• L’espoir déçu du Front Populaire.

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    Au début des années 1930, le Fascisme et le Nazisme vont prospérer sur les difficultés des peuples à faire face aux conséquences de la grande crise financière de 1929. En France, les émeutes du 06 Février 1934, organisées par la droite nationaliste, vont réveiller le spectre du coup d'état et faire se lever un sentiment de défiance qui conduira à l'union des partis de gauche et des syndicats pour l'amélioration des conditions de travail.

    Après la victoire aux élections législatives du 03 Mai 1936, les forces coalisées de gauche en France, réunies dans ce qu'on a appelé le « Front Populaire » vont, pour la première fois, accéder au pouvoir avec 376 sièges sur 614. C'est ainsi que, le 04 Juin, le dirigeant de la SFIO, Léon Blum, est appelé à former un nouveau cabinet, lequel va surprendre par la création d'un sous-secrétariat d'Etat aux Loisirs et aux Sports et par l'entrée de trois femmes au ministère, alors que celles-ci n'ont pas encore le droit de vote. Edouard Herriot est élu Président de la Chambre des députés et Jacques Duclos, élu vice-président.

    Mais, dès le 11 Mai, le pays s'est progressivement mis en grève, de façon massive et spontanée, en commençant par les ateliers d'armement ou aéronautiques et les usines Renault puis en impliquant tous les ouvriers. Bien que les occupations d'usines se passent dans le calme et de façon presque joyeuse, le patronat sent qu'il faut lâcher du lest.

    Dans la nuit du 07 au 08 Juin, le patronat et les syndicats ( CGT en tête ) signent, après arbitrage du gouvernement, les Accords de Matignon. Droit syndical et délégués sont reconnus, des hausses de salaire de 07 % (hauts salaires) et 15 % (bas salaires) sont accordés ainsi que 15 jours de congés payés annuels (grande première), l'âge de la scolarité obligatoire est repoussée à 14 ans, la semaine de travail passe de 48 à 40 heures et les conventions collectives voient le jour. Fort de ce résultat et sous l'impulsion de Maurice Thorez, PCF, qui déclare « il faut savoir terminer une grève dès que satisfaction a été obtenue », le travail reprend. Les forces de l'ordre sont restées discrètes et « ainsi s'achève sans une goutte de sang, le plus formidable conflit social qu'ait connu la République » conclura Roger Salengro, ministre de l'Intérieur. Puis viendront, durant l'été, la loi réformant le statut de la Banque de France, une autre qui crée l'Office National Interprofessionnel du Blé, garantissant un cours minimal aux agriculteurs, la nationalisation des industries d'armement, la création de la SNCF.

    Malheureusement, Léon Blum n'a pas de majorité cohérente pour le suivre ni de finances à la hauteur pour concrétiser ses réformes. De plus, la brutale hausse des prix va gommer les hausses de salaires et les 40 heures, créateurs de chômage, seront contournées par le recours aux heures supplémentaires. L'euphorie est de courte durée et la désillusion est vite au rendez-vous (j'ai l'impression de parler de 2008) lorsque Blum doit opérer une première dévaluation du Franc et déclarer une pause dans les réformes en Février 1937. Une attaque anti-sémite, à base de calomnies, visant Léon Blum lui même, atteindra en fait Roger Salengro qui se suicide, en Novembre 1936.

    L'année 1936 voit aussi la réoccupation de la Rhénanie par Hitler et l'éclosion d'un Front populaire en Espagne où le gouvernement républicain, poussé par la population des villes, va devoir s'opposer à la montée du fascisme et au Général Franco mais sans l'aide de Léon Blum qui cède devant les radicaux français. Aux jeux olympiques de Berlin, Hitler quitte la tribune pour ne pas serrer la main d'un athlète noir et la délégation française fait le salut nazi, comme d'autres équipes apeurées devant le monstre.

    Au final, ce formidable espoir d'amélioration des conditions de vie des travailleurs sera tué dans l'œuf et Léon Blum sera contraint de démissionner en Juin 1937. Le gouvernement radical de Daladier qui va suivre rognera sur toutes ces avancées sociales puis ira piteusement signer les accords de Munich, croyant empêcher la guerre.

    Mais le peuple, enfin, avait compris qu'il pouvait obtenir des réformes par la pression de la grève. Il ne l'oubliera pas de sitôt. Il avait goûté aux congés payés et aux réductions d'heures de travail. Ce seront ses chevaux de bataille pour le futur, plus que l'augmentation des salaires. Au fait, démocratie ça vient bien de « dêmos » en grec, qui veut dire « peuple », n'est-ce pas ?

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