• Edith perd Marcel Cerdan

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    Ce matin, il me prend l'envie de vous parler d'un drôle de soldat mais de ceux dont le caractère trempé est comme l'acier de leurs biceps endurcis par les coups, et qui, tel un James Dean ou Gérard Philippe des rings, a su rejoindre la légende par une disparition prématurée.

    Il fallait véritablement un coup de pouce du destin pour abattre le « bombardier marocain » comme était surnommé Marcel Cerdan dans le monde de la boxe, dans les années 1940, sinon nul n'aurait arrêté ce petit homme nerveux et trapu, de 1,69 mètres et 73 kilos. Sans cet accident d'avion fatal du 28 Octobre 1949, Cerdan aurait continué à perforer toutes les défenses gantées de ses adversaires qui craignaient son doublé du droit, express comme l'éclair.

    Marcellin Cerdan est né en Algérie, le 22 Juillet 1916. Il a 6 ans lorsque sa famille s'installe à Casablanca, au Maroc. Son père l'entraîne à la boxe, comme ses frères, alors que le jeune Marcel s'intéresse plutôt au football, pour lequel il a d'ailleurs des aptitudes. Sur le ring, il s'entraîne pourtant durement et arrive, à 17 ans, à son premier combat professionnel, en 1933, avec un moral de vainqueur. On est à Meknès et il descend son premier adversaire. Ses succès le font vite remarquer et il monte à Paris où il débute à la Salle Wagram. Il gagne alors tous ses combats et devient champion de France en 1939 puis champion d'Europe. Dur sur le ring, puncheur très mobile sur ses courtes jambes, il paraît invincible.

    Mais aux Etats-Unis, Tony Zale est surnommé « Le roi du K.O. », c'est une autre paire de manches. Le 21 Septembre 1948, cependant, en arrêtant le combat à la douzième reprise, l'arbitre déclare Marcel Cerdan champion du monde des poids moyens. Le bombardier a encore frappé mais les esprits, cette fois.

    C'est là-bas qu'il rencontre Edith Piaf, la môme qui chante l'amour des gens du peuple avec cette voix si puissante, et qu'il n'avait qu'entre aperçue à Paris. C'est le coup de foudre. Une passion intense va naître entre la frêle chanteuse et le cogneur qui s'était pourtant marié en 1943 avec Marinette Lopez et dont il aura trois garçons. Cerdan est un héros. A Paris, on acclame ce petit Français du Maroc qui a su défier les Américains chez eux.

    Mais la roue de la fortune est imprévisible et, le 17 Juin 1949, Marcel est dépossédé de son titre et de sa ceinture par Jake la Motta. Aussitôt, une revanche est programmée pour le 2 décembre 1949 au Madison Square Garden. Une voyante aurait pu dire que le 2 décembre est une bonne date puisque c'est le jour du sacre de Napoléon et de sa plus belle victoire à Austerlitz. Las, pour Marcel, c'est la chute au sens propre car l'avion Constellation qui l'emporte de Paris à New-York où il doit s'entraîner et rejoindre Edith, s'écrase aux Açores, le 27 Octobre 1949, en faisant 48 morts. Parmi les victimes, on déplorera aussi la perte de la violoniste Ginette Neveu et du peintre Bernard Boutet de Monvel. Edith Piaf ne se remettra jamais de cette disparition et sombrera dans le spiritisme.

    Malgré cet arrêt brutal de sa carrière, Cerdan affiche un palmarès exceptionnel : Sur 123 Combats disputés ( Ali n'en compte que 57 ), seulement 4 défaites et 12 adversaires mis K.O. dès le 1er round dont le plus rapide, en 1942, au bout de 22 secondes face à Gustave Humery qui restera plusieurs heures dans le coma. Champion du monde, 4 fois champion d'Europe et 5 fois champion de France, Marcel Cerdan aurait sans aucun doute eu une carrière à la Cassius Clay.

    Ses cendres ont été inhumées au Maroc puis, en 1995, au cimetière Sud de Perpignan. Soixante ans ont bientôt passé depuis sa mort et, malgré tout, il reste dans le haut du classement des sportifs préférés des Français, à l'égal des Zidane, Platini, Pelé, Douillet ou Prost.

    C'est pour lui qu'Edith Piaf, malgré sa profonde déprime, écrira sa chanson « l'Hymne à l'amour ». L'un et l'autre sont indissociables dans notre mémoire collective. J'ai encore envie de lui crier « Aller, chauffe Marcel ».

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