• Tupolev et Concorde.

    <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p>

    Après la démesure du combat pour les conquêtes spatiales que se livrèrent Américains et Soviétiques, au milieu du XX° siècle, un autre champ d'application va concerner l'aéronautique. Lorsque Khrouchtchev fut averti des recherches sur le supersonique Concorde, il ordonna à son réseau d'espionnage d'infiltrer les usines de l'Aérospatiale à Toulouse pour les devancer. Des agents russes vont ainsi transférer des documents ultra confidentiels et des secrets de fabrication, simplement sur microfilms, à l'ancienne.

    Dès 1964, la CIA alerte la DST sur le fait que le chef de l'Aeroflot à Paris, Sergueï Pavlov, est un agent secret soviétique mais les Français ne se méfient pas. Ils doivent faire voler leur premier Concorde au printemps 1969 et la technique est si révolutionnaire que les Russes peuvent toujours s'accrocher. Pourtant, les soviétiques mettent les bouchées doubles et le 31 Décembre 1968, le TU-144, « Charger » en code Otan, sort du hangar des ateliers Tupolev. A quelques détails près, c'est la copie conforme du Concorde mais ce « Concordovski » a 3 mois d'avance sur l'original. Le vol supersonique démontre quand même que l'aile est à revoir et les équipes replongent sur leur planche à dessin, en même temps que les ingénieurs français et anglais.

    Ce dimanche 03 Juin 1973, il fait beau au Bourget et le 30° Salon de l'Aéronautique a rassemblé 200.000 personnes. Les deux mastodontes sont présents. C'est au tour du Concorde d'évoluer et c'est un triomphe. Le Tupolev, qui le suit dans le planning des vols, doit faire mieux. On remarque tout de suite que ses réacteurs sont implantés sous la partie centrale du fuselage et non pas sous les ailes et les spécialistes observent que la forme de l'aile delta est moins optimisée que celle du Concorde. Après son dernier passage à faible vitesse, pour faire admirer l'innovation de ses plans canard rétractables, les « moustaches », le TU-144 vire vers le Sud pour se présenter en QFU 07 et atterrir. Mais la tour de contrôle lui apprend que le vent a changé et le sens de la piste aussi. Pour être axé en piste 25, il entreprend alors de monter, en virage vers le Nord, avec la puissance de ses 4 réacteurs.

    Dans cette manœuvre, il est soudain surpris par la présence d'un Mirage III qui filmait les évolutions. Afin de l'éviter, le pilote russe fait piquer brutalement son Tupolev, ce qui étouffe les moteurs. C'est au moment de la ressource, brutale elle aussi pour reprendre de l'altitude, que la cellule ne peut résister aux contraintes et se disloque. L'appareil se désintègre littéralement en vol et les débris s'éparpillent sur la ville de Goussainville, à 5 kilomètres seulement de la ville de Gonesse où s'illustrera tragiquement un autre Concorde, au départ de Charles de Gaulle, le 25 Juillet 2000. Voir mon précédent article.

    Le pilote Mikhail Kozlov et 5 membres d'équipage périrent ainsi que 8 personnes au sol. Les boites noires furent emportées en Union soviétique et la version officielle, sans doute concertée, fit état d'une sur-réaction du pilote face à la présence du Mirage qui était plus loin qu'il le croyait. Mais le mal était fait, le Tupolev ne fut jamais employé en transport supersonique de passagers, hors de l'URSS, et finit même sa carrière comme convoyeur de courrier longue distance. La carrière des Tupolev ( 13 avions construits dont 4 pour les passagers ) s'achève après un second crash en 1978.

    C'étaient pourtant de beaux oiseaux ! Voir la video :

    <o:p> </o:p>

    Tags Tags : , , , , , , , , , , , , , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :