• La Fête de l’Etre suprême.

    <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p>

    Au « bon » temps de la Révolution française, un vent de folie s'était emparé des nouveaux dirigeants. Le 22 Septembre 1792, la Convention ( Assemblée ) révolutionnaire proclame la République ( la Première ). Exit la Royauté, Louis XVI sera condamné et guillotiné le 21 Janvier 1793. C'est la liesse pour les Sans-culottes et, à une époque où on accoure sur la place du marché pour voir écarteler un voleur ou « raccourcir » un manant, l'établissement de la « Grande Terreur » qui voit disparaître, sans jugement, Lavoisier, Malesherbes, André Chenier, Danton ( voir ici ), etc ... ne surprend pas le citadin.

    Dans ce monde de brutes, un décret du 18 floréal an II ( 07 Mai 1794 ), adopté par la Convention montagnarde, instaure un calendrier de fêtes républicaines, en lieu et place des fêtes catholiques et marquant les valeurs dont se réclame la République. Cependant, pour tempérer les tendances athées des ultra-révolutionnaires qui appellent à la destruction des églises en les transformant en Temples de la Raison, Maximilien de Robespierre établit le « culte de l'Etre Suprême ». Il s'agit, selon lui, d'une religion naturelle, déiste, indépendante de tout clergé, en prise directe avec Dieu et reconnaissant l'immortalité de l'âme. Ce culte, inspiré par Jean-Jacques Rousseau et exercé lors des fêtes citoyennes, doit promouvoir les valeurs de civisme, de fraternité, d'amitié et de bonheur.

    Pour marquer cette nouvelle ère, Robespierre instaure une « Fête de l'Etre suprême », le 20 prairial an II ( 08 Juin 1794 ), des Tuileries au Champ de Mars qui sera imitée dans pratiquement toutes les régions françaises. Ce jour-là, marchant seul devant des députés à moitié convaincus, arborant une écharpe tricolore, il dépose un bouquet de fleurs devant la statue de la Sagesse ( ça me rappelle Mai 1981 ) puis met le feu aux mannequins qui symbolisent l'Athéisme, l'Ambition, l'Egoïsme et l'Hypocrisie.

    Mais l'unité morale derrière la Convention ne prend pas corps, au contraire et Robespierre doit intensifier la Terreur pour éliminer, y compris dans son propre camp, les opposants aux mesures décrétées par le Comité de Salut public et qu'imposent la situation intérieure chaotique et les menaces nombreuses aux frontières. C'est ainsi que la loi du 22 prairial ( 10 Juin 1794 ) réorganise la justice révolutionnaire en supprimant la défense et l'interrogatoire préalable des accusés, ne laissant au tribunal que le choix entre l'acquittement et la mort. En 2 mois, 1.200 exécutions auront lieu rien qu'à Paris.

    Toutes ces mesures radicales ne plaisent pas et des cris de « A bas le tyran » commencent à fuser. En Juillet ( 09 thermidor ), les députés craignant d'être à leur tour victimes de la terreur, mettent en minorité Robespierre qui sera accusé puis dirigé, lui aussi vers l'échafaud qu'il avait si souvent désigné comme sentence à ses adversaires. En Octobre 1795, la Convention sera dissoute et laissera place au Directoire.

    Comme quoi, à trop vouloir faire la fête avec des outils dangereux, on peut facilement se retrouver la cible de son propre fusil.

    <o:p> </o:p>

    Tags Tags : , , , , , , , , , , , , , ,
  • Commentaires

    1
    Lundi 9 Juin 2008 à 00:08
    On apprend...
    Décidément, on apprend toujours des choses ici. A bientôt.
    2
    Lundi 9 Juin 2008 à 00:28
    Fidélité
    Merci Naim pour ce commentaire élogieux. Je suis également lecteur fidèle de ton blog où on apprend aussi beaucoup de choses. Et bravo pour la maîtrise de la langue française.
    • Nom / Pseudo :

      E-mail (facultatif) :

      Site Web (facultatif) :

      Commentaire :


    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :