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La fuite du Roi stoppée à Varennes.
<?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p>Un an après la fin de la Révolution française, la monarchie constitutionnelle qui en est sortie, avec Louis XVI, l'exécutif toléré, et une Assemblée constituante assagie, semble bien installée. Le 18 Juin 1791, pourtant, un incident mineur va précipiter le cours de l'Histoire. Au départ des Tuileries, Louis veut se rendre à Saint-Cloud pour recevoir la communion d'un prêtre non assermenté. Les Parisiens l'en empêchent. Pour le roi, très pieux et vexé, c'en est trop et, au soir du 20 Juin, il décide d'abandonner le « vain simulacre de la royauté » et de mettre en pratique le conseil de Mirabeau : rejoindre le quartier général du marquis de Bouillé, dans la forteresse de Montmédy, d'où il pourra revenir avec des troupes dévouées à la monarchie et en finir avec ces révolutionnaires encombrants.
Dans la nuit du 20 au 21 Juin 1791, une berline tirée par six chevaux car lourdement chargée, s'éloigne en catimini de Paris, en direction de Metz, avec à son bord le roi Louis, la reine Marie-Antoinette, leurs deux enfants et leur gouvernante, ainsi que Madame Elisabeth, la sœur du roi. A l'autre bout du trajet, Bouillé qui est général en chef des troupes de l'Est de la France, prépare des escortes à cheval pour venir à leur rencontre. 180 Dragons à Clermont-en-Argonne et 40 Hussards à Sainte-Ménehould. Mais les préparatifs, grossièrement improvisés, autant que les déguisements, ont mis l'équipage royal largement en retard ( 3 heures ) et le comité d'accueil, las d'attendre, manquera au final.
A 07 heures, le lendemain 21 Juin, le valet de chambre s'aperçoit de la disparition du roi et l'alerte est donnée. La nouvelle de « l'enlèvement » se répand dans Paris et La Fayette envoie des estafettes aux quatre coins de France, ordonnant de les arrêter. Les deux voitures royales ( un cabriolet a rejoint la berline avec deux femmes de chambre ) s'arrêtent à Montmirail. A Chalons-sur-Marne, le convoi a 04 heures de retard et les détachements à cheval qui s'impatientent plus loin, créent des attroupements.
Au relais de Sainte-Ménehould, le maître de poste, Jean-Baptiste Drouet inspecte ce drôle d'équipage et croit reconnaître le roi qu'il avait déjà vu quand il avait séjourné à Versailles ( la photographie n'existait pas encore et la figure du roi n'apparaissait que sur les écus ). Il en avertit la municipalité et part, au gallot avec un ami, de « Menou jusqu'à Varane, par les boués » pour alerter les patriotes de Varennes-en-Argonne.
Quand la berline royale arrive à Varennes, sans escorte, la petite ville argonnaise est déjà en ébullition. Radet a rassemblé la Garde nationale et fait mettre deux canons à l'entrée du pont sur l'Aire pour leur barrer la route. Le tocsin sonne, rameutant la population. Jean-Baptiste Sauce, le procureur des lieux, se dirige vers la voiture qui manoeuvre sous la voûte étroite de l'église Saint-Gengoult qui enjambe la rue. Il en fait descendre les voyageurs et les convie dans son épicerie, à deux pas de là. C'est là qu'ils passeront la nuit
Au matin du 22 Juin, les patriotes de Varennes, rejoints par les gardes arrivés de Paris, décident de renvoyer la famille royale à Paris. Cette fois, les « fugitifs » seront escortés par la Garde nationale varennoise et les dragons arrivés entre temps. Sur le trajet du retour, la foule avertie par le tocsin, se presse pour voir passer « le boulanger, la boulangère et les petits mitrons ». A Paris, l'Assemblée législative, avertie par le médecin Mangin de Varennes, se prépare à recevoir le cortège royal. Des consignes sont données, une pétition et des pamphlets circulent. « Quiconque applaudira le roi sera bastonné, quiconque l'insultera sera pendu ».
Au soir du 25 Juin 1791, après toute une série de haltes et relais où la nouvelle se répand, le cortège arrive enfin aux portes de Paris qu'il franchit dans le silence réprobateur des badauds, jusqu'aux Tuileries.
Ratée car totalement improvisée, cette équipée aura des conséquences néfastes sur la confiance du peuple envers son souverain. La « fuite » à Varennes-en-Argonne entraînera des soupçons de trahison avec l'étranger et précipitera, pour Louis XVI, la déchéance de son titre royal, son jugement par la Convention nationale et sa condamnation à mort qui sera effectivement appliquée, comme on le sait, par la guillotine, le 21 Janvier 1793. Marie-Antoinette, qui n'était pas aimée, subira bientôt le même sort tandis que le jeune dauphin, « Louis XVII », dépérira deux ans de plus dans sa prison du Temple.
Fidèle à son habitude de subir les événements, Louis XVI s'est laissé faire et c'est presque en spectateur qu'il assiste à l'enchaînement dramatique de la fin de sa vie et de la royauté. Dans le vide ainsi créé, la République, cette fois, s'impose d'évidence. Mais elle reste fragile, comme la suite le montrera.
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