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1914, la première bataille de la Marne.
La guerre engagée en 1914 a d’abord été, des deux côtés, une guerre de mouvements avant de devenir une guerre de tranchées. Le Plan XVII français avait lancé une vaste offensive en direction des territoires perdus en 1870 dans l’Est de la France. Mais il va se heurter à l’avancée allemande qui s’appuie sur le Plan Schlieffen. Les objectifs stratégiques de l’Allemagne sont d’opérer un vaste mouvement enveloppant des troupes françaises en direction de Paris pour, une fois la guerre gagnée en quelques semaines, se retourner contre la Russie menaçante à l’Est.
Fin août, les forces du Kaiser sont tout près de réussir puisqu’elles ne sont qu’à une trentaine de kilomètres de la capitale. Craignant un remake de Sedan-1870, le gouvernement français quitte Paris pour Bordeaux, début Septembre, en laissant les clefs de la capitale au général Joseph Gallieni qui constitue, en toute hâte, une sixième armée qu’il va confier à Maunoury.
Les Allemands, sûrs de leur victoire, retirent deux divisions sur ce front Ouest pour les envoyer face aux Russes, dans la région de Tannenberg, au Sud de Dantzig. De ce fait, le général Moltke renonce à encercler Paris et il infléchit sa marche vers la Marne et l’Ourcq, présentant ainsi son flanc aux Français. Le général Alexander von Kluck qui doit maintenir une flanc-garde face à Paris, désobéit et suit le mouvement vers le Sud.
Gallieni, aussitôt informé, réussit à convaincre le général Joseph Joffre, commandant en chef, de lancer une contre-offensive sur les flancs ennemis avec la nouvelle armée de Maunoury. Il faut aller vite et donc réquisitionner, pour cela, les bus et taxis parisiens. En une nuit, du 05 au 06 Septembre 1914, cinq bataillons de la 7ème division d’infanterie sont transportés sur l’Ourcq où ils permettent de repousser l’aile droite allemande au delà de Meaux. Dès lors, le sens de la poursuite s’inverse : les Allemands, menacés d’encerclement, battent en retraite à l’Ouest jusqu’à l’Aisne où ils s’enterrent. Les Français et Anglais du général French, reprennent confiance et, malgré d’énormes pertes dues notamment au pantalon rouge garance qui en faisait des cibles parfaites, gagnent du terrain jour après jour. Le 9 septembre, Château-Thierry est repris, ainsi que Mondement et le 13 Septembre, le front va s’établir de Senlis à Verdun en passant par Reims. Après des tentatives de « course à la mer » de part et d’autre, les troupes vont se trouver piégées dans une guerre de position qui va durer 4 ans.
La guerre est absurde, on le sait, d’autant plus quand elle entraîne la perte de jeunes hommes et d’intellectuels de valeur comme ce fut le cas, le 05 Septembre 1914 à Villeroy, pour le Lieutenant Charles Péguy, tué debout à la tête de ses soldats du 276° RI et le 22 Septembre à Saint-Rémy la Calonne, où la France perdit aussi le Lieutenant Alain Fournier, 28 ans, l’auteur du Grand Meaulnes, au lendemain de la prise de commandement de sa compagnie.
Répétons, avec Péguy lui-même :
« Heureux ceux qui sont morts dans les grandes batailles, couchés dessus le sol à la face de Dieu ».
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Commentaires
c'est un bon blog , mais pk chez blogg , moi je n'aime pas , c'est vrai qu'ils ont un systéme de recherche fort mais c'est trop compliqué