• La Nouvelle France.

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    En ce 04 Juillet, vous attendiez un article sur l'indépendance des Etats-Unis, bien sûr, qui coïncide d'ailleurs avec l'assassinat du 3° Président américain, Thomas Jefferson. Je souhaiterais plutôt vous parler de nos cousins Canadiens, installés en « Nouvelle France » depuis 400 ans.

    Jacques Cartier avait découvert ces nouvelles terres, en 1534, mais ne s'y était pas implanté. Les premiers établissements français, comme Port-Royal en 1604, furent créés en Acadie, sur la péninsule de l'actuelle Nouvelle-Ecosse. En 1608, Samuel de Champlain déporta la petite colonie vers un promontoire plus facile à défendre, qui permettait surtout de contrôler le trafic des fourrures, le long du fleuve Saint-Laurent. Il y fonde un comptoir, fort de 28 hommes seulement, « l'Abitation de Québecq », qui deviendra la capitale administrative de la « Belle Province » jusqu'à la défaite de Montcalm aux « Plaines d'Abraham ». Le premier hiver est rude et le scorbut décime les colons pionniers mais le commerce se maintient.

    S'alliant avec les indiens Montagnais, Algonquins et les Hurons, Champlain part en 1609 vers le Sud, longeant la rivière des Iroquois (Richelieu aujourd'hui) par Trois-Rivières et Ville-Marie (Montréal), pour explorer de nouvelles contrées riches en fourrures. C'est à cette occasion qu'il découvre, le 04 Juillet 1609, le lac qui portera le nom de Lac Champlain. Attaqué par un groupe de 200 Iroquois, alors qu'il n'a autour de lui que 60 hommes, il les mettra en fuite grâce aux flèches de son arquebuse, méconnue des Indiens. Son implication directe dans les guerres amérindiennes inter-tribus lui permettra de publier, outre le compte rendu qu'il devait au roi Henri IV, un carnet de voyages qu'il intitula « Des sauvages ... ».

    Malgré plusieurs allers-retours au travers de l'Atlantique, pour vanter les mérites de ces contrées vierges, Champlain ne réussira pas à mobiliser d'autres colons (seules des congrégations catholiques partiront vers la conquête de nouvelles âmes) et les Acadiens, trop peu nombreux, ne pourront pas défendre leurs immenses territoires face à la forte expansion démographique des colonies anglaises, coincées le long de la côte Est. Car les Français, poussés par la nécessité de trouver d'autres zones d'approvisionnement en fourrures, puis par l'exil forcé du « grand dérangement » pour ne pas faire allégeance aux Britanniques, avaient investi, au milieu du 17ème siècle, pratiquement tout l'Est de l'Amérique du Nord, depuis l'embouchure du Saint-Laurent au Canada jusqu'à celle du Mississipi en Louisiane. Des grands lacs au Mexique, en passant par la vallée de l'Ohio, les distances couvrant les 5 régions de cette Nouvelle France étaient trop vastes pour être correctement défendues.

    A partir de 1670, la rivalité franco-britannique s'accentua en proportion des prétentions territoriales des 13 colonies anglaises qui ne pouvaient plus s'étendre à l'Ouest. Avec, au Sud, l'expansion de la Nouvelle-Angleterre et, au Nord, la création de la Compagnie britannique de la Baie d'Hudson, la Nouvelle-France se trouvait prise dans un étau, alors qu'elle était dramatiquement sous-peuplée. Elle dut céder la Baie d'Hudson, l'Acadie et Terre-Neuve. La signature du Traité d'Utrecht en 1713 marquera l'effritement de cet empire colonial français trop distendu et qui n'avait commencé à se développer qu'avec l'arrivée des 850 « filles du Roy » envoyées par Louis XIV.

    Quand il meurt à Québec, à 65 ans, à l'époque de Louis XIII et Richelieu en France, Samuel de Champlain sera reconnu comme le « Père de la Nouvelle France ». Son entêtement ne fera pas école malheureusement et la France a laissé ses enfants expatriés se débrouiller seuls face à l'immensité des enjeux et des appétits. Je trouve qu'ils s'en sont bien sortis et méritent notre admiration et notre reconnaissance de maintenir, avec autant de persévérance, aux portes de l'Oncle Sam, un petit coin de France.

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  • Commentaires

    1
    Marie Massé
    Mardi 10 Août 2010 à 23:19
    La Nouvelle-France (4 juillet 2008)
    Il ne faut pas désespérer de recevoir des commentaires à propos de ses articles. Il peuvent survenir à tout moment, à preuve, le mien, deux ans plus tard ! Eh bien, un mot seulement pour vous dire que ça fait sincèrement plaisir de voir qu'un Français s'intéresse à l'histoire de la Nouvelle-France. Quand je vais en France et que j'explique à des gens que mes ancêtres sont les mêmes que les leurs, j'ai l'impression de leur parler de la planète Mars. Nous ne sommes pas cousins, nous sommes frères, nous sommes vous, seulement, nous vivons sur un autre continent depuis les XVIe et XVII siècles et nous avons subi des changements propres à cette nouvelle terre. Nous sommes américains et vous êtes européens. L'Espagne, le Portugal et l'Angleterre ont aussi vu leurs enfants s'américaniser et s'émanciper. La grande différence entre eux et nous est que leurs langues ont pris racine et se sont développées sans effort, alors que la nôtre a besoin de soins constants ne serait-ce que pour vivre. Nous avons en effet besoin de courage et de convictions pour poursuivre le combat. J'ai tout le temps l'impression d'être entourée d'un vaccum géant qui, de tous les côtés et de toutes les façons, exerce sur nous sans répit depuis 1763 une force annihilante. La majorité des Québécois de souche résiste "encore et toujours à l'envahisseur" anglais (américain, canadien ou britannique), mais un jour notre société (notre peuple, notre nation) atteindra peut-être son point de bascule.
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