-
Alésia, le génie de Vercingétorix ( début )
Et le 07 Octobre, Vercingétorix dut se résoudre à capituler.
Pourtant, tout s’était déroulé comme il l’avait prévu jusqu’alors, en cette année 52 avant notre ère : César était tombé dans le piège que le chef Arverne lui avait tendu et la colonne interminable de cohortes armées, à pied ou à cheval, de chariots tirés par des bœufs venait de s’arrêter au pied de cette falaise bordée de gorges infranchissables, en haut de laquelle des milliers de Gaulois l’attendaient, sur l’oppidum entourant l’Alésia des Mandubiens.
Car, en vérité, César est en grande difficulté depuis que l’insurrection gauloise s’est quasiment généralisée à toute la Gaule. Il est aux abois et, après la déculottée subie à Gergovie ( près de Clermont-Ferrand ), il bat en retraite.
Avant que les peuples gaulois qu’il avait ralliés à sa cause ( Eduens notamment ) ne basculent aussi dans la révolte, il entreprend de rejoindre la « Province romaine », au Sud du Rhône, pour reconstituer son armée et notamment sa cavalerie. Il veut surtout mettre à l’abri le formidable butin de guerre amassé pendant la campagne depuis 59. La route la plus directe et la plus sûre vers Genève et les Allobroges alliés, depuis Langres où il a rassemblé le gros des Légions ( sitôt que Labiénus a pu le rejoindre avec ce qu’il reste du raid infructueux sur Lutèce – Paris - ), traverse le Jura et passe par Pontailler ( entre Dijon et Besançon ), Tavaux ( Dôle ), Poligny, Champagnole, Alésia puis Nyon.
Refusant d’affronter les Romains en combat frontal, où ceux-ci excellaient, Vercingétorix, sorti vainqueur de la réunion des chefs à Bibracte ( Morvan ), avait privilégié une stratégie de harcèlement systématique et de terre brûlée pour empêcher les légions de César de se ravitailler sur l’habitant, en vivres et fourrage. L’Imperator pouvait observer les incendies des citadelles et des bourgades qu’il avait l’intention de traverser et il pouvait ainsi se rendre compte que la révolte contre sa présence s’était bel et bien généralisée.
Face à l’oppidum d’Alésia, César comprend que cette place forte ne peut pas être prise « autrement que par un siège », comme il le dit dans ses Commentaires de la Guerre des Gaules, car le contournement est impossible et l’ordre de faire demi-tour impensable à annoncer à des légions déjà démoralisées. Les Gaulois sont bien là, il le sait depuis la surprise de la première attaque de cavalerie dans la plaine de Crotenay ( à 15 km d’Alésia ), attaque qu’il retourna cependant à son avantage grâce aux cavaliers germains qu’il avait fait requérir en toute hâte. Il entame alors l’édification d’un système de fortifications et de valorisation des obstacles du terrain pour encager les Gaulois et les affamer sur leur plateau. Ce sera la « contrevallation », enceinte majeure qui enserre au plus près l’oppidum, sur 16 km, dans les secteurs sans falaise. César est passé maître dans cet exercice de fortifications de siège.
De son côté, Vercingétorix a rassemblé du bétail, engrangé un mois de céréales pour les combattants et de foin pour les chevaux, au cas où les prairies seraient rapidement rasées par ceux-ci. C’est bien la preuve qu’il ne s’est pas laissé enfermer mais avait prémédité la bataille à cet endroit qui est la capitale religieuse de toute la Celtique. Quel symbole s’il l’emporte ! D’autant qu’il a l’avantage numérique avec ses 80.000 hommes face aux 72.000 légionnaires de César.
Pendant que les romains s’affairent à édifier la contrevallation, le chef Arverne tente une sortie avec ses cavaliers qu’il a rassemblés sur un grand terre-plein à l’abri d’une « maceria » de protection. Mais ce sont à nouveau les cavaliers germains qui vont semer la panique dans les rangs gaulois, lesquels refluent en désordre vers le camp. Dès lors, Vercingétorix décide de se séparer de ses propres cavaliers ( autant de bouches en moins à nourrir ) et leur donne comme mission de lever dans chaque tribu, en Gaule, un contingent de guerriers qui constitueront « l’armée de secours ». Pris dans un étau entre celle-ci et les assiégés, le Proconsul devra bien céder.
Lorsqu’il apprend ( vraisemblablement par des prisonniers ) qu’une armée de secours est en préparation dans son dos, César ordonne l’érection d’une seconde enceinte, de 20 km, à l’arrière de ses propres troupes pour se protéger contre la venue de ces renforts. Ce sera la « circonvallation », elle aussi renforcée de fossés, « d’agger » de terre et de pièges sous forme de trous coniques camouflés par des branchages et contenant des branches acérées ou des pieux épointés.
De toute la Gaule, ou presque, convergent en Septembre 52, les renforts attendus par Vercingétorix dont le total, selon César, atteindra 254.000 hommes et 8.000 cavaliers. Une telle masse ne se rassemble pas facilement ni rapidement et les jours passèrent sur l’oppidum sans qu’on ne les visse poindre à l’horizon. Les vivres s’amenuisant dangereusement, le retard de cette armée de secours devenait critique car, de son côté, César renforçait ses fortifications et les étendait en profondeur. Lorsqu’enfin les renforts arrivèrent, sous les clameurs, des attaques gauloises furent lancées de tous côtés, notamment par Vercassivellaun, cousin arverne de Vercingétorix, qui investit la moitié du camp nord romain mais le franchissement des fortifications consomme beaucoup d’hommes et d’énergie.
Les attaques dans la plaine étant infructueuses, Vercingétorix décide de faire la jonction avec son cousin en escaladant les abrupts qui dominent le camp nord.
A suivre ci-dessous :
Tags : cesar, alesia, vercingetorix, guerre des gaules, Arverne, legions romaines, gaulois, mandubiens, gergovie, eduens, bibracte, crotenay, syam, langres, allobroges, sequanes, labienus, mont auxois
-
Commentaires
j'ai une petite théorie sur la situation de gergovie, auriez vous un avis personel à me donner, TOUS les détails notés par César sont présent sur ce site. http://gergovie-celtic-awards.com/