• <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p>

    Lorsque le roi Hassan II du Maroc décède, à 70 ans, le 23 Juillet 1999, tous les chefs d'Etat du monde entier, ou presque, font le déplacement à Rabat pour venir saluer sa dépouille. Contrairement à la tradition musulmane, on a même repoussé l'enterrement de 2 jours pour que ceux-ci aient le temps de se rendre devant le Mausolée.

    Son père, Sultan depuis 1927 sous le protectorat français, deviendra roi du Maroc, après l'indépendance en 1956, en adoptant le nom de Mohamed pour montrer sa filiation avec le Prophète. Il va éduquer son fils aîné Moulay Hassan, né en 1929, en l'initiant très tôt à la politique internationale. C'est ainsi que celui-ci dîne, à l'Hôtel Anfa en Janvier 1943, aux côtés de Roosevelt et de Churchill, alors qu'il n'a que 14 ans. Il participe au discours du Trône, en 1952, considéré comme la charte du nationalisme marocain contre le protectorat et accompagne même son père lorsque le sultan est exilé en Corse puis à Madagascar. Il partagera donc son triomphal retour dans le royaume, en 1955.

    Une fois l'indépendance acquise en 1956, son père le nomme Chef d'état-major des toutes jeunes Forces armées royales. C'est à ce titre qu'il réprime, durement, le soulèvement du Rif. Il est proclamé Prince héritier en Juillet 1957 puis devient vice-Premier ministre et ministre de la Défense en 1960.

    Le 03 Mars 1961, à la mort de son père, feu Sa Majesté Mohamed V, Moulay Hassan est proclamé roi du Maroc et donc Commandeur des croyants. Un règne de 38 ans, sans partage, va s'instaurer dans lequel l'opposition sera officiellement autorisée mais pratiquement jamais permise. Malgré l'adoption d'une Constitution, inspirée de celle de la France, en Décembre 1962, le régime est celui d'un pouvoir absolu qui jettera dans les prisons mouroirs des milliers d'opposants réels ou supposés. Après les émeutes de Casablanca, en 1965, par exemple, ce sont 10 ans d'exception qui vont s'abattre sur le pays. C'est à cette époque aussi que le chef charismatique et intègre de l'Union nationale des forces populaires, Mehdi Ben Barka, est mystérieusement enlevé à Paris puis livré à la police d'Etat marocaine, coiffée par le Général Oufkir. On ne le reverra plus.

    Si le pays est tenu d'une main de fer à l'intérieur, c'est un souverain modéré qui s'affiche à l'extérieur du Maroc, auprès des nations occidentales et du monde arabe. Il jouera notamment un rôle actif en faveur des efforts de paix au Proche-Orient, rencontrant l'Israélien Shimon Pérès en 1986, négociant le rétablissement des relations diplomatiques avec l'Algérie en 1988 et en étant l'instigateur de la création de l'Union du Maghreb arabe.

    Les abus que constate la population marocaine ( sévère répression à la suite d'une « suspicion » de complot, par exemple ) vont engendrer le désir, chez certains opposants, de faire disparaître le souverain. Hassan II échappera ainsi à plusieurs attentats dont deux sérieux en 1970 et en 1972 et assouplira le régime à la fin de son règne, en se réconciliant avec les chefs de l'opposition. Il n'aura alors plus qu'une ambition « Etre un grand roi » mais il ne renonce pas à sa fortune personnelle qui dépasserait, et de loin, la dette nationale du pays, de quoi entretenir les nombreux palais opulents qu'il possède au Maroc, sans compter un riche manoir près de Paris.

    En Octobre 1975, Sa Majesté le Roi organise la glorieuse « Marche verte » de 350.000 Marocains brandissant des drapeaux et le Coran, en direction de l'ancienne colonie espagnole du Sahara occidental, ce qui lui fournit l'occasion de refaire l'unité autour de sa personne et d'annexer ensuite, par occupation, le territoire que lui disputait la Mauritanie et, surtout le Front Polissario.

    Ce fin politique, diplômé en France, père de cinq enfants, à l'aise et diplomate sur le plan international, dur et arbitraire sur le plan intérieur, aura tenté de concilier modernisme et tradition, Orient et Occident dans un Maroc qu'il a, certes, structuré et unifié mais qu'il laisse à son fils, Mohammed VI, en net retard social et éducatif.

    Quelle facette de sa personnalité les 60 chefs d'Etat, venus s'incliner devant son cercueil, vénéraient-ils le plus, ou le moins ? Mystère de la politique.

    <o:p> </o:p>

    6 commentaires
  • <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p>

    Ce matin, il me prend l'envie de vous parler d'un drôle de soldat mais de ceux dont le caractère trempé est comme l'acier de leurs biceps endurcis par les coups, et qui, tel un James Dean ou Gérard Philippe des rings, a su rejoindre la légende par une disparition prématurée.

    Il fallait véritablement un coup de pouce du destin pour abattre le « bombardier marocain » comme était surnommé Marcel Cerdan dans le monde de la boxe, dans les années 1940, sinon nul n'aurait arrêté ce petit homme nerveux et trapu, de 1,69 mètres et 73 kilos. Sans cet accident d'avion fatal du 28 Octobre 1949, Cerdan aurait continué à perforer toutes les défenses gantées de ses adversaires qui craignaient son doublé du droit, express comme l'éclair.

    Marcellin Cerdan est né en Algérie, le 22 Juillet 1916. Il a 6 ans lorsque sa famille s'installe à Casablanca, au Maroc. Son père l'entraîne à la boxe, comme ses frères, alors que le jeune Marcel s'intéresse plutôt au football, pour lequel il a d'ailleurs des aptitudes. Sur le ring, il s'entraîne pourtant durement et arrive, à 17 ans, à son premier combat professionnel, en 1933, avec un moral de vainqueur. On est à Meknès et il descend son premier adversaire. Ses succès le font vite remarquer et il monte à Paris où il débute à la Salle Wagram. Il gagne alors tous ses combats et devient champion de France en 1939 puis champion d'Europe. Dur sur le ring, puncheur très mobile sur ses courtes jambes, il paraît invincible.

    Mais aux Etats-Unis, Tony Zale est surnommé « Le roi du K.O. », c'est une autre paire de manches. Le 21 Septembre 1948, cependant, en arrêtant le combat à la douzième reprise, l'arbitre déclare Marcel Cerdan champion du monde des poids moyens. Le bombardier a encore frappé mais les esprits, cette fois.

    C'est là-bas qu'il rencontre Edith Piaf, la môme qui chante l'amour des gens du peuple avec cette voix si puissante, et qu'il n'avait qu'entre aperçue à Paris. C'est le coup de foudre. Une passion intense va naître entre la frêle chanteuse et le cogneur qui s'était pourtant marié en 1943 avec Marinette Lopez et dont il aura trois garçons. Cerdan est un héros. A Paris, on acclame ce petit Français du Maroc qui a su défier les Américains chez eux.

    Mais la roue de la fortune est imprévisible et, le 17 Juin 1949, Marcel est dépossédé de son titre et de sa ceinture par Jake la Motta. Aussitôt, une revanche est programmée pour le 2 décembre 1949 au Madison Square Garden. Une voyante aurait pu dire que le 2 décembre est une bonne date puisque c'est le jour du sacre de Napoléon et de sa plus belle victoire à Austerlitz. Las, pour Marcel, c'est la chute au sens propre car l'avion Constellation qui l'emporte de Paris à New-York où il doit s'entraîner et rejoindre Edith, s'écrase aux Açores, le 27 Octobre 1949, en faisant 48 morts. Parmi les victimes, on déplorera aussi la perte de la violoniste Ginette Neveu et du peintre Bernard Boutet de Monvel. Edith Piaf ne se remettra jamais de cette disparition et sombrera dans le spiritisme.

    Malgré cet arrêt brutal de sa carrière, Cerdan affiche un palmarès exceptionnel : Sur 123 Combats disputés ( Ali n'en compte que 57 ), seulement 4 défaites et 12 adversaires mis K.O. dès le 1er round dont le plus rapide, en 1942, au bout de 22 secondes face à Gustave Humery qui restera plusieurs heures dans le coma. Champion du monde, 4 fois champion d'Europe et 5 fois champion de France, Marcel Cerdan aurait sans aucun doute eu une carrière à la Cassius Clay.

    Ses cendres ont été inhumées au Maroc puis, en 1995, au cimetière Sud de Perpignan. Soixante ans ont bientôt passé depuis sa mort et, malgré tout, il reste dans le haut du classement des sportifs préférés des Français, à l'égal des Zidane, Platini, Pelé, Douillet ou Prost.

    C'est pour lui qu'Edith Piaf, malgré sa profonde déprime, écrira sa chanson « l'Hymne à l'amour ». L'un et l'autre sont indissociables dans notre mémoire collective. J'ai encore envie de lui crier « Aller, chauffe Marcel ».

    <o:p> </o:p>

    votre commentaire
  • <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p>

    Bien avant Charlemagne, Jules César ou même Hannibal, l'un des plus grands conquérants de l'Antiquité fut certainement Alexandre III dit « le Grand ». Alexandre était fils de roi et a été élevé comme tel, ayant même eu le grand Aristote pour précepteur. Fils du roi de Macédoine ( Grèce du Nord ), Philippe II et de la fille du roi des Molosses ( en Epire, Albanie actuelle, le pays d'Achille qu'il vénérera ), il naît le 21 Juillet 356 avant JC. Son père est en guerre contre les Perses ( Iran actuel ) et commence à rassembler toutes les forces macédoniennes pour en finir avec eux, lorsqu'il est assassiné en - 336. Alexandre, qui n'a alors que 20 ans, est proclamé roi et il jure de poursuivre l'œuvre de son père. C'est le début d'une formidable conquête.

    Après avoir maté les rebellions internes, de Thèbes notamment, et laissé la surveillance de la Grèce aux soins d'Antipater, avec les contingents les plus sûrs de l'armée, il part, en compagnie de Ptolémée, pour l'Asie (334) avec une armée de 35.000 fantassins ( organisés en phalanges ) et 5.000 cavaliers. Chef entraînant et fougueux, souvent colérique, il n'hésite pas à risquer sa vie, ce qui fait l'admiration de ses soldats. Débarquant à Troie, à l'entrée du détroit des Dardanelles, il met les Perses en fuite après une ardente mêlée de cavalerie mais avant de les poursuivre, il s'empare des villes de la côte ( turque ) pour éviter qu'elles ne servent de base de départ pour une conquête de la Grèce. Puis, il s'enfonce à l'intérieur des terres, bouscule avec fougue l'immense armée de Darius dans la plaine d'Issos, obligeant celui-ci à fuir. Désormais, les routes de la Syrie et de l'Egypte lui sont ouvertes et plusieurs villes se rendent. Alexandre s'acharnera plusieurs mois sur Tyr qui résistait sur son île mais il s'en empare finalement.

    En Egypte, Alexandre est accueilli en libérateur car les Perses y sont détestés. Il reçoit de leurs mains le titre de « fils d'Amon », porté jadis par les Pharaons et fonde la ville d'Alexandrie qu'il souhaite helléniser en y plaçant des administrateurs macédoniens. Considéré comme un Dieu, enivré par ses succès, il recommence en 331 la lutte contre Darius, l'empereur de Perse, dont il veut prendre la place. Il franchit le Tigre et l'Euphrate sans trop de résistance car Darius l'attend plus à l'Est, près de Gaugamèle. Utilisant sa tactique habituelle d'enveloppement de l'aile droite par la cavalerie, Alexandre rompt le front de l'armée perse et poursuit vers l'Est. Reçu comme roi de l'Asie à Babylone et à Suse, il incendie les palais de Persépolis qui résiste et repart, en marche forcée, à la poursuite de Darius. Lorsque celui-ci est assassiné par un satrape, Alexandre, qui l'a enfin rejoint, fait rendre les honneurs royaux à sa dépouille.

    Poussant toujours vers la Perse orientale pour la soumettre ( Afghanistan, Turkestan et Béloutchistan d'aujourd'hui ), il fatigue ses troupes dans des terrains difficiles mais il ne veut pas s'arrêter tant qu'il n'a pas atteint l'Inde, pays magique et inconnu. En descendant le bassin de l'Indus, il va se heurter au roi belliqueux Poros qui lui tient tête avec notamment une armée montée sur éléphants. Cette dernière bataille, si pénible, en pleine mousson, aux portes du Gange qui fait frontière avec le monde connu d'alors, est la bataille de trop pour son armée qui se mutine et exige de rebrousser chemin. Alexandre doit s'exécuter.

    Le retour, en trois colonnes parallèles, s'avère difficile et Alexandre, pour redonner du moral aux troupes, organise « les noces de Suse » au cours desquelles 10.000 soldats, 80 généraux ( ses diadoques ) et le roi lui-même, prennent une épouse de souche persane. Ce sera ensuite Babylone où il entreprend de grands travaux mais ses rêves d'autres expéditions sont brutalement brisés par une fièvre maligne ( malaria, typhoïde ? ) qui l'emporte en 10 jours, en Juin 323 avant JC.

    Il aura vécu 33 ans, comme le Christ, et conquis en 10 ans seulement, tout le Moyen-Orient et l'Asie centrale jusqu'au Pakistan actuel. Il a fait pénétrer, dans ces pays lointains, la civilisation grecque dont les traces sont encore visibles de nos jours. Son espoir était de mélanger les peuples, les Grecs comme les Barbares orientaux, pour n'en faire qu'un et l'administrer avec des gouverneurs locaux. Partout où il est passé, bien qu'il se soit constitué un formidable butin de guerre, il a créé de nouvelles Alexandrie, il a frappé monnaie, développé l'agriculture et l'irrigation, ouvert des routes et intensifié les échanges commerciaux, tout en conservant les coutumes locales.

    Même si son empire va rapidement se disloquer après lui, les conquêtes d'Alexandre ont permis à la pensée, l'art, la littérature et à la société grecques de se transmettre aux Romains et donc à toute l'Europe.

    On comprend pourquoi Alexandre le Grand a été le seul à pouvoir dénouer ( certes d'un coup d'épée ) le « nœud gordien » fixant le joug d'un char. Son entrelacement complexe, disait la légende, ne serait dénoué que par le futur maître de l'Asie.

    <o:p> </o:p>

    2 commentaires
  • <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p>

    En 1831, le jeune Louis Pasteur, 9 ans, est témoin, dans son village d'Arbois, de la cautérisation au fer rougi, du bras d'un homme mordu par une louve enragée. Cette vision le hantera jusqu'à ce qu'il découvre, lui-même, le vaccin contre la rage. Mais avant cela, il va explorer plusieurs disciplines.

    Chargé par Napoléon III, son mécène, de trouver une méthode pour s'attaquer aux maladies du vin qui ne se garde pas à l'époque, il démontre, en 1863, que celles-ci sont dues à des micro-organismes qu'il tue en chauffant le vin à 55°C. Appliqué à la bière et au lait, ce procédé dit de « pasteurisation » est bientôt utilisé dans le monde entier. Etudiant les fermentations, il découvre que des organismes peuvent vivre en « anaérobie », sans air.

    En guise d'introduction à la biologie animale, il étudie, à Alès, avec le professeur Béchamp, les maladies qui touchent les élevages de vers à soie et isole les parasites microscopiques des papillons malades. Puis, il propose d'immuniser des animaux en leur injectant des bacilles atténués (affaiblis). Comme les scientifiques sont sceptiques, il organise une démonstration publique au cours de laquelle il vaccine la moitié d'un petit troupeau de moutons et l'autre non. Quand il injecte, quelques jours plus tard, une concentration plus forte du bacille normal, les moutons non pré-vaccinés, meurent. Son aura, bien relayée par des publications régulières, grandit de ce seul fait, même s'il sera prouvé plus tard qu'il a subtilisé, au dernier moment, son vaccin par un autre, suggéré par le docteur Roux.

    Avec le docteur Roux, il découvre le staphylocoque, le streptocoque et des bactéries, ce qui lui permettra de mettre au point les vaccins contre des maladies affectant les animaux : charbon du mouton, choléra des poules, rouget du porc. Mais le passage au vaccin pour l'homme est un saut qu'il n'osera, lui qui n'est pas médecin, que lorsqu'on lui présente, le 06 Juillet 1885, Joseph Meister, un jeune Alsacien mordu par un chien enragé et, donc, voué à une mort certaine. Pendant une dizaine de jours, il inocule son vaccin expérimental « atténué » à l'enfant puis, pour vérifier qu'il fonctionne bien, administre au garçon une dernière dose mortelle. Grâce au traitement des doses atténuées précédentes, l'enfant guérit. C'est la preuve dont Pasteur avait besoin pour présenter la pertinence de ses travaux sur le vaccin antirabique à l'Académie des Sciences. Des vaccinations par centaines vont être opérées sur des malades venant de toute l'Europe, parfois malheureusement sans succès.

    Progressivement et discrètement, le vaccin phéniqué (à base de phénol), mis au point par Fermi en 1908, plus efficace, va remplacer celui de Pasteur et Roux, à base de moelle de lapin. Mais la renommée de Louis Pasteur, à la hauteur de son rival allemand Robert Koch, est faite. Peu attiré par la politique, il dédaigne le siège de député qu'il aurait obtenu sans problème et poursuit ses recherches biologiques.

    Cependant, très dogmatique, n'admettant pas la remise en question, le biologiste s'attire en coulisse des critiques de la part de ses collaborateurs qui ne voient que rarement leur nom sur les publications des travaux du maître.

    En fait, Pasteur a toujours eu le don de mettre de l'ordre dans les travaux de ses prédécesseurs jusqu'à les faire aboutir victorieusement, grâce à sa persévérance dans des expériences hasardeuses, s'attribuant ainsi la découverte d'un procédé qui était arrivé à maturité avant lui mais que son entregent a su médiatiser, au bon moment, pour la bonne cause. Ce fut le cas de ses études sur la dissymétrie moléculaire, sur la fermentation par les levures et la pasteurisation que Nicolas Appert avait déjà trouvée pour conserver les aliments, sur la « génération spontanée » dont il a eu le génie de « montrer » la fausseté, par une démonstration simple avec un flacon à bec retourné. Ce fut le cas aussi sur l'importance des germes dans les maladies infectieuses, mise en évidence par d'autres que lui, et surtout pour la vaccination dont il serait l'inventeur alors qu'elle avait déjà été démontrée pour la variole par Jenner, un médecin anglais, en 1796, soit 26 ans avant sa naissance. Le génie de Pasteur a toujours été de trouver, dans la confusion des résultats partiels de ses prédécesseurs, un fil conducteur qu'il a suivi avec constance, patience et application, prouvant ainsi son grand esprit de synthèse.

    Elu à l'Académie française en 1881, Pasteur consacre les 10 dernières années de sa vie à l'Institut qu'il a pu faire ériger, en 1888 et dont il fait un dispensaire pour le traitement contre la rage, un centre de recherche pour les maladies infectieuses et un centre d'enseignement sur les microbes. Son œuvre sera poursuivie, à l'étranger, dans les 25 instituts qui portent son nom, par ses disciples, les « Pasteuriens ».

    A sa mort, en 1895, le gouvernement fit voter des funérailles nationales et il fut enterré, à la demande de la famille, dans la crypte de l'Institut Pasteur. Son héritage et les applications médicales et scientifiques qui en découlent sont considérables. D'ailleurs, quand on est Français, on ne peut que s'émerveiller devant un scientifique aussi éminent qui affirme que :

    «  le vin est la plus saine et la plus hygiénique des boissons ».

    <o:p> </o:p>

    1 commentaire
  • <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p>

    Ayant participé activement, à divers titres, aux deux conflits mondiaux du 20ème siècle ainsi qu'à la guerre civile en Espagne en 1936, Ernest Hemingway sera marqué par ces affrontements inutiles et sanglants dont il reviendra blessé et désabusé. Le 02 Juillet 1961, malade, dépressif et devenant aveugle, il se suicide avec son fusil de chasse, reproduisant 30 ans après le geste de son père.

    Ernest Miller Hemingway naît en 1899 près de Chicago d'un père dentiste, chasseur et pêcheur qui lui apprendra, très jeune, à se servir d'un fusil et d'une canne à pêche. Aimant le sport et la vie active, le jeune Ernest ne dédaigne pas la lecture et découvre Shakespeare, Dickens et Stevenson à la High School d'Oak Park, où il publiera ses premiers poèmes à 17 ans. Après l'équivalent du Bac, il décide de devenir journaliste et entre au Kansas City Star.

    Lorsque les Etats-Unis entrent en guerre, en 1917, Hemingway voit une chance de concrétiser la part d'aventurier qui germe en lui. C'est avec la Croix-Rouge qu'il débarque en Italie, en Juin 1918 et réussit à rejoindre le front comme ambulancier. Blessé aux jambes par un tir de mortier, il est évacué sur un hôpital de Milan où il rencontre une jeune infirmière qui lui inspirera le personnage de Catherine Barkley dans « L'Adieu aux armes ». A la fin de la guerre, fuyant la prohibition, il devient correspondant du Star à Paris où, influencé par Ezra Pound et Gertrude Stein, il délaissera le métier de journaliste pour se consacrer à l'écriture. C'est à Paris, en effet, de 1921 à 1923, que naît sa carrière littéraire.

    Après un premier recueil de nouvelles et poèmes en 1923, son premier roman « Le soleil se lève aussi » en 1926 va établir sa renommée. Mais c'est surtout avec « A Farewell to arms », écrit avec les souvenirs de la guerre d'Espagne, que son style épuré, réaliste va s'affirmer. Cet adieu aux armes lui permettra de clamer l'absurdité de la guerre et la nécessité de la liberté partout dans le monde.

    Les récits d'Hemingway sont imprégnés de ses expériences personnelles. Bon vivant, gros mangeur et buveur notoire, se plaisant à côtoyer la mort, mais appréciant aussi le calme de la Suisse, il peint des personnages dégoûtés par la perte des valeurs morales de l'après guerre, comme dans « Le soleil se lève aussi », ou des aventuriers aux plaisirs simples et virils, comme « In our time » en 1925, sur le monde du sport, « Mort dans l'après-midi » en 1932, ode à la tauromachie ou « Vertes collines d'Afrique » en 1935, consacré à la chasse au gros gibier. « Pour qui sonne le glas » en 1940 fera le tour du monde.

    C'est à Cuba, dans le « bordel des américains » de l'époque prè-révolutionnaire des années 40 et 50, que le souvenir d'Hemingway est le plus vivace. Ses 22 ans à La Havane ont marqué l'île qui le revendique. Ecrit aux côtés de Fuentes, le vieux pêcheur cubain avec qui il partait pêcher sur son bateau El Pilar, « Le vieil Homme et la mer », en 1952, lui vaudra le Prix Pulitzer puis le Prix Nobel de littérature en 1954. Le reste de ses écrits sera publié de manière posthume.

    Celui qui boxait dès l'âge de 12 ans, se querellait avec quiconque le contrariait, est resté plusieurs jours perdu dans la jungle africaine, après s'y être crashé en avion, qui a créé le fameux « Papa Hemingway special » du Floridita Bar de La Havane, en ajoutant une ration de rhum, sans sucre, au punch local, était capable de jeûner comme de se lancer dans des beuveries monstres, qui pouvait écrire « En avoir ou pas » (1937) aussi bien que des « Œuvres poétiques » (1960), se marier quatre fois par amour, élever des dizaines de chats et quatre chiens, est bien devenu une légende de son vivant, capable d'étonner par l'exubérance de son comportement autant que par la sobriété de son style.

    Figure exemplaire de la « génération perdue » de l'entre-deux-guerres, Hemingway a exercé sur le roman moderne une influence considérable. A ta santé, « Papa » !

    <o:p> </o:p>

    5 commentaires


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique