• La Tunisie indépendante.

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    Dès son arrivée à la tête du gouvernement en France, en 1954, Pierre Mendès-France se concentre sur le dossier indochinois puis sur celui de la Tunisie liée à la métropole par le protectorat signé au Bardo en 1881 car il veut éviter la contagion des attentats perpétrés par les fellaghas d'Algérie. On est, en effet, au début de la guerre d'Algérie ( appelée « les événements » à l'époque ) et Mendès vient rencontrer le Bey de Tunis alors que les leaders pro-indépendantistes sont arrêtés comme Habib Bourguiba, chef du Néo-Destour qui sera même exilé sur l'île de Galite au Nord de Bizerte.

    Le 20 Mars 1956, reprenant les termes du discours de Mendès-France à Carthage en 1954 qui parlait d'autonomie interne, la France reconnaît l'Indépendance de la Tunisie, 18 jours seulement après avoir reconnu celle du Maroc. L'émancipation du Maghreb est en marche. La Tunisie est officiellement reconnue membre des Nations Unies en Novembre.

    Les négociations tuniso-françaises avaient pourtant été rudes ; deux colons français assassinés et la reprise des attentats en témoignent. En France, les violentes critiques de la droite colonialiste avaient même provoqué la chute de Mendès qui dut céder son fauteuil de Président du Conseil à Edgar Faure en Février 1955. De même, en Tunisie, les accords sur l'autonomie interne avaient opposé, au sein même du parti Néo-Destour, les partisans d'une partition rapide, avec Salah Ben Youssef et ceux qui acceptaient un échelonnement des mesures de transfert d'autorité, avec Habib Bourguiba.

    Ce dernier, rentré triomphalement à Tunis après 3 ans d'emprisonnement, l'emporta au congrès de Sfax contre l'avis de Ben Youssef qui était prêt à employer la manière forte, comme en 1952 où des bombes avaient été lancées contre les édifices représentant le protectorat. L'Assemblée, chargée de rédiger une constitution, élit Bourguiba à sa présidence, le propulse ensuite à la tête de la nouvelle République qui est proclamée en 1957 et abolit la monarchie beylicale. Lamine Bey est déposé en douceur. Dans tout le pays, les caïdats et khalifats sont remplacés par des gouvernorats. Les Français évacuent leurs bases à l'exception de Bizerte que le Général de Gaulle ne rendra qu'en 1963, après de brefs combats et en étant sûr de récupérer, à la place, la base algérienne de Mers el Kébir.

    En 1975, après avoir amendé la Constitution, Habib Bourguiba se fera proclamer Président à vie mais, suite à sa maladie, le premier ministre Ben Ali lui succédera en 1987.

    Pont entre les deux rives de la Méditerranée pour les Romains, Arabes, Ottomans, Français, la Tunisie n'a pas toujours été conquise : Au temps de la gloire de Carthage, même les valeureux Romains craignaient cette civilisation marchande qui envoya les éléphants d'Hannibal, au travers des Alpes, les menacer jusqu'aux portes de Rome.

    Encourageons ce beau pays qu'est la Tunisie.

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