• Jan Palach s'immole par le feu.

    Au pied du Musée national surplombant la principale avenue de Prague, un étudiant en Lettres de 21 ans s'immole par le feu ce 16 Janvier 1969 pour protester contre l'intrusion des chars soviétiques venus écraser le soulèvement tchèque au printemps 1968 et contre la passivité de ses concitoyens. Son agonie de trois jours est horrible.
    En effet, après les évènements explosifs de Mai 1968 en France, la révolution estudiantine commuée en revendications sociales s'étend à l'Europe centrale sous la forme d'une aspiration à la démocratie et à la scission d'avec le « protecteur » moscovite. En Août, les blindés et troupes soviétiques pénètrent en Tchécoslovaquie pour mettre un terme au vent de liberté qui secoue le pays.
    Depuis avril, Alexander Dubcek, premier secrétaire du parti communiste tchécoslovaque, tente de concilier marxisme et liberté. Le pays le suit dans l'enthousiasme : c'est le Printemps de Prague qui, croit-on, va installer « le socialisme à visage humain ». L'espoir vers la liberté que ce printemps a suscité est à la hauteur de la déception ressentie à l'arrivée des chars du Pacte de Varsovie. C'est insupportable pour Jan Palach qui s'immole donc en public à titre de protestation. Le nom de cet étudiant ( qui avait laissé un message pour expliquer son geste ) deviendra aussitôt le symbole de la résistance tchécoslovaque à l'oppression. La société endormie s'est réveillée, les étudiants ont fait la grève de la faim, d'autres ont suivi son exemple et se sont transformés en torche vivante, montrant le désespoir d'une jeunesse désireuse de démocratie.
    Pendant vingt ans, jusqu'en 1989 et la chute du Mur de Berlin, des dissidents, des citoyens courageux et des opposants à la dictature se réuniront chaque année, le 19 janvier, sur la place Venceslas, pour commémorer l'acte de Jan Palach.
    Ce symbole est aujourd'hui aussi connu que celui de l'étudiant qui stoppe une colonne de chars chinois sur la place Tien An Men, en 1989, à Pékin.
    Cela force l'admiration, non ?
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  • Commentaires

    1
    Gilles
    Mercredi 16 Janvier 2008 à 03:36
    En Lituanie aussi
    Pour faire preuve d'un peu d'egocentrisme, j'ajouterai qu'en Lituanie, un etudiant de 19 ans, Romas Kalenta, a procede au meme sacrifice le 14 Mai 1972, voulant attirer l'attention de l'Ouest sur le sort de son pays. On en a moins parle en Occident, car la Lituanie etait occupee par l'Union Sovietique depuis 1940 et rien ne filtrait, contrairement a la Tchecoslovaquie.Mais cette immolation a declenche egalement des emeutes a Kaunas (evidemment severement reprimees), ce qui etait particulierement courageux de la part des etudiants. Je rappellerai au passage que l'Union Sovietique ne s'est pas arretee a la chute du mur de Berlin en 1989 (contrairement a ce que vous pensez a l'Ouest)mais qu'elle a encore fait des morts, notamment a Vilnius (mais aussi a Riga), lorsque les chars ont tire sur la foule pacifique, faisant 14 morts le 13 Janvier 1991! Quand je pense que certains, y compris en France, se reclament encore de cette ideologie!
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