• Déclaration des Droits de l’homme et du citoyen.

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    La Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen, adoptée définitivement le 26 Août 1789, sous la présidence du marquis de Mirabeau, est un des textes fondamentaux de la Révolution française qui régit encore de nos jours les liens entre les citoyens. Elle fonde tellement la légitimité de nos relations civiques qu'elle est intégrée, dès la première phrase, dans le préambule de la Constitution actuelle, adoptée en 1958, laquelle organise le fonctionnement des institutions de la V° République française. Ce préambule commence effectivement par : « Le peuple français proclame solennellement son attachement aux Droits de l'homme et aux principes de la souveraineté nationale tels qu'ils ont été définis par la déclaration de 1789, ... ». Il est systématiquement reconduit malgré les différentes modifications de la constitution.

    Il est curieux de constater que la déclaration de 1789 est une ordonnance royale, la dernière que Louis XVI va ratifier, en Octobre à Paris, puis promulguer en Novembre à Versailles. Elle comporte un préambule et 17 articles courts qui affirment les notions d'égalité, de liberté, de propriété, de droit et de justice.

    L'article Un « Tous les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droit » exclut bien évidemment l'esclavage mais il abolit surtout les 3 ordres différents, Noblesse, Clergé et Tiers-État qui constituaient 3 sociétés séparées, au sein de la royauté française du XVIII° siècle. C'est là une véritable révolution.

    De nombreux nobles français, comme le marquis de La Fayette, le vicomte de Noailles, le marquis de Ségur, Condorcet et d'autres, avaient fait le voyage vers les Amériques, alors en rébellion contre les Anglais dans les 13 provinces de l'Est, et en étaient revenus imprégnés des idées de droit individuel qui allaient fonder, là-bas aussi, la première constitution. Sans doute, ont-ils influencé les rédacteurs de l'Assemblée constituante. Bien que divergents sur plusieurs points (droit au bonheur), les textes des déclarations américaines de 1776 et françaises de 1789, sont voisins. En 1793, une version nouvelle fera apparaître la « souveraineté du peuple » au lieu de celle de la « nation » puis, en 1795, une nouvelle formulation, inspirée de « L'esprit des Lois » de Montesquieu, évoquera la « séparation des pouvoirs », montrant ainsi sa modernité.

    Les Constituants n'ont pas voulu poser les principes détaillés du gouvernement d'un peuple mais ont dressé la liste des valeurs transcendantes qui s'appliquent à la nature humaine et aux droits respectifs de citoyens responsables. La Déclaration des droits de l'homme et du citoyen a une portée universelle qui peut survivre aux aléas et modifications des règles mesquines de la politique. Elle détermine les grands principes républicains nouveaux. Comme dit l'historien Michelet : c'est le « credo du Nouvel-âge ».

    Ce texte fondateur fera école et d'autres déclarations plus modernes s'en inspireront. En 1948, l'Assemblée générale des Nations-Unies adopte, à Paris, une « Déclaration universelle des droits de l'homme » qui précise les droits humains fondamentaux mais l'Afrique du Sud ne signe pas au nom de l'Apartheid, et l'Arabie Saoudite au nom de l'égalité homme-femme. La Convention européenne des Droits de l'Homme signée à Rome, le 04 Novembre 1950, y fait aussi référence.

    Aujourd'hui, en France, la République a gardé le drapeau tricolore comme emblème national mais l'habitude a aussi imposé Marianne avec son bonnet phrygien, symbole de liberté, pour l'incarner dans chacune de nos mairies. Dans le reste du monde, la plupart des droits énoncés dans cette déclaration sont bafoués, même dans des pays qui se disent démocratiques. Le monde n'a malheureusement pas beaucoup progressé depuis la Révolution française qui a aboli les privilèges. Le problème majeur qui freine aujourd'hui l'accession des pays brimés vers les valeurs démocratiques, est la corruption. Pourtant il faut bien le dénoncer. Quant à l'éradiquer, « vaste programme ! » aurait dit le Grand Charles.

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  • Commentaires

    1
    gaugain pierre
    Mardi 26 Août 2008 à 19:18
    Oh que oui Yves...
    Ce titre est aussi l'objet de ce commentaire. Merci pour ce billet et sa conclusion. Pierre.
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