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Le Koursk ne répond plus.
<?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p>A la fin de la guerre froide, l'état de l'armée soviétique n'est pas aussi inquiétant ni surtout aussi opérationnel que les occidentaux l'avaient longtemps craint. La marine russe, en particulier, souffre de délabrement avancé du à un budget en récession constante. Seule, la flotte de sous-marins fait encore illusion. Dès son arrivée au pouvoir, le président Poutine veut montrer au monde, et à son peuple, que la Russie est redevenue une grande puissance. De grandes manœuvres aériennes et navales dans la mer de Barents, avec la participation du tout nouveau bijou, le sous-marin nucléaire Koursk, fleuron de la Marine, vont lui servir de prétexte, en Août 2000.
De nombreux observateurs, dont des Chinois, sont embarqués sur certains bâtiments afin de juger de l'efficacité de la torpille Schkval qui atteint 500 km/h sous l'eau ( au lieu des 70 km/h pour les torpilles traditionnelles ) grâce au système de « supercavitation » qui crée une enveloppe d'air en avant de celle-ci et réduit donc les frottements. Pour les Américains, la présence des Chinois à ces manœuvres est le signe qu'ils veulent acquérir cette nouvelle technologie. Inacceptable car menaçant leurs intérêts dans le Pacifique. Ils dépêchent donc leurs propres sous-marins Memphis, Splendid et Toledo dans la zone.
Le 12 Août 2000, vers 07h30, les sismologues norvégiens enregistrent une explosion de niveau 1,5 suivie deux minutes plus tard par une seconde plus forte de 3,5 sur l'échelle. Le Koursk, joyau de 154 m et 13.500 tonnes, vient de sombrer par 108 mètres de fond, emprisonnant 118 membres d'équipage dont 7 observateurs. Les torpilles de l'avant ont explosé, tuant plusieurs marins et créant une voie d'eau irréparable. Dès l'annonce de l'accident, les autorités de Moscou en minimisent la gravité. Elles refusent fièrement l'aide occidentale de secours alors que les moyens russes sont inadaptés. On prétexte le mauvais temps, le fait que les trappes d'ouverture soient endommagées ou des contraintes techniques pour faire durer en longueur les opérations de sauvetage. Lorsqu'enfin, les bathyscaphes anglais et norvégiens sont autorisés à s'approcher du sous-marin en perdition, 5 jours après le naufrage, les marins rescapés ont fini depuis longtemps de cogner contre la coque. Tous sont noyés.
Une entreprise néerlandaise spécialisée, la seule qui accepte de couper l'épave en deux pour laisser la partie avant dans la mer, sera choisie pour renflouer le navire. Lorsque la coque sort de l'eau, un trou rond au tiers avant semble accréditer la thèse d'un tir de torpille. Dès lors, les hypothèses les plus folles vont être émises, entretenues par le mystère dans lequel les autorités ont voulu placer l'événement.
Explosion due à une mine de la seconde guerre mondiale, attentat déclenché par une taupe tchétchène au sein de l'équipage, tir délibéré d'une torpille hostile, collision avec un sous-marin étranger ( thèse soutenue par les amiraux russes eux-mêmes ) ou explosion accidentelle d'une vieille torpille d'ancienne génération, utilisant du peroxyde d'hydrogène, très instable ( thèse officielle retenue ). Tout y passe. Mais pas de transparence avec les médias qui continuent de supputer.
La commission d'enquête, confiée au procureur Oustinov par Poutine lui-même, conclut à un accident dans le compartiment des torpilles qui se serait répercuté en chaîne sur les autres ogives de tête, d'où les deux explosions. Une autre thèse soutient que la première explosion accidentelle aurait été perçue (onde de choc) par l'un des deux sous-marins US comme une agression, ce qui aurait entraîné une riposte de leur part. D'autres croient que l'un de ces sous-marins américains, qui jouaient au chat et à la souris avec le Koursk, dans ces bas-fonds, aurait heurté l'avant de celui-ci en ouvrant une grosse voie d'eau fatale.
Peut-on raisonnablement penser que les USA aient délibérément coulé le sous-marin nucléaire pour empêcher la signature du contrat avec les Chinois et les priver du Schkval ? Toujours est-il que Vladimir Poutine et Bill Clinton se sont longuement entretenu au téléphone, sans doute pour éviter une escalade nucléaire. Mais pourquoi les américains ont-ils soustrait en urgence le Memphis des regards indiscrets ? Pourquoi Putin a-t-il abandonné ses marins ? Pourquoi garde-t-il au secret les lettres trouvées dans les poches de quelques unes des victimes ? Pourquoi a-t-il attribué, pour la première fois, une énorme somme de dédommagement aux familles ? Pourquoi le patron de la CIA est-il venu à Moscou le 17 Août ? Tant de questions sans réponse entretiennent les rumeurs. Voir la vidéo.
On est toujours dans un pays où la mort de citoyens innocents ne vaut rien face à la raison d'Etat. Que c'est méprisable, la raison d'Etat !
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Tags : mer, Clinton, accident, russe, rumeur, chinois, marine, poutine, drame, explosion, splendid, sovietique, barents, sous marin, torpille, koursk, memphis, toledo, collision, putin
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