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    L'exploration de notre mère, la Terre, est marquée par des grands noms, tels que le Commandant Cousteau pour le milieu marin, Rebuffat ou Mazeaud pour les cimes enneigées, Paul-Emile Victor pour les pôles, Théodore Monod pour les déserts et ....Haroun Tazieff pour les volcans.

    Né à Varsovie, le 11 Mai 1914, quelques semaines avant le début de la première guerre mondiale, résistant lors de la seconde, Haroun Tazieff fut un touche à tout passionné, au caractère bien trempé. Qu'il ait été alpiniste et géologue, avant d'escalader les volcans, ne surprend pas. Mais qu'il ait aussi été agronome, boxeur, rugbyman, spéléologue, directeur de recherches au CNRS, est déjà plus surprenant. Sachant tout cela, on n'est plus du tout surpris de le retrouver secrétaire d'Etat à la prévention des risques technologiques et naturels majeurs, de 1984 à 1986.

    A la mort de son père, sur le front, il émigre avec sa mère en Belgique dont il recevra la nationalité en 1936. A la fin de ses études scientifiques, en 1944, il sera diplômé ingénieur agronome puis géologue. C'est le 1er Mars 1948, sur les pentes du mont Kibara, près du lac Kivu au Congo belge, alors qu'il cherche de l'étain dans les mines du Katanga, que sa passion va naître lorsqu'il est témoin du réveil du volcan Kituro (Myamuragira). Il part alors pour un raid de trois jours qui le mènera jusqu'aux abords du monstre de souffre.

    Le volcanologue ( on peut dire aussi vulcanologue, de Vulcain, le forgeron des enfers ), se fera aussi un nom grâce à ses coups de gueule, ses coups de génie et aussi ses erreurs. Lorsque la Soufrière menace, en Guadeloupe, en 1976, il s'oppose à l'évacuation de 70.000 habitants, prônée par Claude Allègre, Michel Feuillard et le professeur Brousse, en affirmant, du fait de la température des gaz, que l'éruption serait bénigne. Le volcan se calme et lui donne raison mais, 4 ans plus tard, il jugera le mont Saint Helens comme inoffensif et aura tort, cette fois, car l'explosion spectaculaire du 18 Mai 1980 fera 57 victimes.

    Nommé à Paris, il se consacre à une longue série d'expéditions volcanologiques qui le conduiront sur tous les continents, de l'Akaska à l'Etna, en passant par les Andes ou les Açores. L'habileté et le courage dont il témoigna, au sein des cratères en éruption, pour prélever des échantillons de lave et analyser les gaz éruptifs, le consacrèrent comme un grand spécialiste de volcanologie. Dix ans d'exploration en Afar lui permettront de confirmer la théorie des plaques tectoniques et son action déterminante débouchera sur la prise en compte des constructions parasismiques dans les zones à risque de tremblements de terre.

    Ses nombreux récits d'exploration ( Cratères en feu ) et ses films ( Les rendez-vous du diable, Le volcan interdit ) eurent un succès mondial. Grâce à sa pugnacité à défendre ses idées, il aura été l'inspirateur d'un code de déontologie pour les volcanologues dont seuls les experts doivent conseiller les autorités, afin d'éviter des paniques coûteuses.

    Naturalisé Français en 1971, il meurt à Paris, d'un cancer, le 02 Février 1998. Avec ce tempérament de feu, voilà vraiment un homme de science qui avait le Feu sacré ! ( oui, je sais, elle est facile )

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    Hormis les exemples avec Israël, peu de guerres entre nations auront été aussi courtes que celle qui opposa les Français aux Prussiens, vite rejoints par tous les royaumes allemands, en 1870-71. Six mois, en effet, suffirent pour parachever le désastre français qui provoqua l'effondrement de l'Empire après la défaite de Sedan, où se trouvait Napoléon III lui-même, et pour souder l'unité allemande derrière Bismarck.

    Tout est parti de la vacance du trône d'Espagne, auquel se présente Léopold de Hohenzollern mais que Napoléon III ne veut pas voir occupé, une nouvelle fois, par un prétendant germanique, ce qui placerait la France en étau entre l'Espagne et l'Allemagne, comme au temps de Charles Quint. Il le fait donc savoir par un message porté au roi Guillaume de Prusse qui demande à Léopold de se désister. Cependant la France, par l'intermédiaire de son ambassadeur Benedetti, semble insister pour avoir une garantie de ce retrait et le roi de Prusse répond sèchement qu'il « n'a rien d'autre à dire à l'ambassadeur ». Son télégramme (la dépêche d'Ems) sera réécrit par le Chancelier Otto von Bismarck, en des termes plus offensants, ce qui entraînera la déclaration de guerre.

    Le fusil Chassepot français est supérieur au Dreyse allemand, aussi les Français partent-ils confiants. Mais les munitions sont achetées à la manufacture belge de Herstal qui dépend du Kronprinz et, naturellement, elles n'arriveront pas à temps, notamment à Sedan. De plus, les canons d'artillerie français datent des guerres Napoléoniennes alors que le Krupp est en acier et se charge déjà par la culasse. Enfin, les forces françaises, 265.000 hommes, sont globalement inférieures de moitié, en nombre, à celles des Prussiens qui alignent plus de 500.000 soldats. Comble de malheur, le haut commandement français sera défaillant.

    Il s'ensuit une série de défaites successives, d'abord sur la frontière Nord des départements de Moselle et d'Alsace, malgré quelques charges et contre-attaques héroïques, puis plus en profondeur. Bazaine, dans Metz, capitulera quasiment sans combattre, Mac-Mahon sacrifiera sa cavalerie pour assurer son repli face au Kronprinz, Napoléon III lui-même sera fait prisonnier à Sedan, le 02 Septembre 1870. Partout, « ça tombe comme à Gravelotte ». Bref, c'est le désastre en quelques semaines, les Allemands sont à Paris. Seule Strasbourg résistera ainsi que Belfort avec Denfert-Rochereau mais il devra capituler, lui aussi, puisque l'armistice est déjà signé, en Janvier 1871, et que Guillaume est proclamé Empereur du II° Reich à Versailles. Les pertes seront équilibrées, autour de 140.000 morts, des deux côtés.

    Cependant, la Garde nationale et les ouvriers de Paris refusent d'accepter la défaite et mettent en place un gouvernement insurrectionnel, la Commune de Paris, qui sera maté par Adolphe Thiers, lors de la « semaine sanglante » de fin Mai 1871.

    Le traité de paix, signé à la hâte, le 26 Février, à Versailles, sera confirmé par le traité de Francfort du 10 Mai 1871. La France doit rendre à l'Allemagne les pays annexés par Louis XIV en 1861, soit toute l'Alsace (sauf Belfort), une grande partie de la Moselle, et une plus petite de la Meurthe et des Vosges. De plus, des indemnités à hauteur de 6 milliards de francs or, ramenés à 5 milliards après négociations, seront imposées aux vaincus. Les troupes allemandes pouvant rester sur le territoire, tant que ces indemnités ne sont pas payées. Des souscriptions auprès de la population permettront de les payer, pour les dernières, en 1873. Une clause du traité permet aux habitants de cette nouvelle « Elsass-Lothringen » de choisir entre la soumission aux règles administratives d'outre-Rhin ou de partir. Environ 150.000 d'entre eux s'exileront. Mais le sentiment patriotique reste vivace, même sous l'occupation allemande et la « revanche » est dans tous les esprits. Bien qu'obligés de parler allemand, c'est en français que les trois départements perdus chanteront, jusqu'en 1918, le refrain connu suivant :

    « Vous n'aurez pas l'Alsace et la Lorraine,
    Et, malgré vous, nous resterons Français.
    Vous avez pu germaniser la plaine,

    Mais notre cœur, vous ne l'aurez jamais. »<o:p> </o:p> 

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    L'Afrique du Sud avait besoin d'un héros pour dépasser ses démons : Nelson Rolihlahla Mandela est né, en 1918, dans le Sud du Lesotho, tout en bas de l'Afrique, fils d'un chef local. Après des études brillantes puis un diplôme de droit en 1942 à Johannesburg, il participe, dès 1944, à l'African National Congress (ANC), parti modéré et non violent de la bourgeoisie noire. Celui-ci prône la résistance à la politique raciste du gouvernement, qui a été conquis par le Parti National Afrikaner en 1948, et qui instaure « l'Apartheid », c'est-à-dire la domination des Blancs sur les autres ethnies sud-africaines (Métis, Bantous et Indiens).

    Le 21 Mars 1960, des militants brûlent pacifiquement, devant le commissariat de la ville de Sharpeville, des passeports intérieurs, institués pour les seuls noirs dans les transports en commun. Interprétant mal un mouvement de foule, la Police tire sans sommation et fait 79 morts et 178 blessés. Ce sera le début de la résistance armée des noirs. Mandela fonde alors, dans la clandestinité, le réseau Umkhonto we Sizwe, prônant l'action armée. Il sera bien sûr arrêté et condamné à 5 ans de travaux forcés puis, en 1964, à la prison à vie pour subversion.

    Il restera 26 ans en prison, toujours en contact avec ses militants, jusqu'à ce que le Président Frederick Willem de Klerk supprime l'interdiction d'existence qui pèse sur l'ANC et lui permette ainsi, le 11 Février 1990, d'être libéré. Klerk fera même appel à lui pour instaurer un régime de transition vers la fin de l'Apartheid. Les deux hommes obtiennent alors, en 1993, le Prix Nobel de la Paix.

    En Avril 1994, des élections, pour la première fois démocratiques, sont organisées. Elles seront remportées largement par l'ANC et Nelson Mandela sera élu Président de la République d'Afrique du Sud, le 09 Mai 1994. Il prêtera serment devant un parterre international huppé, venu à Pretoria pour le féliciter. Le nouveau gouvernement qu'il forme en réunissant l'ANC, le Parti National et le Parti Zoulou, est multiracial. Ses deux vice-présidents sont Mbeki et de Klerk.

    Il sera davantage un Chef d'Etat qu'un chef de gouvernement, rôle qu'il confie à Thabo Mbeki, mais il redonne une légitimité internationale à l'Afrique du Sud qu'il donne en exemple pour ce qui est de la réconciliation nationale. Ainsi, l'Afrique du Sud qui avait été exclue des Jeux Olympiques en 1968, pour cause d'Apartheid, fait-elle sa réapparition, et de quelle manière, en remportant la finale de la coupe du monde de Rugby, en 1995, face à la Nouvelle-Zélande.

    Comme il s'y était engagé, Mandela n'est pas candidat à un second mandat et Thabo Mbeki lui succède en 1999. Dès lors, s'appuyant sur sa Fondation, il se consacre à ses combats pour les valeurs qui lui tiennent à cœur et devient médiateur pour toute l'Afrique. Son autobiographie « Long Walk to Freedom » sera largement acclamée.

    Après son divorce d'avec Winnie, il se remarie avec la veuve de l'ancien Président du Mozambique. Le 06 Janvier 2005, il annonce publiquement le décès de son fils, Makgatho Mandela, des suites du Sida, rompant ainsi avec un tabou. De nombreuses familles, personnalités et politiques compris, avaient caché jusqu'alors cette maladie, considérée comme une honte. Par son geste, il fait comprendre à tous que c'est une maladie ordinaire.

    Toute sa vie, qu'il aura passée souvent emprisonné, ce petit homme souriant, surnommé « le Gandhi de l'Afrique » aura donné à son pays et au monde une grande leçon de courage et d'abnégation digne. Comment ne pas applaudir à des phrases comme « ...être libre, ce n'est pas seulement se débarrasser de ses chaînes, c'est vivre d'une façon qui respecte et renforce la liberté des autres ».

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    Ayant décollé de l'aérodrome du Bourget, le 08 Mai 1927, à bord de leur biplan Levasseur, baptisé « L'Oiseau blanc », les deux As de l'aviation, héros de la première guerre mondiale, Charles Nungesser, 35 ans, et François Coli, sont aperçus au dessus de l'Irlande puis aux abords de Terre Neuve, au Canada, à l'issue d'une des toutes premières tentatives de traversée de l'océan Atlantique, sans escale. C'est un exploit et le journal parisien « La Presse » s'empresse déjà d'en faire sa Une du 09 Mai matin. Mais on guette longtemps leur arrivée à New York, en vain. Ils ont disparu. Sans doute, ont-ils consommé trop de carburant par la route Nord et avaient-ils l'intention de rejoindre Québec. Des débris et un moteur d'avion du même modèle seront retrouvés dans le Maine, quelques années plus tard. Le pari était à deux doigts d'être gagné.

    C'est Charles Lindbergh, 25 ans, qui aura les honneurs, 13 jours plus tard, en réussissant cette traversée, dans l'autre sens, de New York au Bourget, à bord de son célèbre « Spirit of Saint-Louis ». 6.300 km à la vitesse de 180 km/h, seul et sans radio, il y a de quoi s'ennuyer.

    C'est aussi un 08 Mai, en 1991 cette fois, que le navire d'exploration sous-marine Deep See  de la compagnie Scientific Search Project de New York signale qu'il a détecté la présence de plusieurs avions, dans le Triangle des Bermudes. Tout le monde en est sûr, ce sont les 5 Gruman Avenger TBM (Torpedo Bomber Medium) de l'Escadrille 19 qui ont disparu depuis leur dernière mission, le 05 Décembre 1945, au large de la Floride. Selon le Deep See, qui cherchait en fait un galion espagnol, les appareils sont groupés à l'intérieur d'un rayon de 1,5 km par des fonds de 250 mètres. Tout concorde.

    Les cinq puissants appareils monomoteurs composant cette Patrouille 19 avaient décollé de la base de Fort Lauderdale, au Nord de Miami, pour un vol d'environ deux heures d'entraînement de bombardement , sur une épave de navire servant de cible, au large de la Floride. Le groupe d'élèves pilotes et mécaniciens, 14 au total, est dirigé par le lieutenant instructeur Charles Caroll Taylor qui est en contact radio avec la base. A 19 h 04, la patrouille envoie son dernier message, alors qu'il fait déjà nuit depuis longtemps. Puis plus rien.

    Vingt minutes après cet appel, un hydravion Martin PBM Mariner décolle pour leur porter secours mais, au bout d'une demi-heure, il est victime d'une explosion et disparaît à son tour, sous les yeux de l'équipage du navire SS Gaines Mill qui rapporte l'incident mais ne trouvera qu'une flaque de carburant sur les lieux. Deuxième disparition au même endroit. Mais l'Armée américaine n'en fait pas la publicité.

    La mésaventure de cette escadrille sera ensuite rapportée, en 1962, dans un article écrit par Allen Eckert, sous le titre « Le mystère de la patrouille perdue ». Voilà un beau titre pour la naissance d'une légende, car c'en est une. S'il y a bien une patrouille de 5 Avenger qui a disparu, la cause en est toute simple :

    Les 5 bombardiers torpilleurs du lieutenant Taylor étaient équipés de manière rudimentaire, par rapport à ceux d'aujourd'hui et on naviguait encore au « Cap-montre » à l'époque. Or, l'instructeur ( on a peine à le croire ) avait oublié sa montre sur son lit et l'avion n'en possède pas. De plus, il a mal intégré la dérive du vent, 45 nœuds de travers, c'est beaucoup, et il a été chassé au large sans passer à la verticale de sa cible. Désorienté, il annonce une panne de compas et le survol des îles Key's, alors qu'il croise l'île Andros, aux Bahamas, très à l'Est. Il met alors le cap vers la Floride qu'il croit au Nord mais il l'a déjà dépassée et file vers les profondeurs de l'Atlantique. A court de carburant, il lance son dernier message et tente un amerrissage collectif, en vain.

    Depuis, d'innombrables récits vont s'appuyer sur cette légende du triangle des Bermudes, joignant Floride, Porto-Rico et Bermudes où de nombreux accidents ont effectivement eu lieu. Triangle maudit pour les avions mais aussi pour les navires. Nombre de « vaisseaux-fantômes » vont peupler l'imaginaire d'écrivains peu soucieux de la réalité mais qui en relateront les tragédies avec force détails. De 1945 à 1975, une quarantaine d'avions et une cinquantaine de bateaux auraient disparu sans lancer d'appel de détresse, selon Gaddis d'Argosy Magazine. On parle d'extraterrestres ou de l'Atlantide. Il est facile d'attiser la peur et la naïveté du lecteur.

    Les épaves repérées en 1991 sont celles d'appareils abîmés en mer, de façon séparée les uns des autres, et ne sont pas celles de la Patrouille 19 qui doivent s'être enfoncées dans les abysses.

    Ce qui m'étonne le plus dans cette disparition collective n'est pas tant la panique qui a du gagner le leader que le manque de réaction incompréhensible des élèves de la patrouille, dont l'un au moins aurait du se rendre compte de l'erreur de navigation et s'imposer.

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