• Le Français prohibé en Algérie.

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    A l'inverse du Maroc et de la Tunisie, la France a toujours eu des relations difficiles avec l'Algérie, même si les deux peuples s'apprécient. La date du 05 Juillet tombe à pic pour en parler car elle est l'anniversaire de trois événements :

    Le 05 Juillet 1830, les troupes du Général de Bourmont font leur entrée dans la forteresse d'Alger, entraînant la capitulation du Dey et le début de la colonisation française dans ce qui deviendra l'Algérie. Un siècle et demie plus tard, le 05 Juillet 1998, entre en vigueur une loi, votée en 1996, qui impose la langue arabe dans toutes les écoles, à l'exclusion de toute autre, alors qu'au moment de l'indépendance, le 05 Juillet 1962, le pays dans son ensemble parle français, en sus de sa langue maternelle. On passe du bilinguisme culturel au monolinguisme arabe alors que le pays a soif d'ouverture vers l'extérieur. Mais avec un référentiel linguistique unique, le contrôle est plus facile.

    Au début de la Guerre d'Algérie ( qu'on désignera longtemps par « les événements » en France ), le pays compte 08 millions d'autochtones seulement et 01 million de Français d'Algérie, c'est-à-dire Pieds-Noirs et Juifs séfarades naturalisés (installés là bien avant l'arrivée des arabes). On désignera ces colons Pieds-Noirs car ils avaient souvent les pieds dans les marécages pour les assécher et qu'ils ont fait connaître la vigne aux habitants locaux en foulant de leurs pieds nus les grappes de raisin noir pour en faire sortir le jus. Ce sont eux qui développeront l'usage de la langue française dans l'administration, les exploitations agricoles, ou les écoles. Mais, le 1er Novembre 1954, des attentats meurtriers contre les Français sont déclenchés par le tout jeune parti du Front National de Libération. C'est le début de l'insurrection et d'un conflit qui ne s'achèvera qu'en 1962 avec l'indépendance. Sans doute, le souvenir de la sanglante répression de Sétif en Mai 1945 refaisait surface dans les motifs du FLN.

    En 1998 donc, l'enseignement de la langue de Voltaire est interdit. Le ministre précise « qu'il est fait obligation aux écoles privées ( les dernières à faire de la résistance ) d'utiliser la langue arabe comme unique instrument linguistique pour l'enseignement des programmes scolaires ». De fait, l'arabe était revenu en force dès l'indépendance, inscrit à l'article 3 de la Constitution comme « langue nationale et officielle », réintroduit d'abord dans le Primaire puis imposé, en 1968, à tous les fonctionnaires, placardé dans les rues en 1976. L'arabe est imposé par la loi comme unique langue d'Etat, en Janvier 1991, ce qui exclut, outre le Français, la pratique de la langue Berbère qui est pourtant celle des premiers occupants d'Algérie.

    Naît alors un autre conflit interne entre les partisans d'une arabisation uniforme, dans le moule de l'Islam, et les tenants d'une pluralité de dialectes ou langues régionales dont se réclament les Berbères et leur culture « Tamazight ». Des émeutes régulières en Kabylie tenteront de faire accepter le Berbère comme deuxième langue officielle, en vain. La constitution de 1996 affirme pourtant que les composantes essentielles de l'identité algérienne restent « l'Islam, l'arabité et l'amazighité » mais pour ce dernier, les faits ne suivent pas et l'amazigh est considéré par les autorités comme un folklore. Ce n'est qu'en 2002 qu'une nouvelle loi lui accordera le statut de langue officielle, sans que cela ne se traduise dans les faits. Le Français, lui, n'est plus parlé que par l'élite et les journalistes, malgré la télévision qui diffuse largement les chaînes métropolitaines.

    Membre de l'OPEP, l'Algérie du Président Abdelaziz Bouteflika a tous les atouts pour réussir son éclosion parmi les plus grandes nations arabo-musulmanes, membre influent de l'Union Africaine et de la Ligue Arabe. Mais avoir ôté au peuple l'atout majeur de la connaissance d'une langue étrangère est dommageable pour l'émancipation et l'épanouissement de celui-ci. Sauf si on ne le souhaite pas en haut lieu, ce qui serait étonnant.  

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  • Commentaires

    1
    Lepsos
    Samedi 5 Juillet 2008 à 04:32
    Les langues algériennes, gage de l'unité d'un pays multiculturel
    Pourtant il me semble bien que le français est encore enseigné en Algérie. A priori, on peut même considérer le français comme une langue faisant déjà partie du patrimoine algérien. Par ailleurs, il faut souligner que, outre le Tamazight, la langue maternelle algérienne n'est pas l'arabe (du moyen orient) mais l'arabe dialectal, ce qui est une subtilité significative. On peut donc dire que l'arabe (du moyen orient)est donc également, pour beaucoup d'algériens, une langue étrangère. Entre l'arabe (du moyen orient) et le français, aucune langue n'est donc réellement "maternelle". A chercher à donner une unique identité arabe à un pays qui ne l'est que partiellement, les dirigeants algériens ne font qu'entretenir une imposture historique et culturelle crée au lendemain de l'indépendance et perpétuer la crise identitaire algérienne. Il est faut d'affirmer que l'Algérie est ethniquement uniquement peuplés d'arabes. De plus, géographiquement ce pays n'est pas en Arabie mais en Afrique du Nord Ouest et au Maghreb. Dire qu'il s'agit d'un pays arabe est donc etymologiquement encore largement plus inexacte qu'oser éventuellement prétendre que les USA, l'Australie, la Colombie sont des pays européens. Toute la crise de l'Algérie est là, ce pays ne sait pas vraiment qui il est.
    2
    Samedi 5 Juillet 2008 à 10:45
    Identité
    Tout à fait d'accord, Lepsos, avec cette analyse. Je ne dis pas que les Algériens sont des arabes mais je rapporte les souhaits de leurs dirigeants depuis l'indépendance et Ben Bella. Il existe une multitude de cultures algériennes qui ne sont pas prises en compte par le pouvoir, lequel court après une identité unique d'un peuple multiforme. D'où les conflits internes. De plus, il est vrai que le français y est enseigné mais comme langue étrangère alors qu'il était presque une langue maternelle avant 1962.
    3
    Samedi 5 Juillet 2008 à 10:51
    bouteflika*
    Bouteflika : Traduction : petit bout de flic !
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