• <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p>

    Sur la mappemonde, la France est toute petite au bout de la presqu'île européenne. Pourtant, si on inclut ses possessions dites « d'outre-mer », la France est présente sur tous les continents et océans du monde, même après avoir rendu leur liberté à ses anciennes colonies. Les territoires et départements d'outre-mer sont tous des îles à l'exception de la Guyane et de la Terre Adélie et représentent 1,5 millions d'habitants sur 120.000 km2.

    C'est par la loi du 19 Mars 1946 que les départements d'outre-mer ( DOM ) ont été créés, avec préfet et représentation nationale. Ceux-ci comprennent la Guyane ( française depuis 1605 ) le plus vaste, la Guadeloupe et la Martinique ( depuis 1635 ) volcaniques ainsi que la Réunion (1642) le plus peuplé. Ces terres lointaines, qui font maintenant partie de l'Union Européenne en tant que Régions ultra-périphériques, étaient les plus anciennes colonies de l'Empire français. Mayotte (1841) la musulmane des Comores tout comme St Pierre et Miquelon près du Canada ( découvert par Jacques Cartier en 1534 ) sont des collectivités territoriales à statut particulier.

    Les DOM se distinguent ainsi des Territoires d'outre-mer ( TOM ) dont le statut est aussi différent, avec une autonomie plus grande, l'Etat français n'y exerçant que des fonctions régaliennes. Ce sont la Polynésie française (1885) et ses 118 îles qui administre aussi l'atoll de Clipperton, ce sont Wallis et Futuna (1886) qui ont la particularité de conserver 3 rois coutumiers et les Territoires des terres australes et antarctiques françaises ( TAAF ) non habitées qui comprennent les îles Saint-Paul et Amsterdam, les archipels Crozet et Kerguelen ( voir mon billet du 12 Février) ainsi que la Terre Adélie.

    La Nouvelle Calédonie (1874) a perdu son statut de TOM en 1998 et se trouve classée en collectivité sui generis ( institutions spécifiques notamment coutumières ) avec 3 provinces et 3 assemblées. Elle parviendra, selon les accords, à sa pleine souveraineté Kanak vers 2015.

    On citera aussi les « Iles Eparses » de l'océan Indien, nommées Glorieuses, Tromelin, Europe, Juan de Nova et Bassas da India.

    Mentionnons enfin deux figures qui ont marqué l'histoire de ces territoires éloignés, Toussaint-Louverture et sa lutte contre l'esclavage puis Aimé Césaire, député et écrivain.

    Stratégiquement, ces îlots ou terres du bout du monde ont une importance capitale pour la France qui peut ainsi, outre les escales maritimes, utiliser un site de lancements, Kourou, idéalement placé sur l'équateur, réaliser des essais nucléaires sous-marins ou se prévaloir d'immenses « zones économiques exclusives » s'étendant jusqu'à 200 milles marins des côtes ( 370 km ).

    Au nom évocateur de certaines destinations, Tahiti, Papeete, Bora-Bora, Marquises, Gambiers, on se prend à rêver d'une mutation ..... à l'autre bout de la France.

    <o:p> </o:p>

    3 commentaires
  • <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p>

    Après avoir battu les troupes françaises à Sedan en 1870 et fait prisonnier l'empereur Napoléon III, les Prussiens ont battu les armées que Léon Gambetta avait réunies en province et assiégé la capitale. Les parisiens ruminent leur humiliation et recouvrent les statues d'un voile noir sur le passage des troupes allemandes qui défilent dans un Paris en deuil. Adolphe Thiers, le nouveau chef de l'exécutif, est contraint à l'armistice en Janvier 1871, que signera Jules Favre avec Bismarck à Bordeaux où s'est réfugié le gouvernement.

    Le 18 Mars 1871, une émeute éclate à Paris, sur la butte Montmartre où Georges Clemenceau, maire du 18° arrondissement attise les ressentiments de la population. Thiers renonce à la réprimer et s'enfuit à Versailles où le gouvernement le rejoint. C'est l'amorce de la « Commune » qui fera 20.000 victimes en 2 mois.

    La suppression de l'indemnité due à la Garde nationale, après un dur hiver de famine et de siège, avait fait monter la tension. Or, la garde rassemble 180.000 hommes issus de la petite bourgeoisie et du monde ouvrier qui se sont portés volontaires pour défendre la capitale contre l'ennemi et ont gardé leurs armes. Lorsque Thiers envoie une colonne de soldats récupérer les 227 canons mis à l'abri des Prussiens sur les buttes de Montmartre et Belleville par la Garde, la foule s'assemble, sonne le tocsin et disperse les soldats dont certains se rallient. Le peuple craint de se voir flouer à nouveau des bénéfices de sa résistance, comme en 1830 ou en 1848 lorsque les classes aisées avaient confisqué le pouvoir. Les généraux Lecomte et Clément-Thomas sont lynchés à mort sur les boulevards. Pour éviter un bain de sang, soldats contre gardes et ouvriers, Thiers demande à l'Armée et aux corps constitués de quitter la capitale. Ils seront suivis par nombre de familles aisées.

    De ce fait, les révolutionnaires sont livrés à eux-mêmes et réunissent un Comité central populaire à l'hôtel de ville qui donnera naissance à une dizaine de Commissions diverses, lesquelles décrèteront de nombreuses mesures sociales. Le 28 Mars, la Commune ( nom faisant référence à la Commune insurrectionnelle qui mit bas la royauté le 10 Août 1792 ) est proclamée, suite à des élections. Paris suggère aux autres communes de France une association fédérale mais la province bougera à peine. On se méfie des parisiens.

    Dès lors localisée à la capitale, l'insurrection doit faire face à un deuxième siège, par l'armée française, cette fois, qui entoure Paris avec la complicité des Prussiens. Les communards, brandissant le drapeau rouge, vont se protéger derrière les fortifications massives enserrant la capitale et dont Thiers avait lui-même ordonné la construction trente ans plus tôt. Commencés par de petites escarmouches, les affrontements des Communards contre les « Versaillais » aidés des canons prussiens, se termineront par une semaine sanglante ( 21 au 28 Mai 1871 ) et des exécutions sommaires. Les bâtiments publics, à l'image de la destruction de la colonne Vendôme, vont aussi beaucoup souffrir.

    Premier pouvoir révolutionnaire prolétarien, la Commune de Paris a depuis été prise en exemple par de nombreux mouvements d'extrême gauche ou des révolutionnaires étrangers, comme Lénine.

    <o:p> </o:p>

    3 commentaires
  • <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p>

    Né Wilhelm Apollinaris de Kostrowitcky, à Rome en 1880, d'une mère polonaise et d'un père sans doute officier italien, le futur poète Guillaume Apollinaire fait ses études aux lycées de Cannes et de Nice qu'il quitte sans le bac. S'étant découvert une passion pour l'écriture ( Alcools en 1913 ), il puise son inspiration dans ses rencontres amoureuses, ses amis artistes tels Alfred Jarry, Max Jacob, Derain ou Pablo Picasso mais aussi dans son engagement militaire lors de la première guerre mondiale.

    Parce qu'il n'est pas encore naturalisé français, Apollinaire s'y prendra à deux fois pour être incorporé, en 1914, dans l'Armée française où il sert dans l'Artillerie puis, sur sa demande, dans l'Infanterie plus proche du front. Le 17 Mars 1916, monté en ligne comme sous-lieutenant, avec son unité, au Bois-des-Buttes, près de Reims, il est blessé à la tête d'un éclat d'obus qui perce son casque, alors qu'il lisait le Mercure de France dans sa tranchée en attendant l'assaut. Evacué vers le Val-de-Grâce, il doit être trépané suite à un abcès paralysant. Pendant sa longue convalescence à l'hôpital, il écrit une pièce « surréaliste », Les mamelles de Tirésias et beaucoup de correspondances, parfois crues, avec ses conquêtes féminines d'avant-guerre, l'infirmière Louise dite « Lou » et Madeleine Pagès dont il est amoureux fou jusqu'à ce qu'il la rencontre à Oran. Finalement, il épousera Jacqueline Kolb, la « jolie rousse » du poème.

    L'auteur du « Pont Mirabeau », de nombreux poèmes et nouvelles sera le chantre de toutes les avant-gardes artistiques, louant le cubisme et un Esprit nouveau, précurseur même du surréalisme après avoir créé les calligrammes ( terme de son invention désignant ses poèmes écrits en forme de dessins ). Son art est tout d'imagination et d'intuition, sans influence d'où son côté novateur. Il tâtera de tous les registres, y compris érotique : « Les onze mille verges », publiant des chroniques, des romans et des contes : « Le poète assassiné », collaborant à de nombreux journaux et créant deux revues dont le « Festin d'Esope ».

    Mort de la grippe espagnole, à la fin de la guerre en 1918, Guillaume Apollinaire est enterré au Père-Lachaise à Paris.

    Au total, dans le Paris de la belle Epoque, Apollinaire a souhaité en « découdre » aussi bien avec l'ennemi dans les tranchées qu'avec le monde des Lettres où il s'est montré avant-gardiste risque-tout et audacieux. Voilà un homme libre !

    <o:p> </o:p>

    votre commentaire
  • <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p>

    La mer est immense et le moindre bateau est une petite coquille de noix sur une surface infinie. Pourtant, des centaines de pétroliers gigantesques se frôlent dans les deux sens sur des rails maritimes sillonnant tous les océans du monde pour acheminer le pétrole qui est le sang des sociétés modernes. Forcément, cela entraîne des catastrophes. Le 16 Mars 1978, le pétrolier libérien Amoco Cadiz s'échoue sur les roches de Portsall, dans le Nord Finistère, chargé de 227.000 tonnes de brut. L'ensemble de la cargaison ( soit les 227.000 tonnes ! un record ) s'échappe au fur et à mesure que le navire se disloque sur les brisants, polluant 360 km de littoral entre Brest et Saint-Brieuc. L'Armée est mobilisée mais le Plan Polmar ( pollution maritime ) s'avère sous dimensionné. De nouveaux rails de circulation seront imposés en Manche. Pendant ce temps, la société Amoco se défend bec et ongles pour payer le moins possible de dédommagements. Le combat « Economie contre Environnement » n'est pas prêt de s'arrêter.

    Les très belles côtes bretonnes avaient déjà été souillées, en Mars 1967,  avec les nappes dérivantes sorties du ventre du Torrey Canyon, échoué en Cornouaille, libérien lui aussi mais armé par une compagnie californienne. Et la liste noire continue avec le pétrolier Exxon Valdez, en Mars (décidemment, le mois de Mars ...)1989, qui déverse 40.000 tonnes de brut de ses 180.000 embarquées, en baie du Prince William ( Alaska ). La mise en place de la Convention internationale d'indemnisation des victimes contraindra Exxon à verser, à l'issue d'un procès difficile, des milliards de dollars d'indemnités ( record, là aussi ).

    On ne compte plus désormais les petites ou grosses catastrophes au large de côtes grassement engluées de goudron, comme les milliers d'oiseaux pris au piège. Quelques noms résonnent encore : le chypriote Haven qui explose, en 1991, avec 144.000 tonnes de brut, au large de Gènes mais dont les nappes lècheront la côte jusqu'à Hyères, le libérien Sea Empress, en 1996, qui perd la moitié de ses 130.000 tonnes dans un port du pays de Galles, le maltais Erika, en 1999, qui se brise en deux avec 31.000 tonnes de fioul lourd à 40 milles des plages bretonnes, occasionnant des conséquences importantes pour les activités halieutiques ( pêche ), le bahaméen Prestige, en 2002, qui se brise en deux au large de la Galice, Espagne, pendant son remorquage, laissant dériver plus de 60.000 tonnes de fioul lourd qui accosteront par plaques en Espagne et en France.

    On en compte ainsi 42 en 30 ans, belle moyenne. Les nouveaux pétroliers sont à double coque renforcée mais combien d'épaves naviguent encore, sous pavillon de complaisance ? De plus, de nombreux équipages sans scrupule n'hésitent pas à vidanger leurs soutes d'hydrocarbures par des dégazages sauvages.

    Il n'est pas simple, en effet, de contrôler un navire libérien à capitaux russes, affrété au Venezuela avec un équipage indonésien mais domicilié au Libéria, par exemple. Tant que la demande est là, le pétrole circulera le long de nos plages, au risque de s'y échouer. Dommage !

    <o:p> </o:p>

    votre commentaire
  • <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p>

    Fort de son prestige de conquérant des Gaules, Caïus Julius César a franchi le Rubicon ( voir mon billet du 11 Janvier ) et s'est installé en maître à Rome. Nommé dictateur à vie, il n'a de cesse de combattre ses ennemis tout en modernisant l'administration de l'empire par de grandes réformes et chantiers. Mais, au sommet du pouvoir à 55 ans, il rêve encore d'un titre royal plus universel et songe à se faire consacrer fils d'Amon l'Egyptien ou l'égal des rois grecs. Les sénateurs, dont beaucoup craignent, à juste titre, pour l'avenir des institutions républicaines, vont se liguer en complot pour l'en empêcher.

    La prochaine réunion solennelle du Sénat romain, qui doit avoir lieu, sous le « portique de Pompée », le jour des « Ides de Mars » soit le 15 Mars 44 avant JC, leur offre une occasion en or. Soixante sénateurs environ, dirigés par Gaius Cassius et les deux Brutus, forment le groupe des conspirateurs. L'un d'entre eux, feignant la colère lors du refus de sa requête, s'agrippe à la toge de César. A ce signal, tous se précipitent le poignard à la main et, selon le récit de l'historien Suétone, le frappent de 23 coups de lames.

    Parmi les assaillants figure Marcus Brutus, jeune sénateur qui se trouve être le fils de Servilia, la maîtresse de César et en qui il a placé toute sa confiance. En le voyant, César lance en grec ( la langue de l'élite romaine ) : « καὶ σὺ τέκνον » que les chroniqueurs latins traduiront par « Tu quoque, mi fili », Toi aussi, mon fils !. Les comploteurs s'enfuient en laissant le Premier Consul perdre tout son sang au pied de la statue de Pompée, son ancien rival. Ce sont ses esclaves qui le porteront hors de la curie ( bâtiment du forum où se réunit le Sénat ). Son corps ne sera pas jeté dans le Tibre, comme avaient songé les assassins, mais incinéré en place publique, le 20 Mars, ainsi que le veut la tradition.
    Quant à la république que voulaient défendre les conjurés, elle ne résistera pas longtemps aux ambitions du petit-neveu de Jules César, Octave qui se fera nommer Empereur Auguste. Il faudra attendre encore une quinzaine d'années, pendant lesquelles les guerres civiles reprirent, avant que ne s'installe la « Pax Romana ».
    César n'avait pas écouté les avertissements de son entourage : « Méfie-toi des Ides de Mars ». Il aurait du, ce furent plus que des giboulées !
    <o:p> </o:p>

    votre commentaire