrontements de groupes où le dessus physique et, si possible, moral doit être pris sur le groupe adverse. Le terrain de football n'est d'ailleurs plus le seul lieu de rencontres de ces défis et l'on observe l'explosion de bagarres rangées entre groupes différents, défendant leur quartier, leur cité, bref leur honneur, sur des parkings déserts ou des terrains vagues. On se donne rendez-vous gentiment par téléphone, on filme l'affrontement avec un portable et on diffuse le combat sur Internet, après avoir ramassé ses propres blessés.
Bien sûr, cela dénote un grand mal de vivre et un besoin de s'affirmer et de se valoriser, par une logique identitaire, dans un environnement où les réussites sociales et professionnelles sont rares.
En voyant les valeurs de l'Olympisme ainsi bafouées, Pierre de Coubertin doit vraiment se retourner dans sa tombe. On est plutôt revenu à l'ère des gladiateurs.
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Il y a un demi-siècle, en 1958, les gouvernements de la IV° République sont impuissants à régler la crise algérienne, commencée par les assassinats de professeurs Français en Novembre 1954, et donc ils sautent les uns après les autres.
Le 13 Mai 1958, une manifestation de colons français a lieu à Alger pour saluer la mémoire de 3 soldats exécutés par le Front de Libération Nationale (FLN). Les Algérois, menés par le poujadiste Lagaillarde, prennent d'assaut le Gouvernement général, siège du pouvoir. Dans la soirée, le général Jacques Massu y fait son entrée pour rétablir l'ordre et annonce qu'il prend la tête d'un Comité de salut public, où l'on retrouve Raoul Salan et Léon Delbecque. A Paris, Pierre Pflimlin, nommé en urgence, condamne l'insurrection et demande au général Salan d'assurer les pouvoirs civils et militaires en Algérie. Celui-ci remplace les préfets récalcitrants par des généraux et coopère avec le Comité de salut public, dans l'espoir de voir le général de Gaulle revenir au gouvernement, comme ultime recours. Pour cela, il lance du haut du balcon gouvernemental, le 15 Mai à Alger, un clair « Vive de Gaulle », seul capable, selon lui, de garder l'Algérie française.
Celui-ci attendait, en fin stratège silencieux, depuis son exil de Colombey les deux Eglises, que les choses se gâtent suffisamment pour le gouvernement impuissant. Le 15 Mai, il sort de son mutisme et publie un communiqué de presse dans lequel il annonce : « Je me tiens prêt à assumer les pouvoirs de la République » et le 19 Mai, il tient une conférence de presse où il balaye toutes les réticences : « Pourquoi voulez-vous qu'à 67 ans, je commence une carrière de dictateur ? ».
De son côté, Salan a fait étudier une intervention militaire, nommée « Opération Résurrection », appuyée par les troupes d'Algérie et chargée, éventuellement, de reconquérir la métropole. Une répétition générale a lieu en Corse, le 24 Mai, et les parachutistes venus d'Alger, fusionnent avec le 1er Choc de Calvi, faisant passer l'île à la dissidence. Pour en bloquer le déroulement ultérieur, de Gaulle proclame « avoir entamé le processus régulier nécessaire à l'établissement d'un gouvernement républicain capable d'assurer l'unité et l'indépendance du pays ».
Cependant, la rumeur d'une opération de parachutistes sur Paris entraîne la démission du gouvernement Pflimlin, le 28 Mai 1958. Le même jour, tandis que de Gaulle annonce qu'il commence à former un gouvernement, un grand défilé antifasciste se déroule entre Nation et République. On craint la guerre civile.
Le 29 Mai, le Président de la République, René Coty, demande au Parlement d'investir le général de Gaulle, « le plus illustre des Français » et effectivement dernier recours apparent. Par 329 voix pour et 224 voix contre, de Gaulle devient le chef du gouvernement, dernier Président du Conseil de la IV° République qui vit ses derniers instants. Parmi les opposants, Pierre Mendès-France et François Mitterrand qui dénoncent « le coup d'Etat du général de Gaulle ». Le 02 Juin, le gouvernement de Gaulle, qui reçoit les pleins pouvoirs pour 6 mois, lance les travaux d'élaboration d'une nouvelle Constitution.
Encore quelques mois, et le Général fera approuver, par référendum, son projet de Constitution puis il deviendra le premier Président de la nouvelle République, la cinquième du nom. Tout cela dans la plus parfaite légalité alors que d'aucuns militent encore aujourd'hui pour accréditer la thèse d'un coup d'Etat, certes finement mené, mais prémédité.
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Que les Pays-Bas ne veulent pas ratifier le texte sur la Constitution européenne, en 2005, élaborée par des experts autour de Valéry Giscard d'Estaing, est très dommage. Mais que la France fasse de même, alors c'est un traumatisme et une onde de choc qui bloque subitement les efforts de progression vers une avancée de l'Europe politique.
Pourtant, la crise n'est pas la première et la France n'en est pas à son coup d'essai en matière de « coup de Jarnac » communautaire. Une première tentative de création d'une Europe de la Défense avait déjà été déjouée par le refus des Français, en 1954.
Cinq ans seulement après la fin de la deuxième guerre mondiale, les Etats-Unis souhaitent le réarmement allemand, peut-être pour intégrer les contingents allemands dans leur effort de guerre en Corée ou pour faire barrage aux soviétiques. Les Français s'y opposent par crainte de voir renaître un militarisme effréné de l'Allemagne. Cherchant un compromis, Jean Monnet parvient à convaincre, en 1950, le Président du Conseil de proposer la création d'une « armée européenne », englobant les Allemands et placée sous un commandement intégré. Prenant exemple sur la Communauté Européenne du Charbon et de l'Acier (CECA), on habille tout cela sous la forme d'un projet de Communauté Européenne de Défense (CED) que les représentants de 6 pays membres de l'époque, France, Allemagne (RFA), Italie, Belgique, Luxembourg et Pays-Bas, vont signer le 27 Mai 1952.
Mais, le 30 Août 1954, cette CED que la France avait imaginée dès 1950, et sur laquelle elle s'était déchirée ensuite au Parlement, est rejetée à Paris par l'Assemblée nationale. La crainte du réarmement allemand, le refus galvanisé par le Général de Gaulle d'abandonner l'armée de la nation à des institutions supranationales, in fine aux américains et l'enlisement en Indochine, font pencher la balance vers un repli sur soi. La surprise est totale et la déception est immense, notamment aux USA. « L'armée va perdre son âme et la France son autorité dans ce magma » dira le Maréchal Juin, pourtant le seul Français désigné Commandant en chef de la zone centre Europe de l'Otan.
Songeant à ramasser les marrons du feu, le Britannique Anthony Eden sauve les apparences en proposant de relancer l'Union occidentale, mise sur pied en 1948 par le Pacte de Bruxelles, en y faisant entrer l'Italie et l'Allemagne. Le Français Pierre Mendès-France respire. Cette nouvelle organisation permettra de surveiller l'Allemagne sans l'exclure. De ce fait, l'Union occidentale du pacte de Bruxelles devient l'Union de l'Europe Occidentale (UEO), sans structure militaire autonome et son siège est installé à Londres. La Grande-Bretagne est dès lors étroitement associée à la défense de l'Europe dont le ciment reste l'OTAN. Pendant ce temps, l'URSS organise le Pacte de Varsovie, le 14 Mai 1955, avec 7 démocraties populaires satellites, dont la RDA.
Mais, en enterrant le projet de CED, la France tuait aussi l'union politique des pays européens. En 1961, le plan Fouchet envisage une coopération politique entre les 6 pays du Traité de Rome, dont le Conseil pourrait définir la politique étrangère commune à tous. Pour ne pas heurter les Etats-Unis, les Etats hésitent. Seule, l'Allemagne y est favorable et s'associera à la signature du Traité de l'Elysée, le 22 Janvier 1963, entre le Général de Gaulle et le chancelier Adenauer. La difficile construction de la maison européenne repartira de ce socle franco-allemand. Il faudra plusieurs générations de diplomates avant d'aboutir au traité de Nice de 2001 qui est toujours le dernier texte applicable.
Le rejet de la Constitution par la France, en 2005, a non seulement stoppé l'avancée de l'Europe mais aussi cassé le moteur franco-allemand. Remettre la machine en route ne sera pas simple. Combien de fois Sisyphe a-t-il remonté son rocher, déjà ?
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