• Septembre noir à Munich

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    Les peuples arabes, qui n'ont jamais accepté l'implantation, depuis 1948, d'un Etat juif sur le territoire de « leur » Palestine, doivent subir l'humiliation de la guerre des Six jours, en 1967, sous le regard amusé de la plupart des Occidentaux. Déçus par Nasser, les Palestiniens de souche, peu défendus par leurs frères, se tournent vers des leaders plus musclés, comme le marxiste Georges Habache, qui préconisent le terrorisme. Mais cette nouvelle politique d'attentats qu'ils vont organiser, en se spécialisant dans les détournements d'avions, heurte l'opinion internationale et dessert leur combat. En 1972, une autre occasion de plaider leur cause, devant les médias du monde entier, va leur être offerte grâce aux Jeux Olympiques.

    Les Allemands attendent des Jeux Olympiques de Munich (München) qu'ils effacent le triste souvenir des Jeux de Berlin en 1936, présidés par Hitler. Tout se déroule bien, dans une organisation parfaite, pendant une semaine lorsque, le 05 Septembre 1972 au matin, huit hommes armés et cagoulés s'infiltrent dans le village olympique et gagnent le bloc 31 où dort la délégation israélienne qui est plaquée brusquement contre le mur. Un lutteur israélien et un entraîneur, qui ont compris la situation, tentent de s'échapper et sont abattus. Les neufs autres sportifs sont pris en otage.

    Au réveil, les écrans de télévision de la planète découvrent l'intrusion du terrorisme et de la Palestine dans ce qui aurait du être une pacifique fête inter-Etats. Le chef du commando, qui dit agir au nom de « Septembre noir », exige l'échange des 9 otages contre 234 prisonniers détenus dans des prisons israéliennes ainsi que d'Ulrike Meinhof et Andreas Baader en Allemagne.

    Créé par les services secrets du Fatah, principale composante de l'OLP de Yasser Arafat, Septembre noir doit son nom à ce mois de Septembre 1970 où l'armée jordanienne opéra une action d'éviction des combattants palestiniens sur son territoire. Soupçonnés de recourir au terrorisme, ceux-ci furent tués, arrêtés ou obligés à l'exil.

    Le Chancelier Willy Brandt est doublement embarrassé car les otages sont juifs et l'attaque a eu lieu sur le « Land » de Bavière qui n'a pas de compétence particulière en contre-terrorisme. Par fierté, les autorités refusent les tireurs d'élite qu'Israël leur propose et tentent de négocier avec les terroristes, leur offrant même une grosse somme d'argent pour qu'ils laissent les Jeux se dérouler, hors de leurs revendications. Mohamed Daoud Odeh, le cerveau de la prise d'otages, reste inflexible. Finalement, on fait mine d'être d'accord pour les transporter au Caire et on prépare leur interception.

    Peu après 22h00, un bus emmène Palestiniens et Israéliens jusqu'aux hélicoptères attendant sur la place olympique. Le ministre de l'Intérieur, Hans Dietrich Genscher, sursaute lorsqu'il compte 08 terroristes car le gouvernement pensait qu'ils n'étaient que 05 et n'avait donc placé que 05 tireurs d'élite sur l'aérodrome de Fürstenfeldbruck où un avion a été positionné avec des stewards policiers, cachés. Les preneurs d'otages s'avancent vers l'avion, découvrent qu'il est vide et comprennent le piège. C'est le début d'une fusillade nocturne effectuée dans la plus grande confusion. Les 05 tireurs d'élite allemands n'ont pas d'équipement adéquat, jumelles de vision nocturne et communication radio notamment, et ne se sont pas réparti les cibles. Les terroristes rafalent alors vers les deux hélicoptères où les otages sont toujours attachés et les tuent. Une grenade est jetée dans un appareil qui s'enflamme avec ses occupants prisonniers. Les 09 otages sont tués dans le massacre, 05 terroristes et un policier sont abattus.

    Embarrassée par la présence des 3 terroristes palestiniens restant sur son sol, l'Allemagne sera « servie par le sort » qui voudra qu'un Boeing 727 de la Lufthansa soit détourné, le 29 Octobre suivant, après son décollage de Beyrouth. L'exigence des preneurs d'otages dans l'avion est, fort opportunément, une rançon et ... la libération des 3 détenus palestiniens. Ce qui est fait immédiatement, d'où l'instauration d'un doute sur une possible concertation préalable quant aux modalités de la prise d'otages.

    Cet événement tragique des JO de Munich permit heureusement une prise de conscience face à un danger nouveau et partout des unités de lutte contre le terrorisme et le grand banditisme virent le jour, GSG 9 (Grenzschutzgruppe 9) en Allemagne, GIGN puis RAID en France, SAS en Grande Bretagne ou SWAT, Seals et Delta Force aux USA. Dommage qu'on ne fasse que de la répression et qu'on ne cherche pas à combattre le mal à la source.

    Après les poings levés des athlètes noirs à Mexico, et la tribune médiatique offerte à Munich, on comprend que les Jeux Olympiques soient regardés comme l'occasion de revendiquer sa différence. Les Tibétains l'ont bien compris cette année 2008.

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