• Autorisé par le roi à créer une pièce de son choix pour la Comédie Française, le jeune auteur Victor Hugo choisit un drame historique se déroulant en Espagne qui va déclencher une véritable bataille d'artistes. Lors de la première de son « Hernani », le 25 Février 1830, en effet, les «  Jeune France » conduits par Théophile Gautier et Gérard de Nerval font un triomphe à l'auteur alors que les partisans du courant littéraire traditionnel, les « Classiques » censurent par leurs cris toute atteinte à la monarchie et aux règles admises du théâtre que ce jeune provocateur se permet de transgresser.

    La pièce Hernani raconte l'histoire des amours tumultueuses d'un proscrit par le roi d'Espagne, amoureux de la jeune infante Dona Sol, elle-même courtisée par le vieux Don Ruy Gomez et le roi Don Carlos, futur Charles Quint. Victor Hugo innove en brisant les trois règles du théâtre de Boileau, « unités de lieu, de temps et d'action », mêlant lyrisme et trivialité et prenant des libertés avec le vocabulaire habituellement utilisé sur les planches. C'est le début du «  romantisme ».

    Durant les répétitions, les acteurs, eux-mêmes, étaient déroutés par le jeu et les textes qu'on leur imposait et proposaient des modifications. Mademoiselle Mars, par exemple, ne put pas se résoudre à déclamer le vers suivant : «  Vous êtes mon lion superbe et généreux ». Victor Hugo tenait bon à chaque représentation, malgré les critiques de la presse et les attaques répétées de jour en jour par les anciens en perruques et les classiques. Il faut dire que ses amis, venus du «  cénacle », tels que Honoré de Balzac, Hector Berlioz, Vigny, Musset, Alexandre Dumas étaient toujours plus nombreux et plus bruyants si bien qu'il fut de bon ton, dans les salons mondains et littéraires, de dire qu'on allait «  rire à Hernani ».

    Grâce à ces affrontements de courants opposés, le succès fut assuré, le romantisme à la Française lancé. Ainsi Sainte-Beuve, porte-parole du romantisme bien que dénigreur de l'art hugolien, a noté : «  La question romantique est portée, par le seul fait d'Hernani, de cent lieues en avant et toutes les théories des contradicteurs sont bouleversées ».

    Hernani ne fut pourtant pas la pièce la plus jouée puisque devancée par Ruy Blas, On ne badine pas avec l'amour ou Lorenzaccio.

    L'année d'Hernani ( 1830 ) est aussi celle de la « Symphonie fantastique » de Berlioz et du « Rouge et le Noir » de Stendhal. Quelle ébullition  artistique !

     


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  • Dans son atelier de Strasbourg, Gutenberg, né à Mainz en Allemagne, réussit, le 23 Février 1440, la première impression d'une page lisible, à l'aide d'une presse et de caractères mobiles en plomb, réutilisables à l'infini. C'est une révolution dans l'imprimerie qui utilisait, jusqu'alors, le travail long, minutieux et individuel de copistes et enlumineurs.

    Johannes ( Jean ) Gutenberg fait d'abord son apprentissage pour devenir orfèvre, utilisant à cet effet la maîtrise d'alliages, bases de l'imprimerie traditionnelle. Plusieurs années de recherche, tenues dans le plus grand secret, lui permettent de donner naissance, en 1454, à une Bible en latin de 1282 pages et en 180 exemplaires. La production des livres de masse par juxtaposition de lettres de plomb et d'étain, sur une table pressée des milliers de fois sans altération de qualité, est un événement majeur de la Renaissance. Le savoir n'est plus réservé aux clercs.

    Pourtant Gutenberg connaîtra une existence difficile et sera même ruiné à la suite d'un procès que lui intentera son commanditaire, Johann Fust, celui qui lui avait prêté l'argent nécessaire à la création de sa presse moderne mais qui lui confisquera celle-ci en dédommagement des sommes que Gutemberg ne peut rembourser du fait que les livres suivants, calendriers notamment, ne se vendent pas. Fust, aidé de Schoeffer, poursuivra l'impression pour son propre compte et s'expatriera à Paris, lançant ainsi les premiers pas de l'imprimerie française.

    Sans ressources, Johannes Gutenberg aura la chance, sur la fin de sa vie, de bénéficier du soutien de l'archevêque de Mainz ( Mayence ) qui lui octroie une rente. Il meurt en 1468, largement méconnu par ses contemporains et sera enterré à Mainz dans un cimetière, détruit depuis. Qu'est devenue sa tombe ? Mystère. Heureusement, son invention reste et avec elle, notre plaisir de la lecture.

    On entend aujourd'hui des détracteurs qui prétendent que l'imprimerie xylographique à caractères mobiles était déjà connue en Asie bien avant lui. Peut-être, mais Gutenberg est celui qui aura amélioré la technique de typographie avec des alliages sans déformation, des matrices en négatif, une casse de composition, une encre qui ne « poche » pas et, surtout, une presse révolutionnaire dont il eut l'idée, selon la légende, en voyant fonctionner un pressoir à vin.

    Comme quoi, les plaisirs de la table peuvent rejoindre ceux de l'esprit.

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  • Le  19 Février,  c'est  aussi : 

     

    La disparition en 1951 de l'écrivain français André Gide, insaisissable défenseur des plaisirs assumés, comme son homosexualité par exemple, fervent disciple puis pourfendeur acharné du communisme, préoccupé de la responsabilité de l'écrivain qui s'oppose au colonialisme. On lui doit notamment «  Les nourritures terrestres ».

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    La disparition en 1988 du poète français René Char, jeune adhérent au mouvement surréaliste, résistant et engagé dès 1940 mais dont les textes sont souvent hermétiques. Tout son travail résidait dans l'épuration de ses phrases jusqu'à les réduire à de fulgurants instantanés.

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    La disparition en 2001 du chanteur compositeur et interprète narbonnais Charles Trenet qui va révolutionner le music-hall et la chanson française en lui apportant du rythme, de la fantaisie et de la poésie. Révélé par «  Je chante » créé par Maurice Chevalier en 1937, il fera chanter <?xml:namespace prefix = st1 ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:smarttags" /><st1:PersonName w:st="on" ProductID="la France">la France</st1:PersonName> entière avec «  Y a de la joie » «  Boum » «  La mer » «  Nationale 7 » « Mes jeunes années » «  Douce France » ou «  Le jardin extraordinaire ».

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  • Initiateur de la Réforme protestante qui déchire l'Europe du XVIème siècle, le moine allemand Martin Luther ( à ne pas confondre avec Martin Luther King ) décède à Eisleben en Allemagne, le 18 Février 1546. Trompant les attentes de son père ( qui le poussait à poursuivre de brillantes études de droit ) en embrassant la voie monastique, il entre en 1505 au couvent des Augustins d'Erfurt. Rigoureux, menant une vie des plus ascétiques, il est indigné par les abus de l'Eglise romaine, qui marchande le salut de ses ouailles contre l'argent des « indulgences » lesquelles permettent de financer la construction de la basilique Saint Pierre. Docteur en théologie, il se fait connaître, en 1517, en publiant 95 thèses ( dites de Wittenberg ) contre ces indulgences et en critiquant l'autorité du Pape et l'infaillibilité du concile. Parce qu'il dénonce publiquement les dérives morales et financières du clergé catholique, il est excommunié par le Pape Léon X en 1520, brûle la bulle papale au lieu de se rétracter et sera mis, de ce fait, au ban du Saint Empire Germanique un an plus tard ( Edit de Worms ) par Charles Quint, malgré l'appui de puissants princes allemands.

    Le schisme est entériné, et le luthéranisme, église séparée de Rome, prend de plus en plus d'ampleur. Luther parvient à diffuser sa propre conception de la pratique religieuse, reposant sur une foi personnelle et intérieure indépendamment de toute autorité temporelle. Par le baptême et la foi, dit-il, tous les croyants sont égaux et ont un accès direct à Dieu sans passer par un prêtre. Il façonnera le « petit » et le « grand Catéchisme » à l'usage du peuple d'une part et des pasteurs de l'autre, ne conservera que deux Sacrements ( le baptême et l'eucharistie ) et supprimera le célibat des prêtres.

    Illustrant sa réforme, il se marie lui-même en 1525 avec une ancienne religieuse dont il aura six enfants. Martin Luther aidera Jean Calvin, le réformateur français, dans sa chasse aux sorcières et s'en prendra aussi aux Juifs, coupables à ses yeux de ne pas s'être convertis à la nouvelle religion.

    Il laisse en mourant une oeuvre écrite considérable, notamment la traduction de la Bible latine dans la « langue du peuple ». Son oeuvre influence durablement l'Europe, notamment les cultures germaniques et anglo-saxones, et détermine les contours du protestantisme. Son appel à « la noblesse chrétienne de la Nation allemande » sera repris, plus tard, par le philosophe Hegel et, en le détournant, par les nazis.

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  • Chers amis blogeurs. Désolé !

    Je vais faire une pause dans la publication de mes articles journaliers. Je m'absente quelques jours et là où je vais, je n'aurai pas Internet. Donc pas de billet historik.

    Profitez en pour lire mes anciens articles que vous avez zappés.

    Je vous laisse cette image de ces deux rigolos en souhaitant qu'ils vous donnent du punch et une bonne dose de bonne humeur.

    A bientôt.  Papyves.

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