• Le Chemin des Dames.

    <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p>Désolé pour ceux qui pensaient, grâce au titre « Le chemin des Dames », visionner de jolies créatures, cet article retrace, bien au contraire, une phase douloureuse de notre passé, j'allais dire militaire mais c'est trop réducteur, de notre passé historique commun lors des combats de la guerre mondiale de 1914 / 1918.
    Le 16 Avril 1917, sur ordre du général Robert Nivelle, les Français lancent une nouvelle grande offensive entre Soissons et Reims, dès 06 heures, sur la crête du « Chemin des Dames » pour rompre le front allemand. Avant que Nivelle ne remplace le général Joseph Joffre, c'est ce dernier qui avait conçu, en liaison avec les troupes anglaises, une attaque conjointe, Français face au Nord vers Laon et Anglais face à l'Est, entre Vimy et Soissons. Mais les Allemands, sentant le vent, s'étaient retirés, fin Mars 1917, sur la Ligne Hindenburg. Les Alliés mettent 3 semaines pour s'en apercevoir. Le plan est caduc mais Nivelle persiste, croyant peut-être que la victoire de Napoléon 1er sur Blücher, un siècle plus tôt, au même endroit à Craonne, lui portera chance. Il attaquera seul, sans les Anglais.
    Plus qu'une simple crête, le Chemin des Dames est un plateau calcaire, observatoire Est-Ouest, séparant l'Aisne au Sud, de l'Ailette au Nord et que les Allemands qui le dominent par des nids de mitrailleuses, ont eu le temps d'aménager en forteresse dont les boyaux enterrés et bétonnés relient les carrières souterraines, comme la Caverne du Dragon.
    Malgré un bombardement massif par l'artillerie et l'engagement d'une quarantaine de chars d'assaut, de type Schneider ou Saint-Chamont, nouveauté sur le terrain, l'échec des fantassins lancés, nus face à une crête fortement tenue, fera 29.000 morts de plus en une semaine. Le roulement des tirs d'artillerie, plus de 500 obus par minute, qui devait avancer de 100 mètres toutes les 3 minutes devant la progression des fantassins, sera trop rapide pour des soldats trop lourdement harnachés et devant gravir des pentes boueuses, ravinées par les trous d'obus. En effet, surtout pour monter à l'assaut, les bidons d'eau, pelles, couverture, grenades, vivres, masque à gaz et munitions plombent les mollets des hommes qui ne peuvent donc pas rester sous la protection des chars. Ceux-ci, d'ailleurs, sont trop dispersés pour avoir un réel effet de percussion. De plus, les conditions météo sont exécrables, les Tirailleurs Sénégalais sont transis de froid.
    L'offensive Nivelle qui devait durer 48 heures maximum, se poursuit en fait durant des semaines. Les pertes, environ 134.000 hommes, sont considérables. Le général Mangin est relevé de son commandement.
    La désillusion est immense chez les poilus qui ne supportent plus les sacrifices inutiles et les exhortations de l'Etat-major. Des centaines de mutineries et de refus de monter à l'assaut, éclatent alors ça et là, en Mai et en Juin. Cela influe sur les offensives dont certaines doivent être suspendues. Philippe Pétain, qui a remplacé Nivelle, les mate en faisant fusiller une cinquantaine de mutins. Ces véritables grèves de poilus seront illustrées par la Chanson de Craonne qui passera de tranchée en tranchée. Maxime Leforestier la chantera et on peut la retrouver dans le film « Un long dimanche de fiançailles ».
    Les Allemands n'abandonneront le Chemin des Dames qu'en Octobre 1917, après d'autres batailles dont celle du fort de la Malmaison.
    Difficile d'imaginer, aujourd'hui, une telle boucherie pour quelques arpents de terre. Quelle folie, la guerre !
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  • Commentaires

    1
    Mercredi 16 Avril 2008 à 09:13
    Carrosse royal.
    Savez vous que le Chemin des Dames doit son nom aux filles de Louis XV, Marie-Adélaïde et Victoire, appelées également « Mesdames de France », qui l’empruntaient pour se rendre chez leur gouvernante au Château de la Bove, près de l’abbaye de Vauclair, au Nord-Ouest de Craonne, entre Reims et Laon. Pour faciliter le passage du carrosse royal, elles auraient obtenu que le mauvais chemin du plateau soit pavé. Elles y ont laissé leur nom.
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