• Les Chouans.

    Durant l'été 1792, des incidents ont lieu en Bretagne où les paysans s'opposent à la levée de volontaires qui doivent aller grossir les rangs des armées révolutionnaires. Jean Cottereau, dit Jean Chouan à cause de l'imitation du chat-huant ( chouette ) pour se reconnaître entre insurgés, prend la tête du mouvement de jacquerie. Le 11 Mars 1793, les jeunes gens de Machecoul, en Loire-Inférieure, qui refusent également le tirage au sort, massacrent sauvagement des prêtres constitutionnels et 300 sympathisants de la Convention. Ce n'est plus une jacquerie, c'est le début des guerres de Vendée qui vont opposer les « blancs » royalistes aux « bleus » patriotes républicains. Les griefs portent sur les exigences de l'administration et des prêtres constitutionnels, sur la lourdeur des impôts et surtout sur le refus de la conscription militaire par tirage au sort.

    Une grande partie de l'Ouest de la France est rapidement touchée par cette rébellion, soutenue par de nombreux nobles mais l'armée républicaine s'organise et reprend Cholet, en Octobre 1793, aux 30.000 Vendéens qui fuient avec femmes et enfants et traversent la Loire au Nord, dans ce qu'on appellera la « virée de Galerne ». Leur but est de faire la jonction avec les Chouans, en attendant que le Comte de Puisaye ait obtenu le renfort des Anglais qui veulent rétablir la royauté. Ceux-ci accosteront, en effet, en Juin 1795, mais à Quiberon. Trop loin pour Charrette et Stofflet qui ne peuvent que remettre en cause les accords de paix qu'ils avaient du accepter.

    Après la sanglante défaite du Mans, Chouans et Vendéens se réfugient dans les forêts et mènent des actions de guérilla ou de brigandage. Leur dispersion sera un atout pour le général Hoche qui réduira les zones de résistance les unes après les autres jusqu'à ce que les chefs, dont Puisaye et Guillemot, rendent les armes en Avril 1796.

    Georges Cadoudal, devenu chef de la Chouannerie, tentera bien de nouveaux soulèvements après 1800 mais le mouvement manque d'unité et sera finalement vaincu. Cadoudal refusera la grâce de Napoléon et sera guillotiné, place de Grève, après avoir crié « Mourons pour notre Dieu et notre Roi ». C'est devenu une devise.

    Les 3 rébellions successives des Chouans furent, en fait, la convergence des intérêts partisans des bandes de paysans mécontents et réunis en jacqueries, de l'espoir des nobles de restaurer la royauté après la Révolution française, et la conséquence de la frustration de l'Ouest de la France qui n'avait obtenu de la jeune République que des désagréments. Pas d'armée organisée, peu de combattants, peu d'encadrement rassembleur malgré de nombreux chefs et un soutien irrégulier de la population, le mouvement était voué à l'échec.

    Aujourd'hui, il fait pourtant la fierté d'un quart de la France qui revendique son panache. Son emblème pourrait être la chouette : « ...il est à remarquer que l'oiseau consacré jadis à la sagesse armée devint comme une sorte d'emblème de la piété belliqueuse de nos paysans », dit l'un des nombreux historiens de cette période. Tiens, je croyais que c'était le cœur !

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  • Commentaires

    1
    Chuck
    Mardi 11 Mars 2008 à 08:18
    Essai commentaires
    Papyves,bravo pour ton blog ! C'est un plaisir de le lire chaque matin. Tes sujets sont variés, très bien documentés, en bref on sort un peu moins bête quand on les a lus...
    2
    Mardi 11 Mars 2008 à 09:24
    Merci.
    Merci Chuck pour ton soutien. Ton essai est concluant, ce qui n'est pas le cas de tous. Voir l'avis à gauche. Bonne journée.
    3
    Mardi 11 Mars 2008 à 09:39
    Chouans
    Il y a un beau roman de Balzac qui parle de cette révolte. Et qui s'appelle justement Les Chouans.
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    4
    Mardi 11 Mars 2008 à 09:53
    Films.
    Bien sûr, Alain, mais aussi Victor Hugo dans Quatre-vingt treize. On peut aussi revoir les très beaux films sur les Chouans avec Jean Marais en 1946 ou Philippe Noiret en 1988.
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