• <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p>

    La mer est immense et le moindre bateau est une petite coquille de noix sur une surface infinie. Pourtant, des centaines de pétroliers gigantesques se frôlent dans les deux sens sur des rails maritimes sillonnant tous les océans du monde pour acheminer le pétrole qui est le sang des sociétés modernes. Forcément, cela entraîne des catastrophes. Le 16 Mars 1978, le pétrolier libérien Amoco Cadiz s'échoue sur les roches de Portsall, dans le Nord Finistère, chargé de 227.000 tonnes de brut. L'ensemble de la cargaison ( soit les 227.000 tonnes ! un record ) s'échappe au fur et à mesure que le navire se disloque sur les brisants, polluant 360 km de littoral entre Brest et Saint-Brieuc. L'Armée est mobilisée mais le Plan Polmar ( pollution maritime ) s'avère sous dimensionné. De nouveaux rails de circulation seront imposés en Manche. Pendant ce temps, la société Amoco se défend bec et ongles pour payer le moins possible de dédommagements. Le combat « Economie contre Environnement » n'est pas prêt de s'arrêter.

    Les très belles côtes bretonnes avaient déjà été souillées, en Mars 1967,  avec les nappes dérivantes sorties du ventre du Torrey Canyon, échoué en Cornouaille, libérien lui aussi mais armé par une compagnie californienne. Et la liste noire continue avec le pétrolier Exxon Valdez, en Mars (décidemment, le mois de Mars ...)1989, qui déverse 40.000 tonnes de brut de ses 180.000 embarquées, en baie du Prince William ( Alaska ). La mise en place de la Convention internationale d'indemnisation des victimes contraindra Exxon à verser, à l'issue d'un procès difficile, des milliards de dollars d'indemnités ( record, là aussi ).

    On ne compte plus désormais les petites ou grosses catastrophes au large de côtes grassement engluées de goudron, comme les milliers d'oiseaux pris au piège. Quelques noms résonnent encore : le chypriote Haven qui explose, en 1991, avec 144.000 tonnes de brut, au large de Gènes mais dont les nappes lècheront la côte jusqu'à Hyères, le libérien Sea Empress, en 1996, qui perd la moitié de ses 130.000 tonnes dans un port du pays de Galles, le maltais Erika, en 1999, qui se brise en deux avec 31.000 tonnes de fioul lourd à 40 milles des plages bretonnes, occasionnant des conséquences importantes pour les activités halieutiques ( pêche ), le bahaméen Prestige, en 2002, qui se brise en deux au large de la Galice, Espagne, pendant son remorquage, laissant dériver plus de 60.000 tonnes de fioul lourd qui accosteront par plaques en Espagne et en France.

    On en compte ainsi 42 en 30 ans, belle moyenne. Les nouveaux pétroliers sont à double coque renforcée mais combien d'épaves naviguent encore, sous pavillon de complaisance ? De plus, de nombreux équipages sans scrupule n'hésitent pas à vidanger leurs soutes d'hydrocarbures par des dégazages sauvages.

    Il n'est pas simple, en effet, de contrôler un navire libérien à capitaux russes, affrété au Venezuela avec un équipage indonésien mais domicilié au Libéria, par exemple. Tant que la demande est là, le pétrole circulera le long de nos plages, au risque de s'y échouer. Dommage !

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  • <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p>

    Né en 1636, presque en même temps que Louis XIV, Nicolas Boileau, dit aussi Boileau-Despréaux, décède à Paris le 13 Mars 1711. Après avoir eu dix enfants d'un premier lit, son père, greffier au Parlement, se remarie et en a encore six dont Boileau. Nous sommes là dans une bourgeoisie parlementaire et mondaine, entourée de religieux et de juristes. Boileau sera donc du Palais et un peu d'Eglise. A la mort du père, lorsqu'il a 21 ans, ses frères académicien et écrivain l'introduisent dans les milieux en vogue où il va développer sa liberté de jugement.

    Parce qu'il l'admire, il soutient Molière dans la querelle de l'Ecole des Femmes mais il restera toujours misogyne. Chargé, grâce à Madame de Montespan et bien malgré lui, d'écrire l'histoire du roi, avec son ami Racine, il ne sera pas le flatteur escompté mais sera reçu à l'Académie française en 1684. Il pense déjà à ses « satires » des mœurs du temps, impitoyables et efficaces et qui lui vaudront sa notoriété et des ennemis. Il fréquente ses aînés Molière et La Fontaine mais il reste isolé en son temps, comme lors de la querelle des Anciens et des Modernes, où il attaque le moderne Perrault, coupable de prétendre que le siècle de Louis XIV était supérieur, en matière littéraire, à celui de Périclès et d'Auguste.

    Passionné par la poésie en vers, prônant un nouvel Art poétique, parodiant le Cid et la tragédie dans le « Lutrin », il est hostile aux flatteurs et montrera toute sa vie une rare indépendance. C'est contre la casuistique ( argumentation morale sur les cas de conscience ) qu'il mènera son dernier combat en se rapprochant de la dure morale janséniste de Port-Royal, alors persécuté par les Jésuites.

    De l'édition de ses « Œuvres », dont toutes ne seront pas publiées, on retiendra ses épîtres et surtout ses satires. C'est dans « Art poétique », en 1674, que l'on trouve quelques bons mots qui ont fait le bonheur de nos leçons de morale ou de civisme, en école primaire :

    « Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement, et les mots pour le dire arrivent aisément ».

    « Hâtez-vous lentement, et sans perdre courage, vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage ».

    « Un sot trouve toujours un plus sot qui l'admire ».

    Quelle belle période littéraire féconde qui annonce le siècle des Lumières !

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  • Deux diplomates et un journaliste français sont enlevés à Beyrouth en Mars 1985 par l'organisation intégriste libanaise du Jihad islamique qui exige la fin de l'aide française à l'Irak alors en guerre contre l'Iran. Un chercheur du CNRS, Michel Seurat, en mourra un an plus tard.

    Le 08 Mars 1986, c'est au tour d'une équipe de 4 journalistes d'Antenne 2 d'être enlevés, toujours à Beyrouth, au prétexte que deux Irakiens, opposés au régime de Bagdad, ont été expulsés de France. Laurent Fabius, Premier ministre, déclare « Nous ne céderons pas au chantage ! ». Les deux premiers otages, Philippe Rochot et Georges Hansen, seront libérés en Juin, Aurel Cornéa en Décembre et le dernier, Jean-Louis Normandin, l'année suivante avec Roger Auque qui avait été enlevé entre-temps.

    Entre 1982 et 1991, plus de 150 rapts d'occidentaux auront lieu au Liban par plusieurs groupes révolutionnaires. Dix d'entre-eux trouveront la mort en captivité. Les derniers détenus français seront libérés en 1988.

    C'est ce même Jihad islamique, émanation du Hezbollah, qui avait revendiqué l'attentat du Drakkar, le 23 Octobre 1983, au cours duquel 58 parachutistes français des 1er et 9° RCP trouvèrent la mort dans les décombres de cet immeuble de 9 étages. Deux minutes auparavant, un attentat similaire touchait le contingent américain de l'aéroport, tuant 241 Marines US. Ces soldats d'une force Onusienne étaient pourtant présents, à la demande du gouvernement libanais, pour maintenir la sécurité de la population.

    L'Iran des Mollahs, la Syrie, et aujourd'hui peut-être le Pakistan, ont été le terreau de tous ces mouvements révolutionnaires islamiques ( classés terroristes par nombre de pays dont les USA ) qui empoisonnent encore le Moyen-Orient en prônant une « guerre totale anti-juive et anti-infidèles ». Citons, après le Front populaire de libération de la Palestine, le Hezbollah, le Hamas, le Jihad, rejoints maintenant par Al-Qaïda. Autant de mouvements de guérillas qui attisent la haine entre des peuples qui, pourtant, vivaient paisiblement côte à côte, il n'y a pas si longtemps. Il est malheureusement plus facile de promettre le paradis et 72 vierges à de jeunes désespérés crédules, embrigadés pour des attentats suicides meurtriers, que de leur fournir du pain et un emploi.

    Il est long le tunnel qui mène à la Paix dans cette poudrière d'où sort une multitude de mèches prêtes à être allumées. Quand on sait que « Hezbollah » veut dire « parti de Dieu », on a peine à croire que Allah a voulu tous ces crimes et ces malheurs.

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  • <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p>Le 06 Mars, jour de la Fête Nationale de la République du Ghana, c'est aussi l'anniversaire des événements suivants :<o:p> </o:p>

     

    Le 06 Mars 1475, naissance de Michel-Ange, peintre et sculpteur italien, de son vrai nom Michelangelo Buonarroti, qui symbolisera le génie de la Renaissance, au même titre que Léonard de Vinci. Sculpteur incomparable, peintre et architecte, Michel-Ange est aussi ingénieur militaire et poète. On lui doit les magnifiques fresques de la Chapelle Sixtine.<o:p> </o:p>

     

    Le 06 Mars 1836, les 200 Texans retranchés dans Fort-Alamo, dont le légendaire Davy Crockett, s'inclinent face aux troupes mexicaines du général Santa-Anna. Le Texas qui rêvait d'une République indépendante sera sauvé par les Américains et ne sera pas Mexicain.

     

    Le 06 Mars 1869, le chimiste russe Dimitri Mendeleïev présente sa « classification périodique des éléments ». En classant ces éléments d'après le poids de leur atome, il observe que leurs propriétés chimiques se répètent à intervalles réguliers. Il en déduit son tableau à doubles entrées qui révolutionne la chimie.<o:p> </o:p>

     

    Le 06 Mars 1899, le laboratoire allemand Dreser dépose, à Munich, le brevet de l'aspirine. En synthétisant le dérivé acétylé de l'acide salicylique, ce médicament analgésique, que la firme Bayer va commercialiser, reste encore la solution à bien des petits bobos.

     

    Le 06 Mars 1946, naissance à Douala au Cameroun de Patrick Baudry, pilote d'essai et astronaute français du CNES. Après 2 ans à la Cité des Etoiles à Moscou, il effectue une mission spatiale avec la NASA en 1985 sur Discovery. Pilote de chasse et d'hélicoptères, il est surtout pilote d'essai à Airbus Industrie avec plus de 12.000 heures de vol sur 350 types d'appareils.

     

    Le 06 Mars 1980, la coupole accueille pour la première fois une femme en la personne de Marguerite Yourcenar, élue par ses pairs à l'Académie française. L'auteur des « Mémoires d'Adrien » et de « L'œuvre au noir » a bénéficié du soutien actif de Jean d'Ormesson. Le machisme recule dans le monde des Lettres. Tant mieux !<o:p> </o:p>

     

    Le 06 Mars 1982, le Professeur français Christian Cabrol réalise la première greffe double Cœur-poumons. Il avait déjà été le premier en France et le second au monde, après Christian Barnard, à greffer un cœur en 1968 puis un cœur totalement artificiel. C'est beau la science !

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  • Héritées du Moyen-Age, les anciennes localisations de quartiers et de rues dans nos villes étaient souvent énigmatiques pour le visiteur de l'Ancien Régime. Telle famille habite dans la paroisse Saint-Nicolas, à la Grande Borne, près de la maison où pend l'enseigne « A l'auberge du gros tonneau ». Casse-tête à une époque où les rues n'ont pas encore de nom et les maisons aucun numéro. Une ordonnance royale, en date du 1er Mars 1768, prescrira enfin la numérotation des maisons, rue par rue, dans toutes les villes de France. Celle-ci reprend, en fait, une exigence militaire qui faisait que, pour loger plus rapidement chez l'habitant, les troupes fatiguées par une journée de marche, les fourriers indiquaient à la craie, sur les portes des maisons, des numéros qu'ils communiquaient aux soldats. A l'exception des miséreux et de quelques privilégiés, les habitants étaient tenus d'héberger chez eux, à tour de rôle, les soldats de passage. Cette obligation était fort impopulaire puisque de bons bourgeois devaient accueillir dans leur foyer des soudards qui n'étaient pas des modèles de bonne éducation ( les officiers, plus raffinés, descendaient dans les auberges ). Quand une unité prenait ses quartiers d'hiver, les maréchaux des logis avaient donc les pires difficultés pour caser les hommes à travers toute la ville. L'ordonnance de Louis XV de 1768 tente donc de remédier à cette difficulté. Les villes s'y plieront avec peu d'empressement.

    La nomenclature officielle des noms de rue ne vient qu'après, en 1784, avec la gravure artisanale de lettres creusées dans la pierre au coin de chaque rue, afin que celles-ci fussent repérables par un nom spécifique. Les pierres gravées d'origine ont malheureusement pratiquement toutes disparu avec la Révolution mais les noms sont restés, mémoire d'une activité perdue, faisant chanter parfois le passé d'une évocation poétique ou énigmatique.

    Rien qu'à Paris, la « rue du chat qui pêche » ou la « rue du Bac » ( lequel permettait la traversée des blocs de pierre pour la construction des Tuileries ), la « rue Vide-Gousset » ( à cause des vols ), la « rue de l'arbalète » ou encore le « Cimetière des Innocents » en témoignent. On sait que la « Cour des Miracles », rue Damiette, voyait tous les mendiants «  handicapés » retrouver le soir une parfaite agilité, sitôt passé le périmètre contrôlé par eux.

    Pourtant, cette pratique commode de désignation des rues et des maisons ne fut pas reprise par les nouveaux conquérants des Amériques. Aux Etats-Unis, les rues n'ont pas de noms mais on se rencontre à l'angle de la VIème et de la VIIème avenues. D'autres procédés ont été utilisés, au travers des âges, comme cette tradition de suspendre une lanterne rouge sur le devant d'une maison close ( reprise, cette fois, aux USA, en red light ) ou d'y faire figurer le numéro en chiffres énormes ( donc évidents ).

    Il est dommage que les enseignes des rues et des commerces du Moyen-Age, si truculentes, n'aient pas été conservées. Pourquoi Voltaire a-t-il voulu remplacer « cul-de-sac » par « impasse » ? Oserais-je vous rappeler que la « rue Réaumur », physicien français, était celle où les dames attendaient à l'air libre, appuyées aux murs, rue que les clients nommaient donc « raie au mur » ? On ne sait plus rire, nous sommes devenus « coincés ».


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