• La Commune de Paris.

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    Après avoir battu les troupes françaises à Sedan en 1870 et fait prisonnier l'empereur Napoléon III, les Prussiens ont battu les armées que Léon Gambetta avait réunies en province et assiégé la capitale. Les parisiens ruminent leur humiliation et recouvrent les statues d'un voile noir sur le passage des troupes allemandes qui défilent dans un Paris en deuil. Adolphe Thiers, le nouveau chef de l'exécutif, est contraint à l'armistice en Janvier 1871, que signera Jules Favre avec Bismarck à Bordeaux où s'est réfugié le gouvernement.

    Le 18 Mars 1871, une émeute éclate à Paris, sur la butte Montmartre où Georges Clemenceau, maire du 18° arrondissement attise les ressentiments de la population. Thiers renonce à la réprimer et s'enfuit à Versailles où le gouvernement le rejoint. C'est l'amorce de la « Commune » qui fera 20.000 victimes en 2 mois.

    La suppression de l'indemnité due à la Garde nationale, après un dur hiver de famine et de siège, avait fait monter la tension. Or, la garde rassemble 180.000 hommes issus de la petite bourgeoisie et du monde ouvrier qui se sont portés volontaires pour défendre la capitale contre l'ennemi et ont gardé leurs armes. Lorsque Thiers envoie une colonne de soldats récupérer les 227 canons mis à l'abri des Prussiens sur les buttes de Montmartre et Belleville par la Garde, la foule s'assemble, sonne le tocsin et disperse les soldats dont certains se rallient. Le peuple craint de se voir flouer à nouveau des bénéfices de sa résistance, comme en 1830 ou en 1848 lorsque les classes aisées avaient confisqué le pouvoir. Les généraux Lecomte et Clément-Thomas sont lynchés à mort sur les boulevards. Pour éviter un bain de sang, soldats contre gardes et ouvriers, Thiers demande à l'Armée et aux corps constitués de quitter la capitale. Ils seront suivis par nombre de familles aisées.

    De ce fait, les révolutionnaires sont livrés à eux-mêmes et réunissent un Comité central populaire à l'hôtel de ville qui donnera naissance à une dizaine de Commissions diverses, lesquelles décrèteront de nombreuses mesures sociales. Le 28 Mars, la Commune ( nom faisant référence à la Commune insurrectionnelle qui mit bas la royauté le 10 Août 1792 ) est proclamée, suite à des élections. Paris suggère aux autres communes de France une association fédérale mais la province bougera à peine. On se méfie des parisiens.

    Dès lors localisée à la capitale, l'insurrection doit faire face à un deuxième siège, par l'armée française, cette fois, qui entoure Paris avec la complicité des Prussiens. Les communards, brandissant le drapeau rouge, vont se protéger derrière les fortifications massives enserrant la capitale et dont Thiers avait lui-même ordonné la construction trente ans plus tôt. Commencés par de petites escarmouches, les affrontements des Communards contre les « Versaillais » aidés des canons prussiens, se termineront par une semaine sanglante ( 21 au 28 Mai 1871 ) et des exécutions sommaires. Les bâtiments publics, à l'image de la destruction de la colonne Vendôme, vont aussi beaucoup souffrir.

    Premier pouvoir révolutionnaire prolétarien, la Commune de Paris a depuis été prise en exemple par de nombreux mouvements d'extrême gauche ou des révolutionnaires étrangers, comme Lénine.

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  • Commentaires

    1
    Mardi 18 Mars 2008 à 02:52
    tabou
    Dans un manuel de droit constitutionnel, tout cet épisode est mentionné en une seule phrase: un mouvement insurrectionnel est farouchement écrasé à Paris par Thiers. C'est beau, le droit constitutionnel... on passe d'une République à l'autre comme ça, au détour d'une phrase comme celle-ci...
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    2
    Mardi 18 Mars 2008 à 10:27
    Une phrase.
    Merci Voxrromorum pour cette évocation un peu simpliste effectivement. J'ai moi même beaucoup simplifié. Bravo pour ton blog très documenté.
    3
    Mardi 18 Mars 2008 à 16:29
    chat
    m'a fait plaisir de vous voir par chez moi yves. sinon moi je suis une carpe diem :)
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