• Marignan, 1515.

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    Depuis la maternelle, les petits Gaulois de France le savent, 1789 c'est la prise de la Bastille, en 732 Charles Martel arrêta les arabes à Poitiers et 1515 c'est la bataille de Marignan. Oui, tiens Marignan, comment cela s'est-il passé ?

    François, le fils du Comte d'Angoulême, est un solide gaillard mais seulement âgé de 20 ans lorsque le roi Louis XII meurt sans héritier direct, le 1er Janvier 1515. La succession au trône de France revient donc à celui qui venait d'épouser Claude de France, laquelle avait des droits d'héritage sur la Bretagne et surtout le duché de Milan. Or, les guerres d'Italie, qui avaient occupé les souverains français depuis Charles VIII en 1494, visaient à conserver le royaume de Naples et le duché de Milan.

    Comme il vient d'une branche nouvelle, les Valois, François 1er veut rassurer la noblesse qui aime guerroyer en reprenant les mêmes ambitions expansionnistes que ses prédécesseurs. La reconquête du Milanais était prévue déjà du temps de Louis XII, il s'en fera le héros. Le temps d'aller à Reims pour y être « sacré » et recevoir les ornements royaux et le voici en direction de Grenoble où l'armée se rassemble. Sa mère Louise de Savoie assurant la régence du royaume. Après s'être assuré de la neutralité des Anglais, chèrement payés grâce à un nouvel impôt, le jeune roi essaye de s'allier les Suisses, alliés d'antan et rudes combattants mais la Diète de Zurich lui rappelle le paiement non honoré depuis le Traité de Dijon. Les Suisses avaient changé de camp et étaient désormais au service du Pape Léon X et du duc de Milan, Maximilien Sforza. François rallia alors quelques 20.000 Lansquenets allemands pour compléter ses troupes.

    Instruits des intentions françaises, les mercenaires Suisses barraient les hautes vallées alpines, aux cols de Montgenèvre et du Mont-Cenis qui étaient les seuls praticables. Mais François 1er fit rechercher un itinéraire plus au Sud et c'est le long de pistes escarpées, dans des voies élargies à l'explosif, et sur des ponts de fortune au dessus des torrents, qu'il fit franchir, tel Hannibal le Carthaginois, le col de Larche (ou d'Argentière) à une armée de 50.000 soldats et « gens du bagage » qui déboucha par surprise dans la plaine du . Les Suisses, au nombre de 20.000, se replièrent en urgence sur Milan.

    Apeurés, certains Suisses étaient prêts à accepter les propositions de règlement proposées par François 1er à Gallarate, lors de l'arrivée en Italie, le 08 Septembre mais le belliqueux cardinal Matthaus Schiner voulait en découdre et poussait les troupes au devant des Français qui n'étaient plus que 30.000 après avoir laissé des postes de garde le long du trajet. Ceux-ci s'étaient arrêtés près de Marignano (aujourd'hui Melegnano) en attendant les résultats des propositions de paix. C'est dans ces dispositions, donc non préparés pour une bataille, qu'ils virent arriver les compagnies Suisses au matin du 13 Septembre 1515.  Malgré plusieurs charges de cavalerie, conduites par le connétable de Bourbon, La Trémoille ou La Palice et auxquelles prit part directement le nouveau roi, les Français furent bousculés et ne purent que difficilement utiliser leur nombreuse artillerie, mal positionnée. Commencés vers 15 heures, les combats firent rage jusqu'à la nuit, grâce notamment à un repositionnement des canons du sénéchal d'Armagnac qui firent merveille. Lorsque la lune disparut, chacun s'effondra sur place pour récupérer ses forces. On raconte que François 1er s'endormit adossé à un fut de canon.

    Au matin du 14 Septembre, les combattants imbriqués reprirent le combat et l'expérience des Confédérés, autant que leur grande pique où la cavalerie s'empalait, serait venue à bout des Français épuisés si un cri n'était venu leur redonner le moral. « Marco, Marco » était le cri qui saluait l'arrivée des troupes fraîches Vénitiennes, alliées de François 1er. Le gros des bataillons suisses est aussitôt écrasé tandis que les Lansquenets repartent à l'assaut.

    Au bilan de cette bataille de 2 jours (exceptionnel pour l'époque), 12.000 Suisses et 4.000 Français gisent sur le sol, sans compter les chevaux. La victoire de François 1er eut un retentissement dans toute l'Europe et assura sa renommée. Il signera la « paix perpétuelle » de Fribourg, avec les cantons suisses, en 1516 et il prendra rapidement le contrôle de la Lombardie qu'il conservera jusqu'au désastre de Pavie, en 1525. C'est depuis la défaite de Pavie, justement, et la perte de l'Italie qui s'en suivit que la légende de Marignan s'est instaurée. Il fallait qu'un fait glorieux survît au règne de François 1er et l'ampleur des pertes sur des Suisses qui n'avaient été battus que par Jules César, en était le plus bel exemple. Pour faire bonne mesure, on raconta qu'au soir de la bataille, le jeune roi fut adoubé Chevalier par Pierre du Terrail, seigneur de Bayard. Même pas peur !

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  • Commentaires

    1
    Lundi 20 Avril 2009 à 12:35
    rien
    moi je suis forte
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