• Le Vol 19 ne répond plus.

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    Ayant décollé de l'aérodrome du Bourget, le 08 Mai 1927, à bord de leur biplan Levasseur, baptisé « L'Oiseau blanc », les deux As de l'aviation, héros de la première guerre mondiale, Charles Nungesser, 35 ans, et François Coli, sont aperçus au dessus de l'Irlande puis aux abords de Terre Neuve, au Canada, à l'issue d'une des toutes premières tentatives de traversée de l'océan Atlantique, sans escale. C'est un exploit et le journal parisien « La Presse » s'empresse déjà d'en faire sa Une du 09 Mai matin. Mais on guette longtemps leur arrivée à New York, en vain. Ils ont disparu. Sans doute, ont-ils consommé trop de carburant par la route Nord et avaient-ils l'intention de rejoindre Québec. Des débris et un moteur d'avion du même modèle seront retrouvés dans le Maine, quelques années plus tard. Le pari était à deux doigts d'être gagné.

    C'est Charles Lindbergh, 25 ans, qui aura les honneurs, 13 jours plus tard, en réussissant cette traversée, dans l'autre sens, de New York au Bourget, à bord de son célèbre « Spirit of Saint-Louis ». 6.300 km à la vitesse de 180 km/h, seul et sans radio, il y a de quoi s'ennuyer.

    C'est aussi un 08 Mai, en 1991 cette fois, que le navire d'exploration sous-marine Deep See  de la compagnie Scientific Search Project de New York signale qu'il a détecté la présence de plusieurs avions, dans le Triangle des Bermudes. Tout le monde en est sûr, ce sont les 5 Gruman Avenger TBM (Torpedo Bomber Medium) de l'Escadrille 19 qui ont disparu depuis leur dernière mission, le 05 Décembre 1945, au large de la Floride. Selon le Deep See, qui cherchait en fait un galion espagnol, les appareils sont groupés à l'intérieur d'un rayon de 1,5 km par des fonds de 250 mètres. Tout concorde.

    Les cinq puissants appareils monomoteurs composant cette Patrouille 19 avaient décollé de la base de Fort Lauderdale, au Nord de Miami, pour un vol d'environ deux heures d'entraînement de bombardement , sur une épave de navire servant de cible, au large de la Floride. Le groupe d'élèves pilotes et mécaniciens, 14 au total, est dirigé par le lieutenant instructeur Charles Caroll Taylor qui est en contact radio avec la base. A 19 h 04, la patrouille envoie son dernier message, alors qu'il fait déjà nuit depuis longtemps. Puis plus rien.

    Vingt minutes après cet appel, un hydravion Martin PBM Mariner décolle pour leur porter secours mais, au bout d'une demi-heure, il est victime d'une explosion et disparaît à son tour, sous les yeux de l'équipage du navire SS Gaines Mill qui rapporte l'incident mais ne trouvera qu'une flaque de carburant sur les lieux. Deuxième disparition au même endroit. Mais l'Armée américaine n'en fait pas la publicité.

    La mésaventure de cette escadrille sera ensuite rapportée, en 1962, dans un article écrit par Allen Eckert, sous le titre « Le mystère de la patrouille perdue ». Voilà un beau titre pour la naissance d'une légende, car c'en est une. S'il y a bien une patrouille de 5 Avenger qui a disparu, la cause en est toute simple :

    Les 5 bombardiers torpilleurs du lieutenant Taylor étaient équipés de manière rudimentaire, par rapport à ceux d'aujourd'hui et on naviguait encore au « Cap-montre » à l'époque. Or, l'instructeur ( on a peine à le croire ) avait oublié sa montre sur son lit et l'avion n'en possède pas. De plus, il a mal intégré la dérive du vent, 45 nœuds de travers, c'est beaucoup, et il a été chassé au large sans passer à la verticale de sa cible. Désorienté, il annonce une panne de compas et le survol des îles Key's, alors qu'il croise l'île Andros, aux Bahamas, très à l'Est. Il met alors le cap vers la Floride qu'il croit au Nord mais il l'a déjà dépassée et file vers les profondeurs de l'Atlantique. A court de carburant, il lance son dernier message et tente un amerrissage collectif, en vain.

    Depuis, d'innombrables récits vont s'appuyer sur cette légende du triangle des Bermudes, joignant Floride, Porto-Rico et Bermudes où de nombreux accidents ont effectivement eu lieu. Triangle maudit pour les avions mais aussi pour les navires. Nombre de « vaisseaux-fantômes » vont peupler l'imaginaire d'écrivains peu soucieux de la réalité mais qui en relateront les tragédies avec force détails. De 1945 à 1975, une quarantaine d'avions et une cinquantaine de bateaux auraient disparu sans lancer d'appel de détresse, selon Gaddis d'Argosy Magazine. On parle d'extraterrestres ou de l'Atlantide. Il est facile d'attiser la peur et la naïveté du lecteur.

    Les épaves repérées en 1991 sont celles d'appareils abîmés en mer, de façon séparée les uns des autres, et ne sont pas celles de la Patrouille 19 qui doivent s'être enfoncées dans les abysses.

    Ce qui m'étonne le plus dans cette disparition collective n'est pas tant la panique qui a du gagner le leader que le manque de réaction incompréhensible des élèves de la patrouille, dont l'un au moins aurait du se rendre compte de l'erreur de navigation et s'imposer.

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