• Pasteur et la rage de chercher

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    En 1831, le jeune Louis Pasteur, 9 ans, est témoin, dans son village d'Arbois, de la cautérisation au fer rougi, du bras d'un homme mordu par une louve enragée. Cette vision le hantera jusqu'à ce qu'il découvre, lui-même, le vaccin contre la rage. Mais avant cela, il va explorer plusieurs disciplines.

    Chargé par Napoléon III, son mécène, de trouver une méthode pour s'attaquer aux maladies du vin qui ne se garde pas à l'époque, il démontre, en 1863, que celles-ci sont dues à des micro-organismes qu'il tue en chauffant le vin à 55°C. Appliqué à la bière et au lait, ce procédé dit de « pasteurisation » est bientôt utilisé dans le monde entier. Etudiant les fermentations, il découvre que des organismes peuvent vivre en « anaérobie », sans air.

    En guise d'introduction à la biologie animale, il étudie, à Alès, avec le professeur Béchamp, les maladies qui touchent les élevages de vers à soie et isole les parasites microscopiques des papillons malades. Puis, il propose d'immuniser des animaux en leur injectant des bacilles atténués (affaiblis). Comme les scientifiques sont sceptiques, il organise une démonstration publique au cours de laquelle il vaccine la moitié d'un petit troupeau de moutons et l'autre non. Quand il injecte, quelques jours plus tard, une concentration plus forte du bacille normal, les moutons non pré-vaccinés, meurent. Son aura, bien relayée par des publications régulières, grandit de ce seul fait, même s'il sera prouvé plus tard qu'il a subtilisé, au dernier moment, son vaccin par un autre, suggéré par le docteur Roux.

    Avec le docteur Roux, il découvre le staphylocoque, le streptocoque et des bactéries, ce qui lui permettra de mettre au point les vaccins contre des maladies affectant les animaux : charbon du mouton, choléra des poules, rouget du porc. Mais le passage au vaccin pour l'homme est un saut qu'il n'osera, lui qui n'est pas médecin, que lorsqu'on lui présente, le 06 Juillet 1885, Joseph Meister, un jeune Alsacien mordu par un chien enragé et, donc, voué à une mort certaine. Pendant une dizaine de jours, il inocule son vaccin expérimental « atténué » à l'enfant puis, pour vérifier qu'il fonctionne bien, administre au garçon une dernière dose mortelle. Grâce au traitement des doses atténuées précédentes, l'enfant guérit. C'est la preuve dont Pasteur avait besoin pour présenter la pertinence de ses travaux sur le vaccin antirabique à l'Académie des Sciences. Des vaccinations par centaines vont être opérées sur des malades venant de toute l'Europe, parfois malheureusement sans succès.

    Progressivement et discrètement, le vaccin phéniqué (à base de phénol), mis au point par Fermi en 1908, plus efficace, va remplacer celui de Pasteur et Roux, à base de moelle de lapin. Mais la renommée de Louis Pasteur, à la hauteur de son rival allemand Robert Koch, est faite. Peu attiré par la politique, il dédaigne le siège de député qu'il aurait obtenu sans problème et poursuit ses recherches biologiques.

    Cependant, très dogmatique, n'admettant pas la remise en question, le biologiste s'attire en coulisse des critiques de la part de ses collaborateurs qui ne voient que rarement leur nom sur les publications des travaux du maître.

    En fait, Pasteur a toujours eu le don de mettre de l'ordre dans les travaux de ses prédécesseurs jusqu'à les faire aboutir victorieusement, grâce à sa persévérance dans des expériences hasardeuses, s'attribuant ainsi la découverte d'un procédé qui était arrivé à maturité avant lui mais que son entregent a su médiatiser, au bon moment, pour la bonne cause. Ce fut le cas de ses études sur la dissymétrie moléculaire, sur la fermentation par les levures et la pasteurisation que Nicolas Appert avait déjà trouvée pour conserver les aliments, sur la « génération spontanée » dont il a eu le génie de « montrer » la fausseté, par une démonstration simple avec un flacon à bec retourné. Ce fut le cas aussi sur l'importance des germes dans les maladies infectieuses, mise en évidence par d'autres que lui, et surtout pour la vaccination dont il serait l'inventeur alors qu'elle avait déjà été démontrée pour la variole par Jenner, un médecin anglais, en 1796, soit 26 ans avant sa naissance. Le génie de Pasteur a toujours été de trouver, dans la confusion des résultats partiels de ses prédécesseurs, un fil conducteur qu'il a suivi avec constance, patience et application, prouvant ainsi son grand esprit de synthèse.

    Elu à l'Académie française en 1881, Pasteur consacre les 10 dernières années de sa vie à l'Institut qu'il a pu faire ériger, en 1888 et dont il fait un dispensaire pour le traitement contre la rage, un centre de recherche pour les maladies infectieuses et un centre d'enseignement sur les microbes. Son œuvre sera poursuivie, à l'étranger, dans les 25 instituts qui portent son nom, par ses disciples, les « Pasteuriens ».

    A sa mort, en 1895, le gouvernement fit voter des funérailles nationales et il fut enterré, à la demande de la famille, dans la crypte de l'Institut Pasteur. Son héritage et les applications médicales et scientifiques qui en découlent sont considérables. D'ailleurs, quand on est Français, on ne peut que s'émerveiller devant un scientifique aussi éminent qui affirme que :

    «  le vin est la plus saine et la plus hygiénique des boissons ».

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  • Commentaires

    1
    amir
    Mercredi 7 Janvier 2009 à 21:22
    pasteru
    vaccin du pasteur contre la rage du charbon .
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