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    Après avoir cru maintes fois pouvoir faire reculer le spectre de la guerre, après 1933, les Alliés ne peuvent accepter un nouvel affront et décident que l'attaque de la Pologne par les troupes hitlériennes ne restera pas impunie. La France déclare donc la guerre à l'Allemagne le 03 Septembre 1939. Mais rien ne se passe comme prévu, la ligne Maginot est contournée, les troupes en faction sont débordées par une armée mobile et cuirassée. C'est la surprise, l'incompréhension, la défaite brutale, l'exode. Bref, la honte en moins de 3 semaines.

    Le 14 Juin 1940, des troupes nazies impeccables défilent sur les Champs Elysées, dans un silence de mort, devant les emblèmes à croix gammée qui ont remplacé les drapeaux français, vite arrachés. Le lendemain, Paul Reynaud, président du Conseil, donne sa démission et le maréchal Pétain, le sauveur de Verdun, forme un nouveau gouvernement. Le 16 Juin, ce gouvernement, réfugié à Tours puis à Bordeaux, demande l'armistice. Hitler accepte l'armistice, le 22 Juin 1940 mais refuse les conditions de paix qui l'accompagnaient ( depuis quand est-ce le vaincu qui impose ses conditions ? ). La France sera désormais coupée en trois, le long d'une vraie ligne de démarcation, entre 1) une province rattachée à l'Allemagne ( Alsace et une partie de la Lorraine ) et qui fournira le produit de ses mines, 2) une moitié Nord sous domination nazie qui travaillera pour les usines du Reich et 3) une moitié Sud en zone libre qui devra régler des indemnités exorbitantes ( 20 millions de Marks par jour ) à l'occupant, entraînant une quasi pénurie de denrées, la disette, le marché noir et le système D ( comme débrouillardise ).

    La rencontre à Montoire-sur-le-Loir, entre Pétain et Hitler, le 24 Octobre, immortalisée par les photographes, consacre le début d'une ère de collaboration avec l'ennemi, préférable, aux yeux du vieux maréchal, à des millions de morts. Le nouvel « Etat français » à Vichy, qui prône pourtant « Travail, Famille, Patrie », va désormais fournir à l'occupant tout ce qu'il demande, argent, bras de travailleurs déportés, propagande, miliciens, éradication du mauvais Juif, journaux interdits, etc ...

    Fort heureusement, les Parisiens d'abord, les Provinciaux ensuite n'acceptent pas le fait accompli et installent une forme de plus en plus ouverte de résistance, par voie de presse puis par des actes de harcèlement, qui prendra son souffle originel dans la répression sanglante de la manifestation patriotique du 11 Novembre 1940, commémoration interdite par l'ennemi. D'ailleurs, un Général était de cet avis, depuis Londres où il avait lancé un appel, le 18 Juin, pour que se rassemblent toutes les forces de l'Empire puis de l'Alliance et que l'occupant soit chassé de la terre patrie. On n'avait donc pas perdu définitivement la guerre et des forces mécaniques encore supérieures pouvaient refouler la Wehrmacht hors des frontières.

    De plus en plus organisées, reconstituées à partir de l'Afrique et des maquis nationaux, ces forces de résistance auront une action tout à fait déterminante dans la reconquête du pays qui sera, malgré tout, effectuée pour l'essentiel, par les Anglo-Saxons, nos frères anglais, américains et canadiens.

    Quelles qu'aient été les consignes de tel ou tel gouvernement, voir l'ennemi défiler sur les Champs Elysées, Ah ça non, mon bon Monsieur, on ne laissera pas faire ça ! Résistons !

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    On passe aujourd'hui d'un continent à l'autre comme on change de ligne de métro. On a oublié combien furent périlleuses les premières tentatives de franchissement des océans ou des montagnes. Ouvrir et créer des lignes aériennes nouvelles, c'était du sport au début du siècle dernier. On pousse jusqu'à Casablanca puis Dakar. Costes et Bellonte traversent l'Atlantique, en 37 d'heures, pour atteindre le Brésil. Et c'est la Cordillère des Andes, avant le Pacifique, un morceau ! Les Andes et l'Amérique du Sud auront donné des frayeurs et du fil à retordre à nombre de pionniers, dont quelques héros de la première guerre mondiale.

    Si Antoine de Saint-Exupéry a écrit son livre « Terre des hommes », en 1939,  avec cette dédicace : « Mon camarade, je te dédie ce livre », c'est à Henri Guillaumet qu'il pense d'emblée, ce grand héros, comme lui, de l'Aéropostale. Comme leur patron, Didier Daurat, Saint-Ex admire le courage et le professionnalisme de son ami Guillaumet. Daurat dira d'ailleurs de ce dernier : « Je n'en ai pas connu de plus grand ».

    Lorsque, le vendredi 13 Juin 1930, il traverse les Andes pour la 92ème fois, à bord de son Potez 25, Guillaumet n'est pas inquiet du mauvais temps annoncé. Il en a tant vu déjà de ces météos de chien qui obligent à faire des détours ou à faire demi-tour même pour repiquer dans le col voisin. Mais, ce jour-là, la poisse l'entraîne à risquer un atterrissage de fortune au bord de la « Laguna Diamante ». Le sol irrégulier et l'épaisseur de la neige malmènent le Potez 25 F-AJDZ qui culbute au sol, et pivote sur le nez, avant de s'immobiliser.

    Le pilote, isolé en haute montagne, ne peut plus compter que sur lui-même. Ce sera alors une marche épuisante, pendant cinq jours et quatre nuits, sans manger ni dormir, les pieds en sang et gelés, jusqu'à une bergerie où il sera enfin aperçu, après une semaine de douleur où il manqua plusieurs fois d'abandonner. « Ma femme, si elle croit que je vis, croit que je marche. Les camarades croient que je marche. Ils ont tous confiance en moi. Et je suis un salaud si je ne marche pas ». Telles sont ses paroles, ainsi que Saint-Ex les rapporte dans son livre. Allongé dans le froid et la neige, à 4.000 mètres, il entrevoit un rocher à 50 mètres. « Si je me relève, je pourrai peut-être l'atteindre. Et si je cale mon corps contre la pierre, l'été venu, on le retrouvera ».

    Les villageois qui le recueillent ne croient pas qu'il est venu de si loin. « Es imposible ». Une légende est née. A Antoine de Saint-Exupéry, venu le rapatrier jusqu'à Buenos Aires, il déclare : « Ce que j'ai fait, je te le jure, jamais aucune bête ne l'aurait fait ».

    Le 27 Novembre 1940, alors que la seconde guerre mondiale n'a pas encore atteint les rives de la Méditerranée, son quadrimoteur Farman est abattu par un chasseur italien, au large de la Sicile. Guillaumet n'atteindra jamais la Syrie où il emmenait le Haut-commissaire de France au Levant. Il avait franchi 193 fois la cordillère des Andes sans ennui sérieux, la mer lui est fatale.

    On peut rendre hommage à cette poignée d'hommes, résolus et un brin aventuriers, qui vont animer la Compagnie Latécoère, plus tard Compagnie générale Aéropostale, laquelle donnera finalement naissance, en 1933, à Air France. Jean Mermoz, le premier à imposer les vols de nuit, sur son hydravion Croix du Sud, était de ceux-là. Sans oublier Marcel Reine, libéré des Maures du Sahara, Adrienne Bolland qui relie Mendoza à Santiago sur son Caudron G3, en 1921. Car les femmes aussi se mêlent à l'aventure, comme Amélia Earhart et, bien sûr, Hélène Boucher qui se lance dans les championnats ou Maryse Bastié.

    La plupart paieront de leur vie cette passion de l'aviation qui les animait, car la technique était loin d'être sûre. Dommage qu'on ne les donne plus en exemple aux jeunes de maintenant, gorgés de faux héros de télévision.

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    Non loin du Fort de Douaumont qui rassemble, à Verdun, les restes non identifiés de plus de 130.000 soldats français et allemands, au lieu-dit Ravin de la Dame, le Monument de « la Tranchée des baïonnettes » rappelle un épisode de la Grande guerre qui a beaucoup marqué les esprits.

    Le 12 Juin 1916, le 137° Régiment d'Infanterie de Fontenay-le-Comte occupe, avec ses soldats bretons et vendéens, le bord Sud du ravin de la Dame. La consigne est simple : « Résister sur place ». Installés dans des trous d'obus, les Poilus attendent que le bombardement, ininterrompu depuis 05 heures du matin, cesse pour monter à l'assaut de la tranchée adverse. Soudain un obus explose, au raz d'une tranchée du bois Morchée, et rabat un volume de terre tel que les 57 soldats d'une section sont ensevelis vivants. Seuls les canons des fusils, armés de leurs baïonnettes dépassent de l'amas de terre retombée.

    Après la guerre, la presse baptisa le lieu « la tranchée des fusils » car les baïonnettes n'étaient pas en place lorsque le site fut redécouvert puis on changea bientôt ce nom en « tranchée des baïonnettes » beaucoup plus évocateur et les photos firent le tour du monde. C'est ainsi qu'un riche banquier américain, Georges T. Rand, ému par l'événement, fit un don de 500.000 francs qui servit à l'édification, par l'architecte André Ventre, du mémorial que l'on peut voir aujourd'hui, au dessus de la tranchée. Celui-ci sera inauguré par le Président de la République, Alexandre Millerand, le 08 Décembre 1920.

    Dans le courant de l'année 1920, le Service des Sépultures de guerre et d'Etat civil de la 6° Région militaire fouille le site, lieu de mémoire des anciens du 137° R.I. Des exhumations sont effectuées et 21 corps découverts, allongés et désarmés. Aucun n'est debout, l'arme à la main. Parmi ces 21 soldats français, dont un lieutenant inconnu, 14 furent identifiés et enterrés dans le cimetière de Fleury puis dans la nécropole nationale de Douaumont. Les 7 soldats inconnus furent ré-inhumés dans la tranchée et des carcasses de fusils, garnies de baïonnettes aux lames brisées, plantées à proximité des croix latines en bois où ils reposent désormais. Fin de la légende.

    Car c'est bien une légende que ces 57 combattants ensevelis, au même instant, par une salve d'obus qui les recouvrit de terre. Les obus ne tombent jamais alignés et leur effet de souffle n'est pas comparable à une gigantesque pelleteuse qui rabat la terre de l'explosion, telle une charrue, sur une centaine de mètres. Les fusils, eux, ont bien été plantés verticalement dans la terre mais pour marquer l'emplacement des cadavres que les soldats regroupaient dans des boyaux inutilisés, servant de fosse commune, afin qu'on les retrouve plus tard, après l'offensive. Généralement, d'ailleurs, l'usage voulait qu'on les plantât crosse en l'air mais il est vraisemblable aussi que, dans la précipitation et le stress du combat, quelques fusils aient été déposés debout, le canon vers le haut. On agissait ainsi avec ses propres soldats mais aussi avec ceux de l'ennemi, quand on les dépassait, car il fallait rapidement enterrer les corps.

    Plusieurs versions opposent quand même les rapporteurs des combats de ce 12 Juin. D'aucuns disent qu'un poilu vendéen, le sergent Victor Denis, excédé par les assauts allemands et les bombardements répétés, aurait planté les fusils des blessés de la veille ( qu'ils n'avaient pas emporté sur les civières ), en les alignant comme pour une préparation d'assaut pour simuler à l'ennemi un nombre plus important de soldats prêts au combat. D'autres pensent que les soldats avaient posé leurs fusils sur le bord de la tranchée, pour jeter les grenades dont ils avaient les bras chargés. D'autres enfin, comme le Lieutenant abbé Polimann, disent que ce sont les soldats allemands, eux-mêmes, qui ont dressé les fusils des morts qu'ils rencontraient dans leur progression, pour qu'on les retrouve. Ils versaient ensuite pieusement de la terre sur ces tombes improvisées.

    Quoiqu'il en soit, même s'il n'y a pas eu d'hommes debout, ensevelis le fusil à la main, il y a quand même eu des combats inhumains, dans la boue et les éclats d'obus que les soldats des deux camps devaient endurer sans relâche et sans s'attendrir sur ceux qui tombaient ou gémissaient auprès d'eux. Légende ou pas, il est bon que ce monument de la « Tranchée des baïonnettes » nous invite au recueillement et au respect envers nos anciens qui sont morts pour que vive notre liberté.

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    Alors que tous les médias rappellent la disparition, il y a tout juste 20 ans, du grand navigateur français Eric Tabarly, en Juin 1998, l'anniversaire d'un autre géant des mers doit être célébré aujourd'hui. Le 11 Juin 1910, en effet, naissait Jacques-Yves Cousteau, celui qui allait ouvrir, pour nous, le grand livre du monde sous-marin. Après des études au Collège Stanislas, le jeune Cousteau entre à l'Ecole Navale de Brest pour devenir officier de marine. Affecté à Toulon, sur le Condorcet, il vit ses premières expériences sous-marines, grâce à des lunettes Fernez, puis part en missions à Shangai, au Japon et en URSS.

    Pendant la seconde guerre mondiale, Cousteau tourne, avec des amis, dont Philippe Tailliez, un pionnier de la plongée, quelques films documentaires sous les mers, qui seront primés. Il en profite pour expérimenter et améliorer de nouveaux scaphandres que lui présente un ami ingénieur mais il n'oublie pas sa patrie, participe au bombardement de Gênes et monte une opération commando contre les services d'espionnage Italiens qui lui vaudra d'être décoré pour faits de guerre.

    En 1946, Cousteau et Tailliez montrent leur film « Epaves », tourné en 1943, à l'Amiral Lemonnier. Celui-ci les charge de mettre en place, pour la Marine nationale, le GRS qui deviendra GERS, Groupement d'Etudes et de Recherches Sous-marines. C'est cette structure et les navires qui y sont associés qui permettront à Cousteau de créer l'archéologie sous-marine moderne et scientifique. Il aura l'idée d'un scaphandre autonome, avec détendeur. Des campagnes en Méditerranée, avec le cinéaste Marcel Ichac, il ramènera le film « Carnets de plongée » qui sera primé au festival de Cannes en 1951.

    Ayant quitté la Marine, Cousteau fonde en 1950, les Campagnes océanographiques françaises, et entame ses explorations sous toutes les mers et grands fleuves du globe, Amazone par exemple, depuis un bateau qui deviendra mythique, la Calypso, ex-dragueur de mines. En même temps, il est directeur du Musée océanographique de Monaco.

    Pendant ses voyages, il produit de nombreux films qui feront réellement connaître les fonds sous-marins au monde entier. «  Le Monde du silence » réalisé avec Louis Malle, en 1956, en est l'exemple type. Il crée des soucoupes capables de descendre à des profondeurs de plus en plus grandes, s'oppose avec succès à l'enfouissement de déchets radioactifs sous la mer, obtient de Castro la libération de prisonniers politiques, se bat pour le respect des océans qu'il voit se dégrader d'année en année. « Les gens protègent et respectent ce qu'ils aiment, et pour leur faire aimer la mer, il faut les émerveiller autant que les informer » dira-t-il.

    Le personnage du Commandant Cousteau, avec son bonnet rouge, hérité des scaphandriers pieds-lourds, devient légendaire de son vivant. Adulé aux Etats-Unis, il reçoit, dans les années 1970, de nombreux prix. Mais il perd Philippe, son fils et associé, en 1979 au large du Portugal, ce qui l'affectera énormément. Son fils aîné le remplacera dans les expéditions suivantes. Le 22 Juin 1989, Jacques-Yves Cousteau est reçu officiellement sous la coupole de l'Académie Française. Conférencier sur l'environnement aux Nations Unies, en 1992, il sera ensuite conseiller régulier de l'ONU et de l'UNESCO.

    Après la mort de sa femme, les relations avec son fils aîné se détériorent et Cousteau s'oppose à la réalisation, par celui-ci, d'un centre de vacances dans les îles Fidji. Les dissensions entre les différents membres de la famille vont ensuite ternir la belle image acquise pendant un demi siècle. Le commandant au bonnet rouge s'éteint, à 87 ans, le 25 Juin 1997, à Paris et il sera inhumé dans le caveau de famille de son village natal, Saint-André-de-Cubzac, près de Bordeaux.

    L'arrivée de la télévision dans les chaumières avait besoin de documentaires et d'aventures extraordinaires. Cousteau, ce Jules Verne moderne, les offrit au monde ébahi. Connaître pour mieux protéger, telle aurait pu être sa devise. Commandant, le « monde du silence » te salue.

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    Avec le débarquement des Alliés en Normandie, le 06 Juin 1944, les maquis multiplient les opérations de sabotage et de harcèlement afin de handicaper les mouvements des troupes allemandes. C'est le cas pour la Panzer-division SchutzStaffel (SS) « das Reich » du général Lammerding, attaquée dans Tulle par les FFI et qui procède à des exécutions de représailles. Le 10 Juin, le régiment « der Führer » de cette division quitte Saint Junien. En début d'après midi, une colonne de 8 camions et 2 blindés à chenilles, commandée par le Sturmbannführer Adolf Diekmann, est aux portes d'Oradour-sur-Glane, un paisible village du Limousin, à 20 km de Limoges. La mission de ce bataillon est de récupérer les armes et munitions des maquisards, de délivrer le Major Kämpfe captif et, en cas d'échec, de fusiller 40 « terroristes », pour l'exemple.

    Convoqué par le commandant Diekmann, le maire du village fait clamer, par le crieur public, l'ordre aux habitants de se rassembler sur le Champ de foire. Ce qu'ils font sans peur, pensant qu'il s'agit d'un contrôle de routine. Les soldats allemands fouillent les maisons et en sortent, sans ménagement, les personnes qui s'y trouvent encore, y compris dans les fermes alentours. Un des alsaciens enrôlés de force dans la SS, un « Malgré-nous », traduit les propos du commandant qui parle d'une cache d'armes et de la disparition d'un officier SS, enlevé par les maquisards FTP. La population ne dit mot. Après avoir écarté les femmes et les enfants, l'officier interroge à nouveau les hommes sur l'emplacement des caches d'armes. Pas de réponse. Alors, les 180 hommes et jeunes gens sont emmenés vers différents bâtiments, non habités, du village qu'ils doivent, sous la menace de mitrailleuses, vider de tout ce qu'ils contiennent.

    Pendant ce temps, les 350 femmes et enfants sont dirigés vers l'église et y sont enfermés. Les soldats déposent une lourde caisse d'où dépassent des mèches et y mettent le feu mais elle n'explose pas tout de suite et se contente de faire une épaisse fumée qui asphyxie les otages, pris de panique. C'est alors que les militaires ouvrirent le feu et jetèrent des grenades sur ces pauvres victimes sans défense jusqu'à ce qu'il n'en reste plus une vivante. Seule Marguerite Rouffanches, 47 ans, eut la vie sauve, en s'échappant par un vitrail brisé, après avoir fait le mort pendant la tuerie. Le silence obtenu, les soldats recouvrent les corps de paille et de bois et y mettent le feu. L'église s'embrase et le clocher s'effondre.

    De leur côté, les hommes fouillent toujours les granges et autres garages, à la recherche d'hypothétiques caches de munitions. Soudain, une explosion se fait entendre en provenance de l'église. C'est le signal du mitraillage des différents groupes épars. Les « radounauds », nom des habitants, tombent les uns sur les autres et les SS achèvent ceux qui gémissent encore. Puis ils font le tour du village, pillent à l'occasion et mettent le feu aux habitations visitées, école comprise. Après que les SS aient quitté Oradour, vers 22 heures, on dénombrera 642 victimes et 328 constructions brûlées.

    Une autre version des faits, dite révisionniste, établit que le massacre n'était pas prémédité mais résulte d'une bavure effectuée par une troupe harcelée par les maquisards, lors de son repli, de Montauban vers le Nord. La détonation dans l'église, en particulier, serait due à l'explosion, sûrement accidentelle, d'une énorme réserve d'explosifs que les résistants FTP avaient cachée dans le clocher. Se croyant attaqués, les SS avaient ainsi riposté par des fusillades exagérées.

    Aujourd'hui, les ruines béantes, conservées en l'état sur ordre du Général de Gaulle, s'offrent encore au visiteur et un mémorial Centre de la mémoire immortalise la souffrance de ce « village martyr ».  Souvenons-nous !

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