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Mendès France, grand patriote.
C’est le 11 Janvier 1907 que nait à Paris Pierre Isaac Isidore Mendès France, brillant homme politique français. Titulaire du Bac à 15 ans, sorti 4ème de Sciences-Po à 18 ans, c’est le plus jeune avocat français, 20 ans, qui va militer pour les valeurs républicaines et contre l’extrême droite. Inscrit au Parti Radical à 16 ans, il critique déjà les orientations de Edouard Herriot et soutient Daladier et le Front Populaire. Plus jeune député français à 25 ans, il devient maire de Louviers, en 1935, à 28 ans. Il sera le seul député de gauche à voter contre la participation française aux Jeux Olympiques organisés par les Nazis à Berlin en 1936.
Sous-secrétaire d’Etat au Trésor sous Léon Blum en 1938, il est mobilisé, comme lieutenant de réserve, en 1939 et passe un brevet d’observateur pilote pour pouvoir se battre. Après la débâcle de 1940, il embarque sur le « Massalia » avec 26 parlementaires opposés à l’armistice pour continuer la lutte depuis l’Empire colonial en Afrique du Nord mais il est arrêté au Maroc, accusé de désertion et jugé par une parodie de tribunal acquis à la cause de Vichy ( Mendès est juif ), condamné à 6 ans de prison et à la destitution. Incarcéré, il écrit à Pétain et s’échappe de l’hôpital militaire en 1941. Il veut prouver son patriotisme et défendre son honneur. Ayant rejoint Londres et les Forces françaises libres, il participe aux combats aériens.
Nommé par de Gaulle en 1943 Commissaire aux finances, il se heurte à son ministre de tutelle, René Pleven, trop timoré et démissionne en 1945. Il sera alors nommé au FMI après avoir participé à sa création ( Bretton Woods, 1944 ) et se rangera aux côtés de l’anglais Keynes pour ménager les petits pays.
En vain face au géant américain.
En Octobre 1950, après le revers de Cao Bang, le député de l’Eure lance un violent réquisitoire à la tribune contre la guerre d’Indochine. « Il faut soit trois fois plus d’effectifs pour réaliser nos objectifs, soit un accord politique immédiat ». Il ne sera, hélas, pas écouté. En Juin 1954, après la défaite de Dien Bien Phu, il est investi Président du Conseil ( Premier Ministre ) pour faire la paix en Indo. Il mène alors les négociations à leur terme à Genève puis nomme une équipe jeune et technique dont Chaban-Delmas et Mitterrand. Mais, sitôt l’Indochine achevée, ce sont les comptoirs de l’Inde et les pays du Maghreb, où la France est présente sous forme de colonies et de protectorats, qui s’agitent. Habile négociateur, Mendès rencontre le Bey tunisien, le Néo-Destour et les militaires et offre l’indépendance à la Tunisie en 1956 ( discours de Carthage ). Suivant son exemple, cette même politique de négociation sera poursuivie au Maroc.
En revanche, PMF comme on le nomme familièrement, a une autre conception de l’Algérie car « l’Algérie, c’est la France » et il approuve les réactions fermes qui suivent les 70 attentats meurtriers du FLN faisant des dizaines de victimes civiles, dès la « Toussaint rouge » du 1er Novembre 1954. Après le coup d’Etat avorté des 4 généraux d’Alger, le 13 Mai 1961, Mendès salue l’action du général de Gaulle. « La guerre civile a été évitée » dit-il. Mais, après les accords d’Evian, il va s’opposer à lui sur la question de l’élection du Président au suffrage universel qu’il estime anticonstitutionnelle.
C’est alors qu’il se tourne vers un opposant au général de Gaulle et va soutenir la candidature de François Mitterrand en 1965, y compris après l’échec de celui-ci, puis celle de Gaston Defferre mais les Communistes ne lui pardonnent toujours pas.
Après 1972, malade, il prend ses distances avec la politique, tout en gardant un œil sur la paix au Moyen-Orient. Ce grand républicain, patriote ( Croix de guerre 39-45, Médaille de la Résistance ), droit et intègre, fin négociateur qui savait expliquer les choix politiques aux Français dans ses « causeries » à la radio ( il est l’auteur de plusieurs ouvrages politiques ), s’éteint à Paris en Octobre 1982, après la victoire de la Gauche. Ses cendres seront dispersées dans sa propriété de Louviers.
Son aura et son ascendant lui survivent.
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Commentaires
Deux souvenirs de Mendès. Le premier, très lointain, de la distribution de lait aux enfants dans les écoles et lycées, fin des années cinquante. Le second, moins lointain mais quand même, des affichettes qui fleurirent avant que Mitterrand ne se décidât pour la présidentielle et qui, collées partout, réclamaient "Mendès, Président".