• <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p>

    Au cours de travaux de dégagement, sur le côté Sud de la pyramide de Kéops (la plus grande d'Egypte, l'une des 7 merveilles du monde), l'Egyptien Kamal-el-Mallakh met à jour, le 26 Mai 1954, une excavation de 30 mètres de long, creusée dans la roche et couverte par une série de 41 énormes blocs de calcaire, pesant chacun 18 tonnes. Ce fut la plus grande des cinq fosses à barques ainsi dégagées autour de la pyramide et donc, on l'attribua à Kéops bien que les graffitis sur la paroi, vieux de 4.500 ans, mentionnent le nom de son fils et successeur, Djédefrê.

    La barque, en bois de cèdre (vraisemblablement du Liban), munie de tout son outillage de navigation, était démontée en 1224 pièces détachées dans la cavité de pierre où elle fut trouvée. Il fallut 14 ans pour la reconstituer à l'identique. Elle mesure aujourd'hui 43,5 m de long, sa proue (grosse pièce de bois à l'avant du navire) s'élève à 7 mètres, telle celle des drakkars Vikings, et sa poupe (idem, à l'arrière) à 5 m. Le bateau, ainsi reconstitué, possède 6 paires de longs avirons dont une paire, à la poupe, servant de gouvernail de direction mais n'a ni voiles ni quille. A l'avant, une sorte de petit baldaquin devait protéger le capitaine. Un musée, au Sud-Est de la pyramide de Kéops, a été construit sur les lieux mêmes de sa découverte pour l'exposer au public.

    Ces séries de barques (on en a retrouvé 14 alignées, sur le site d'Abydos, en haute Egypte, en 1999, datant de 5.000 ans), ont-elles servi effectivement aux souverains pour leurs déplacements sur le Nil ? Sont-elles la marque d'un rite funéraire consistant à emporter l'âme du défunt (devenu un nouvel Osiris) dans l'au-delà, à l'image du roi soleil, le Dieu (ou Râ) qui traversait le ciel sur une barque solaire, durant le jour, puis luttait avec les forces du mal, sous terre et à bord d'une autre barque, durant toute la nuit pour renaître au matin ? Des spécialistes navals ont confirmé que la conception et l'ajustement de ces navires étaient particulièrement hardis et solides, les rendant capables de navigation hauturière (en haute mer). De là à évoquer quelques équipages Atlantes échoués en Egypte, après la disparition de l'Atlantide, il n'y a qu'un pas que certains ont franchi. En tout cas, ces barques démontrent que les Egyptiens étaient de grands navigateurs.

    Toutes ces découvertes sont assez récentes et il est très probable que d'autres vont suivre, sur ce plateau de Gizeh, peut-être près des pyramides de Khephren ou de Mykérinos ou encore de Sakkarah.

    Malheureusement, toutes les civilisations sont mortelles. Que laissera la nôtre ? Des regrets, sûrement !

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  • <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p>La chute de l'Empire Romain allait favoriser l'arrivée, dans le Sud de l'Europe, de barbares poussés par les Huns, tels que les Alains, qui prirent Tolède en 411 ou les Wisigoths qui en firent leur capitale. Trois siècles plus tard, le Maure berbère Tariq franchit le détroit, qu'on appellera plus tard « de Gibraltar » avec une troupe arabe qui va conquérir toute la péninsule ibérique qu'il nommera « al Andalus ». Ses troupes franchiront même la barrière des Pyrénées et en 732, Charles Martel les arrêtera à Poitiers.
    Les petits Etats chrétiens des Pyrénées n'avaient pas été conquis par les musulmans et ce sont eux qui lancèrent le lent mouvement de reconquête de la péninsule ibérique. Progressivement, la Galice s'ajoute aux Asturies, la Navarre à l'Aragon. Charlemagne lui-même reprend la Catalogne. Alphonse VI de Castille se lance, lui aussi, dans la « reconquista », reconquête de l'Espagne musulmane, avec le soutien des moines de Cluny et du Pape Grégoire VII.
    Après quatre années de siège, Tolède est reprise, le 25 Mai 1085. La prise de la capitale castillane aura un retentissement énorme. Mais, du fait d'un manque d'unité des royaumes chrétiens, des revers face aux Almoravides du Maghreb venus en renfort, il faudra plusieurs siècles pour parvenir à la reconquête totale de la péninsule. L'Etat de Grenade resta même musulman deux siècles de plus.
    Conquise, Tolède affichera une particularité singulière, en autorisant le mélange des trois religions, chrétienne, juive et musulmane. La « cité des trois cultures », îlot de tolérance, va vivre une période de splendeur en ce qui concerne les arts et les sciences, pendant quatre siècles. On va avoir accès au savoir des grecs de l'Antiquité qui avaient été traduits en arabe. On crée une Ecole des traducteurs qui va transcrire en latin les textes écrits en arabe et en hébreu. Ainsi, l'Europe eut accès au savoir des érudits, tant musulmans que juifs. C'est le début de l'expansion de la ville, dans les domaines économique, religieux et politique. Expansion qui prendra fin, tout d'abord en 1492 lorsque les juifs seront expulsés puis en 1561 quand Philippe II décide de transporter la capitale à Madrid.
    Mais Tolède avait montré que du brassage des cultures jaillit l'esprit et que la tolérance et le respect des différences ne sont pas des vains mots. Pourquoi ce qui fut possible au Moyen-âge ne l'est-il plus aujourd'hui ? Les barbares ne sont peut-être pas ceux que l'on pense.
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    André Rateau, ouvrier cheminot dans le Loiret, se souviendra longtemps de cette nuit du 24 Mai 1920 lorsqu'il a vu, sur la voie ferrée, un homme seul, pieds nus, en pyjama tâché de sang et couvert d'égratignures, se présenter à lui en disant :  « Mon ami, cela va vous étonner, mais je suis le Président de la République ». André, incrédule et persuadé d'avoir affaire à un ivrogne, le conduit cependant chez le garde-barrière le plus proche, Gustave Dariot, qui le soigne puis court prévenir la gendarmerie.

    Le Président Paul Deschanel venait effectivement de tomber du train qui devait le conduire de la gare de Lyon à Montbrison, dans la Loire, où il devait inaugurer un monument à la mémoire d'Emile Raymond, sénateur et pionnier de l'aviation, mort au début de la guerre 14-18. Fatigué et légèrement souffrant, ayant pris un médicament contre l'insomnie, Deschanel peine à ouvrir la fenêtre de son compartiment confiné et bascule dans le vide lorsqu'elle cède enfin. Dans le train, on n'a rien vu sauf un passager qui a vu tomber « un gros colis ». Serait-ce un suicide ? On vérifie tous les wagons mais on ne dérange pas le Président dans sa cabine. Personne ne manque à l'appel. On découvrira son absence le lendemain matin, ce que confirme une dépêche de Montargis qui annonce que le Président arrive par la route.

    L'incident donne lieu, évidemment, à de nombreuses caricatures, souvent cruelles, relayées par la presse et les chansonniers de l'époque. La rumeur évoquera même des comportements antérieurs bizarres et c'est tout logiquement que certains, dont Georges Clemenceau, le « battu » de l'élection de Janvier 1920, parleront de folie. Désabusé, déçu de constater l'impuissance du Président de la III° République (c'est le Président du Conseil qui dirige), miné par la calomnie et les sourires en coin, Deschanel donne sa démission, le 21 Septembre 1920, au bout de 228 jours de présidence.

    C'était pourtant un homme politique brillant, esprit fin et cultivé, auteur de plusieurs ouvrages littéraires et politiques, qui fut admis, à 45 ans, à l'Académie française en 1899. Après de brillantes études de lettres et de droit, il est fait Sous-préfet à 22 ans, Député en 1885 puis deux fois Président de la Chambre des députés, notamment pendant les heures tragiques de la Grande guerre. Hyper actif, il aimait séduire l'oratoire par une éloquence un brin théâtrale et ses discours étaient remarquables. Après l'incident du train, il sera encore élu Sénateur d'Eure-et-Loire, en 1921, prêt à redémarrer une seconde carrière. Mais il sera emporté par une pleurésie, le 28 Avril 1922.

    Comme disait Madame Rateau, la femme du cheminot, « Je savais que c'était un grand Monsieur : son pyjama était en soie et il avait les pieds propres ».

    Bien sûr, l'anecdote en rappelle une autre qui a vu Félix Faure, Président de 1895 à 1899, être l'objet d'un quiproquo, au moment de sa mort. Le 16 Février 1899, celui-ci appelle sa maîtresse, Marguerite Steinheil, à l'Elysée où ils passent un moment ensemble. Mais le Président est pris d'un malaise si grave que le curé est appelé à son chevet. S'adressant à un employé pour savoir s'il était encore conscient, le curé demande si le Président a toujours « sa connaissance » et l'autre de répondre : « Non, Monsieur le curé, on l'a fait sortir par la petite porte ».

    Ah, ces Présidents, ils ne savent plus quoi inventer pour faire parler d'eux !

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    Née vers 1412 à Domrémy, la fille de Jacques d'Arc et d'Isabelle Romée va quitter sa Lorraine, à l'âge de seize ans, pour remplir une mission quasi mystique au service d'un dauphin roi bien mal en point politiquement, va lever une armée pour briser le siège d'Orléans tenu par les Anglais et, forte de ce succès, conduire Charles VII à Reims, en Juillet 1429, pour qu'il y soit sacré Roi de France, ravissant ainsi à son challenger, Henri VI d'Angleterre, le titre de souverain de « droit divin ». Les Anglais, en effet, occupaient en ces temps de Moyen-âge, la moitié de la France qui n'était pas encore unifiée et pensaient placer le jeune anglais Henri VI sur le trône, en lieu et place du fils français désigné de Charles VI le fou.

    Avec ce sacre, la mission reçue « par les voix divines » en 1428 est remplie mais Jeanne d'Arc a pris goût à la lutte contre l'envahisseur et prend l'initiative de repartir en campagne en Mars 1430. Ce sera la dernière fois car sa croisade salvatrice va être stoppée net en Mai 1430.

    Les Bourguignons, qui participaient au siège de Compiègne, aux côtés des Anglais, avaient installé leur campement à Margny, sur les hauteurs. Jeanne et un groupe de 500 fidèles se décidèrent, le 23 Mai 1430, de les attaquer pour rompre le siège. Sur son cheval, vêtue de son armure et d'un tabard (toge) rouge, elle ne passait pas inaperçue. Les Anglais voulant la capturer vivante, les Bourguignons cherchaient à la désarçonner en évitant ses coups d'épée. Un archer picard parvint à l'agripper et à la faire choir de son cheval. Elle fut ainsi amenée, avec son frère Pierre d'Arc, auprès de Jean de Luxembourg qui l'emmena en captivité au château de Beaurevoir où elle fut bien traitée, puis au château de Bouvreuil. Elle y restera le temps que la somme d'argent, pour sa capture, soit négociée avec les Anglais auxquels elle fut vendue. Sept mois et quinze bivouacs différents plus tard, au cours desquels elle tentera par deux fois de s'évader, la voici, toujours captive, aux portes de Rouen où va se jouer le dernier acte de son épopée. Ingrat, le roi Charles VII ne tenta rien pour délivrer la Pucelle.

    A Rouen, l'évêque Pierre Cauchon, renégat à leur service, est sommé par les Anglais d'instruire son procès en hérésie. Si le verdict venait à être différent, ils se réservent le droit de la reprendre, sans procès, pour la brûler. Dans ce procès essentiellement religieux, Jeanne, à qui on n'a pas donné d'avocat, marquera sa grande dévotion et sa foi inébranlable, répondant fermement et avec esprit à toutes les questions, même insidieuses. Est-elle en état de grâce ? « Si j'y suis, Dieu m'y garde, si je n'y suis pas, Dieu m'y mette » dira-t-elle.

    La sentence était acquise d'avance et le bûcher sur lequel on la hisse, le 30 Mai 1431, ne grandit pas ses bourreaux.

    De nos jours, une version très curieuse de ces événements est avancée par les auteurs de « l'affaire Jeanne d'Arc » qui en font une princesse royale « fabriquée » pour ce destin exceptionnel. Voir mon précédent article du 09 Janvier.

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    La politique d'Hitler n'avait qu'un seul but : effacer l'humiliation et le « Diktat » du traité de Versailles de 1919, par lequel l'Allemagne était sortie vaincue du premier conflit mondial, face à l'ennemi héréditaire, la France. Pour se présenter, à nouveau, en force, devant les armées françaises, il devait manœuvrer finement pour remilitariser en douceur et neutraliser politiquement les grandes puissances voisines. C'est ainsi qu'il orchestrera une série d'accords et d'alliances, prétendument de paix, en fait pour se prémunir d'une attaque à droite quand il concentrait ses forces à gauche.

    Le maillon faible était l'Italie qui ne se méfia pas. En Octobre 1936, le comte Ciano, gendre de Mussolini, rendit compte en ces termes de l'accord d'amitié, signé à Berchtesgaden, entre l'Allemagne et l'Italie : « Cette verticale Berlin-Rome n'est pas un diaphragme, mais un Axe autour duquel peuvent s'unir tous les Etats européens ». Un axe, le mot fera florès et désignera les puissances alliées à l'Allemagne, dont le Japon qui la rejoindra en Novembre.

    L'Allemagne et le Japon signent, ensuite, le « Pacte anti-Komintern », en Novembre 1936, n'osant pas citer directement l'URSS, crainte par les deux puissances. Contraint d'abandonner sa protection sur l'Autriche, Mussolini s'associa à ce Pacte en 1937. Le Japon rejoindra aussi l'Axe en Septembre 1940.

    L'annexion par Hitler, en 1938, de l'Autriche (Anschluss), de culture germanique, fut présentée comme une exception et donc acceptée par les autres capitales. Celle des « Sudètes » allemandes de Tchécoslovaquie fit faire la grimace à certains diplomates alliés mais le Führer multipliait les déclarations et gestes d'apaisement, endormant la méfiance des Chamberlain et autres Daladier, jusqu'à les convier, avec Mussolini, à signer les accords de Munich, ce dont ils se félicitèrent tous, puisque la Paix était préservée. L'invasion de la Tchécoslovaquie, peu de temps après, leur confirma leur erreur.

    Mussolini jalousait Hitler pour ses réussites sociales et son nationalisme renaissant. Il se mit à l'imiter, adoptant le « pas de l'oie » pour ses troupes de parade, se lançant dans le racisme anti-sémite, à tel point que le pacte d'assistance mutuelle en cas d'agression, parut au Duce tout naturel. Cette Alliance offensive, du nom de « Pacte d'acier », fut signée le 22 Mai 1939 à Berlin par Joachim von Ribbentrop et le Comte Ciano (encore lui), pacte par lequel les deux nations se garantissaient leur « Lebensraum », leur espace vital. Ce pacte fonctionna notamment lors de la guerre d'Espagne, avec le général Franco et en 1941 quand Hitler envoya l'Afrika-Korps du général Rommel pour sauver les Italiens en Libye.

    Les revendications allemandes sur le couloir de Dantzig réveillèrent, enfin, les chancelleries anglaises et françaises. Pas touche à la Pologne. Mais que va faire la Russie ? Le ballet diplomatique pour l'obtention de nouveaux accords reprit de plus belle et c'est l'Allemagne qui remporta la mise en concluant le Pacte germano-soviétique du 23 Août 1939. Dès lors, le sort de la Pologne, prise en tenaille, était réglé.

    On connaît la suite, déclarations de guerre début Septembre 1939, Blitzkrieg et embrasement progressif de la planète jusqu'au suicide du Führer, le 30 Avril 1945.

    C'est Churchill qui résumera le mieux la naïveté des hommes politiques, face à la volonté d'expansion d'Adolf Hitler, en disant à Chamberlain : « You were given the choice between war and dishonour. You chose dishonour and you will have war », vous aviez le choix entre le déshonneur et la guerre. Vous avez choisi le déshonneur, et vous aurez la guerre. That's great and true, Winston !

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