• Nostradamus

    C’est en Provence, à Saint-Rémy tout d’abord, qu’est né le grand Nostradamus et à Salon qu’il décèdera en laissant une trace immense auprès de ses contemporains du XVIème siècle. Mais c’est surtout après sa mort, et jusqu’à aujourd’hui, que le mystère des écrits de ce grand érudit enflera.

    le 14 décembre 1503, dans une famille de juifs qui avaient dû se convertir au catholicisme et changer de nom, le jeune Michel de Nostre-Dame est un enfant doué qui se passionne pour les étoiles et les mathématiques. On l’envoie donc à l’université d’Avignon puis, après avoir exercé comme apothicaire, à celle de Montpellier où il acquiert les savoirs de la médecine et de l’astrologie. On ne saurait, en effet, être médecin sans être astrologue car on ne donne pas les mêmes médicaments selon les périodes de la lune.

    Il met au point un onguent à base de plantes qui semble faire merveille contre la peste et qui sera le début de sa renommée. Il est appelé partout où sévit cette terrible épidémie. C’est l’occasion pour lui d’effectuer un « tour de France » qui le met en contact avec de grands notables.

    Profitant de ses connaissances en botanique, en médecine et en astrologie, il commence, dès 1550, à publier des almanachs (lunaisons en arabe), sortes de calendriers où sont rassemblés une foule de conseils populaires sur la santé par les astres et les plantes, et des prévisions météo. Il y glisse également des prévisions événementielles sur l’année à venir, en un style assez ésotérique et fumeux de telle sorte qu’il puisse expliquer, a posteriori, tout évènement majeur.

    Ces petits livres, qu’il signe du nom de Nostradamus, se vendent si bien (l’imprimerie a été découverte récemment) qu’il y consacre de plus en plus de temps et qu’il les construit sous une forme accessible au plus grand nombre, parmi les lettrés de l’époque, malgré l’emploi indifférencié de langues diverses comme le latin, le grec, le vieux français ou encore le provençal. Ce sont, en fait, des quatrains de 24 mots généralement, avec peu de verbes et aucune date, ce qui permet toute sorte d’interprétation.

    On connait 942 de ces quatrains (il voulait en écrire 1.000) qu’il regroupe par centaines, d’où le nom de centuries.

    A 52 ans, jouissant déjà de son vivant d’une confortable renommée, malgré les critiques virulentes de jaloux, il s’établit à Salon de Provence et rédige, en état de transe, de nuit et depuis son balcon, nous dit la légende, ses fameuses « prophéties » que la mort inhabituelle d’Henri II, en 1559, viendra conforter. En effet, une de ces fameuses visions (centurie 1, quatrain 35) avait prévu, à mots presque explicites, la mort cruelle et accidentelle du roi, blessé à l’œil dans un tournoi à cheval avec le comte de Montmorency. Aussitôt, toutes les autres « prédictions » sont auscultées, notamment par son disciple, le docteur Jean-Aimé de Chavigny, puis par son fils aîné César, à l’aune des grands évènements, lesquels ne manquent jamais.

    C’est ainsi que le mot Varennes, écrit en 1562 et figurant en centurie 9, quatrain 20, sera d’évidence rapporté à l’arrestation de Louis XVI en 1791, alors que les Varennes sont légion en France. Nostradamus aurait également prédit l’avènement de Napoléon (« un empereur naîtra près de l’Italie. De simple soldat, il deviendra Empereur») et de Hitler (mais l’orthographe de « Hister » est aussi celle, ancienne, du Danube). N’a-t-il pas annoncé à Catherine de Médicis, lors de la venue de celle-ci à Salon de Provence, que trois de ses quatre fils monteraient sur le trône de France ? Ce qui se réalisera et lui valut d’être nommé médecin du roi.

    Un seul quatrain comporte une date, 1999, et il est question d’apocalypse, de rapprochement d’une planète ou de météorite éblouissant le ciel. Seul Paco Rabane y a cru en reliant l’évènement à la chute du satellite Mir. Il ne s’est rien passé tout comme il ne se passera rien le 21 décembre 2012 alors qu’une prédiction, faussement attribuée à Nostradamus, y voyait la fin du monde.

    Certains disent même qu’il aurait prévu sa propre mort, le 02 juillet 1566, mais les versets incriminés (antidatés ?) parlent de novembre et ne furent connus qu’après son décès.

    Nostradamus s’amusait-il de la crédulité de ses contemporains de la Renaissance ou s’était-il pris au jeu jusqu’à croire lui-même à ses dons de voyance et d’astrologie divinatoire ? « Et les hommes qui viendront après moi reconnaîtront le caractère véridique de ce que je dis, parce qu’ils auront vu que les différents évènements prédits par moi se seront réalisés infailliblement ».

    On dirait aujourd’hui qu’il surfait sur la superstition de son siècle.

    Pour quelques chercheurs et historiens, le mystère subsiste mais pour beaucoup d’autres, notre homme n’a fait qu’enjoliver, dans un discours nébuleux, des évènements antérieurs à son époque dont il avait eu connaissance par la lecture d’œuvres anciennes.


    Tags Tags : , , , , , , , , , , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :