-
Israël est proclamé ( partie 1 )
Le 14 Mai 1948, conformément à la décision de l’ONU, David Ben Gourion, président du Conseil national juif, et Chaïm Weizmann, futur chef de l’Etat, proclament la naissance de l’Etat d’Israël. Que de chemins épineux pour en arriver là !
A l’époque d’Abraham ( vers 2.000 avant Jésus Christ ) et des patriarches qui l’ont suivi, ce peuple choisi par Yahvé ( Jéhovah ) portait le nom d’Hébreux, tribus semi-nomades de Syrie ayant traversé l’Euphrate vers la terre de Canaan ( la Palestine ). Puis, à la période des rois, David, Salomon et autres, ce furent les « fils d’Israël » ou Israélites, du nom que prit Jacob après avoir lutté toute une nuit avec l’ange envoyé par Dieu. Enfin, les Judéens ou Juifs tireront leur nom du royaume de Juda ( vers 700 av JC ), bâti autour de Jérusalem.
Au premier millénaire avant notre ère, la Palestine connaît une forte poussée démographique qui entraîne une première vague d’émigration qu’on appellera « diaspora » du grec dispersion. Mais ce « croissant fertile » reste très attrayant donc très peuplé et à l’époque du Christ, soit au début de notre ère, la Palestine est aussi peuplée qu’aujourd’hui alors que le monde entier ne compte que 250 millions d’habitants, c’est-à-dire 27 fois moins que de nos jours.
Pourtant, Jérusalem, capitale de l’ancien royaume de Judée, est mise à sac par l’armée romaine de Titus en l’an 70. Tout est détruit, y compris le Temple de Salomon dont il ne reste qu’un pan de mur, le « mur des lamentations ». Les trésors du Temple sont pillés, la Ménorah, ce chandelier sacré à 7 branches, disparaît.
Juifs et Chrétiens ont en commun la foi dans un même Dieu unique, celui d’Abraham. Mais les Juifs, à la différence des Chrétiens, ne reconnaissent pas en Jésus un Messie, fils de Dieu car ils attendent encore ce Messie rédempteur qui viendra un jour les délivrer de l’oppression et sauver l’humanité. La Bible, ensemble de récits théologiques écrits quelques siècles avant J.C, est la source du Judaïsme et son inspiration. Elle relate l’alliance conclue entre le Dieu unique et les Hébreux, selon l’annonce faite à Abraham et confirmée à Moïse.
Les deux communautés religieuses reconnaissent la Bible, dans sa version Ancien Testament ( car les Chrétiens ajouteront le Nouveau avec les Evangiles des apôtres ), mais l’interprètent de façon différente, au travers du Christ ( traduction grecque de Messie ) Jésus de Nazareth ( qui pourtant était juif ) ou de la Torah ( la loi en Hébreu ). Une autre différence est que l’on devient chrétien par croyance et souhait alors qu’on n’est juif seulement si l’on descend d’une mère juive. En fait, les premiers chrétiens sont des juifs qui ont suivi le Christ et cru en lui.
Depuis la plus haute antiquité, il y eut toujours des juifs en Terre Sainte malgré les occupations grecque, romaine ou arabe et les exodes entraînés par ces invasions. L’important empire sémite du 3ème millénaire, découvert grâce aux tablettes cunéiformes d’Ebla, en témoigne. Mais la population juive s’est considérablement multipliée hors de ce creuset, au sein de la diaspora extérieure ( aujourd’hui encore, il y a plus de juifs aux Etats-Unis qu’en Israël ). Ce sera sa force pour développer un lobby de par le monde mais aussi sa faiblesse de ne pouvoir s’appuyer sur un Etat enraciné et reconnu.
Aucune véritable conscience d’appartenance à une communauté spécifique ne vit le jour avant l’affaire Dreyfus en France :
Un journaliste hongrois, d’origine juive, Theodor Herzl, assiste à la cérémonie de dégradation du Capitaine Dreyfus, dans la cour des Invalides à Paris, le 05 Janvier 1895. L’officier avait été condamné à tort pour haute trahison, notamment du fait de son statut de juif. Herzl est révolté par la flambée d’antisémitisme dans la patrie des Droits de l’Homme. Il en tire la conclusion, dans son livre qu’il intitule « l’Etat juif » : « Der Judenstaat » que les Juifs doivent posséder leur propre Etat et il se lance dans une croisade, à base de congrès, qui portera le nom de Sionisme. Sa thèse du retour à Jérusalem suscite d’emblée l’enthousiasme des juifs exilés.
Le Sionisme tire son nom de Sion, l’une des collines de Jérusalem. Ce mouvement, initié par le choc de l’affaire Dreyfus mais aussi par les pogroms ( destruction totale en russe ) d’Europe centrale, vise à la création d’un Etat juif indépendant en Palestine, dans le triangle Sinaï, Jourdain, Liban-Syrie.
Herzl avait pourtant accepté, faute de mieux, la proposition du britannique Joseph Chamberlain qui offre une partie de l’Ouganda, alors possession anglaise, comme terre d’accueil. Les juifs « territorialistes » s’en satisfont mais les « sionistes » ne veulent rien d’autre que la terre d’Israël.
Pendant la première guerre mondiale, Français et Anglais concluent des accords secrets en vue de se partager les futures dépouilles de l’empire Ottoman ( turc ), allié des puissances centrales, notamment la Syrie et la Palestine. Parallèlement, les Britanniques promettent au chérif Hussein de La Mecque tous les territoires arabes sous occupation turque. Or, ce sont les mêmes. L’hypocrisie atteint son comble, en 1917, lorsque le ministre britannique des Affaires Etrangères, Arthur James Balfour, qui veut se rallier le soutien des juifs, notamment américains, adresse une lettre ouverte à Lord Rothschild dans laquelle il déclare : « Le gouvernement de sa Majesté envisage favorablement l’établissement en Palestine d’un foyer national pour le peuple juif et emploiera tous ses efforts pour faciliter la réalisation de cet objectif, … ». La Palestine a donc été « promise » à la fois aux Juifs et aux Arabes, lesquels revendiquent leurs propres lieux saints dans la même Jérusalem.
( Lire la suite dans l'article ci-dessus ).
Tags : jésus, israël, chrétiens, Palestine, juifs, bible, arabes, Gaza, sionisme, exodus, abraham, judaïsme, diaspora, moïse, david ben gourion, pogroms, cisjordanie, transjordanie
-
Commentaires