• Le combat de Camerone.

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    Pour contrer l'expansion des Etats-Unis, alors en pleine guerre de Sécession, et leur domination sur tout le continent américain, les dirigeants européens décident, en 1860, de profiter de l'instabilité du Mexique, pour y installer une monarchie qu'ils s'accordent à proposer à l'archiduc Maximilien, frère de l'empereur d'Autriche. Le Mexique est en proie à une guerre civile, entre 1857 et 1860, qui voit le libéral Benito Juarez l'emporter sur le conservateur Félix Zuloaga. Mais ces troubles ont épuisé les finances du pays et Juarez décide de suspendre la dette extérieure. Les puissances créancières ( britannique, espagnole et française ) envoient alors un corps expéditionnaire au Mexique pour faire valoir leurs droits.

    Napoléon III dépêche, en 1861, quelques 2.500 Français qui débarquent à Vera Cruz et sont aussitôt atteints par la fièvre jaune. Le plan consiste à contrôler le port de Vera Cruz et la ville fortifiée de Puebla, ce qui ouvrirait les portes de Mexico. En Mars 1863, le régiment de Légion étrangère ( il n'y en a qu'un ), fort de deux bataillons, du colonel Jeanningros est envoyé en renfort avec pour mission d'assurer la sécurité des convois de ravitaillement des unités qui assiègent la place et sont souvent attaqués.

    Le 29 Avril 1863, le colonel apprend qu'un convoi de matériel d'artillerie et de vivres, emportant en outre 3 millions en numéraires, est en route pour Puebla, assiégée. Les compagnies qui l'escortent sont affaiblies par la maladie. Sur insistance du capitaine Jean Danjou, son adjoint, Jeanningros décide donc d'envoyer une compagnie, en avant du convoi sur l'itinéraire. Danjou, vétéran des campagnes de Crimée et d'Italie, se porte volontaire pour commander cette unité qui n'avait plus d'officiers. Deux sous-lieutenants le suivent. 65 hommes forment cette unité, au lieu des 120 habituels.

    Arrivés à hauteur du village de Camaron, au matin du 30 Avril, les troupes du colonel mexicain Milan, qui veulent avoir les mains libres pour attaquer le convoi, ont monté une embuscade. Milan dispose de 1.200 fantassins et de 800 cavaliers, tous équipés des meilleures armes américaines du moment. Il se rue sur cette petite poignée de français à pied. Mais ces assauts sont repoussés par les légionnaires, regroupés en carré. Dans la bagarre, les mulets transportant le ravitaillement en vivres et munitions des légionnaires s'enfuient, affolés par le bruit. Dès lors, les hommes n'ont plus que 60 cartouches chacun et n'auront plus rien à boire ni à manger. Danjou préfère se replier sur l'hacienda aux murs épais de Camaron, même si elle est en mauvais état.

    Toute la matinée, les assauts et les propositions de reddition des mexicains seront repoussés. Le capitaine Danjou jure de ne jamais se rendre et ses hommes font de même avec ardeur mais il est atteint d'une balle, en pleine poitrine, à 11 heures en inspectant ses positions. Il y perdra aussi sa main de bois articulée qu'on peut voir aujourd'hui à Aubagne. Le sous-lieutenant Vilain prend le commandement et repousse, lui aussi, une nouvelle proposition de reddition du colonel Milan. Celui-ci, excédé, sermonne ses troupes qui n'arrivent pas à prendre le dessus « d'une bande de braves » et, à 17 heures, donne l'assaut final. L'hacienda est en feu. Le sous-lieutenant Maudet, qui a remplacé Vilain, tué lui aussi, fait mettre la dernière cartouche à ses 4 derniers légionnaires et charge, avec eux et baïonnette au canon, malgré une mort certaine. Face aux 2.000 mexicains, qui ont laissé 300 morts sur le terrain, ne restent plus que le caporal Maine et 2 légionnaires qui refusent encore de se rendre, sauf si on leur laisse leurs armes et qu'on soigne les blessés.

    Impressionné par leur courage et leur petit nombre, le colonel Milan s'exclame : « Ce ne sont pas des hommes, ce sont des démons ». Du coup, il en oubliera le convoi de ravitaillement qui parviendra à bon port. La compagnie Danjou a bien rempli sa mission. Milan enterrera les corps des soldats tombés, victimes du devoir, avec les honneurs militaires. Un monument souvenir marque, depuis 1892, l'emplacement de ce combat qui va devenir le symbole des valeurs du légionnaire, fidélité à la parole donnée et à la mission, quel qu'en soit le coût. On peut y lire : « Ils furent ici moins de 60, opposés à toute une armée. Sa masse les écrasa. La vie plutôt que le courage abandonna ces soldats français, le 30 Avril 1863 ».

    Désormais, l'inscription « Camerone 1863 » figure sur tous les drapeaux de la Légion étrangère, à côté de « Honneur et fidélité ». Le général Rollet, qui a réhabilité les traditions de ce corps d'élite : code d'honneur, pionniers, mascotte, cravate et chaussettes vertes, képi blanc, épaulettes vert et rouge, pas lent, sera aussi le premier à imposer le 30 Avril comme fête de la Légion.

    La Légion est de tous les théâtres et de tous les combats. Pour ses membres, c'est une famille et souvent une deuxième chance dans la vie : « Legio patria nostra », la Légion est notre Patrie. Ce sont véritablement des « Etrangers, devenus fils de France, non par le sang reçu, mais par le sang versé ». Mieux qu'une épitaphe, un Honneur !

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