• Inde et Pakistan séparés.

    <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p>

    Sous la pression d'un vaste mouvement nationaliste mené par le Pandit Jawaharlal Nehru, président du Parti du Congrès et miné par l'influence internationale grandissante du Mahatma Mohandas Gandhi, avocat de la non-violence active (Ahimsa), le gouvernement britannique se voit contraint d'accorder, le 15 Août 1947, l'indépendance de l'Inde, jusqu'alors « Empire des Indes » depuis 182 ans. Ce sera dorénavant un « Dominion » du Commonwealth.

    Dans le même temps, croyant apaiser les tensions entre les communautés religieuses, et pour donner raison aux exigences de Muhammad Ali Jinnah, le leader de la Ligue musulmane, Lord Mountbatten désigne une Commission chargée d'effectuer la partition en deux Etats, selon des critères de religion majoritaire. Les Hindous et les Sikhs d'une part, les Musulmans d'autre part. L'avocat londonien Cyril Radcliffe, qui ne connaît pas les Indes, trace une frontière qui mutile des zones urbaines et rurales, de populations mélangées. Le Penjab et le Bengale sont à majorité musulmane mais abritent de grosses minorités d'hindous et de sikhs. Lahore et Karachi, villes de commerçants et de fonctionnaires, sont à majorité hindoue. Ce sera le point de départ des massacres inter-ethniques et des déportations de populations.

    Le musulman Ali Jinnah décroche le rêve de sa vie : une Inde indépendante en « deux nations » et non pas une Inde unique qui serait un Etat principalement Hindou. De son côté, Gandhi avait souvent mis en garde contre la partition du pays qui engendrerait, disait-il, la « monstrueuse vivisection » de son pays. La Birmanie et Ceylan (Sri Lanka actuel), majoritairement bouddhistes, ne sont pas des enjeux de cette partition.

    Le nouveau Pakistan (pays des purs) que Redcliffe vient d'arracher à l'Inde est, en outre, séparé en deux parties éloignées l'une de l'autre de 1.800 kilomètres. Le Pakistan occidental (Karachi) et le Pakistan oriental (Dacca) deviennent deux provinces musulmanes d'une République islamique. L'Inde, membre du Commonwealth, devient une République laïque (Delhi) qui promulgue sa constitution en 1950. Les Etats princiers des Indes, souverains, sont laissés libres de choisir la nation qu'ils souhaitent intégrer. Le choix se fera facilement selon la religion du peuple sauf pour trois d'entre eux, dont le Cachemire (ou Kashmir, en haut à gauche pour les non littéraires) pour lequel le contentieux subsiste encore aujourd'hui.

    Pour rejoindre le centre de gravité de leur communauté religieuse, des millions d'indiens vont alors se mettre en mouvement sur les routes et dans les trains. Une migration forcée sans précédent s'organise (encore qu'organisé n'est pas le mot juste). 15 millions de personnes franchissent les frontières dans les deux sens : 9 millions d'hindous et de sikhs quittent le Pakistan, à l'Est et à l'Ouest de la péninsule, alors que 6 millions de musulmans s'exilent d'Inde centrale. Mais, les routes de cet exode deviennent vite l'objet d'un massacre sauvage. Des bandes de toutes communautés, armés de couteaux et de haches, s'acharnent sur les déplacés, femmes et enfants compris. Mêmes scènes d'horreur dans les trains bondés qui amènent les réfugiés des deux côtés, loin de chez eux. Gandhi avait plaidé pour l'harmonie des religions mais des voisins, qui se connaissent, se livrent à un impitoyable massacre. On peut se demander si l'assassinat du Mahatma, le 30 Janvier 1948, n'est pas le dernier meurtre de cette série, plus qu'un geste isolé.

    Ces horribles exactions non contrôlées resteront longtemps dans les mémoires et le moindre incident de frontière entraînera souvent un conflit indo-pakistanais, comme en 1947-49, en 65, en 71-74 quand Rahman proclame la création du Bangladesh (à l'Est) et en 1998-99 où les deux belligérants se livrent même à des menaces d'utilisation d'armes nucléaires. Depuis, les relations restent tendues entre Islamabad et New Delhi, notamment à propos du Cachemire, revendiqué aussi, en partie, par la Chine.

    Que de telles manifestations de haine entre communautés voisines, allant souvent jusqu'à la guerre, dans une région de plus d'un milliard d'habitants, soient encore possibles aujourd'hui, fait frémir quand on sait que ces deux Etats possèdent un armement nucléaire offensif. D'autant plus que le Pakistan est devenu la base arrière des Talibans et de Alkhaïda.

    <o:p> </o:p>

    Tags Tags : , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :