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Hemingway se suicide.
<?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p>Ayant participé activement, à divers titres, aux deux conflits mondiaux du 20ème siècle ainsi qu'à la guerre civile en Espagne en 1936, Ernest Hemingway sera marqué par ces affrontements inutiles et sanglants dont il reviendra blessé et désabusé. Le 02 Juillet 1961, malade, dépressif et devenant aveugle, il se suicide avec son fusil de chasse, reproduisant 30 ans après le geste de son père.
Ernest Miller Hemingway naît en 1899 près de Chicago d'un père dentiste, chasseur et pêcheur qui lui apprendra, très jeune, à se servir d'un fusil et d'une canne à pêche. Aimant le sport et la vie active, le jeune Ernest ne dédaigne pas la lecture et découvre Shakespeare, Dickens et Stevenson à la High School d'Oak Park, où il publiera ses premiers poèmes à 17 ans. Après l'équivalent du Bac, il décide de devenir journaliste et entre au Kansas City Star.
Lorsque les Etats-Unis entrent en guerre, en 1917, Hemingway voit une chance de concrétiser la part d'aventurier qui germe en lui. C'est avec la Croix-Rouge qu'il débarque en Italie, en Juin 1918 et réussit à rejoindre le front comme ambulancier. Blessé aux jambes par un tir de mortier, il est évacué sur un hôpital de Milan où il rencontre une jeune infirmière qui lui inspirera le personnage de Catherine Barkley dans « L'Adieu aux armes ». A la fin de la guerre, fuyant la prohibition, il devient correspondant du Star à Paris où, influencé par Ezra Pound et Gertrude Stein, il délaissera le métier de journaliste pour se consacrer à l'écriture. C'est à Paris, en effet, de 1921 à 1923, que naît sa carrière littéraire.
Après un premier recueil de nouvelles et poèmes en 1923, son premier roman « Le soleil se lève aussi » en 1926 va établir sa renommée. Mais c'est surtout avec « A Farewell to arms », écrit avec les souvenirs de la guerre d'Espagne, que son style épuré, réaliste va s'affirmer. Cet adieu aux armes lui permettra de clamer l'absurdité de la guerre et la nécessité de la liberté partout dans le monde.
Les récits d'Hemingway sont imprégnés de ses expériences personnelles. Bon vivant, gros mangeur et buveur notoire, se plaisant à côtoyer la mort, mais appréciant aussi le calme de la Suisse, il peint des personnages dégoûtés par la perte des valeurs morales de l'après guerre, comme dans « Le soleil se lève aussi », ou des aventuriers aux plaisirs simples et virils, comme « In our time » en 1925, sur le monde du sport, « Mort dans l'après-midi » en 1932, ode à la tauromachie ou « Vertes collines d'Afrique » en 1935, consacré à la chasse au gros gibier. « Pour qui sonne le glas » en 1940 fera le tour du monde.
C'est à Cuba, dans le « bordel des américains » de l'époque prè-révolutionnaire des années 40 et 50, que le souvenir d'Hemingway est le plus vivace. Ses 22 ans à La Havane ont marqué l'île qui le revendique. Ecrit aux côtés de Fuentes, le vieux pêcheur cubain avec qui il partait pêcher sur son bateau El Pilar, « Le vieil Homme et la mer », en 1952, lui vaudra le Prix Pulitzer puis le Prix Nobel de littérature en 1954. Le reste de ses écrits sera publié de manière posthume.
Celui qui boxait dès l'âge de 12 ans, se querellait avec quiconque le contrariait, est resté plusieurs jours perdu dans la jungle africaine, après s'y être crashé en avion, qui a créé le fameux « Papa Hemingway special » du Floridita Bar de La Havane, en ajoutant une ration de rhum, sans sucre, au punch local, était capable de jeûner comme de se lancer dans des beuveries monstres, qui pouvait écrire « En avoir ou pas » (1937) aussi bien que des « Œuvres poétiques » (1960), se marier quatre fois par amour, élever des dizaines de chats et quatre chiens, est bien devenu une légende de son vivant, capable d'étonner par l'exubérance de son comportement autant que par la sobriété de son style.
Figure exemplaire de la « génération perdue » de l'entre-deux-guerres, Hemingway a exercé sur le roman moderne une influence considérable. A ta santé, « Papa » !
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Tags : pulitzer, guerre, suicide, journaliste, cuba, prohibition, nobel, fusil, TAUROMACHIE, peche, croix rouge, ernest hemingway, blessé, correspondant, ambulancier, farewell to arms, gibier, beuveries
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Commentaires
Absynthe
Effectivement, l'absynthe a plus souvent été la muse des grands génies que la sage réflexion. Il est de la trempe des Nerval, Baudelaire ou même, plus récemment, Brassens et Gainsbourg.3Dupont Jean-PierreSamedi 28 Mars 2009 à 10:17Hemingway
Votre article sur Hemingway contient une inexactitude. A Farewell To Arms (L'Adieu Armes) ne traite pas de la guerre d'Espagne, mais relate les expériences liées à la première guerre mondiale sur le front italien. C'est For Whom The Bell Tolls (Pour Qui Sonne Le Glas) qui traite de la guerre d'Espagne.4Dupont Jean-PierreSamedi 28 Mars 2009 à 10:17Hemingway
Votre article sur Hemingway contient une inexactitude. A Farewell To Arms (L\'Adieu Armes) ne traite pas de la guerre d\'Espagne, mais relate les expériences liées à la première guerre mondiale sur le front italien. C\'est For Whom The Bell Tolls (Pour Qui Sonne Le Glas) qui traite de la guerre d\'Espagne.Confusion
Merci Jean-Pierre pour cette remarque justifiée. Bien évidemment, j'ai confondu les deux intrigues, front d'Italie et guerre d'Espagne. Pourtant, j'ai lu les deux livres avec autant d'intérêt. Plates excuses à mes lecteurs.
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Mi-ange et mi-démon, attachant et détestable, poète et grossier personnage ... il ne nous laisse en aucun cas indifférents. Il en va souvent ainsi des artistes de génie !