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    Lorsqu'à 16 ans, en 1861, bel adolescent romantique, Ludwig Otto Frederik Wilhem von Wittelsbach, le futur Louis II de Bavière, se rend à l'Opéra pour entendre « Lohengrin », il éprouve un choc émotionnel qui va le transformer en mécène au profit de l'auteur Richard Wagner qu'il va aussitôt revoir dans « Tannhaüser » et protéger toute sa vie. A 18 ans, montant sur le trône de son père Maximilien II de Bavière, Louis n'entend rien à la politique et fuit la société que son éducation recluse et stricte lui a peu donné l'occasion de fréquenter. Aimant la solitude, il ne concédera qu'un amour platonique pour sa cousine "Sissi", Elisabeth impératrice d'Autriche et une indifférence pour sa fiancée Sophie de Bavière, soeur de Sissi.

    Souhaitant revivre le monde de Tannhaüser dans la vraie vie, il fait entamer la construction du château de Neuschwanstein puis, ébloui par la magnificence de Versailles, il songe à en reproduire la beauté à Linderhof. Ce sera finalement sur une île qu'il érigera son petit Versailles puis d'autres châteaux tout aussi extravagants.

    Mais le monde bouge autour de lui et comme il ne se passionne pas pour la politique, son chancelier lui conseille de s'allier à l'Autriche en 1866 contre les Prussiens qui rêvent d'une grande Allemagne. Erreur, ce sera la dure défaite de Sadowa. Il change alors de chancelier mais le nouveau est favorable à une alliance avec la Prusse. Bonne pioche, cette fois, car la Bavière participera ainsi à l'écrasement de la France en 1870 et intégrera une Allemagne naissante sous la domination du chancelier Bismarck.

    On a oublié que ce roi, qui haïssait la guerre, voulait à sa manière le bien de ses sujets, a créé l'équivalent d'une Croix rouge allemande, a construit la synagogue de Munich et le théâtre wagnérien de Bayreuth. L'histoire ne retient que le passage d'un roi fou ou illuminé qui a construit des châteaux inutiles. La vérité est plus complexe, comme toujours. La construction de ses châteaux, justement, a créé des emplois pendant des dizaines d'années.

    Le 13 Juin 1886, alors qu'il n'a que 41 ans et n'est pas malade, on découvre son corps inerte à côté de son médecin, dans le lac du parc de Berg, derrière le château où des Munichois venaient de l'incarcérer de force. A-t-il voulu se suicider, après avoir étranglé son médecin ? A-t-il voulu s'évader en bateau de ce lieu de détention, avec la complicité de ce même médecin, et les choses auraient mal tourné ? Je penche plutôt, avec d'autres historiens, pour le complot ou le coup d'Etat en douceur, donc pour l'assassinat. En effet, la famille de son oncle Léopold, le Prince Luitpold, avait fondé de grands espoirs d'accès au trône, lorsque le père de Louis, le roi Maximilien II n'avait pas encore d'enfant, alors que Léopold avait déjà une descendance. Espoirs déçus avec la naissance de Louis puis, 3 ans après, de Othon, son jeune frère. « Aujourd'hui mon fils, tu n'es plus rien ! » dira la femme de Léopold en soulevant son fils du berceau.

    Or, voici que Louis II, ce roi solitaire, plus féru d'art architectural, de musique et de littérature qu'impliqué dans les affaires du royaume, qu'on juge homosexuel puisqu'il a repoussé une fiancée, dépense toute son énergie et les deniers de la Bavière en de vaines constructions médiévales. On va le faire passer pour fou et prendre sa place. Pour assurer le coup, son frère Othon, second prétendant, est interné. Une commission d'aliénistes, avec un psychiatre munichois réputé, Bernhard von Gudden, est désignée pour vérifier son état de démence et on l'interne au château de Berg, au Sud de Munich. Sa destitution est officiellement prononcée le 09 Juin 1886 et, curieusement, son oncle Léopold prend aussitôt la régence, dès le 10 Juin, comme s'il y était préparé. Trois jours après, le roi Louis II est trouvé mort, dans des circonstances vite étouffées.

    Elle me semble bien juste la maxime populaire qui dit « Quand on veut tuer son chien, on l'accuse de la rage ». Mon cher Ludwig, plus jamais, je ne dirai que tu étais fou.

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    Au « bon » temps de la Révolution française, un vent de folie s'était emparé des nouveaux dirigeants. Le 22 Septembre 1792, la Convention ( Assemblée ) révolutionnaire proclame la République ( la Première ). Exit la Royauté, Louis XVI sera condamné et guillotiné le 21 Janvier 1793. C'est la liesse pour les Sans-culottes et, à une époque où on accoure sur la place du marché pour voir écarteler un voleur ou « raccourcir » un manant, l'établissement de la « Grande Terreur » qui voit disparaître, sans jugement, Lavoisier, Malesherbes, André Chenier, Danton ( voir ici ), etc ... ne surprend pas le citadin.

    Dans ce monde de brutes, un décret du 18 floréal an II ( 07 Mai 1794 ), adopté par la Convention montagnarde, instaure un calendrier de fêtes républicaines, en lieu et place des fêtes catholiques et marquant les valeurs dont se réclame la République. Cependant, pour tempérer les tendances athées des ultra-révolutionnaires qui appellent à la destruction des églises en les transformant en Temples de la Raison, Maximilien de Robespierre établit le « culte de l'Etre Suprême ». Il s'agit, selon lui, d'une religion naturelle, déiste, indépendante de tout clergé, en prise directe avec Dieu et reconnaissant l'immortalité de l'âme. Ce culte, inspiré par Jean-Jacques Rousseau et exercé lors des fêtes citoyennes, doit promouvoir les valeurs de civisme, de fraternité, d'amitié et de bonheur.

    Pour marquer cette nouvelle ère, Robespierre instaure une « Fête de l'Etre suprême », le 20 prairial an II ( 08 Juin 1794 ), des Tuileries au Champ de Mars qui sera imitée dans pratiquement toutes les régions françaises. Ce jour-là, marchant seul devant des députés à moitié convaincus, arborant une écharpe tricolore, il dépose un bouquet de fleurs devant la statue de la Sagesse ( ça me rappelle Mai 1981 ) puis met le feu aux mannequins qui symbolisent l'Athéisme, l'Ambition, l'Egoïsme et l'Hypocrisie.

    Mais l'unité morale derrière la Convention ne prend pas corps, au contraire et Robespierre doit intensifier la Terreur pour éliminer, y compris dans son propre camp, les opposants aux mesures décrétées par le Comité de Salut public et qu'imposent la situation intérieure chaotique et les menaces nombreuses aux frontières. C'est ainsi que la loi du 22 prairial ( 10 Juin 1794 ) réorganise la justice révolutionnaire en supprimant la défense et l'interrogatoire préalable des accusés, ne laissant au tribunal que le choix entre l'acquittement et la mort. En 2 mois, 1.200 exécutions auront lieu rien qu'à Paris.

    Toutes ces mesures radicales ne plaisent pas et des cris de « A bas le tyran » commencent à fuser. En Juillet ( 09 thermidor ), les députés craignant d'être à leur tour victimes de la terreur, mettent en minorité Robespierre qui sera accusé puis dirigé, lui aussi vers l'échafaud qu'il avait si souvent désigné comme sentence à ses adversaires. En Octobre 1795, la Convention sera dissoute et laissera place au Directoire.

    Comme quoi, à trop vouloir faire la fête avec des outils dangereux, on peut facilement se retrouver la cible de son propre fusil.

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    Les pays scandinaves sont étonnants, presque fascinants. L'union du Danemark et de la Norvège, obtenue par alliance, dès 1380, formera « l'Union de Kalmar », en 1397, par ajout de la Suède (qui possédait l'actuelle Finlande). Le Danemark (le plus peuplé à l'époque) sera dominant jusqu'à l'explosion de cette union en 1523. Après les batailles napoléoniennes, en 1814, le royaume Dano-norvégien doit céder la Norvège à la Suède qui s'était émancipée. La Norvège renâcle, adopte une constitution et déclare son indépendance au sein d'un royaume dont le souverain est le danois Christian-Fréderic. Un compromis est alors trouvé sous la forme d'une « Union personnelle » qui reconnaît les deux royaumes mais avec un seul monarque commun. ( Si vous êtes perdus, c'est normal, c'est compliqué ). On a donc, en 1814, une Union Suède-Norvège qui rassemble deux royaumes distincts sous le statut d'une Union personnelle, où la Suède est leader. Ouf !

    A la fin du XIXème siècle, une conscience nationale émerge, en Norvège. On se sent prêt à redevenir souverain. Le 07 Juin 1905, le « Storting », Parlement, décide unilatéralement de ne plus reconnaître le roi Oscar II de Suède et le gouvernement démissionne, ce qui revient à dissoudre l'Union sous une seule couronne. Un référendum, demandé par la Suède, entérine cette décision. Un second établit une monarchie distincte, plutôt qu'une république. C'est le Prince Karl de Danemark qui accepte d'être roi, sous le nom de Haakon VII. Christian Michelsen sera Président du gouvernement.

    La Norvège, membre fondateur de l'ONU en 1945, de l'OTAN en 1949, intégrée à l'Espace Schengen, a refusé au cours de deux référendums, en 1972 et 1994, de rejoindre l'Union Européenne et elle continue d'utiliser sa propre monnaie. Elle est restée une monarchie constitutionnelle, à gouvernement parlementaire, nommé par le Roi. Sans faire partie de l'OPEP, la Norvège est le troisième exportateur de pétrole au monde, ce qui lui assure des revenus confortables.

    La Suède, monarchie parlementaire, est entrée dans l'Union Européenne le 1er Mars 1994 mais n'a pas, non plus, adopté l'Euro comme monnaie. L'exploitation du bois, du fer, de la pêche, de l'hydroélectricité et les industries mécaniques (Volvo, Saab, Electrolux) lui assurent une économie saine.

    La Finlande, enfin, abandonnée à la Russie en 1809, profitera des évènements révolutionnaires russes de 1917 pour obtenir son indépendance, à l'instar de ses voisins baltes. Contrairement aux pays voisins à son Ouest, la Finlande est une démocratie parlementaire, avec un Président de la République, un gouvernement et un Parlement. Ayant adhéré à l'Union Européenne en 1995, elle adopte l'Euro comme monnaie.

    Il est regrettable, quand même, que dans cette importante zone d'influence scandinave, parmi ces trois pays nordiques, il n'y ait qu'un membre OTAN et deux membres Union Européenne seulement.

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    Alors que Barak Obama vient de remporter l'investiture démocrate, un autre sénateur américain, il y a exactement 40 ans, venait lui aussi de gagner les élections primaires de Californie. Mais pour lui, le chemin allait, malheureusement, s'arrêter là.

    Sénateur de l'Etat de New York depuis 1964, après avoir été l'Attorney General (Justice) de son défunt frère et Président JFK, Robert Francis Kennedy, dit Bob, est assassiné, lui aussi, à Los Angeles, par un Palestinien, Sirhan Sirhan, qui tire plusieurs coups de revolver, le 05 Juin 1968, pour, dira-t-il, le punir d'avoir apporté son soutien à Israël dans la guerre des Six Jours. Bob venait juste de remporter les primaires démocrates de Californie, auxquelles il s'était présenté à la suite de l'annonce du Président Lyndon Johnson, affaibli par la guerre du Viet-Nam, de ne plus se représenter. Bob décèdera le lendemain, 06 Juin 1968, à 43 ans.

    Comme l'assassinat de John Fridgerald Kennedy, le 22 Novembre 1963, à Dallas, ce meurtre est aussitôt sujet à controverses. Sirhan a tiré de face mais le médecin légiste aurait retrouvé une balle mortelle entrée dans la nuque du candidat. Alors, un ou plusieurs tireurs, acte isolé ou complot ? Les mêmes questions qu'au Texas, 5 ans auparavant ressurgissent.

    Bobby laissera 11 enfants à sa veuve Ethel Skakel, qui auront des destins plus ou moins tragiques. Et petit à petit, l'idée d'une malédiction des Kennedy va prendre corps, renforcée à chaque accident ... et ils seront nombreux.

    Tout commence avec les grands-parents de John Kennedy. Son arrière-grand père Patrick meurt à 35 ans du Choléra et sa grand-mère Josie est responsable de la noyade de sa petite sœur. Elle perdra aussi, pour alcoolisme, deux frères irlandais, de 21 et 25 ans. En 1920, Joe, le père de John, échappe à un attentat qui fera 38 morts. Rosemary, la sœur de John, subit une lobotomie, à 24 ans, qui la rendra handicapée mentale. Elle sera cachée jusqu'à la fin de ses jours. Le frère aîné de John, Joe junior, meurt à 29 ans, dans l'explosion de son avion au dessus de la Manche, dans une mission secrète pendant la seconde guerre mondiale, puis c'est le tour de sa sœur, Kick, qui meurt à 28 ans dans le crash de son avion en Ardèche, en 1948. C'est aussi dans le crash d'un avion que périrent, en 1955 dans l'Oklahoma, les parents de l'épouse de Bob Kennedy. En 1963, Jackie Bouvier Kennedy, épouse de John, perd un second enfant en bas âge mais, surtout, elle voit la cervelle de son Président de mari lui sortir du crâne, lors de l'attentat par balles de Dallas. JFK avait 46 ans. L'année suivante, Ted, le frère de John, est sorti miraculeusement de l'avion crashé qui l'emmenait à un meeting. Il n'aura que quelques vertèbres brisées. George, le beau-frère de Bob, aura moins de chance, lui, car il sera tué dans un accident d'avion, en 1966 dans l'Ohio. Peu de temps après, un enfant de 6 ans est éjecté de la voiture de la fille de ce même George et meurt.

    Et les accidents continuent. Le 05 Juin 1968, on l'a dit, Bob Kennedy est assassiné de plusieurs balles en Californie. Un an plus tard, Edward Ted Kennedy, le frère de John, perd le contrôle de son Oldsmobile qui tombe dans un cours d'eau. Mary, sa passagère, meurt noyée mais Ted ne prévient la police que le lendemain après avoir essayé d'étouffer l'affaire. Ce sera la fin de sa carrière politique. En 1973, un nouvel accident d'avion à Athènes et c'est Alexander, le fils d'Onassis et de Jackie Kennedy, qui meurt à 24 ans. Même année, un accident de jeep dans le Massachusetts et c'est Joseph, fils de Bob, qui blesse sa passagère, paralysée à vie. Même année encore, le fils de Ted, âgé de 12 ans, est amputé de la jambe droite, suite à un cancer des os. En 1975, on soupçonne fortement deux neveux de la veuve de Bob de l'assassinat d'une jeune fille de 15 ans, dans le Connecticut. Un autre neveu, Michael, percute en voiture deux policiers, en 1978 et s'enfuit. Un poteau téléphonique l'arrête. Il est drogué. En 1983, Bob junior est découvert inconscient, une aiguille dans le bras, dans les toilettes d'un avion. David, un autre fils de Bob, décède à 28 ans, d'une overdose en 1984. Christina Onassis, 37 ans, est retrouvée morte, en 1988, dans un club privé de Buenos-Aires. William, un neveu de John Kennedy, est accusé d'un viol à Palm Beach, en 1991. Michael, le fils de Bob, se tue dans un accident de ski, dans le Colorado, en 1997. Deux ans plus tard, John-John, le fils de John et Jackie, qui avait salué, gamin, la dépouille de son père assassiné, se tue en avion, à 38 ans, avec son épouse et la sœur de celle-ci, dans le Massachusetts. Enfin, Robert, le beau-fils du compagnon de Jackie, figure parmi les passagers du vol 77 d'American Airlines qui s'est écrasé sur le Pentagone, le 11 Septembre 2001, de triste mémoire.

    On n'ose même plus évoquer le destin tragique de l'amie très intime de John et Bob Kennedy, Marilyn Monroe, qui décède d'une overdose de barbituriques, à 36 ans, en 1962. Suicide ou complot, là aussi ?

    Tous ces bels gens aimaient trop la vie et la vivaient à 100 à l'heure, à l'excès parfois, au mépris du danger souvent, surexposés toujours. Alors malédiction, fatalité ou inconscience ?

    Heureusement, chacun garde son intime conviction.

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    Aussitôt après la création de l'Etat d'Israël, les pays arabes voisins, qui n'en veulent pas, vont lancer la première confrontation, en 1948-1949, suivie de celle de Suez en 1956. Mais c'est la troisième tentative d'écrasement de l'Etat hébreu, en 1967, qui sera la perte de leur cause et leur plus grande humiliation.

    Après toute une série de provocations arabes, Israël attaque préventivement l'Egypte, le 05 Juin 1967, et se rend maître de la région en quelques jours. C'est la « Guerre des six jours ».

    En Avril déjà, après moult accrochages, une escarmouche à la frontière avec la Syrie, suite à des tentatives de détournement de l'eau du Jourdain, s'était soldée par la perte de 6 Mig 21 syriens et 1 Mystère israélien. Le président Egyptien, Gamal Abdel Nasser, confiant dans le soutien soviétique, fait monter la pression en fermant aux Israéliens l'accès du détroit de Tiran, qui commande le débouché du port israélien d'Akaba vers l'océan indien. Le 14 Mai, il envoie deux divisions dans le Sinaï et demande le retrait des observateurs de l'ONU, en poste à Charm-el-Cheik et à Gaza. Puis, le 04 Juin, l'Irak rejoint le pacte militaire qui unit déjà Egypte, Syrie et Jordanie. « Notre objectif est clair » dira son Président, « rayer Israël de la carte ».

    C'en est trop pour l'étoile de David qui ordonne au ministre de la Défense, Moshe Dayan, le héros de Suez, et aux généraux dont Itzak Rabin, de lancer l'attaque surprise qu'ils piaffaient de déclencher. Le 05 Juin à l'aube, les 40 Mirage III et Super-Mystère vont anéantir, en deux vagues et une matinée, 400 Mig et Tupolev de l'aviation égyptienne sur ses bases.

    La supériorité aérienne acquise, Tsahal ( l'Armée israélienne ) peut, dès lors, se lancer dans le désert du Sinaï et la bande de Gaza. Les troupes égyptiennes sont dispersées et se replient dans une complète débandade meurtrière.

    Non averti de la disparition de l'aviation égyptienne, le roi Hussein de Jordanie ne respecte pas le pacte de non agression avec Israël et attaque, à son tour, par l'Est. La riposte sera immédiate et les avions Hawker Hunter jordaniens anéantis, au sol. Le 09 Juin, Tsahal monte à l'assaut du Golan, le plateau syrien d'où l'artillerie est en mesure de bombarder impunément les plaines de Galilée.

    Les gains territoriaux de l'Etat hébreu sont considérables : au Sud, Gaza et la péninsule du Sinaï sont occupés avec la base égyptienne de Charm-el-Cheik, au Nord, le plateau du Golan est enlevé aux Syriens et à l'Est, la Cisjordanie et la partie orientale de Jérusalem passent sous contrôle israélien. Les six jours de guerre auront fait 680 morts israéliens contre 21.000 morts arabes et 2.560 blessés israéliens contre 45.000 blessés du côté arabe.

    Grisée par sa victoire, Israël plonge dans une euphorie sans précédent, confortée par le soutien clair des Etats-Unis. Les juifs sont, en effet, revenus sur les Lieux Saints bibliques, le mur des Lamentations à Jérusalem, le caveau des Patriarches à Hébron, le tombeau de Joseph à Naplouse et ils ont l'intention d'y rester, en dépit des injonctions de la résolution 242 du Conseil de sécurité de l'ONU qui exige le retrait israélien des territoires occupés. Bien au contraire, c'est la politique de colonisation qui va se mettre en place.

    Malgré quelques succès locaux, c'est l'humiliation pour les pays arabes. Une blague circule en Israël : deux généraux discutent « on n'a rien à faire » dit l'un, « faisons la guerre » dit l'autre, « et que fera-t-on l'après midi ? ».L'échec des nationalistes arabes, comme Nasser, et des baasistes syriens à vaincre Israël va entraîner un fort ressentiment qui se concrétisera dans la création de l'OLP ( Organisation de Libération de la Palestine ) et l'émergence de l'islamisme politique, souvent violent.

    Pourtant, la plupart des Israéliens et des Palestiniens, au fond d'eux-mêmes, espèrent toujours la conclusion d'un accord qui pourrait leur apporter la paix mais la solution ne semble pas plus accessible aujourd'hui qu'il y a 40 ans. Les haines et la méfiance entre les deux peuples sont profondes, la violence toujours présente.

    Sans doute, si les Israéliens avaient rendu rapidement les territoires occupés, après leur victoire éclair, la face du Moyen-Orient en eut été changée. On ne sait, aujourd'hui, combien d'années seront encore nécessaires pour que Israéliens et Palestiniens s'accordent pour vivre ensemble, côte à côte. Il n'y a pas d'autre solution. L'érection de murs est absurde.

    Voyez la vidéo.

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