• Traite négrière ou arabe et esclavage mondial

    Dénoncer une pratique odieuse, est-ce suffisant pour l’éradiquer ?

    La loi mémorielle dite « Loi Taubira » du 10 mai 2001, adoptée à l’unanimité, stipule que "La République française reconnaît que la traite négrière transatlantique ainsi que la traite dans l'océan Indien d'une part, et l'esclavage d'autre part, perpétrés à partir du XV° siècle , aux Amériques et aux Caraïbes, dans l'océan Indien et en Europe contre les populations africaines, amérindiennes, malgaches et indiennes constituent un crime contre l'humanité.". En outre, la loi établit que cette reconnaissance devra être intégrée dans les programmes scolaires et ceux afférents à la recherche en histoire et en sciences humaines. Le 10 mai est ainsi devenu la « Journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leur abolition » même si les territoires ou départements français d’outre-mer ont chacun leur propre date de commémoration, comme par exemple le 10 juin pour la Guyane d’où est originaire Madame Taubira.

    On ne peut qu’être d’accord pour qualifier l’esclavage de « crime contre l’humanité » mais on ne saurait le limiter à cette seule période où des Africains noirs furent déportés vers les Amériques. Si 11 millions d’esclaves ont été concernés par ce phénomène transatlantique (selon Olivier Pétré-Grenouilleau), durant la période allant du XVème au XIXème siècle seulement, cela n’occulte en rien les 14 millions s’appliquant à la traite interne (des Africains entre-eux) et encore moins les 17 millions d’esclaves de la traite arabo musulmane qui commença dès 652, peu après la mort de Mahomet (et donc bien avant l’arrivée des Européens au XVème siècle) et se poursuit encore de nos jours. Mais la garde des sceaux ne veut pas qu’on évoque cette dernière afin que les « jeunes Arabes ne portent pas sur leur dos tout le poids de l’héritage des méfaits des Arabes ». Le « poids de l’héritage » n’est donc réservé qu’aux Européens qui doivent, seuls, se repentir.

    Pourtant, l’abolition décidée par les seuls Européens, au XIXème siècle, ne freina pas les caravanes arabes de « barbaresques » organisées dans ce but en razzias, depuis la Libye ou depuis Zanzibar, pour fournir les marchés d’Arabie, d’Egypte, d’Istanbul ou du Levant en chair fraiche sud-saharienne ou des grands lacs.

    De plus, loin de se limiter aux hommes forts, destinés au travail dans les plantations des Etats du Sud des Etats-Unis, la traite arabo-musulmane concerna surtout les jeunes filles (60 % selon Bernard Lugan) devant garnir les harems des sultans et les jeunes garçons (10 %) destinés à la garde desdits harems. Pour éviter qu’ils aient des relations avec les femmes et aient ainsi des descendants, ces jeunes garçons étaient émasculés pour en faire des eunuques. La plupart mouraient à la suite de cette pratique barbare qui s’est pourtant répandue depuis la Chine, le monde musulman jusqu’en Italie où les « castrats » faisaient merveille grâce à la mutation dans les aigus de leur voix. Leur taux de mortalité était tel que certains, dont Tidiane N’Diaye, n’hésitent pas à parler de génocide.

    En outre, les bonnes âmes occidentales évitent soigneusement de parler des razzias arabo-musulmanes effectuées sur le territoire même de l’Europe, centrale d’abord jusqu’au Caucase où la beauté des femmes était réputée, puis méditerranéenne ensuite. On oublie que Vincent de Paul lui-même, ainsi que Miguel de Cervantès furent emmenés comme esclaves et qu’une des raisons de l’intervention française en Algérie en 1830 était de faire cesser le piratage sur la grande bleue (environ 10.000 personnes par an).

    Aux dires de Malek Chebel, l’esclavage en Afrique se poursuit encore aujourd’hui comme le montre d’ailleurs l’enlèvement, le 14 avril 2014, de 200 jeunes filles au nord du Nigéria par la secte extrémiste Boko-Haram. Il se poursuit d’ailleurs dans le monde entier et des exemples dramatiques sont régulièrement révélés en Asie ou sur les immenses chantiers de construction du Moyen-Orient, « esclaves dès leur plus jeune âge ou tombés un jour en servitude, enfants, femmes et hommes s’épuisent  dans les champs, les fabriques, les mines, les plantations, les maisons, les ateliers ou les bordels » comme le dit le Comité contre l’esclavage moderne.

    Alors, combien de lois faudra-t-il encore écrire pour en venir à bout ?


    Tags Tags : , , , , , , ,
  • Commentaires

    1
    de la mata jean paul
    Mardi 15 Juillet 2014 à 23:32
    traites !
    Pas mal, pas mal...on a les élus que l'on mérite, pour eux,genre la Taubira qui reprendra le maquis de Guyane en 2017 vite fait, si la droite revient aux affaires...la chute sera brutale si un gus d'élu de son genre propose la même loi pour rendre enfin justice à ces millions d'innocents pris en esclaves et assassinés pour la plupart d'entre eux depuis l'apparition du Mahomet de conséquence ?
    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :