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Les accords de Munich
Le 30 Septembre, au retour de Munich, chacun est satisfait de l’accord commun obtenu dans la nuit car la paix a été sauvegardée. En cette fin Septembre 1938, la guerre semble, en effet, imminente avec l’Allemagne nazie dont les ambitions et les revendications territoriales croissent de façon inquiétante malgré les discours apaisants du Führer envers l’extérieur. Les Européens se sont déjà inclinés devant la réoccupation de la Rhénanie en Mars 1936, alors que les Traités de Versailles et Saint-Germain en Laye la voulaient démilitarisée. Ils ont observé sans mot dire « l’Anschluss » de l’Autriche en Mars 1938 puisque cette annexion serait « la dernière » selon le vœu d’Hitler lui-même.
Mais voici que le dictateur, qui veut sa revanche sur le « Diktat » infâmant imposé à l’Allemagne en 1919, revendique maintenant les zones frontalières de la Tchécoslovaquie, nommées les « Sudètes » où les 3,2 millions d’allemands sont majoritaires par rapport aux autres populations slovaque, tchèque, hongroise, polonaise, ruthène, juive ou rom.
Jusqu’où ira-t-il ? Le Premier ministre britannique, Neville Chamberlain, multiplie les gestes d’apaisement et lui rend visite par deux fois ( avec comme arrière pensée de préserver, par un accord secret, les intérêts anglais ). Hitler fait monter la tension et invoquant le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, menace d’envahir ces territoires au plus tard le 1er Octobre 1938, lorsque Mussolini, le Duce italien, propose une conférence de la dernière chance. Français, Britanniques et Italiens se retrouvent alors à Munich, le 29 Septembre, mais pas les Tchécoslovaques ni les Russes qui les soutiennent.
Visiblement impressionnés par un Führer nerveux et impatient, le Français Daladier et l’Anglais Chamberlain, pourtant alliés et garants de la Tchécoslovaquie, finissent par accepter un compromis présenté par Mussolini, dans lequel le gouvernement de Prague est sommé d’évacuer les Sudètes dans les 10 jours pour laisser la place à une occupation progressive des troupes allemandes.
A Londres et à Paris, les journaux titrent naïvement « la paix est sauvée » et Edouard Daladier tout comme Chamberlain sont accueillis en héros à leur descente d’avion. En fait, les chancelleries occidentales pensaient secrètement que cet accord allait pousser Hitler à la guerre … contre l’Union Soviétique.
Cependant, ces accords ne valent rien pour Hitler qui annexe les Sudètes par la force dès le lendemain. Hongrois et Polonais s’estiment autorisés à s’emparer eux aussi d’un morceau de la Tchécoslovaquie qui est ainsi démantelée. Le Président tchèque Benes démissionne le 05 Octobre.
Moins d’un an plus tard, la Pologne est envahie par un Hitler convaincu que personne n’osera plus s’opposer à ses visées expansionnistes. C’est le début de la seconde guerre mondiale.
Les accords de Munich deviendront, par la suite, le symbole de la faiblesse et de la démission des démocraties européennes face à la montée des fascismes. C’est Winston Churchill qui aura le mieux résumé cette lâcheté :
« You were given the choice between dishonour and war. You chose dishonour and you will have war”
Tags : war, prague, hitler, Churchill, anschluss, tchecoslovaquie, mussolini, munich, accords, daladier, chamberlain, honour, fuhrer, benes
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Commentaires
2GillesDimanche 11 Octobre 2009 à 04:57Parallele
On ne peut s'empecher de faire un parallele avec l'accord qui a mis fin au conflit entre la Russie et la Georgie en Aout 2008 et que, depuis, M. Poutine foule allegrement aux pieds. Mais qui s'en soucie a l'Ouest, puisque ca vous permet d'avoir du gaz ?
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Avec les dictateurs c'est toujours comme cela que ça se termine, non? Une autre pensée attribuée à Thomos Jefferson indique: "si tu es prêt à sacrifier un peu de liberté pour te sentir en sécurité, tu ne mérites ni l'une ni l'autre". amicalement, en t'espérant en plein forme Pierre.