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La conférence de Yalta
Avant même la fin de la deuxième guerre mondiale, les chefs des trois grandes puissances qui enserrent comme dans un étau les forces du Reich allemand en déclin, se réunissent pendant une semaine en Crimée, à partir du 04 Février 1945, pour s’accorder sur la dépouille du futur vaincu et définir les règles de stabilité du monde après la victoire.
Les Etats-Unis, le Royaume-Uni et l’Union Soviétique envoient, en effet, leurs chefs de gouvernement ( Franklin Roosevelt, Sir Winston Churchill et Joseph Staline ) sur les bords de la Mer noire, à Yalta, non loin de Sébastopol. Le choix de cette station balnéaire et de ce vieux palais impérial inconfortable avaient été quasiment imposés par Staline : il était en position de force du fait que ses troupes étaient aux portes de Berlin et voulait le montrer. C’est pourquoi il avait refusé les propositions plus luxueuses de Churchill. En fait, il craignait l’avion et pouvait venir à Yalta d’une traite, via l’Ukraine, par le train.
La France, malgré le soutien de Churchill, ne siège pas à cette conférence car Roosevelt et Staline se sont entendus pour l’évincer.
Le but de la conférence était d’affiner une stratégie commune pour hâter la fin de la guerre et de régler le sort de l’Europe après la défaite du IIIème Reich hitlérien, en espérant garantir ainsi la paix future du monde.
Insidieusement, le maréchal Staline, flanqué de Molotov, va tirer seul les marrons du feu car Roosevelt, malade et livide tout comme son bras droit Hopkins, se refuse à la confrontation, ne souhaite que l’harmonie et la paix pendant que Churchill, bougon et de mauvaise humeur du fait de divergences passées avec son collègue américain, se replie sur les intérêts britanniques. Dès lors, le russe peut être exigeant sur le partage des zones d’influence : nul ne lui conteste les territoires déjà annexés de fait ( Carélie, pays Baltes, Ruthénie et Bessarabie ) mais aucun ne s’oppose non plus à son maintien sur les terres occupées récemment en Europe de l’Est si bien que le glacis de « satellites » de l’URSS, de la Pologne au Nord à la Bulgarie au Sud, est déjà en germes à Yalta.
Pendant que les combats continuent entre les belligérants armés, les plénipotentiaires de Yalta, gavés de caviar, vodka et saumon, s’accorderont aussi sur l’occupation et la démilitarisation de l’Allemagne, la création de l’ONU où sont désignés des membres permanents, une Pologne forte et indépendante, enfin sur l’entrée en guerre de l’URSS contre le Japon, allié des Nazis.
La conférence de Postdam ( près de Berlin ) qui suivra en Juillet-Août 1945 parachèvera le découpage de l’Allemagne vaincue en zones d’occupations attribuées aux Soviétiques sur tout l’Est européen, aux Britanniques au Nord, aux Américains au Sud et, in extremis, aux Français ( sur insistance de Churchill ) en Sarre et Rhénanie-Palatinat.
Berlin, isolée en sphère soviétique, sera elle-même divisée et répartie en quatre zones multinationales alliées.
En fait, Yalta sanctionne la fin de la domination des nations de l’Europe occidentale sur le monde et ouvre l’ère de deux grands géants, USA et URSS, qui se lancent à corps perdus dans une « guerre froide », c’est à dire une course aux armements ne servant qu’à intimider l’autre.
De tout temps, les hommes ont cherché à posséder le plus gros bâton pour impressionner leurs voisins.
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