• Napoléon assure sa descendance.

    Marie-Rose, belle créole de Martinique, a 16 ans lorsqu’elle épouse le Vicomte de Beauharnais, 10 ans avant le début de la Révolution française. Elle traversera celle-ci en évitant de justesse la guillotine qui n’épargnera pas le vicomte malgré ses états de service. Dès lors, elle devient l’une des femmes les plus en vue du Directoire et la maîtresse de Paul Barras, le tombeur de Robespierre. Barras, ayant remarqué la fougue du général Bonaparte le fait venir pour rétablir l’ordre dans la capitale, au profit de la nouvelle Convention. Reçu dans les salons, après son maintien de l’ordre au canon, le fringant général tombe amoureux de Marie-Rose, qu’il appellera Joséphine, et qu’il épouse le 09 mars 1796,  juste avant de partir guerroyer en Italie sur injonction de Barras.

    Joséphine aidera Napoléon dans toutes ses entreprises bien qu’elle le trompe à loisir pendant ses campagnes. Mais elle ne peut lui donner d’héritier, ce sera sa perte.

    Le général victorieux sur tous les fronts d’Europe, sacré Premier Consul en 1799 puis Empereur en 1804 ne savoure pourtant pas sa gloire à sa juste mesure : il lui faut un héritier que Joséphine s’obstine à ne pas lui donner. Ou alors, serait-il, lui-même, incapable de donner la vie ? Il lui faut en être sûr. En 1806, il séjourne à Varsovie et rencontre Marie Waleska, jeune comtesse polonaise de 19 ans qui lui fait l’honneur de son lit dans le but d’obtenir de ce conquérant déjà réputé la renaissance de son pays disloqué. Elle y gagnera un « Grand Duché de Varsovie » mais aussi un fils Alexandre.

    Dès qu’il est convaincu de la grossesse de son amie, et donc rassuré sur sa propre fertilité, Napoléon regagne la France pour signifier à l’infortunée Joséphine que « la raison d’Etat » lui commande de divorcer puisque c’est elle qui est incapable d’enfanter l’heureux héritier. Le divorce est signifié le 15 décembre 1809 et, sans plus de formalités, l’Empereur se met en quête d’une nouvelle princesse à épouser, si possible féconde.

    Un projet de mariage avec une sœur du Tsar échoue et, presque par défaut, c’est la princesse Marie-Louise d’Autriche, 18 ans, fille du Kaiser Franz der zweite, son ancien ennemi, qui sera choisie pour cette tâche. Cette petite-nièce de la reine Marie-Antoinette ( vous savez, celle qui fut guillotinée après son Louis XVI de mari ), outre sa jeunesse prometteuse, avait l’avantage d’ancrer la nouvelle dynastie impériale dans le club des familles régnantes d’Europe. Elle sut se rendre complaisante et donna le jour, enfin a sans doute pensé Napoléon du haut de ses 42 ans, le 20 mars 1811, à celui qui vivra sa courte destinée sous le nom de «  l’Aiglon » selon le mot de Victor Hugo. Hélas, le jeune « Roi de Rome » décèdera à 21 ans et ses cendres seront transférées, plus tard, aux Invalides près du tombeau de son père.

    Quand le soleil radieux d’Austerlitz sera balayé par le ciel gris de Waterloo et que l’empereur déchu sera contraint à l’exil, Marie-Louise se consolera dans les bras d’un vieux soldat autrichien, le général Albert von Neipperg, qui lui donnera deux enfants et qu’elle épousera, la brave fille, dès la mort de Napoléon connue, le 08 août 1821.

     


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