• Tito, le Yougoslave.

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    C'est lors de ses funérailles, le 04 Mai 1980, que l'on put mesurer la place qu'occupait le Maréchal Tito sur la scène internationale, saluée devant son cercueil par Leonid Brejnev (URSS), Margaret Thatcher (GB), Helmut Schmidt (RFA) et Hua-Kuo-feng (Chine).

    Josip Broz est né en 1892 à Kumrovec, en Croatie, alors partie de l'Autriche-Hongrie, d'un père Croate et d'une mère Slovène. Il ne prendra le nom de Tito, dont l'origine est controversée, qu'en 1934. Mobilisé pendant la première guerre mondiale, il combat sur le front russe, est fait prisonnier, s'évade et finalement s'engage dans l'armée russe avant de s'inscrire au Parti Communiste en 1920 et de rentrer dans la police secrète soviétique, le NKVD. C'est à ce titre qu'il est envoyé, par le Parti, en Yougoslavie. Il y combattra l'occupation nazie par des campagnes de guérilla, appuyant ainsi l'Armée rouge dans la libération de la Yougoslavie. Par la même occasion, les « Oustachis croates » indépendantistes, seront balayés.

    En Novembre 1945, la République fédérale populaire de Yougoslavie est proclamée. On changera ensuite le mot « populaire » par « socialiste » pour bien marquer qu'elle est communiste et on officialise la création des 6 républiques qui composent cet Etat fédéral : « Bosnie-Herzégovine, Croatie, Macédoine, Monténégro, Serbie et Slovénie ». Tito, qui n'est que Premier ministre, deviendra Président de la République yougoslave en 1953 et le restera jusqu'à sa mort. En 1954, la Fédération RFPY s'agrandira même du territoire libre de Trieste, dissous.

    Mais Tito, dont le prestige est grand après ses exploits pendant la guerre, prend des initiatives qui irritent le camarade soviétique. La brouille avec Staline aura pour conséquence de resserrer les yougoslaves derrière Tito lui-même. Fervent nationaliste, celui-ci veut prendre ses distances avec Staline et avec les occidentaux. N'étant membre ni du Pacte de Varsovie ni de l'OTAN, la Yougoslavie a pu ainsi initier le Mouvement des Non-alignés, avec Nasser (Egypte) et Nehru (Inde). En critiquant l'invasion de la Tchécoslovaquie en 1968, Tito améliore son image auprès des pays occidentaux mais son régime reste autoritaire et avait aussi ses prisonniers politiques. On le verra ainsi réprimer durement les manifestations nationalistes en Croatie, en 1971.

    Emporté par la maladie, à 87 ans, Josip Broz Tito meurt le 04 Mai 1980, alors que sa succession a déjà été préparée. Son corps repose dans un mausolée à Belgrade où de nombreux nostalgiques d'une fierté nationale perdue viennent régulièrement se recueillir. « On vivait mieux du temps de Tito » entend-on souvent.

    Après sa mort, les tensions apparaissent immédiatement entre les différentes nations de la RFPY jusqu'à mener à la sécession de 4 d'entre elles en 1991. On connaît la suite, plus proche de nous, les guerres dans les Balkans, la mosaïque d'ethnies entremêlées, les charniers, l'intransigeance serbe face aux revendications albanaises. Finalement, même l'indépendance de la province du Kosovo, toute récente, illustre bien l'échec de la politique multi-ethnique menée par les Etats-Unis et l'Europe dans ces Balkans où les communautés se regardent maintenant en chiens de faïence, alors qu'elles vivaient en relative bonne harmonie sous Tito.

    Le feu est éteint mais la marmite bout toujours. N'est-ce pas déjà à Sarajevo qu'est intervenu l'incident qui a mis le feu aux poudres et embrasé l'Europe en 1914 ? Pourvu que l'Histoire ne se répète pas !

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